II.1. Introduction
Compte tenu du rôle que joue le taux de change dans l'économie, il est utile de comprendre comment il évolue dans le temps et l'espace.
Dans un pays où la stabilité de la monnaie n'est pas assurée, les opérateurs économiques (agents économiques) peuvent vouloir se procurer les devises en vue de se couvrir contre les risques probables qui proviendraient soit de la dépréciation soit de l'appréciation de la monnaie nationale. Dans ces conditions, les devises sont demandées pour motif de spéculation. La question qui se pose, c'est à quel taux acquérir ces devises. (Gregory N. MANKIW, 2003).
Sachant que les taux de change ne varient pas seulement pour égaliser internationalement les prix des biens et des services échangeables, il convient de savoir à la longue comment va évoluer le cours tendanciel de deux monnaies pour égaliser les cours attendus des opérations effectuées.
Comme une monnaie sera plus demandée selon qu'on s'attend à une hausse de taux de change, ce qui va entraîner une hausse de taux si l'offre ne s'adapte pas. (STAENS Alain, 1998).
L'histoire de la monnaie Congolaise est longue et est accompagnée par plusieurs dépréciations qui ont conduit à diverses réformes monétaires.
II.2. Bref aperçu sur l'évolution monétaire en RDC de 1960 a 2009
Avant que la R.D.Congo n'ait l'unité monétaire qu'elle a aujourd'hui, la monnaie Congolaise a transité par plusieurs autres considérations. On utilisait d'abord le Franc belge pendant la période coloniale, puis le Franc congolais avec l'avènement de l'indépendance ; ensuite est intervenue la période du Zaïre-monnaie (le Zaïre et le Nouveau Zaïre) ; en fin la période du Franc congolais que le R.D.Congo utilise depuis 1998.
Le tableau suivant nous montre en synthèse comment s'est modifiée au fil du temps la parité monétaire en RD Congo.
Date |
Par rapport au FB |
Par rapport au $UD |
Par rapport aux DTS |
Observation |
|
30/06/1960 |
1FC = 1FB |
1FC = 0.02$UD |
- |
En parité avec le FB |
|
14/11/1961 17/11/1963 |
1FC = 0.676FB 1FC = 0.33FB |
- - |
- - |
Fin de la parité avec le FB |
|
23/10/1967 |
1Z = 1000FC = 100FB |
1Z = 2$UD |
- |
Réforme ayant introduit l'unité« Zaire » rattachée au $US |
|
31/10/1978 |
1Z = 37.86FB |
1Z = 1.33$UD |
1Z = 1DTS |
Une succession de mini dévaluation |
|
01/11/1978 |
1Z = 30.34FB |
1Z = 1.21$UD |
1Z = 0.9DTS |
||
15/12/1978 |
1Z = 29.29FB |
1Z = 0.97$UD |
- |
||
02/01/1979 |
1Z = 18.76FB |
1Z = 0.65$UD |
1Z = 0.5DTS |
||
27/08/1979 |
1Z = 14.30FB |
1Z = 0.48$UD |
1Z = 0.375DTS |
||
22/02/1980 |
1Z = 10.19FB |
1Z = 0.34$UD |
1Z = 0.262DTS |
||
22/10/1993* |
- |
1NZ = 0.33$UD |
- |
Réforme ayant introduction l'unité « NZ » |
|
30/06/1998** |
- |
1FC = 0.71$UD |
- |
Réforme ayant réintroduit l'unité FC |
|
28/05/2001 |
- |
1FC = 0.0031$S |
- |
Taux de change flottants |
|
31/12/2006 |
- |
1FC = 0.0019$U |
- |
Taux de change flottants |
|
* 1NZ = 3 000 000Z
** 1FC = 100 000NZ = 14 000 000Z
Source : Banque centrale du Congo, 2006
De 1960 à 1967, la monnaie congolaise était rattachée successivement au Franc belge et au dollar américain. Plusieurs modifications vont suivre jusqu'en Juin 1998, sous le couvert de « réformes monétaires » accompagnées le plus souvent de changements d'unité monétaire nationale.
