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Chapitre troisième : RESULTATS ET DISCUSSIONS

3.1.          Caractérisation des ménages agricoles dans les deux BV


Les caractéristiques des ménages sont liées  au sexe  du répondant, son âge qui est incluse dans une des tranches préétablies, sa situation matrimoniale ainsi que son niveau d’étude. Le tout exprimé en pourcentage pour chacune des catégories.

Le tableau 2 présente les caractéristiques générales des ménages enquêtés au sein de ces deux BV.

Tableau 2. Identification des répondants.  n=90, N=180

Facteurs (%)

Modalités

BV Sangano

BV Nyambasha

Moyenne

Signification

(%)

(%)

(%)

Seuil (0,05)

Sexe

Masculin

38,89

32,22

35,56

NS

Féminin

61,11

67,78

64,45

NS

Age (tranches d’âge en année)

18-30

30

37,78

33,89

NS

31-45

40

34,44

37,22

NS

46-65

18,89

17,78

18,34

NS

66-100

11,11

10

10,56

NS

Situation matrimoniale

Marié

85,56

87,78

86,67

NS

Divorcé

1,11

2,22

1,67

NS

Veuf (ve)

6,67

6,67

6,67

NS

Célibataire

3,33

2,22

2,775

NS

Polygame

3,33

1,11

2,22

NS

Niveau d’étude

Aucune

35,56

65,56

50,56

*

Cercle d’alphabétisation

3,33

1,11

2,22

NS

Primaire

31,11

17,78

24,44

NS

Secondaire

27,78

15,56

21,67

NS

Université

2,22

0

1,11

NS

De ce tableau 2, il apparait que 64,45% des répondants sont de genre féminin dans les deux BV. Cela résulte du rôle  très important que jouent les femmes dans la gestion au quotidien des cultures vivrières depuis la préparation du sol jusqu’à la récolte en passant par les divers travaux d’entretien. En effet, selon le rapport de la FAO (1997), près de 70% des femmes sont occupées dans le secteur agricole des pays à faible revenu et à déficit vivrier. Ces femmes participent à tous les stades de la production vivrière qui constitue 90% de l’alimentation des ruraux pauvres.

Par ailleurs, l’âge est principalement compris entre 18 et 45 ans pour plus de 70% des répondants en raison du fait que notre étude ciblait essentiellement le responsable du ménage




ou son représentant. Ceci traduit la jeunesse de la population cible qui est sensée fournir du travail surtout pour les activités champêtres.  Il en résulte aussi que plus de 86,67%  des répondants sont mariés. L’on constate également l’existence d’un taux d’analphabétisme considérablement élevé. Néanmoins, il y a lieu de constater  que ce taux est plus élevé dans le BV Nyambasha (65,56%) que dans le BV Sangano (35,56%). Cette situation peut s’expliquer par le fait que le BV Nyambasha est un milieu plus reculé par rapport au BV Sangano, ce dernier bénéficiant de la proximité de l’administration de l’Etat et des ONG mais aussi des centres commerciaux comme Ihusi. D’où une certaine disponibilité des infrastructures scolaires et la diversité des ressources pour payer les frais scolaires.

En effet, selon la Banque Mondiale, le faible soutient de l’Etat à l’éducation couplée à la crise économique et aux guerres récentes qu’a connues l’Est de la RDC a contribué à la baisse du taux de scolarisation pendant les deux dernières décennies passées (Anonyme, 2005).

 Par ailleurs, il faut noter que la province du Sud Kivu compte 34,3% des non instruits et près d’un tiers de la population de la province (28,1%) a atteint le niveau primaire (Anonyme, 2005).

                                                       
Le  tableau 3a  et le tableau 3b  présentent les principales activités des ménages selon l’ordre d’importance  basé respectivement sur le temps y consacré et le revenu que ces activités leur apportent.

Tableau 3a. Principales activités en fonction du temps y consacré

Activités

BV

Sangano

BV

Nyambasha

1

2

1

2

M1

M2

 S1

 S2

Agriculture(%)

90,48

16,25

90,9

15,63

90,69

15,94

NS

NS

Eleveur(%)

0

58,75

1,13

57,81

0,56

58,28

NS

NS

Petit commerçant(%)

3,57

16,25

2,27

10,94

2,92

13,59

NS

NS

Travail salarié(%)

1,19

0

0

0

0,59

0

NS

NS

Artisanat(%)

2,38

2,5

0

3,12

1,19

2,81

NS

NS

Exploitant forestier(%)

