Arrow Table de matières
1846957

Chapitre troisième IMPACT DE LA FLUCTUATION DU TAUX DE CHANGE A BUKAVU

Dans ce chapitre nous présentons les résultats obtenus à base de la méthodologie utilisée qui nous a permis de découvrir les effets d'une variation du taux de change à Bukavu.

La modification du cours de change à Bukavu influe sur différentes aspects de la vie socio-économique. Ces effets peuvent être observés sous divers angles : au niveau de la conservation de richesse par les agents économiques, la référence dans la détention de devises ou de la monnaie locale, l'évolution du taux de change par rapport à l'évolution des prix des produits.

III.1. Impact de la variation du cours sur la conservation des richesses : motif de détention des devises par les ménages

L'économie congolaise est une économie dollarisée après les observations et les entretiens réalisés. Le dollar américain prend de l'espace sur le Franc congolais, monnaie en R.D.Congo. Les entreprises avec lesquelles nous avons réalisé les entretiens, la majorité utilise le dollar américain dans leurs activités. Sur 120 ménages constituant notre échantillon, 87 soit 72.5% ont affirmé qu'ils désirent garder leur richesse monétaire en dollar à cause de l'instabilité du FC. Ils détiennent pour se prémunir contre une chute éventuelle de la monnaie congolaise confrontée au dollar américain. 9.2% soit 11 ménages seulement conservent leur richesse en FC et cette pratique est due au fait qu'ils exercent des activités qui nécessitent l'intervention de la monnaie locale. Le reste des ménages, 22 soit 18.3% n'utilisent ni le FC ni le dollar américain pour conserver leur richesse du fait qu'ils donnent une considération moindre au FC à cause de sa perte de valeur non prévisible. Nous pouvons le lire dans le tableau suivant :

Tableau n° 7 : De la conservation des richesses à Bukavu

Communes

BAGIRA

IBANDA

KADUTU

TOTAL

%

MOYENNE

Conservation en FC

01

02

08

11

9.2

3.66

Conservation en dollar

11

32

44

87

72.5

29

Autres (FR, FB, ...)

06

15

01

22

18.3

7.33

Total

18

49

53

120

100

-

 
 

En moyenne 4 ménages sur 120 conservent leur richesse en FC, 29 ménages en dollar américain et 7 en moyenne conservent en d'autres instruments de paiement que le FC ou le dollar américain (le Franc Rwandais, le Franc Burundais, ...). Si cette situation persiste, en vertu de la loi de Gresham, la demande de devise pourra s'accroître et si l'offre ne se conforme pas ; nous observerons sur le long terme une appréciation du FC si la production intérieure s'en suit ; toutes choses restant égales par ailleurs.

III.2. Impact sur la détention des devises

Les trois motifs traditionnels de la détention de la monnaie sont aussi mis en exergue dans le cas ci que se soit pour les ménages ou pour les entreprises de Bukavu en rapport avec les devises.

  1. a) Le motif de transaction

C'est le besoin de liquidité pour effectuer les opérations courantes, achats pour ménages et achats/ventes pour les entreprises, qui poussent les agents à détenir plus le dollar que le FC. Ce motif peut être subdivisé en deux à Bukavu :

- motif des dépenses : c'est une détention de devise entre l'intervalle de perception et celui où interviennent les dépenses. Le coût de détention est plus élevé si on détient les FC plutôt que les devises.

- Motif d'affaire : concerne spécifiquement les entreprises. Il correspond à la détention des devises pour assurer les dépenses ou les coûts de production avant la perception des recettes au cours de vente. Ce motif dépend de la valeur de la production et des relations avec l'extérieur, qui exécute les opérations en devises. Nous pouvons le voir dans le tableau ci-contre.

Tableau n°8 : raisons de conservation de la monnaie

Communes

Monnaie

BAGIRA

IBANDA

KADUTU

TOTAL

%

Conservation pour transactions

FC

02

0

10

12

1

$UD

08

36

39

83

69.16

Conservation pour précaution

FC

01

04

0

05

0.041

$UD

07

03

04

14

11.7

Conservation pour spéculation

FC

0

01

0

01

0.009

$UD

0

05

0

05

0.041

Total

18

49

53

120

100

 
 
  1. b) Le motif de précaution

C'est le désire de disposer des devises pour faire face aux inopinés : ce motif est plus exploité à Bukavu selon que les dépenses croissent avec le dollar américain, d'où la nécessité de détenir les devises.

