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Chapitre premier : GENERALITES SUR LE TAUX DE CHANGE

Dans ce chapitre, nous allons passer en revue quelques notions relatives au taux de change notamment quelques définitions, les variétés de taux de change, le marché de change et les déterminants du taux de change.

I.1. Définitions

Le taux de change est une manifestation aux agents économiques de prix de la monnaie d'un pays exprimé par rapport à la monnaie d'un autre pays : c'est le prix qui permettant d'évaluer l'évolution de la situation économique. (Mondher Chérif, 2004).

L'opération de change peut se comprendre comme un prix établi sur le marché du change : c'est le prix exprimé sous forme de relations entre deux unités monétaires d'un titre de créance sur l'étranger exigible à vue. (Yves SIMON, 1995).

Ainsi, le taux de change est compris comme le prix qui permet d'une part l'achat et d'autre part la vente des devises entre elles. Le prix d'une monnaie étrangère dans un pays donné permet le développement aisé des échanges entre leurs populations impliquées dans le commerce international.

Sur un marché de change, interviennent plusieurs agents avec des buts différents et donc de manière dispersée. Chacun en visant ses propres intérêts choisit le mode de conversion qui lui est favorable. (Alain BEITONE et alii, 2001).

Toutes ces définitions montrent clairement que la relation entre les devises n'est possible que grâce à un intermédiaire qui est le cours de change. Ces différents arguments exhibent en fait la même pensée mais sous des horizons différents.

C'est ainsi que les auteurs distinguent une variété des taux de change selon les besoins des opérations économiques à amorcer.

I.2. Variétés des taux de change

La classification de taux de change se fait selon la nature, le besoin des intervenants sur le marché de change.

Les transactions en devises ont lieu soit au comptant soit à terme, comme pour toute autre opération commerciale. (Alain BEITON et alii, 2001).

En effet, la comptabilité du marché de change distingue différentes formes des taux de change :

I.2.1. Le taux de change nominal

Le taux de change nominal est considéré comme le prix relatif de deux monnaies sans tenir compte de la conjoncture. Ce taux peut être modifié par le changement dans l'offre ou la demande des monnaies même si le prix peut aussi l'affecter mais dans une faible proportion.

Nous pouvons le constater par exemple face à l'évolution en R.D.C, le prix du dollar en Franc Congolais était de 500,66FC en décembre 2007 et de 510FC pour les biens et services. (Banque centrale du Congo).

Une appréciation de la monnaie congolaise est aussi une augmentation du prix de la monnaie congolaise en monnaie étrangère ; alors qu'une dépréciation en est une diminution. Une appréciation de la monnaie nationale correspond à une baisse du taux de change par rapport à une devise considérée. Lorsque l'on cherche à avoir le prix absolu de deux monnaies, on fait appel au taux de change réel.

I.2.2. Le taux de change réel

Le taux de change réel entre deux monnaies est une mesure synthétique de prix des biens et services d'un pays par rapport à l'autre. Les taux réels sont très importants pour quantifier les déviations vis-à-vis de la parité de pouvoir d'achat mais il permet d'analyser les conditions macroéconomiques de la demande et de l'offre dans une économie ouverte. (MONDHER Chérif, 2004).

Ceci nous conduit à dire que le taux de change tel qu'observé à Bukavu est le prix du panier des biens, il détermine la différence de marge en terme de taux nominal et du niveau de prix.

Ceci dit, le taux de change Dollar américain-Franc congolais peut être compris comme le prix en dollar du panier des biens congolais en dollar par rapport au panier américain.

Les taux de change nominaux et réels sont les moyennes pondérées des taux d'un pays vis-à-vis du reste du monde, et en pratique vis-à-vis des principaux partenaires commerciaux. Ces deux taux sont fondamentaux dans la stabilité de la monnaie d'une nation en se rattachant à la tendance macroéconomique du pays. (Michel BURDA et alii, 1993).