1,19

0

0

0

0,59

0

NS

NS

Exploitant minier(%)

0

0

0

0

0

0

NS

NS

Main d'œuvre agricole(%)

0

2,5

4,54

12,5

2,27

7,5

*

*

Agroalimentaire(%)

0

0

1,14

0

0,57

0

NS

NS

Autres (Apiculture, Tanneur,…(%)

1,19

3,75

1,14

0

1,17

1,88

NS

NS

Avec : M1= moyenne activite1 ; M2= moyenne activite2 ; S= signification au seuil 0,05 

Tableau 3b. Principales activités en fonction du revenu qu’elles leur apportent

Activités

BV Sangano

BV Nyambasha

1

2

1

2

M1

M2

S1

S2

Agriculture(%)

86,75

18,99

89,65

18,75

88,2

18,87

NS

NS

Elevage(%)

1,2

63,29

1,15

57,81

1,175

60,55

NS

NS

Petit commerce(%)

6,02

11,39

3,45

9,38

4,735

10,39

NS

NS

Travail salarié(%)

1,2

0

0

0

0,6

0

NS

NS

Artisanat(%)

2,41

2,53

0

0

1,205

1,265

NS

NS

Exploitation forestière(%)

1,21

0

0

0

0,605

0

NS

NS

Exploitation minière(%)

0

0

0

0

0

0

NS

NS

Main d'œuvre agricole(%)

0

1,27

4,6

3,13

2,3

2,2

*

NS

Agroalimentaire(%)

0

 0,00

0

0

0

0

NS

NS

Autres (Apiculture, Tanneur,…(%)

1,21

2,53

1,15

10,93

1,18

6,73

NS

*

Il ressort du tableau3a que l’agriculture (90,69%) constitue la plus importante activité à laquelle les ménages consacrent la grande partie de leur temps. L’élevage (58,28%) et le petit commerce (13,59%) constituent généralement des activités secondaires au sein des ménages

Par ailleurs, la tendance est la même pour le revenu en ce sens que 88,2% des ménages ont l’agriculture comme principale source de revenu. L’élevage (60,55%) ainsi que le petit commerce (10,39%) sont respectivement deuxième et troisième activité génératrices des revenus pour plus de la moitié des ménages et viennent ainsi compléter le revenu familiale en soutien à l’agriculture dont la rentrée ne peut assurer à elle seule les nombreux besoins financiers des ménages  pendant le temps qui sépare deux récoltes successives.

Néanmoins, les activités ne rapportent pas toujours de revenus proportionnellement au temps y consacré. Ainsi, pouvons-nous constater à partir de ces deux tableaux, l’existence d’une différence positive(2,27) pour le cas de l’élevage et une différence négative(2,49) pour le cas de l’agriculture considérés comme principales activités.

Cela pourrait expliquer d’une part la démotivation pour l’agriculture et d’autre part le recours de la population active à d’autres activités jugées moins fastidieuses ou plus rentables.

En effet,  selon une étude menée par le PNUD (2009), les habitant du Sud Kivu travaillent surtout dans l’agriculture (7 emplois sur 10) et un peu moins dans le commerce (12% des emplois), les services (10%) et l’industrie (5%).

3.2.          Mode d’accès à la terre  et autres  moyens de production

Le tableau 4 fournit le mode d’accès  à la terre comme moyen de production et présente les caractéristiques liées à la localisation sur la toposéquence, la superficie des champs  (exprimée en intervalle d’année) ainsi que la durée d’exploitation et de mise en culture des champs (exprimée en intervalle d’années).

Tableau 4. Mode de propriété de la ressource terre et les caractéristiques y afférentes  dans les deux BV.  n=90 ; N=180

Facteurs

Modalités

BV Sangano

BV Nyambasha

Moyenne

Signification

(%)

(%)

(%)

Seuil (.05) 

Mode de tenir

Propriétaire

92,2

86,7

89,45

NS

Locataire

5,6

10

7,8

NS

Affectée (Autorités)

1,1

1,1

1,1

NS

Empruntée

1,1

2,2

1,65

NS

Localisation selon la topo séquence

Au Sommet

8,9

0

4,45

*

Sur le plateau

3,3

0

1,65

NS

 Sur le flanc

83,3

87,8

85,55

NS

Au bas de  colline

3,3

12,2

7,75

*

Dans le bas-fond

1,1

0

0,55

NS

Superficie total des champs (en hectare)