  1. c) Le motif de spéculation

Ce motif est pratiqué dans le chef des cambistes, qui, exercent une influence sur le marché de change à Bukavu. Les cambistes ajoutent à ces trois motifs un autre lié à la préférence et au regret de la monnaie stable et/ou instable.

Une monnaie stable est nécessaire bien qu'insuffisante seule pour garantir le bon fonctionnement des marchés des biens, du travail et des capitaux ; sur lequel le concept d'économie sociale de marché s'appui essentiellement. Une monnaie stable contribue en outre à la justice sociale et est donc indispensable à l'équilibre de la société que l'économie... (Hans TIETMEYER, 1999).

Le motif de spéculation occupe un pourcentage maigre à cause de l'absence du marché boursier dans la ville de Bukavu. La majorité de la population interrogée conserve le dollar américain pour motif de transaction. Nous le remarquons par le tableau n°8 car 83 sur 120 ménages soit 69.16 % le conservent en $UD contre 12 ménages seulement soit 1% en FC pour le même motif.

III.3. Impact sur la quantité détenue

Nous avons voulu connaître en quantité quelle marge préfèrent disposer les agents à Bukavu. Nous en présentons dans le tableau que voici :

Tableau n° 9 : Des quantités détenues par les ménages

Quantités détenues

Nombre de ménages

Détention moyenne

Ecart-type

En FC

En $UD

En FC

En $UD

En FC

En $UD

En FC

En $UD

1000-10000

1-50

3

2

1

0.666

0.091

0.105

10000-20000

50-100

2

28

0.666

9.333

0.105

0.394

20000-50000

100-500

5

14

1.666

4.666

0.166

0.278

50000-100000

500-1000

1

9

0.333

3

0.0740.

0.224

100000-n

1000-n

0

34

0

11.33

0

0.436

 
 

Bien que nous observons des grandes dispersions dans chaque intervalle, la quantité de monnaie détenue par les ménages est inférieure à 100000 FC et supérieure à 1000$.

Cette situation montre que la préférence est plus élevée du coté du dollar américain et moins élevée du coté des FC. Dans l'intervalle entre 1000 et 10000 FC, 3 ménages seulement sur les 120 sont dans la marge de détention en FC soit 2.5% ; la majorité conserve le dollar à concurrence de plus de 72% soit 87 ménages sur les 120 de l'échantillon.

Comme les ménages veulent détenir les devises au détriment de la monnaie nationale, ce comportement a un impact sur la quantité de la masse monétaire dans l'économie car cette dernière, rappelons-le, que la quantité de monnaie détenue par les agents économiques non financiers. Ce qui conduit à une trop ouverte et cela a comme conséquence l'inflation importée due à une hausse des prix des importations à la suite d'une dépréciation anticipée du FC conditionnée aussi bien par cette hausse des prix que par la faible parité des pouvoirs d'achat.

Introduit par Ricardo (1817), la théorie de la P.P.A. dépend de l'idée que la valeur de la monnaie est partout la même. Autrement dit, à l'équilibre le cours de change doit refléter l'égalité des pouvoirs d'achat de deux devises considérées. (MONDHER Chérif, 2004).

En vertu des calculs du tableau 8 nos données prouvent que sur le long terme les prix exprimés dans la même monnaie tendent à s'égaliser entre les différents niveaux ou du moins leurs écarts tendent à converger vers l'unité (au fur et à mesure que la quantité détenue en FC croit à la hausse, le prix du dollar américain par rapport au FC diminue). Cette situation s'observe dans le chef du FC en comparaison avec le dollar américain depuis le mois de novembre 2009 et serait due au fait que les autorités monétaires ont mis en place une politique pour récupérer les FC qui étaient en surplus sur le marché et les ont remplacé par des dollars américains.

La compréhension de la P.P.A. passa par le niveau de convertibilité entre les différentes devises, que nous n'abordons pas malheureusement. Le FC sera convertible au dollar américain lorsque celui qui le détient peut changer sans contraintes majeures. Notons que la convertibilité n'est pas à confondre avec l'acceptabilité de la monnaie.