Mais la stabilité des relations économiques sur le plan international ainsi que sur le plan national coordonnée par la banque centrale, est rendue possible avec la fixation d'une référence « le taux de change fixe ».

I.2.3. Le taux de change fixe

Le taux de change fixe est observable dans des pays où la banque centrale offre la monnaie à un prix fixe et achète l'or à un prix plus ou moins équivalent.

Lorsque le cours de change de la monnaie est fixé ou déterminé en terme d'or, toutes choses restant égales par ailleurs, toutes les monnaies ont un taux de change fixe les unes conte les autres. L'appréciation ou la dépréciation de la monnaie dépend dans ce cas du volume des échanges sur les marchés des biens et services. (Nicolas MEUNIER, 2005).

La banque ne peut modifier ce taux que lorsque quantité la monnaie détenue par elle a sensiblement diminué et la seule voie de sortie favorable est le recoure au taux flottant qui est momentané.

I.2.4. Le taux de change flottant

Le taux de change flottant permet au taux de flotter sans problème pendant un temps déterminé afin de stabiliser le niveau de négociation de la monnaie sur les marchés libres. Ce taux de change libre se détermine par le jeu des forces concurrentielles de l'offre et de la demande de monnaie. Ce type de taux de change est difficilement contrôlable par les autorités monétaires ; et pour y faire face, ils font appel au taux glissant. La détermination du type de change est une question de choix de politique monétaire d'un pays.

I.2.5. Le taux de change glissant

Le taux de change glissant permet de faire évoluer le taux de change à un rythme contrôlé, de manière automatique ou délibérée. Ce taux assure une stratégie de stabilisation pour les échanges et les payements internationaux et facilite des ajustements à long terme. Lorsque la banque a réajusté sa quantité qu'elle peut offrir et pour lui permettre de suivre le mouvement sur le marché libre, elle met en place la politique du taux flexible.

I.2.6. Le taux de change flexible

C'est un taux de change déterminé par le mécanisme né sur le marché libre sans aucune intervention. A ce niveau, chaque pays serait libre de laisser le taux de change s'ajuster à la situation économique. Ce taux rend moins intolérable les effets de l'inflation et rigide la fixation de prix des biens et services. Dans un pays où ce taux de change est d'application, l'Etat ou la banque centrale a du mal à introduire une politique pour évaluer et contrôler l'évolution de l'économie. (BEITON Alain , 2001)

I.2.7. Le taux de change au comptant et le taux de change à terme

Le taux de change au comptant est un taux utilisé dans les transactions en devise au comptant. Les transactions en gestion prennent deux jours pour se réaliser car dans la plupart de cas, il faut deux jours pour que les ordres de payements tels que les chèques soient compensés à travers le système bancaire. (Hans TIETMEYR, 1999).

Lorsque la date de validation peut être de plus de deux jours, dans ce cas, le cours utilisé dans les transactions pareilles est appelé à terme. Ces deux taux ne sont pas égaux mais sont proches. Les opérateurs préfèrent s'engager dans les opérations effectuées sous un taux de change au comptant, car présentant moins de risques.

En fait, la tension est forte de rendre prévisible son change en utilisant tel ou tel autre taux et malgré le risque de crise. Bien de pays ont tenté de mettre en place un régime de change fixe ou modérément flexible : Union monétaire (en Europe), dollarisation (Equateur), encrage fixe (Argentine, Hong Kong, Estonie, Lituanie, Bulgarie, Chine) avec éventuellement une marge de fluctuation (SME) avant l'euro, République Tchèque ou Slovaquie après 1993 ; change fixe mais ajustable (Hongrie après 1995), bande de fluctuation continu.

Mais cette politique fait courir le risque d'une progressive surévaluation du taux et les crises ont presque toutes été liées à un change réel trop élevé ou en appréciation constante. Cette politique n'a pas su maîtriser le risque que courent les intervenants au marché des changes. (MEUNIER Nicolas, 2005).