0-0,5

38,89

44,44

41,66

NS

0,5-1

20

15,56

17,78

NS

>1

41,11

40

40,56

NS

 Exploité par l’enquêté depuis

1-20

66,67

63,33

65

NS

21-40

24,44

27,78

26,11

NS

41-60

7,78

66,67

37,225

*

61-120

1,11

2,22

1,665

NS

Mis en culture depuis

1-20

11,11

8,88

9,99

NS

21-40

2,22

4,44

3,33

NS

41-60

27,78

34,44

31,11

NS

61-120

58,89

82,22

70,56

NS

                 

Il ressort de ce tableau 4 que dans les deux BV 89,45%  des répondants sont propriétaires exploitant au moins un champ dans les BV et plus de 85,55% de ces champs sont  localisés  sur le flanc de colline. On peut aussi constater qu’il y a près de 40,56%  des ménages qui possèdent plus de 1ha lorsque 41,66% possèdent moins de 0,5ha; ce qui traduit une inégalité dans la façon rendre disponible  la ressource terre.

En effet,  selon Kunze et al. (1991) cité par De Failly (2000) ;  80 à 90% des terres sont sous régime foncier héréditaire. Ce régime foncier est basé sur la notion de propriété familiale qui soutient qu’à la mort du chef de famille, la propriété est partagée entre ses fils. I1 s'en suit un morcellement des propriétés foncières de génération en génération. A cela faut-il ajouter l’importante concentration des populations déplacées vers les zones plus sécurisées entrainant non seulement l’ouverture des terres inappropriées mais aussi et surtout un important morcellement par achat des lopins des terres.

Ainsi,  De Failly (2000) constate que la forte densité démographique a transformé le paysage en un damier de très petites parcelles, cultivées sans respecter de temps de repos (jachère).
L’on constate aussi de ce tableau que près de 70,56% des champs ont été mis en cultures depuis plus  d’un demi-siècle. Néanmoins, la durée d’exploitation pour 65% des champs est essentiellement inférieure à 20 ans au sein de deux bassins versants. Cette situation est pourrait  être liée non seulement à l’effet du morcellement mais également au défrichement de nouvelles terres consécutive à la pression démographique.
En effet, selon la Cellule d’Analyse des Indicateurs de Développement CAID, la densité de la population en territoire de Kalehe est passée de 31hab/km2 en 1980 à 190hab/km2 en 2015, soit six fois plus élevée sur une durée de 35 ans. L’inextensibilité de la terre conduit au morcellement, à la surexploitation et au défrichement des terres à forte pente, inappropriées pour la mise en cultures.

Les tableaux 5a et 5b présentent respectivement le type et la quantité de la main d’œuvre familiale et celle non familiale exprimée  en terme de nombre d’individus par jour de travail au champ selon une activité donnée.

Tableau 5a. Quantité de la main d’œuvre familiale.

Modalités

BV Sangano

BV Nyambasha

Moyenne

(Moyenne)

(Moyenne)

Adultes

2

2

2

Enfants

1,43

1,07

1,25

Total

3,43

3,07

3,25


Tableau 5b.  Quantité de main d’œuvre non familiale par type d’activité

Activités

BV Sangano

BV Nyambasha

Adoptants

Nombre hoes/jour

Adoptants

Nombre hoes/jour

Moyenne  Adoptants

Moyenne  hoes/jour

S1

S2

(%)

(Moyenne)

(%)

(Moyenne)

(%)

     

Labour

65,5

10,7

32,2

3,86

48,85

7,28

*

NS

Semi/ plantation

46,6

5,04

25,6

1,97

36,1

3,505

*

NS

Sarclage

51,1

5,37

26,7

3,6

38,9

4,485

*

NS

Récolte

25,6

2,13

12,2

0,85

18,9

1,49

*

NS

Avec : S1 signification pour les répondants faisant recours à une main d’œuvre non familiale et  S2 signification  liée à la durée de travail (Nbre d’hoes/jour).
Notes 1
: Les pourcentages des adoptants ne sont pas cumulés puisque le recours à la main d’œuvre non familiale peut concerner plusieurs activités à la fois.

La main d’œuvre familiale est en moyenne de 3,25 personnes dont deux adultes et un enfant (Tableau 5a). Les travaux de labour  (65,5% et 32,2%) d’adoptants respectivement au sein du BV Sangano et Nyambasha) et  de sarclage (51,1% et 26,7%) ; sont ceux qui font appel à plus de main d’œuvre nécessitant ainsi le recours à une main d’œuvre non familiale (Tableau 5b).
Il faut noter que les pourcentages élevés au niveau du semis/plantation   peut s’expliquer par  couplage généralement observé du semis ou plantation avec un deuxième labour ainsi que les techniques culturales qui y sont associées (semis en ligne, association des cultures, application de compost…). Par ailleurs, les différences liées au niveau d’adoption et à la quantité de la main d’œuvre non familiale dans les deux BV serait en partie attribuable aux contraintes édaphiques (sol sableux à Nyambasha et Argileux à Sangano) et à la situation financière des ménages.