Ce sont les utilisateurs privés (les ménages, les entreprises, les banques,...) qui déterminent par rapport à leur préférence et leurs choix rationnels ; le degré d'acceptabilité d'un monnaie convertible et permet ainsi la hiérarchie des monnaies au niveau international. (Marc BASSONI et alii, 1998).

C'est en vertu de la P.P.A. que les agents économiques à Bukavu anticipent quant à la détention du dollar américain. Mais ce comportement pourrait conduire sur le long terme, en vertu de la loi de l'offre et de la demande de monnaie, à une appréciation non attendue du FC car il pourrait être rare sur le marché du fait que les agents économiques ont tendance à le délaisser. Comme il est logique qu'une appréciation du FC est en même temps une dépréciation du $UD, nous pouvons conclure que « lorsque le FC s'apprécie, les importations deviennent meilleurs marché par rapport à la R.D.Congo (à condition que toutes les autres devises intervenants suivent le mouvement du dollar américain) et les exportations deviennent chères pour l'étranger (qui utilise aussi les $UD dans ses transactions).

Ainsi donc comme le taux de change est le prix entre les différentes monnaies, aussi influence-t-il de la production, des importations et exportations, des prix des biens et services, ... Au total, une dépréciation du FC entraîne une hausse des prix sur les marchés locaux des biens et services.

III.3. Impact de la variation du taux de change sur l'évolution des prix des produits à Bukavu

Dans nos calculs des indices des prix, nous nous sommes servis de l'indice de BERI : c'est un indice du risque encouru par l'entreprise lorsqu'elle évolue dans un environnement inflationniste. Nous nous sommes basés sur quinze critères du Business Environ ment Risk of investment, un des instruments de mesure de l'économie le plus connu. (Hans TIETMEYER, 1999).

Nous avons prix l'année 2007 comme celle de référence et nous avons retenu quelques produits comme Farine de mais, Pain carré, Farine de manioc, Haricots, Tomate fraiche, Poissons salés, Viande , Primus , Huile de palme, Farine d froment, Sucre, Tomate concentré, Riz, ... pour notre analyse. Ainsi donc en ce qui concerne la période allant de 2007 jusqu'à 2009, nous sommes aboutis aux résultats repris dans les tableaux 1, 2 et 3 en l'annexe.

En lisant ces tableaux, nous remarquons que l'évolution des prix des produits est très sensible pour la période allant de 2007 jusqu'en 2009. Les prix sont passés en moyenne de 100.7 à 106.95 pour les produits locaux, soit une diminution du pouvoir d'achat de plus de 5.8% ; de 89.95 à 104.39 pour les produits importés, soit une diminution de du pouvoir d'achat de l'ordre 13.83% en 2007.

En 2008, les prix sont passés en moyenne de 100 à 129.44 pour les produits locaux et de 100 à 123.11 pour les produits importés, soit une diminution du pouvoir d'achat sur le marché local de 22.27% et de 18.77 respectivement.

En 2009, nous observons une petite hausse du pouvoir d'achat en moyenne pour les produits locaux, dont l'indice est passé de 130.28 à 125.77, soit une appréciation du pouvoir d'achat de plus de 3.58%.

Par contre, pour les produits importés, durant la même période nous constatons une baisse du pouvoir d'achat de 6.23%.

Mais comme on peut le voir de manière très claire, les fluctuations des prix n'ont pas été linéaires ni proportionnelles. Nonobstant que les fins de périodes sont sanctionnées par des chutes de prix remarquables, nous devons noter qu'au cours de cette période la variation s'est caractérisée par des multiples baisses et hausses des prix qui logiquement suivaient le mouvement du taux de change.

En ce qui concerne la dispersion par rapport à la moyenne, écart-type, Il a été très fort durant toute la période et ça permet d'affirmer que les prix ont fluctué. Par exemple l'indice de la viande était de 77.31 en Janvier 2007, de 100 en Décembre de la même année ; de 100 en Janvier 2008 et est allé jusqu'à 118.78 en Décembre 2008 ; et enfin, il était de 123.71 en janvier 2009 et de 100.18 en Décembre de la même année.