Toutes les sortes de taux ci-haut mentionnées sont applicables sur le marché de change et les intervenants sur ce marché choisissent le taux qui pourra jouer à leur faveur.

I.3. Le marché des changes

Le marché des changes est la première manifestation concrète des relations internationales. Toute entreprise qui exporte et/ou importe, tout particulier qui se rend à l'étranger, tout agent économique qui prête ou emprunte en devise se heurte immédiatement à un problème de change.

Les monnaies étrangères sont échangées contre la monnaie nationale sur toutes les places financières internationales. Le marché des changes n'est pas géographiquement limité : le marché du Franc Français couvre non seulement les transactions des devises à Paris, mais également celles effectuées en Franc contre les monnaies locales à New York, à Zurich, à Londres, à Singapour, etc. Comme le souligne C.P. Kindleberg : « les marchés des changes actuels suivent le trajet du soleil autour du globe par l'intermédiaire des satellites de télécommunication ». (Yves SIMON, 1995).

Comme n'importe quel marché, le marché des changes fonctionne selon la loi de l'offre et de la demande. Il s'agit sur ce marché de l'achat et/ou de la vente des devises contre la monnaie nationale. Pour faciliter les échanges sur ce marché, il faut fixer une unité de préférence que l'on appelle taux de change, et qui est considéré comme le prix auquel on obtient les monnaies étrangères ou les devises. (Michel BURDA et alii, 1993).

Vu la multiplicité des monnaies étrangères, certaines monnaies peuvent être retenues comme monnaies de référence pour servir de comparaison, il s'agit principalement du Dollar américain, de l'euro et du Deutschemark pour ne citer que les plus connues ; ces monnaies sont choisies compte tenu de degré avancé de leurs économies qui entraîne leur stabilité.

Dans le cadre de ce travail, nous nous sommes basés sur le dollar américain comme devise entrant en relation de manière directe pour la fixation de l'indice de change des biens et services échangés et consommés sur le sol congolais.

Sur un marché, un taux de change peut être exprimé de deux manières :

- soit comme le prix d'une monnaie étrangère en termes de la monnaie nationale (par exemple 0,0019$ par FC en décembre 2006),

- soit comme le prix de la monnaie nationale en fonction de la devise (par exemple 605,58FC par dollar américain en décembre 2008). (Banque centrale du Congo).

La compréhension du marché des changes passe par la connaissance des opérateurs ou agents économiques intervenant sur ce marché.

I.3.1. Les participants au marché des changes

Le marché des changes est réservé aux institutions financières : banques, investisseurs institutionnels et les institutions financières non bancaires. Ces opérateurs interviennent pour leur compte ou celui de leur clientèle. Ils peuvent négocier entre eux ou passer par l'intermédiaire des courtiers. (Yves SIMON, 1995).

  1. a) Les banques commerciales et d'investissement

Ce sont les importants opérateurs sur le marché des changes. Elles prennent en charge les opérations de change pour leur propre compte ou celui de leurs clients. Pour faciliter leurs opérations, les banques ont des dépôts auprès d'institutions financières étrangères qui jouent le rôle de correspondants.

Le profit des banques sur le marché des changes a deux origines : la première est commerciale et la seconde est spéculative.

- Le profit commercial s'explique par la différence entre le cours sur le marché intermédiaire : celui auquel la banque achète des devises et celui auquel elle les vend.

- Le profit spéculatif peut se comprendre par le fait que les banques disposent de cambistes et une compétence comparable à celle des établissements financiers.

La réduction du profit commercial s'explique par le fait que les banques sont poussées à prendre des positions spéculatives sur le marché en anticipant une variation du taux.

  1. b) les banques centrales

Elles interviennent massivement, mais de manière irrégulière sur le marché des changes. En opérant sur ce marché, la banque centrale remplit trois fonctions principales :

- La banque centrale exécute les ordres de sa clientèle : administration nationale, les banques commerciales, les organismes internationaux, les banques étrangères,...