Le 30 Juin 1960, 1FC équivalait 1FB et 0.02$UD. Il est passé à 0.769FB, à 0.44FB en Novembre 1963. Le 23 Juin 1967, le FC était remplacé par le Zaïre-monnaie au taux de conversion de 1Z = 1000FC = 100FB = 2$UD. Mais comme nous pouvons le lire dans ce tableau, cette nouvelle unité monétaire s'est dépréciée aussi très rapidement à telle enseigne que 1Z était égal à 10.19FB, à 0.32$UD en Février 1980.
En Octobre 1993, est apparue une nouvelle unité monétaire dénommée « Nouveau Zaïre » au taux de conversion de 1NZ égal à 3 000 000Z, égal à 0.33$UD.
Quelques années plus tard, soit en 1998 ; une année après la chute du régime de MOBUTU, le FC a été de nouveau remis en circulation en remplacement du NZ au taux de conversion de 1FC à 100 000NZ et à 0.76$UD.
Comme nous pouvons le constater, la monnaie Congolaise (zaïroise à l'époque) était rarement rattachée aux DTS. Toutes les manipulations monétaires ont été considérées comme des dévaluations nécessitées par la persistance de pénuries des devises et autres réserves, dues à des ruptures avec l'économie internationale, les dettes accrues sans remboursement et le souci de rétablir autant que possible les équilibres macroéconomiques rompus.
Depuis l'existence de la monnaie congolaise, elle était comparée à plusieurs devises. Dans le cadre de notre travail, nous nous limiterons au dollar Américain. Cette comparaison a été rendue possible grâce à la mise en oeuvre d'un instrument connu sous le nom du convertisseur monétaire. Le graphique ci-contre montre en synthèse du tableau n°1 comment a évolué la parité monétaire de 1960 jusqu'en 2006 en R.D.Congo entre le FB, le $UD et le DTS.
Figure1 : Comparaison de la parité monétaire en R.D.Congo
Ce graphique montre en synthèse comment la parité a évolué en R.D.Congo ex-Zaïre depuis 1960 jusqu'en 2006 et cela entre le Franc Belge, le dollar américain et les Droits de tirage spéciaux.
II.3. conversion du franc congolais par rapport au dollar américain
Lorsque les réserves d'un pays, c'est-à-dire ses avoirs en or, sa production et ses avoirs en devises qui garantissent sa propre monnaie, diminuent considérablement pour des raisons économiques ou politiques, excluant un redressement, ce pays est contraint de modifier la parité de sa monnaie par rapport à l'or. C'est la dévaluation qui permet de maintenir la libre convertibilité monétaire. Lorsque s'accumulent les réserves, la réévaluation peut être décidée. (Banque centrale, 2006).
II.3.1. Notion de la parité des monnaies
Les règlements de change peuvent se faire soit à destination de l'étranger, soit en provenance de l'étranger :
- Ils sont à destination de l'étranger, dans le cas d'espace, lorsqu'ils sont effectués en Franc congolais par versement au crédit d'un compte étranger, ouvert en Franc congolais en R.D. Congo, au nom du créancier ou de sa banque. Ils peuvent aussi être effectués en devises par cession au créancier étranger ou par l'entremise de sa banque, des devises acquises sur le marché de change.
- Ils sont en provenance de l'étranger, par le crédit du compte de l'étranger, ouvert en R.D. Congo au nom du débiteur étranger ou de sa banque. (Banque centrale, 2006)
C'est ainsi que nous distinguons :
? Les changes manuels
Couramment utilisés par les voyageurs, ils consistent à la conversion des monnaies sur les marchés noirs (on l'appelle marché de gré à gré). Un touriste Américain qui désire acquérir les biens et services en R.D. Congo, doit acheter et/ou payer en dollar les billets de banque ou les moyens de payement libellés en Franc congolais.