III.4. Relation entre évolution du taux de change et évolution des prix des produits à Bukavu

La mise en place d'un rapprochement les indices des prix des produits et ceux des taux de change renseigne sue l'effet qu'a eu la fluctuation du taux de change sur les prix dans l'économie. Le graphique ci-dessous expose l'évolution des taux de change par rapport à l'évolution des produits locaux et les produits importés durant la période d'étude.

figure2 : rapprochement entre les moyennes de prix des produits importés, des produits locaux et des taux de change

A partir du tableau n°4 en annexe, nous pouvons dégager l'analyse du coefficient de variation pour les trois variables : le taux de change, les prix des produits locaux et ceux des produits importés comme elles sont toutes exprimées dans une même monnaie.

Ces résultats ainsi trouvés nous aident de calculer la relation qui peut exister entre ces différentes variables ci-haut mentionnées. Cette relation est établie ici par la recherche du coefficient de variation (CV). Pour l'année 2007 nous avons les données suivantes :

III.4.1. La variation du taux de change par rapport aux prix des produits locaux

= 118.64 et s= 5.66

= 101.64 et s= 7.57

Où décrit la moyenne des taux de change appliqués en 2007

Décrit la moyenne des prix des produits locaux en 2007

S la dispersion au tour des taux de change de l'année 2007

S la dispersion au tour des prix des produits locaux pour l'année 2007.

Ainsi :

Le cv qui concerne le taux de change sera donné par S/ = = 0.047

Le cv qui concerne les prix des produits locaux est donné par

S/= = 0.074

A la lumière de ces calculs, nous remarquons que la variation du taux de change est inférieure à la variation des prix des produits locaux ; ceci implique que la fluctuation des prix des produits locaux affecte directement l'évolution ou la négociation des devises en R.D.Congo.

III.4.2. La variation taux de change par rapport aux prix des produits importés

= 118.64et = 5.66 pour les indices du taux de change

= 96.27 et = 5.27 pour les indices de prix des produits importés

En appliquant toujours la formule de coefficient de variation, nous obtenons :

- Pour le taux de change on a = 0.047

- Pour le prix des produits importés = = 0.054

Ceci montre que la variation du taux de change est encore une fois inférieure à celle des prix des produits importés. Cette situation prouve que les implications des produits locaux sont les mêmes que celles des produits importés.

III.4.3. variation des prix des produits locaux par rapport à celle de prix des produits importés

= 101.35 et = 7.57 pour les indices de prix des produits locaux

= 96.27 et = 5.27 pour les indices de prix des produits importés

Nous obtenons les coefficients de ces deux données toujours par la formule du coefficient de variation :

- 0.074

- 0.054

Par rapport à ces calculs, les indices de prix des produits locaux ne s'écartent pas trop de ceux des produits importés. Cette situation se justifie par le fait que le taux de change n'a pas fortement fluctué durant l'année 2007 ; il est passé de 530.52FC pour 1$UD en Janvier à 500.66FC en Décembre. Ceci aurait comme conséquence l'interdépendance entre les prix des importations et ceux des produits locaux.

Ces calculs peuvent être généralisés sur les deux autres années de notre étude. En vertu des résultats trouvés, lorsque le taux de change croît d'une unité, le prix des produits locaux suit le mouvement en augmentant de 1.63 unités ; et le prix des produits importés varie jusqu'à 1.87 unités, ceci pour l'année 2007. Visiblement, les trois variables sont toujours en corrélation mais pas de manière proportionnelle.

Comme sans monnaie, il n'y aurait pas de commune mesure des biens et services ; de même, sans le taux de change il n'y aurait pas la possibilité de rapprocher les devises ou les biens exprimés dans des monnaies différentes. Ce rapprochement est aussi influencé par la présence du commerce intérieur face au commerce extérieur.

III.5. Le commerce intérieur et extérieur face la fluctuation du cours de change

Le développement des échanges a conduit à la distinction du commerce intérieur et du commerce extérieur. Par commerce intérieur nous devons retenir les opérations commerciales qui se déroulent à l'intérieur des frontières nationales.

Par contre, le commerce extérieur est celui dont l'une des parties, vendeur ou acheteur, est placée à l'extérieur des frontières nationales. Cette distinction est facilitée par les importations et les exportations des uns et des autres.