3.3.          Les cultures et pratiques culturales

Les tableaux 6a et 6b présentent respectivement les cultures les plus pratiquées ainsi que les pratiques culturales les plus utilisées au sein de deux bassins versants, exprimées en pourcentage des ménages adoptants.

Tableau 6a. Principales cultures adoptées par les ménages dans les deux BV

Culture

BV Sangano

BV Nyambasha

Moyenne

Signification

(%)

(%)

(%)

Haricot

98,89

95,56

97,23

NS

Manioc

96,67

97,78

97,23

NS

Maïs

90

95,56

92,78

NS

Patate douce

62,22

53,33

57,76

NS

Bananier

53,33

51,11

52,22

NS

Taro

53,33

55,56

54,44

NS

Caféier

30

21,11

25,56

NS

Igname

24,44

21,11

22,78

NS

Tournesol

24,44

25,55

24,99

NS

Arachide

20

27,78

23,89

NS

Soja

7,78

7,78

7,78

NS

Maraichère

4,44

0

2,22

*

Notes 2 : Les pourcentages ne totalisent pas 100% du faite du caractère non exclusif des cultures pratiquées par les ménages.

Il ressort de ce tableau 6a que les principales cultures vivrières sont le haricot (97,23%),  le manioc (97,23%), le maïs (92,78%), la patata douce (57,76%) et le taro (54,44%) auprès desquelles on trouve le bananier (52,22%). La prépondérance des trois premières cultures notamment le haricot (97,23%),  le manioc (97,23%) et le maïs (92,78%) résulterait du fait que ces cultures sont généralement pratiquées en association. D’autres cultures sont aussi pratiquées comme cultures secondaires mais toutes aussi importantes que les premiers.  Le caféier (25,56%) est la culture pérenne la plus pratiquée par les ménages de deux BV avec un taux légèrement élevé dans le BV Sangano.

Néanmoins, les maraichères sont peu pratiquées dans le BV Sangano (4,4%) et ne sont presque pas pratiquées dans le BV Nyambasha. Cette situation pourrait être attribuée d’une part à l’étroitesse des bas-fonds surtout dans le BV Nyambasha et d’autre part à l’arrachage et l’ensevelissement des cultures par les sédiments de l’érosion.

Tableau 6b.  Les pratiques et systèmes culturales les plus courantes au sein des deux BV

Pratiques culturales

Modalités

BV Sangano

BV Nyambasha

Moyenne

Signification

(seuil 0.5)

(%)

(%)

(%)

Types et moyens d’amendements

Engrais chimiques

1,11

0

0,55

NS

Fumier

75,56

82,22

78,89

NS

Compost

73,33

48,89

61,11

*

Résidu des cultures

40

67,78

53,89

*

Déchets ménagers

77,78

83,33

80,55

NS

Paillage

26,67

24,44

25,55

NS

Gestion des résidus

Laisser en surface

92,22

98,89

95,55

NS

Enfouis dans le sol

53,33

33,33

43,33

*

Compostés

18,89

5,56

12,23

*

Brulés

16,67

11,11

13,89

NS

Systèmes de Culture

Association

100

90

95

NS

Rotation

27,78

21,11

24,45

NS

Mode de Travail du sol

Labour profond

54,44

56,67

55,56

NS

Labour superficiel

66,67

56,67

61,67

NS

Labour minimum

11,11

7,78

9,44

NS

Labour dans le sens de la pente

100

100

100

NS

Autres pratiques

Sarclage

98,89

98,89

98,89

NS

Buttage

31,11

20

25,55

NS

Billonnage

5,56

3,33

4,45

NS

On constate de ce tableau que les amendements organiques sont les plus adoptés car plus disponibles et plus accessibles que ceux chimiques (0,55%). Les déchets ménagers, le fumier provenant du gros et petit bétail, le compost et les résidus des cultures sont par ordre d’importance décroissant, les principales sources de ces amendements.  Hormis les cultures maraichères et les cas d’auto-paillages dans les bananerais (Van-Damme, 2013), on constate que le paillage (25,55%) est une pratique moins utilisée puisque qualifiée d’exigeante par les répondants (cueillette de la paille, les manipulations liées à son installation et de sa gestion…). Néanmoins, il sied de noter que le paillage est une pratique d’une indéniable efficacité dans la conservation de l’eau et la protection du sol contre l’érosion (Roose, 1985).