Ces modes de change peuvent aussi être utilisés par les nationaux à l'intérieur des frontières nationales. Un résident qui souhaite obtenir les services accessibles en Franc congolais, peut s'adresser aux maisons de change pour acheter les billets et autres moyens de payement qui sont libellés en Franc congolais ; et céder ceux libellés en devises.
Cette catégorie de change est fréquent à Bukavu à cause de la sous bancarisation et le développement du secteur informel. Mais il faut souligner que les maisons de change n'existent pas ; d'où les agents économiques sont obligés d'utiliser les services des cambistes.
? Les changes par transferts
Les transferts sont une spécialité des banques qui sont en transactions. Les transferts épargnent les agents économiques des risques liés à la manipulation des espèces. Cette pratique peu se faire entre deux ou plusieurs banques d'un même pays ou de pays différents.
Lorsque les transferts se font entre deux ou plusieurs banques des pays différents, pour y parvenir ces banques en relation doivent utiliser la même politique de parité en vue de faciliter la conversion et donc la cotation. (KRUGMAN Paul et alii, 1992).
La cotation permet donc de faire face aux problèmes d'approximation des monnaies entre deux lieux différents utilisant deux ou plusieurs monnaies différentes.
Il en existe deux types : la cotation au certain et la cotation à l'incertain.
Lorsque sur une place de base les moyens de payement et les unités sont exprimés en monnaie nationale et la cote en monnaie étrangère (devise), nous disons que cette place cote au certain.
Coter au certain en R.D.Congo, c'est donc exprimer à combien une unité de la monnaie congolaise s'échange contre une devise considérée. Il est à noter qu'un taux de change peut en fait être exprimé de deux façons ; soit comme le prix d'une monnaie étrangère en termes de la monnaie nationale (0.0021$ par FC) ou comme le prix de la monnaie nationale en fonction de la devise (900FC par dollar américain).
Le tableau ci-dessous reprend le cas de l'expression du FC en fonction du dollar américain.
MOIS & ANNEES |
2007 |
2008 |
2009 |
|
JANVIER |
0.00188 |
0.00191 |
0.00146 |
|
FEVRIER |
0.00182 |
0.00182 |
0.00137 |
|
MARS |
0.00178 |
0.00180 |
0.00126 |
|
AVRIL |
0.00181 |
0.00179 |
0.00119 |
|
MAI |
0.00188 |
0.00178 |
0.00126 |
|
JUIN |
0.00201 |
0.00179 |
0.00126 |
|
JUILLET |
0.00202 |
0.00178 |
0.00130 |
|
AOUT |
0.00202 |
0.00178 |
0.00129 |
|
SEPTEMBRE |
0.00201 |
0.00176 |
0.00124 |
|
OCTOBRE |
0.00201 |
0.00171 |
0.00118 |
|
NOVEMBRE |
0.00201 |
0.00171 |
0.00115 |
|
DECEMRE |
0.00199 |
0.00164 |
0.00110 |
|
Source : Rapport annuel de la banque centrale 2009
Ce tableau nous montre les différentes cotations au certain depuis le mois de Janvier 2007 (pris comme point de départ pour notre travail) jusqu'au mois de Décembre 2009.
Pour comprendre la variation du taux pendant ces trois années, servons-nous de la moyenne mobile, utilisée très souvent dans les calculs des cotations bancaires et les prévisions.
Cette technique consiste en une moyenne par palier connue sous le nom de moyenne en escalier. Elle se calcule de façon régressive jusqu'à aboutir au niveau où le dénominateur devient 1. On fait alors la sommation de différentes moyennes comparées à leurs effectifs.
Posons :
MM = la moyenne mobile
= les moyennes primaires
n = nombre des tranches considérées par le modèle
MM =
Nous présentons dans le tableau ci-contre les résultants des calculs issus de la formule de la moyenne mobile pendant les trois années prises en considération.
