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CHAPITRE I. CONSIDERATIONS GENERALES

Section  1. DEFINITION DES CONCEPTS

          Selon RAYMOND QUIVY, la problématique est l’approche ou la perspective théorique qu’on décide d’adopter pour traiter le problème posé par la question de départ.

Elle constitue une étape charnière de la recherche entre la rupture et la construction.

          Le dictionnaire Micro Robert définit la problématique comme étant l’ensemble de questions posées dans un domaine de la science, de la philosophie, de la politique dont l’existence, la vérité, la réussite est douteuse.

Elle est une question principale que se pose un chercheur dans le but de trouver une réponse provisoire. Il est donc question de poser à la réalité sociale des questions pertinentes qui permettent l’orientation du travail.

A ce point de vue nous nous posons une question :

« Est – ce que l’AZAWAD est un  nouvel Etat ?

Il existe trois voies ou les différents mécanismes pour la naissance d’un nouvel Etat en Relations Internationales.

Il y a : - Les indépendances

            - Les fusions, et

            - Les démembrements.

  • LES INDEPENDANCES

L’histoire des colonies à travers le monde n’est pas à démontrer. Les 3 A (Afrique, Asie, Amérique latine) en sont de bons exemples.

Après toutes ces occupations par les colons, ces pays ont commencé à un moment donné à accéder à leurs indépendances, devenant aussi libres et souverains.

A ce titre, l’ancien maitre quitte le territoire  et laisse libre et souverain le peuple autrefois occupé, dominé, exploité. La souveraineté à ce moment revient au transfert des compétences aux autorités locales qui prennent les initiatives  dans tous les domaines de la vie du nouvel Etat.

En Afrique, les indépendances sont également enregistrées à partir de 1956 avec le Soudan, et s’intensifient surtout à partir des années 1960.

Mais pour l’AZAWAD, il n’était pas colonisé pour être un nouvel Etat, à cette conclusion partielle on peut dire que l’AZAWAD n’est pas un nouvel Etat.

  • LES FUSIONS

C’est le fait que plusieurs unités politiques (les Etats) peuvent cesser d’exister en faveur d’un Etat constitué selon la vision des fondateurs.

Quelques exemples : les USA, l’Ex. URSS.            

L’Afrique a aussi connu des tentations dans ce domaine, mais qui n’ont pas fait long feu à cause des égoïsmes. Les fusions peuvent prendre la forme soit des fédérations, soit des confédérations, soit des Etat unitaires.

 

 

 

 
   

 

(23)J. NSABUA, cours de nouveaux Etats en relations internationales, inédit L2 RI USK 2013

  • LE DEMEMBREMENT

Le dépérissement de l’URSS en 1990, la disparition de la Yougoslavie ont donné naissance à des nouveaux Etats en Relations Internationales.

En effet, le démembrement suppose la scission d’un Etat en plusieurs autres. Les causes sont nombreuses : les confits ethniques, les conflits identitaires, les conflits économiques.

          En parcourant ces trois mécanismes, il y a lieu de constater qu’un Etat qui nait à des éléments sociologiques et juridiques. S’agissant des éléments sociologiques, nous indiquons le territoire, la population et le gouvernement ; s’agissant des éléments juridiques, nous indiquons l’dépendance et la reconnaissance internationale.

          SMOUTS estime ce qui est vrai, que l’Etat mis en scène est donc d’abord celui de juriste et de l’historien de vieux continent. C’est celui qui s’est forgé à la reconnaissance.

          En cela, on trouve la célèbre définition qui retient en même temps un gouvernement, un territoire et une population.

Qu’il s’agisse des indépendances, des fusions ou des démembrements, une population déterminée par la nationalité, un gouvernement qui a un réel pouvoir politique et un territoire qui est en fait un espace vital du peuple. Robert SACK estime que le territoire  est cet espace pertinent dont la configuration et le bornage deviennent le principe structurant  d’une communauté politique et le moyen discriminant de contrôler une population, de lui imposer une autorité d’affecter et d’influencer son comportement.

De ce que nous venons de dire que l’AZAWAD n’a pas été colonisé pour devenir indépendant. Il n’était pas plusieurs unités politiques (Etats) pouvant cesser d’exister en faveur d’un seul Etat constitué selon la vision des fondateurs. Il n’était pas aussi un Etat qui supposait en scission de plusieurs autres. L’AZAWAD  n’avait pas la population ni le gouvernement, ni le territoire. Donc l’AZAWAD n’était pas un Etat.

Section  2. L’ETAT

Se référant au pouvoir politique, J.W. LA PIERRE définit l’Etat comme organisation du pouvoir politique destiné à réaliser ou à maintenir une certaine conception des normes et du progrès social propres à une société civile à un moment  donné, à un certain moment de son histoire.