 Par ailleurs, plus des 95% des ménages au sein de deux BV laissent les résidus des récoltes en surface pour les enfouir lors de la préparation du sol. Le compostage des résidus des cultures est faiblement   pratiqué dans les deux BV (18,89% et 5,56% d’adoptants). Cette situation résulterait   des exigences liées au transport de ces résidus du champ vers les composteurs généralement installés près des habitations ;  surtout dans le BV Nyambasha (5,56%) où les champs sont souvent éloignés des habitations. Seule une partie des déchets ménagers et résidus des cultures sont entassés dans la bananerai ou à proximité de l’habitation.

 Aussi, les paysans de deux BV se trouvent partagés quant au recours à l’enfouissement direct des résidus des récoltes. Par ailleurs, l’incinération est de moins en moins utilisée (13,89%) et concerne surtout les résidus difficilement dégradables tels ceux du manioc, des arachides,...

On peut en effet admettre avec Rishirumuhirwa, (1992) que hormis certains cas isolés,  les pratiques des feux de brousse ont sensiblement diminués à partir des années 1980.

L’association des cultures (95%) est un système largement répandu dans le territoire.
 Par contre, les ménages se trouvent partagés entre labour profond (55,56%) et labour superficiel (61,67%) comme mode de travail du sol car cela est fonction non seulement du type de culture, du niveau de compaction du sol à la fin de la saison sèche mais aussi de la disponibilité de la main d’œuvre et des outils aratoires appropriés. Toutefois, on constate que cette divergence est beaucoup plus marquée au sein du BV Sangano que dans le BV Nyambasha.

 Outre cela, il faut constater que ce labour se fait dans le sens de la pente pour la quasi-totalité des répondants, nonobstant le fait que cette façon favorise  l’érosion du sol. Le semis et la plantation sont fait généralement à plat sans buttes ni billons. Cependant le recours au buttage a généralement lieu lors de travaux d’entretien pour favoriser un bon développement racinaire. Le sarclage est par ailleurs, le principal travail d’entretien pour presque la totalité des paysans (98,89%) et se fait à la main.

Il se révèle de ce qui précède qu’il existe une diversité des pratiques aussi bien au niveau de deux BV qu’au sein de chacun des BV tant pour les amendements, la gestion des résidus, le travail du sol et autres techniques culturales.  Il s’agit là des pratiques qui peuvent conditionner l’accélération de l’érosion ou sa réduction dans les parcelles.

3.4.          Caractérisation de l’Etat de dégradation sur la parcelle

Les principaux  types de dégradations observés par les paysans sont présentés dans le tableau 7 ci-dessous.

Tableau 7. Types des dégradations observées sur la parcelle

Type de dégradation

BV Sangano

BV Nyambasha

Moyenne

Signification

%

%

%

Seuil.05

Erosion

80,4

98,9

89,65

NS

Epuisement

24,5

87,8

56,15

*

Compactage

46,6

87,8

67,2

*

Perte MO

40

93,4

66,7

*

Il résulte de ce tableau que l’érosion hydrique constitue pour plus des 89% des répondants, la principale forme de dégradation du sol dans les deux BV. Néanmoins, cette situation est plus marquée  pour le BV Nyambasha suite à la forte érodibilité résultant de la texture sableuse (forte teneur en sable fin) caractéristique de son sol. C’est cette forte érodibilité qui explique une importante perte en MO et  en partie, l’épuisement et le compactage y observés, qui dès lors, peuvent  être considérés comme conséquences de l’érosion et non comme type de dégradation isolé. Par contre, la cohésion caractéristique des sols argileux, typiques du BV Sangano, réduirait considérablement cette sensibilité du sol à l’érosion  et ses corollaires. Ainsi, constate-t-on une différence significative entre  les valeurs des autres types de dégradations dans les deux BV que ce soit l’épuisement, le compactage ou la perte de la MO.

En effet, selon Roose (2003), l’érosion hydrique est une des causes de la dégradation des sols dans le monde et constitue la forme d’érosion la plus fréquente sous les tropiques. Aussi, Poesen et al. (1990) soutient qu’une faible cohésion va entraîner une forte érodibilité.

Il est présenté dans le tableau 8 ci-dessous les principales causes de l’érosion hydrique selon les paysans.

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