& ANNEES |
2007 |
2008 |
2009 |
|
0.00193 |
0.00177 |
0.00126 |
||
0.00194 |
0.00176 |
0.00124 |
||
0.00195 |
0.00176 |
0.00123 |
||
0.00197 |
0.00176 |
0.00122 |
||
0.00199 |
0.00176 |
0.00123 |
||
0.00201 |
0.00175 |
0.00122 |
||
0.00201 |
0.00175 |
0.00122 |
||
0.002008 |
0.00174 |
0.00121 |
||
0.002007 |
0.00174 |
0.00116 |
||
0.002006 |
0.00175 |
0.00114 |
||
0.002005 |
0.00167 |
0.00112 |
||
MM = |
0.0021633 |
0.00176363 |
0.0012045 |
|
A la lumière de ce tableau, nous remarquons que 1FC était coté en moyenne à 0.0021633 en 2007, à 0.00176363 en 2008 et à 0.0012045 en 2009.
Nous pouvons aussi intégrer ces trois moyennes dans la recherche de l'appréciation ou de la dépréciation de la monnaie, en posant :
= la moyenne de 2007
= la moyenne de 200
= la moyenne de 2009
Pour comprendre le moment favorable pour la monnaie, il suffit de comparer ces trois moyennes en appliquant la relation suivante :
Appréciation (dépréciation) = 1-
Si ce rapport est inférieur à zéro, comme nous sommes dans une cotation au certain, il y aura dépréciation. Dans le cas contraire nous observons une appréciation de la monnaie nationale.
1-= 1-= 1-1.227 = - 0.227
Cette comparaison signifie que la cotation a connu une chute de plus de 22.7% dans le chef de la monnaie congolaise et une appréciation dans la même proportion du dollar américain par rapport au Franc congolais, soit en moyenne 0.004 en faisant
M1-M2.
1-= 1-= 1-1.466 = - 0.466
Ce résultat révèle que pendant la période comprise entre 2008 et 2009, la monnaie congolaise s'est dépréciée avec une moyenne de plus de 46.6 %, soit 0.00056 en utilisant la méthode de comparaison (M2-M3).
1-= 1-= 1-1.8 = - 0.8
Cette relation montre une dépréciation de la monnaie congolaise dans l'ordre de 80% depuis janvier 2007 jusqu'en décembre 2009 du point de vue de la cotation. Cette situation prouve à suffisance, que la monnaie congolaise affiche un caractère d'instabilité continue. Ceci car à l'espace (intervalle) de trois ans seulement, le Franc congolais a connu une dépréciation de plus de 80%, du moins par rapport au dollar américain.
Les opérations de change qui permettent aux agents économiques d'obtenir, contre monnaie nationale et/ou devise, des moyens de payement libellés en d'autres devises prennent traditionnellement deux formes :
- La forme d'une livraison sur un compte et/ou des billets et chèques de voyage.
- La forme d'un virement sur un compte ouvert auprès d'une banque étrangère. (Marc BASSONI, 1998).
La cotation à l'incertain exprime la quantité de Franc congolais que l'on obtient à partir d'une unité de monnaie étrangère prise comme référence (1$ = 497.37FC en Novembre 2007)
Dans le tableau ci-dessous nous pouvons lire l'évolution de la cotation à l'incertain du dollar américain et le Franc congolais. Ce même mécanisme est à la base des comportements spéculatifs que l'on observe en matière de fixation du cours des monnaies partout où on effectue ce genre de calcule.