Le taux de change appliqué dans l'un ou dans l'autre pays intervenant dans les échanges permet de mettre en relation les importations et les exportations. Dans ce cadre, le taux du terme de l'échange est formé par le rapport entre le prix des importations avec les prix des exportations. Les prix doivent être exprimés en une même unité monétaire pour faciliter le rapprochement, cela n'est possible que lorsqu'il existe un instrument pouvant faciliter cette gymnastique : les taux de change des monnaies impliquées.

Chacun de ces prix est obtenu par le rapport entre la valeur et le volume des échanges après avoir subi le traitement de convertibilité.

Nous le découvrons dans la démonstration suivante :

- Taux d'importation (Pi) = Vi X taux de change du pays A / volumes des importations.

- Taux d'exportation (Pe) = Ve X taux de change du pays B / volumes des exportations.

Vi est la valeur des importations Ve est la valeur des exportations A et B sont respectivement le pays importateur et le pays exportateur.

Le taux des échanges est alors donné par Pi/Pe.

En 2007 nous avons enregistré les données suivantes :

* vi = 179584963807 FC au taux de 0.00199 pour 188.999 tonnes

* Ve = 85965100 FC au taux de 500.66 pour 47314 tonnes

D'où nous en déduisons le calcul suivant :

  1. pi =
  2. pe =

Ce qui nous donne un taux des échanges internationaux suivant :

pi/pe =

Ceci signifie que les échanges internationaux entre le FC et le $UD était en moyenne de 0.0207 $ soit à peu près 559.41 FC.

Les données de 2008 et de 2009 n'ont pas était accessible jusqu'au moment où nous avons fini la rédaction de ce travail. Ce taux est utilisé pour l'étude de trois problèmes principalement : l'équilibre du commerce international, l'avantage que procurent les échanges internationaux et l'analyse de la balance de payement. Un taux d'exportation supérieur au taux de d'importation indique une situation favorable à l'équilibre international. Inversement, un taux d'exportation inférieur au taux d'importation traduit une situation défavorable. Nous n'approfondissons pas cette partie faute des données car il nous a été impossible d'accéder aux données à cause des problèmes purement internes aux bureaux contactés. Par ailleurs nous pouvons lire en annexe un extrait du Décret-loi n°004 du 31 janvier 2001 : Relatif au régime des opérations en monnaies nationale et étrangère en RDC. Nous présentons ci-contre un tableau qui nous permet d'avoir une vue d'ensemble sur l'impact de la fluctuation du taux de change à Bukavu en vertu des questions que nous avons adressé à la population cible.

III.6. Conclusion partielle

Les conséquences de la fluctuation continue du taux de change sont multiples que ce soit sur le plan micro ou macroéconomique. Notre ambition, dans ce chapitre était d'établir la relation qui existe entre la variation du taux de change et quelques variables de la vie micro et macroéconomiques telles que la préférence de monnaie, la quantité de monnaie détenue et ses effets, les prix des biens,...

Il ressort, en vertu de la méthodologie utilisée, que la vie socio-économique à Bukavu est fortement affectée par la variation du cours de change entre le FC et le $UD. . Les prix sont passés en moyenne de 100.7 à 106.95 pour les produits locaux, soit une diminution du pouvoir d'achat de plus de 5.8% ; de 89.95 à 104.39 pour les produits importés, soit une diminution de du pouvoir d'achat de l'ordre 13.83% en 2007.

En 2008, les prix sont passés en moyenne de 100 à 129.44 pour les produits locaux et de 100 à 123.11 pour les produits importés, soit une diminution du pouvoir d'achat sur le marché local de 22.27% et de 18.77 respectivement.

En 2009, nous observons une petite hausse du pouvoir d'achat en moyenne pour les produits locaux, dont l'indice est passé de 130.28 à 125.77, soit une appréciation du pouvoir d'achat de plus de 3.58%.

Les relations avec l'extérieur font toujours appel à la convertibilité des monnaies, qui implique ainsi l'intervention du taux de change pour établir la relation entre elles. La variation des prix des produits importés ou exportés en dépend fortement ; une augmentation du prix des exportations libellés en FC est automatiquement la hausse de convertibilité de la monnaie congolaise par rapport aux devises avec lesquelles elle est en relation. Ceci se justifie par l'évolution du taux échanges internationaux illustré ici par le rapprochement entre le FC et le $UD qui était en moyenne de 0.0207 $ soit à peu près 559.41 FC en 2007.

Partager ce travail sur :