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CONCLUSION

Ce présent travail qui parle de la problématique de l’état d’AZAWAD a trois chapitres : le premier chapitre parle de considération générale, le deuxième chapitre porte sur la guerre qui était au Mali et le troisième chapitre parle de la problématique de l’état d’AZAWAD.

Depuis l’indépendance du Mali, le 22/09/1960, l’AZAWAD est un terrain de nombreux conflits opposant l’armée malienne aux rebelles touaregs qui réclament l’autodétermination de l’AZAWAD. C’est en 1963 qu’éclate la première rébellion touarègue. Elle fut très durement réprimée par l’armée malienne qui alla jusqu’à envoyer des bombardiers pour mater la révolte(4). Le pays est alors dirigé par MODIBO KEITA.

           Le mouvement fut très affaibli par les sécheresses des années 1970.

En 1990, deux ans après la création au mouvement populaire de libération de l’AZAWAD, a eu lieu une insurrection  qui aboutit à la signature des accords de Tamanrasset en 1991 et du pacte national en 1992.

En 2006, une nouvelle insurrection a eu lieu et conduira aux accords d’Alger, signés le 04 juillet 2006. L’incapacité de l’Etat Malien a imposé son autorité sur les grandes espaces peu densément peuplés de l’AZAWAD a favorisé le grand banditisme et les activités terroristes telles AQMI. L’AZAWAD est progressivement devenue une plateforme de beaucoup de trafics dont les dogues. Par exemple, le 05 novembre 2009, un vieux cargo Boeing transportant la cocaïne en provenance du Venezuela voulait atterrir entre Gao et Kidal. Cette région sert également de base à AQMI. C’est dans ce contexte d’exaspération de l’AZAWAD et l’impuissance Malienne qu’aura lieu l’insurrection de 2012.

          Les groupes islamistes souhaitant étendre leur domination sur l’ensemble du territoire Malien, poussent ces derniers à lancer un e offensive vers  le sud.

Ainsi, ils prennent la ville de KONNA le 10 janvier 2013 et celle de DIABALY quatre jours plus tard.

          A la demande du gouvernement de Bamako, la France envoie des troupes, destinées à aider l’armée malienne à repousser les assaillants, c’est le début de l’opération serval. Celle-ci, appuyée également par des  contingents fournis par les pays membres de la CEDEAO mènera à la libération des trois villes contrôlées par les rebelles touaregs et les djihadistes : Gao (reprise le 26 et le 27 janvier 2013, Tombouctou reprise le 28 janvier 2013 et  Kidal reprise le 30 janvier 2013).

          Dès lors, les embryons de structures étatiques d’un AZAWAD indépendant disparaissent, cédant de nouveau la place à l’administration Malienne.

En 2012, le conflit Touarègue est réactivé suite au retour des rebelles Touaregs partis en 1990 rejoindre l’armée libyenne de Mouammar Kadhafi. Les actions sont menées par le mouvement national pour la libération de l’AZAWAD (MNLA) qui est laïc ainsi que par un mouvement islamique Ansar Dine qui réclame l’application de la charia. Les deux mouvements ont combattu ensemble mais leurs adjectifs sont différents. Les MNLA revendiquant l’indépendance de l’AZAWAD, Ansar Dine la constitution d’une République islamique. Après le coup d’Etat militaire du 22 mars 2012 qui renverse le président AMADOU TOUMANI TOURE à Bamako, les mouvements rebelles, profitent de la désorganisation de l’armée malienne pour occuper les principales villes des trois régions de l’AZAWAD.

          Ce territoire est l’objet d’une opération à l’autonomie depuis 1958, époque au cour de la quelle il est sous administration française.

En 2012, une nouvelle insurrection est déclenchée par le MNLA qui réclame l’indépendance de la zone couvrant intégralement les trois régions au Nord du Mali (celle de Kidal, Tombouctou et de Gao). Cette insurrection est menée dans un premier temps conjointement puis séparément avec le mouvement salafiste Ansar Dine qui veut imposer la charia(6) et l’organisation terroriste AL–QAIDA au Maghreb islamique.

Le 6 avril 2012, le MNLA proclame unilatéralement l’indépendance de l’Etat indépendant de l’AZAWAD. « Cette prétendue déclaration d’indépendance a été immédiatement rejette par l’union Africaine. JEAN PING, président de la commission de l’Union Africaine condamne fermement cette annonce, qui est nulle et sans aucune valeur » et affirme que « l’Union Africaine et ses Etats membres ne ménageront aucun effort pour contribuer à rétablir l’autorité de la République du Mali, l’ensemble de son territoire national et mette un terme aux attaques  perpétrées par les groupes armés et terroristes dans la partie Nord du pays ». La France et l’Union Européenne ont condamné aussi cette déclaration de l’indépendance. Ainsi que la communauté internationale.

Après toutes les péripéties et au stade actuel, une question mérite d’être posée :

 L’AZAWAD était un nouvel Etat ?

Pour essayer de répondre à cette question, nous allons partir de trois mécanismes qui conduisent un nouvel Etat en Relations  Internationales.

  • L’indépendance.

Les colonies ont existé en Afrique, en Amérique latine.

          Apres des luttes des mouvements de libération les colonies ont commencé à accéder à leurs indépendances, devenant aussi libres et souverains.

A ce titre, l’ancien maître quitte le territoire et laisse libre et souverain le peuple autrefois occupé, dominé, exploité. La souveraineté à ce mouvement revient au transfert des compétences aux autorités locales qui prennent les initiatives  dans tous les domaines de la vie du nouvel Etat.

Pour l’AZAWAD, la colonisation n’a pas eu lieu pour accéder à l’indépendance pouvant devenir libre et souverain.

  • La fusion.

C’est le fait que plusieurs unités politiques (les Etats) peuvent cesser d’exister en faveur d’un seul Etat  constitue selon la vision des fondateurs.

          L’Afrique a aussi connue des tentatives dans ces domaines, mais qui n’ont pas fait long feu à cause des égoïsmes. Les fusions peuvent prendre la forme soit des fédérations, soit des confédérations, soit des Etats unitaires.

          L’AZAWAD n’était pas constitué de plusieurs unités politiques (les Etats) pouvant user d’exister en faveur de l’AZAWAD selon la vision de ses fondateurs.

  • Le démembrement.

Le dépérissement de l’URSS en 1990 et la disparition  de la Yougoslavie ont donné naissance à des nouveaux Etats.

          En effet, le démembrement suppose la scission d’un Etat à plusieurs autres. Les causes sont nombreuses : les conflits ethniques, les conflits identitaires, les conflits économiques.

          En parcourant ces trois mécanismes, il y a  lieu de constater qu’un Etat qui nait à des éléments sociologiques et juridiques :

  • S’agissant des éléments sociologiques, nous pouvons citer : le territoire, la population et le gouvernement.

Pour les éléments juridiques : il y a l’indépendance et la reconnaissance internationale.

Pour l’AZAWAD, il n’y a pas des éléments sociologiques comme le territoire et le gouvernement.

En parcourant ces trois mécanismes pour la naissance des nouveaux Etats ou Relations  Internationales, il y a lieu de constater que l’AZAWAD n’est pas un Etat libre, souverain et n’est pas reconnu par la communauté internationale.

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