MOIS & ANNEES |
2007 |
2008 |
2009 |
|
JANVIER |
530.52 |
523.27 |
680.75 |
|
FEVRIER |
549.38 |
549.15 |
728.98 |
|
MARS |
559.41 |
553.54 |
792.73 |
|
AVRIL |
552.53 |
558.26 |
835.98 |
|
MAI |
529.15 |
558.15 |
787.80 |
|
JUIN |
497.45 |
559.32 |
764.81 |
|
JUILLET |
495.59 |
558.44 |
770.86 |
|
AOUT |
494.86 |
559.09 |
802.63 |
|
SEPTEMBRE |
495.36 |
560.64 |
841.06 |
|
OCTOBRE |
496.98 |
567.47 |
869.30 |
|
NOVEMBRE |
497.37 |
582.25 |
898.82 |
|
DECEMBRE |
500.66 |
606.58 |
904.53 |
|
Source : Rapport annuel de la banque centrale du Congo 2009
Les données de ce tableau de cotation à l'incertain ne sont que des données de la cotation inversées car l'accession aux données de l'extérieur de la R.D.Congo n'a pas été facile. Par conséquent, les raisonnements menés sur la cotation au certain sont aussi valables mais de manière inversée pour la cotation à l'incertain.
Pour une connaissance projetée dans le temps de l'évolution séquentielle du cours de change, les responsables monétaires utilisent la technique de la « moyenne mobile » en vue d'intégrer toutes les décisions antérieures dans celles qui peuvent être envisagées dans le futur.
Dans certains pays (Francophones) les cotes de change indiquent le nombre d'unités monétaires nationales correspondant à une unité de monnaie étrangère ou devise. C'est la cotation à « l'incertain ». Dans d'autres, Anglo-saxons, le plus souvent les cotes indiquent le nombre d'unités monétaires étrangères équivalent à une unité de monnaie nationale. Il s'agit de la cotation au « certain ».
Si en R.D.Congo, on cote 1$ = 500FC, il faut que dans le chef du dollar en cote
1FC = 0.0019FC. La première place se nomme place de base et la seconde place de cote ; d'où pour qu'il y ait parité nous devons avoir l'égalité suivante :
Parité = cote x cote = base x base
Les banques congolaises vendent des devises à un coût supérieur au cours officiel de change et achètent à un coût inférieur. Si pour une banque la demande en devises libellées en dollar est plus importante que d'éventuelle offre, le cours du dollar aura tendance à augmenté. Il aura tendance à baisser dans le cas contraire.
Il existe une variété de cours qui expriment, à un moment donné, la valeur d'une monnaie par rapport à une autre unité monétaire. Il y a un cours en continu qui résulte de l'état des transactions se déroulant sur l'ensemble des marchés financiers sur lesquels s'échangent les monnaies. Il peut être complété par un cours officiel (ce que l'on appelle le fixing). Une séance est alors consacrée à la fixation d'un cours des monnaies. Lors de la clôture de la séance boursière, les cours qui se sont établis constituent la cote officielle : c'est ce cours qui sert de référence pour les opérations de change de la clientèle des banques, notamment les particuliers, qui n'interviennent pas sur les marchés financiers en qualité de cambistes. L'évolution du cours des monnaies peut varier également en fonction de la réalisation effective des transactions qui se règlent en devises : il se fixe alors un cours au comptant et un cours à terme. Ce dernier permet de se prémunir contre les variations des taux de change, car il autorise à fixer pour aujourd'hui le prix d'une transaction qui sera réglée en devises à une date ultérieure. (A. DAYAN et alii, 2004).
L'élaboration d'un questionnaire d'enquête, qui nous a permis de récolter les données a été guidée par les hypothèses que nous avons établies. Ce questionnaire était adressé à 120 ménages de Bukavu et a permis la compréhension du problème au niveau microéconomique.
La taille de l'échantillon est présentée dans les paragraphes qui suivent.
II.4.1. Présentation de l'échantillon
L'échantillon est une partie de l'univers, un sous-ensemble auquel on limitera éventuellement l'observation, soit pour réduire le coût d'enquête et rendre plus rapide son exécution et son exploitation, soit parce que la population tout entière est inaccessible (cas des études de marché et de certaines enquêtes d'opinion), soit parce que l'observation détruit les éléments observés (cas de certains contrôles de fabrication). (GABRIEL-R. CHEVRY, 1962).