- Elle assure sinon le contrôle, du moins la supervision du marché monétaire. Cette emprise est plus ou moins forte selon l'importance du contrôle exercé sur le marché et surtout l'importance des intervenants.

- Elle influence la stabilité et l'évolution du cours de change, pour des raisons de politiques économiques et monétaires internes, d'une part, et d'autre part pour respecter certains engagements internationaux.

Le marché des changes interbancaires est indiscutablement le plus important et le plus liquide de tous les marchés financiers et non financiers. L'étude de la banque des règlements internationaux effectuée en Avril 1992 avec l'aide des 20 plus grandes banques centrales de la planète établit que le volume des transactions à cette époque, considérée par ailleurs comme particulièrement calme de 930 milliards de dollars par jour. (Yves SIMON, 1995)

  1. c) Les autres institutions financières

Ces institutions comprennent les filiales financières ou bancaires des groupes industriels et des entreprises commerciales.

A côté de ces filiales financières, les investisseurs institutionnels et les grandes fortunes privées sont aussi des acteurs de première importance, car les gérants de ces fonds mettent l'accent sur les placements à l'étranger pour diversifier les risques et améliorer les rendements destinés à se procurer des devises ou à couvrir un risque lié au change.

  1. d) Les investisseurs institutionnels

Ils sont les plus importants participants non bancaires du marché de change. Cet ensemble regroupe plusieurs catégories d'opérateurs : les caisses de retraite, les fonds de pension, les sociétés d'assurance, les fonds gérés pour le compte de tiers,...

  1. e) La clientèle privée

Elle n'intervient pas directement sur le marché des changes. Elle procède à des achats et à des ventes des devises en s'adressant aux banques qui ont une activité de teneur de marché ou en utilisant les services des courtiers.

Les la clientèle privée regroupe trois catégories d'opérateurs :

- les opérateurs particuliers dont l'influence est tout à fait marginal, ils s'intéressent à la marge existante sur les différents marchés ;

- les entreprises industrielles et commerciales, souvent dénommées sociétés non financières. Elles confient leur crédibilité aux intermédiaires qui agissent à leurs noms mais pour le compte de ces institutions.

- Les institutions financières qui n'ont pas une présence permanente sur le marché monétaire ou qui ne disposent pas des fonds propres requis pour participer directement à ce marché.

  1. f) Les courtiers

Ils jouent un rôle essentiel sur le marché des changes en tant qu'informateurs et en tant qu'intermédiaires sans qu'eux-mêmes ou la banque soient obligés d'acheter ou de vendre des devises, ils informent les opérateurs des cours auxquels se vendent ou s'achètent les différentes monnaies.

Ils ont un rôle d'intermédiaire dans la mesure où ils centralisent les ordres d'achat et de vente de plusieurs banques et qu'il est en conséquence, plus facile et moins coûteux pour les cambistes d'utiliser leurs services que de contacter leurs confrères susceptibles de leur acheter ou de leur vendre la devise recherchée à un prix majoré.

I.3.2. Les stratégies en présence sur le marché des changes

Diverses stratégies se confrontent sur le marché des changes qui visent toutes à gérer la position de change des opérations :

- la stratégie d'arbitrage, qui cherche à tirer profit de différence de cours (par exemple la différence de cours à un moment donné sur différentes places financières) ;

- La stratégie de couverture, qui vise à fermer la position de change afin de ne pas courir le risque de change ;

- La stratégie de spéculation, qui consiste à rester en position de change ouverte en fonction des anticipations que l'on forme (par exemple, vendre à terme des devises que l'on ne possède pas si on veut anticiper une baisse du cours).

I.3.3. Les risques associés aux opérations de change

En effectuant des transactions, les opérateurs sont exposés à plusieurs risques. A côté du risque de change dont ils peuvent tirer profit ou qu'ils peuvent gérer sans réelle difficulté, les intervenants sont confrontés aux risques suivants :

- Risque de liquidité

- Risque de contrepartie

- Risque de conversion

- Risque économique

- Risque de transactions.