Il n’exclut pas l’existence des conflits compte tenu de la diversité des intérêts. Pour PARINI, l’Etat est un ensemble d’institutions ou de règles aspirant la vie en commun d’un groupe d’individus sur un territoire déterminé.

Au sens juridique, l’Etat est l’appareil politico – administratif qui exerce sa souveraineté sur une population dans un territoire déterminé, soucié de garantir l’intérêt général.

L’Etat moderne joue deux rôles à savoir :

Le rôle de conservation (dépression) et le rôle de construction (prévention).

  • Premier rôle de l’Etat est de maintenir un certain ordre social, considéré par les dirigeants comme étant satisfait : c’est l’Etat répressif  du code pénal, c’est l’Etat gendarme, un Etat minimum. L’ordre social ainsi conservé, il peut bénéficier, à l’ensemble  de la population s’il permet de délimiter les atteintes aux personnes et aux biens, les agressions et la vengeance privée, tout en autorisant la libre circulation des personnes et des leurs biens. Toute fois, l’ordre social maintenu, bénéficie principalement aux dirigeants en maintenant une situation idéologique que leur 
  • Le second  rôle de l’Etat ne s’est développé qu’au 20e siècle, le philosophe grec PLATON l’a proposé dès  le 5e siècle Av. J.C c’est le rôle  interventionniste, volontariste de l’Etat dirigiste qui construit la société  idéale devra permettre à tous d’atteindre théoriquement « le bonheur », c’est l’Etat providence.

L’Etat providence veut construire une société connaissant tous l’amélioration des conditions de vie  et l’amélioration de niveaux matériels et culturels.

  1. LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DE L’ETAT

Les éléments constitutifs de l’Etat sont : la population, le territoire et le pouvoir ou l’autorité publique. A ces trois éléments, il faut ajouter la reconnaissance internationale.

Section  3. AZAWAD

AZAWAD est mot d’origine touarègue utilisé par les arabophones pour signifier territoire de transhumance(27). Ou la terre de transhumance et qui correspond à peu près à la notion française de « pâturage ». Depuis 1990 et l’utilisation de ce mot pour designer  les régions du Nord Mali, les  habitants peuvent être appelés les AWADIS (au féminin AZAWADIES) mais on trouve parfois AZAWADIENS et AZAWADIENNES.

Ce territoire est l’objet d’une aspiration à l’autonomie depuis 1958, époque au cour de laquelle il est sous administration française.

 
   

 

(24)LA PIERRE J.W : le pouvoir politique, Paris PUF 1969

Après l’indépendance du Mali en 1960, cette aspiration a pris la forme de rebellions touarègues ». Au début de 2012, une nouvelle insurrection déclenchée par le Mouvement National pour la Libération de l’AZAWAD (MNLA) qui réclame l’indépendance de la zone couvrant intégralement les trois régions du Nord Mali : Kidal, Tombouctou et Gao. Cette insurrection est menée dans un premier temps conjointement puis séparément avec le mouvement  Salafiste AL - Quaïda au Maghreb islamique.

En Mars 2012, un coup d’état militaire à Bamako, renverse le président malien Amadou Toumani Touré ; ce qui précipite la désorganisation de l’armée et aboutit à son désengagement de la zone située au Nord du fleuve Niger, à l’occupation du territoire par le MNLA et les mouvements islamiques. Le 6 avril 2012, le MNLA proclame unilatéralement l’indépendance de l’AZAWAD. Cette prétendue déclaration d’indépendance a été immédiatement condamnée par l’Union Africaine, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest et la communauté internationale.

          Le 26 mai 2012, après trois semaines de négociation à Gao, le MNLA annonce sa fusion avec le groupe islamiste Ansar Dine. Les deux mouvements annoncent être parvenus à un accord pour déclarer l’AZAWAD Etat indépendant. Ils doivent par ailleurs constituer une armée commune chargée de sécuriser le territoire pour le peuple de l’AZAWAD et l’application de la charia sera incertaine, et si oui, dans quels termes juridiques, politiques et sociaux, dans le cadre d’un Etat déclaré islamique désormais, et non plus laïc. A Gao et  Tombouctou, le 25 mai 2012 au soir de la signature, l’accord a été accueilli par des tirs en l’air.  Ainsi le MNLA et Ansar Dine mettent leurs forces en commun pour fermer le conseil transitoire de l’Etat  islamique de l’AZAWAD.

« Le mouvement Ansar Dine et le MNLA, proclament leur auto – dissolution dans l’AZAWAD. Les deux mouvements créent le conseil transitoire de l’Etat islamique de l’AZAWAD. Selon le protocole d’accord entre le MNLA et le groupe islamique.

Cependant, le 29 mai 2012, le MNLA(28) exprime son désaccord, le document final, ayant été modifié après la signature. Le différend porte notamment sur l’ajoute à l’insu du MNLA de l’application de la charia dans le nouvel AZAWAD.

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