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INTRODUCTION

0.1. Problématique

Par la suite des échanges internationaux, il se forme des dettes et créances entre pays.  Le règlement de ces dettes envers l'étranger ne peut se faire en monnaie nationale (qui n'a pas cours à l'étranger) ; il se fait en devises (monnaies étrangères, chèques, traites et surtout transferts en monnaies étrangères) que le débiteur doit acheter dans son pays en les échangeant contre une certaine quantité de la monnaie nationale. (BURDA Michel et alii, 1993). Ce processus de transformation est rendu possible grâce à un instrument connu sous le vocable du cours de change.

Les taux de change sont au coeur des relations économiques internationales et font partie intégrante du paysage quotidien des agents économiques. L'essor des relations commerciales et financières internationales et l'indépendance croissante qui en est la conséquence sont un premier élément explicatif de l'importance stratégique de cette variable (taux de change). En plus de sa dimension économique et financière, le taux de change joue un rôle fondamental en tant qu'instrument ou objectif de la politique économique, voire en tant que symbole de la puissance politique. Dans le monde totalement globalisé et sans règles formelles, les économistes cherchent à appréhender les évolutions et les déterminants des taux de change, de plus en plus volatils et échappant à tout contrôle. Les médias spécialisés commentent jour après jour les évolutions des principales devises internationales que sont le dollar et l'euro, et analysent les turbulences qui vit depuis quelques années le système monétaire international « SMI » (MONDHER Chérif, 2004).

En effet, les autres auteurs comme Marc BASSONI et Alain BEITON expliquent le développement des relations monétaires internationales en disant qu'elles se nouent autour des opérations de change ; qui permettent de réaliser la conversion (ou l'échange de l'Italien cambion) de la monnaie nationale en devises ou celle des devises entre elles. Cette appellation concerne toutes les créances détenues sur l'étranger, libellé en monnaies étrangères et payables à l'étranger. (Marc BASSONI et alii, 1998). C'est cette conversion qui permet de mettre en relation les mouvements des devises entre pays.

Dans tout pays, il y a des flux monétaires entrants et des flux monétaires sortants. Ces mouvements traduisent la présence des différentes monnaies qui entrent en relation par le biais de la conversion ; cette dernière est une opération strictement comptable faisant recours aux taux de change. La faible intensité des relations entre nations serait jadis due au fait que les pays impliqués dans les échanges internationaux auraient ne monnaie de référence « l'or ». Ce système n'a pas permis la croissance des relations internationales d'autant plus que la monnaie unique était difficilement accessible. (Banque mondiale, 1976).

Aujourd'hui, les opérations qui étaient impossibles par la monnaie unique sont devenues possibles grâce à la méthode de taux de change qui facilite la confrontation des différentes monnaies. Avec cette nouvelle option, les échanges n'ont pas atteint la perfection car certains pays ont tendance à être strictement créanciers et d'autres débiteurs par le fait même de l'inégalité dans la conversion des monnaies aux marchés des changes. L'instabilité accrue du taux de change à l'intérieur de pays s'accompagne d'un ralentissement de la croissance économique telle que mesuré par des échanges internationaux. (J-P FITOUSSI et alii, 1988).

C'est la présence de cette instabilité observée dans le chef de la monnaie congolaise par rapport aux autres monnaies et le fait que l'économie congolaise est dollarisée, qui nous a poussés à mener une étude sur les effets que pourrait provoquer l'évolution du cours entre ces deux monnaies.

Eu égard ce qui précède, nous pouvons nous demander : quel a été l'impact de l'évolution du cours de change à Bukavu pendant la période allant de 2007 à 2009.

0.2. Hypothèse

Partant de ce questionnement, nous pensons que le taux de change étant une vase communiquant qui permettrait la convertibilité de différentes monnaies et la monnaie étant un apanage de la banque centrale, la compréhension passerait par l'analyse de celle-ci ensemble avec de comportement d'autres agents économiques tels les ménages.

La banque centrale est particulièrement menacée par le caractère ambigu de l'argent. Elle l'est d'autant plus qu'elle constitue le noyau de l'économie monétaire et qu'elle remplit une fonction économique centrale vis-à-vis des banques de second rang et des particuliers. Elle est soumise dans une large mesure à la rationalité du calcul économique, calcul qui porte aussi sur l'homme et l'évolution monétaire, comme l'indique l'expression  « l'être digne de crédit » (credit worthiness,...). (Banque mondiale, 1976).

L'évolution du taux de change dépendant des anticipations et de préférences de détention des devises à la place et lieu de la monnaie nationale aurait des effets néfastes sur la vie socio-économiques en général, notamment sur le prix des biens et services commercialisés et consommés dans la ville de Bukavu si elle n'est pas contrôlée.

0.3. Objectif du travail

Notre souhait pour le choix de ce sujet de recherche s'observe sous deux angles :

- La compréhension du cours de change et ses implications économiques

- La découverte des effets de l'évolution du taux de change dans ville de Bukavu.

Nous ne prétendons pas élaborer une théorie sur la thématique du taux de change, ce travail se veut une contribution à la compréhension et à l'intériorisation du phénomène lié au taux de change et qui pourra aboutir à des propositions si nécessité y a. Ce travail permettra la mise en évidence des facteurs qui poussent à l'instabilité du taux cours de change entre le Franc Congolais et le dollar américain et la quantité de monnaie détenue et ses effets, les prix des biens.

0.4. Délimitation

L'objet principal d'un travail scientifique étant de fournir un modèle permettant de préciser la thématique, et en évitant d'être trop général ; le champ d'application du taux de change étant très vaste, nous nous limiterons au cas de la ville de Bukavu.

Le temps de recherche n'étant pas élastique, nous nous sommes limités à la période allant de Janvier 2007 jusqu'à décembre 2009.

0.5. Méthodologie

L'élaboration d'un travail scientifique exige des préalables dont les plus sûrs sont ceux recourant aux outils capables de faciliter la collecte et le traitement des données. (GABRIEL-R. CHEVRY, 1962).

Pour analyser et mener à bout notre travail de recherche, nous nous sommes servis :

- de la méthode historique : cette méthode nous a permis de palper du doigt les données traitent du cours de change à l'occurrence celles détenues par la Banque centrale du Congo.

- de l'approche analytique : a rendu possible l'analyse de la thématique de recherche.

- de l'approche comparative nous a permis de mettre en relation d'une part les taux de change et les prix des produits locaux et d'autre part avec les prix des produits importés.

- de l'approche documentaire qui a facilité la découverte des théories sur le sujet.

Les techniques d'entretien, d'enquête et d'interview nous ont permis d'accéder aux données empiriques en complément des celles reçues par la méthode historique.

0.6. Plan du travail

Pour aérer ce travail, mis à part l'introduction et la conclusion, nous nous sommes proposé de le structurer en trois chapitres.

La première porte sur les généralités du taux de change, et permet d'avoir une idée globale sur la problématique du taux de change. Le deuxième aborde l'évolution du cours de change entre le franc congolais et le dollar américain pendant la période allant de janvier 2007 à décembre 2009. Le troisième et dernier chapitre se focalise sur l'impacte de la fluctuation du taux de change par rapport à la vie socio-économique à Bukavu.

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