  1. a) Le risque de liquidité

Ce risque auquel est exposé un opérateur est celui de ne pas pouvoir effectuer une transaction sur le marché des changes ou de la faire mais en subissant une importante moins-value lors de l'achat ou de la vente des devises.

En fait, en temps normal, ce risque n'est guère important mais il peut arriver que le marché d'une devise disparaisse, momentanément ou définitivement, suite à une crise ou à la mise en place de contrôles administratifs affectant le marché des changes ou le marché monétaire international de la devise (euro-marché).

Ce risque ne concerne toutefois que des devises de faible importance négociées sur des marchés régionaux. Pour toutes les devises convertibles utilisées dans le commerce international ou faisant l'objet de transactions sur les marchés financiers internationaux, ce risque est très faible.

  1. b) le risque de contrepartie

Le risque de contrepartie recouvre le risque de livraison et le risque de crédit. Le premier correspond à la faillite de la contrepartie le jour de l'échéance de la transaction. Le second correspond à la faillite de la contrepartie préalablement à l'échéance de la transaction.

Les cambistes sur le marché au comptant ne sont exposés qu'au risque de livraison. Ceux qui opèrent sur le marché à terme, sont confrontés au risque de livraison et au risque de crédit.

Le risque de livraison est évidement plus important que celui de crédit, car il entraîne la perte de la totalité de transactions. Le risque de crédit, lorsqu'il se manifeste, conduit l'opérateur à reconstituer sa position. Le cambiste est donc exposé au risque de variation du taux de changé, toujours inférieur, même si la fluctuation lui est défavorable.

  1. c) Le risque de conversion

Il apparaît lorsqu'une entreprise détient des filiales dans les pays étrangers. En effet, chacune des filiales va établir ses résultats dans la monnaie de son pays mais par la suite il faudra les convertir dans la monnaie de la maison-mère pour établir les bilans consolidés. Quel cours de change faut-il alors retenir ?

Diverses approches sont possibles : le cours de clôture, le cours historique, l'un ou l'autre de ces cours suivant les postes du bilan.

  1. d) Le risque économique

Ce risque est lié au futur de l'entreprise ; il est donc difficile à apprécier ou à mesurer. En effet, il s'agit de prendre en compte toutes les conséquences que pourra avoir une variation du taux de change sur une entreprise (c'est-à-dire sur ses coûts de production, sur son chiffre d'affaires,...).

La rentabilité de l'entreprise et sa compétitivité peuvent être remises en cause du fait de la variation des changes. Ce risque est parfois appelé risque de compétitivité, risque induit ou encore risque industriel.

  1. e) Le risque de transaction

Ce risque apparaît dans :

- Les importations et exportations libellées en devises étrangères si un délai de règlement est accordé, il y a un risque de change entre la signature du contrat commercial et le règlement car ces deux dates peuvent causer que le cours de devise à la facturation puisse fluctuer, modifiant ainsi la valeur du règlement.

- Les emprunts et les prêts libellés en devises étrangères à court, moyen ou long terme : si l'entreprise a obtenu un emprunt, elle redoute une appréciation de la devise empruntée car cela augmenterait la valeur de ses remboursements ; en revanche, si l'entreprise a consenti un prêt elle sera pénalisée par une baisse de la devise.

- Les investissements effectués à l'étranger, si une entreprise possède une filiale à l'étranger, il y aura des échanges entre la filiale et la maison-mère : les dividendes, redevances,... en outre, si les activités de ces deux entreprises sont liées ou complémentaires, des échanges commerciaux seront effectués. Pour toutes ces opérations le risque est présent.

Comme souligné ci-haut, on comprend alors que la notion du risque de change peut prendre plusieurs formes en se situant dans les activités commerciales, financières ou d'investissements. D'où un agent est en situation de risque de change lorsqu'il est en position de change ouverte ; dans ce cas, il peut subir une perte ou bénéficier d'un gain en raison d'une modification de taux de change. Il importe donc pour chaque agent de déterminer les éléments qui entrent en jeu lors de la modification du taux de change.

I.4. Les déterminants des taux de change

Plusieurs variables entrent en jeu pour rendre compte de la détermination et la variation des cours de changes :

I.4.1. La balance des transactions courantes

L'analyse théorique la plus utilisées jusqu'au début des années 70 se base sur la situation des balances commerciales ou des balances courantes pour expliquer les mouvements des taux de change. Mundell (1960) et Fleming (1962) deux auteurs d'inspiration Keynésienne, ont développé les modèles dans lesquels la dynamique des taux de change est fonction de l'état du solde des échanges extérieurs, lui-même lié au niveau de la demande domestique et à celui de taux d'intérêt. L'observation empirique montre en effet, qu'en moyenne période, les pays à monnaie faible sont ceux dont la balance courante a tendance à être déficitaire. De manière symétrique, les pays à devise forte sont ceux dont le solde extérieur est positif. Le cas typique du Japon qui accumulait des excédents structurels au cours des décennies 80 et 90, notamment vis-à-vis des Etats -Unis. Le Yen s'est alors apprécié par rapport au dollar. (Mondher Chérif, 2004).

I.4.2. La parité des pouvoirs d'achat

Introduite par Ricardo (1817), la théorie de la parité des pouvoirs d'achat défend de l'idée que la « valeur de la monnaie est partout la même ». Autrement dit, à l'équilibre le cours de change doit refléter l'égalité du pouvoir d'achat de deux devises considérées. Dans un régime de change fixe, si le prix réel de biens diffère d'un pays à l'autre, la demande supplémentaire des biens dans le pays où ils sont « le moins cher » va engendrer un accroissement des prix : il y a ajustement au taux de change par le prix.

Dans le taux de changes flottants, il y a ajustement au différentiel des prix par la variation des cours de change : les variations du taux de change reflètent e différentiel d'inflation. Les recherches ont dégagé quatre principaux facteurs de variation des taux par à leur valeur  : l'hypothèse due aux coûts d'ajustement, la rigidités des prix nominaux, le fait que les biens échangés ne sont pas parfaitement superposables, et l'évolution différente des techniques pour les biens et services échangés et non échangés.

I.4.3. La parité des taux d'intérêt

Développé par Keynes, la théorie de la P.T.I s'explique par les possibilités d'arbitrage entre les marchés financiers.

Le différentiel des taux d'intérêt entre deux pays doit compenser l'évolution des cours de change. Elle exprime l'idée que la différence entre le cours de change au comptant et à terme, exprimée en pourcentage, tend à égaliser l'écart de taux d'intérêt entre les placements à des termes similaires dans les monnaies en cause ; soit :

Y(1+i)= Y(1+i*)*F/S

ou encore i-i*= (F-S)/S Où :

- Y représente un capital exprimé en monnaie domestique ;

- i et i* les taux d'intérêt respectifs domestique et étranger ;

- F le taux de change à terme ;

- S le taux de change courant.

Il s'agit de comparer le rendement en monnaie domestique d'un placement en actifs domestiques et d'un placement en actifs étrangers après couverture à terme. L'investisseur sera indifférent à détenir l'un ou l'autre des actifs lorsque leurs rendements sont égaux.

En d'autres termes, les différentiels de taux entre deux pays devraient refléter le taux de dévaluation ou de réévaluation anticipée d'une monnaie par rapport à l'autre. Dans la pratique, les cours à terme sont de peu d'utilité pour les prévisions des cours de change.

I.4.4. Les prix de monnaies

Dans la théorie de la parité du pouvoir d'achat la monnaie d'un pays dont le taux d'inflation est supérieur à celui de ses partenaires doit se déprécier. Cette dépréciation est surtout fonction de la place qu'occupe le pays concerné, son pouvoir de négociation sur le marché ainsi que la compétitivité de ses produits sur l'échiquier international.

I.4.5. Les taux d'intérêt

Il existe une relation inverse entre le taux d'intérêt réel et le cours de change, si la monnaie est faible les agents n'acceptent la détenir que moyennement un taux d'intérêt élevé qui les protège contre le risque de dépréciation.

I.4.6. Le solde courant

La monnaie d'un pays dont le solde courant est négatif doit se déprécier si les monnaies qui sont prises comme devises accusent un solde courant positif. Cette situation affecte l'appréciation et la dépréciation du cours de change de l'une ou de l'autre pays considéré.

I.4.7. Le taux de change futur

Dans un pays où la stabilité de la monnaie nationale n'est pas garantie, les opérateurs économiques ont tendance à se procurer une devise en vue de se couvrir. Dans ces conditions, la devise est demandée pour motif de spéculation.

Sachant que les taux de change ne varient pas seulement pour égaliser internationalement le prix des biens et services échangés, il convient de savoir à la longue aussi pour égaliser les retours attendus des actifs financiers. Comme une monnaie sera plus demandée selon qu'on s'attend à une hausse de taux de change dans le futur, cela va entraîner une hausse de taux de change si l'offre ne s'adapte pas.

I.4.7. Les valeurs futures des monnaies

Soit la monnaie A d'un pays V et la monnaie B d'un pays W. le taux de change entre les deux monnaies sera celui qui va équilibrer le rapport des valeurs de deux pays ; ainsi, un tel prix relatif est fondé sur la rareté et l'utilité. Cette rareté se mesure par le rapport de coefficient d'expansion des unités monétaires respectivement M.A et M.B.

L'unité quant à elle se mesure par le rapport de coefficient de croissance réelle de production des biens et services échangeables P.A et P.B. Ainsi les indicateurs d'inflation monétaire seront donnés par : M.A/P.A et M.B/P.B.

Si l'expansion de la demande intérieure est relativement moindre que celle de la monnaie demandée, la balance de payements devient excédentaire, la masse monétaire augmente plus que la demande intérieure en raison de l'accroissement des avoirs extérieurs nets. Le taux de change se prête à une réévaluation qui peut conduire à l'appréciation de la monnaie nationale.

I.4.8. Les prix relatifs des biens et services

Le taux de change est aussi fonction du rapport des niveaux des prix dans les pays respectifs. Un pays exposé à la concurrence internationale doit faire le nécessaire pour maintenir sa compétitivité. Ainsi, lorsque le pays a des coûts de production qui croissent plus vite que ses partenaires, cela entraîne une détérioration du rapport : Pi/Px où

Pi = le prix à l'intérieur et Px = le prix à l'extérieur.

Cette détérioration entraîne une augmentation de la demande de monnaie et par-dessus le marché une modification du taux de change, ce qui fait qu'un pays dont les coûts augmentent rapidement que ceux des autres, devient moins compétitif et perd les parts de marché au détriment de sa balance commerciale.

I.5. Conclusion partielle

Nous sommes à la fin de ce premier chapitre qui traite de la généralité sur le taux de change. Nous sommes partis de la définition du taux de change qui n'est rien d'autre que le prix d'une monnaie étrangère dans un pays donné. Nous avons exhibé les différentes types des taux de change : le taux nominal, réel, fixe, flottant, glissant, flexible, ainsi que le taux de change au comptant et à terme. En suite nous avons présenté le marché des changes, les agents qui y interviennent, les stratégies présentes sur ce marché, les risques associés sur ce marché et les risques liés aux opérations de change.

En fin, nous avons présenté les éléments qui aident à déterminer le taux de change notamment la balance des transactions courantes, la parité des pouvoirs d'achat ; la parité des taux d'intérêt, les prix de monnaies, les taux d'intérêt, le solde courant, le taux de change futur, les valeurs futures des monnaies, les prix relatifs des biens et services.

Les différentes notions abordées dans ce chapitre sont un tremplin permettant de bien analyser la problématique sur l'évolution du cours de change entre le FC et le dollar américain en R.D. Congo.

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