L'objectif de l'échantillonnage est d'assurer la représentation de la population totale à partir d'un nombre réduit d'individus. Le choix de la taille de l'échantillon ne doit donc pas reposer sur l'arbitraire. En effet, à chaque taille de l'échantillon correspond des limites de confiance précises qui qualifient le niveau de représentativité auquel on peut valablement s'attendre.
Le théorème central limite stipule : étant donné une population ayant une moyenne u et une variance ², la distribution d''échantiollonnage de moyenne aura une moyenne égale à u, une variance égale à ²/n et un écart-type de /. (NGAO Mirindi Charles, 2006).
Pour déterminer cette différence nous partons de l'hypothèse que lorsque cette moyenne et cet écart-type ne sont pas connus dans la population à étudier, on applique la formule suivante en choisissant un échantillon qui sert uniquement à estimer les valeurs. En vue de tirer notre échantillon, nous nous servons de la loi des grands nombres. Si nous voulons avoir une estimation qui soit de 0.01 soit 1% de la moyenne et un niveau de confiance de 95%.
Nous savons que la forme générale des limites est +/- Z. Comme nous voulons que Z soit de 1%, la taille de l'échantantillon est obtenue en résolvant l'équation suivante, si Z= 0.01 or le niveau de confiance que nous désirons est de 95% c'est-à-dire une valeur de Z dans la table de 1.98 :
1.96 =0.01
== 0.00510204
Au niveau de confiance de 95%, =5%
L'erreur-type est donc égale à 0.00510204. Puisque le facteur de corrélation pour la population n'est pas connu, la formule pour est donnée par :
= en élevant les deux membres au carré nous avons
()= or ²= 0.05 et = 0.00510204
D'où n== 96.0400373
En vertu de cette formule nous devons appliquer un échantillon où n = 96. Mais pour rendre l'échantillon plus représentatif, étant donné que la population est grande, nous arrondissons n jusqu'à 120. Cette taille nous permet de généraliser nos résultats sur le total de la population cible.
II.4.2. Déroulement de l'enquête
Notre enquête s'est déroulée à partir du 30juin 2010 et a pris fin le 06 Août de la même année. Au cours de cette période nous avons fait en plus de la distribution du questionnaire, des multiples descentes sur terrain pour des observations et pour interroger les agents économiques dans la ville de Bukavu.
En ce qui concerne l'enquête, elle a consisté à distribuer à certains ménages choisis de façon aléatoire, le questionnaire dans les trois communes de la ville : Bagira, Ibanda et Kadutu.
Pour répartir notre échantillon dans les trois communes, à l'absence de la population de 2009, nous avons tenu compte de la répartition de 2008. Cette répartition est reprise dans le tableau suivant :
Tableau n° 5 : Répartition de la population bukavienne en 2008
Communes |
BAGIRA |
IBANDA |
KADUTU |
TOTAL |
|
Effectifs |
92 874 |
253 856 |
272 431 |
619 161 |
|
pourcentage |
15% |
41% |
44% |
100% |
|
Source : Mairie de Bukavu
Les effectifs sont répartis à raison de 15% dans la commune de Bagira, 41% dans la commune d'Ibanda et 44% dans celle de Kadutu. A partir de cette partition, nous pouvons répartir notre échantillon au prorata de cette distribution. Ainsi pouvons-nous reprendre notre échantillon dans le tableau ci-contre :
Tableau n° 6 : Répartition de l'échantillon
Communes |
BAGIRA |
IBANDA |
KADUTU |
TOTAL |
|
Nombre de ménages enquêtés |
18 |
49 |
53 |
120 |
|
Poids dans l'échantillon en % |
15% |
41% |
44% |
100% |
|
A la lumière de ce tableau, 18 ménages ont répondu à nos questions dans la commune de Bagira, 49 ménages dans la commune d'Ibanda et 53 dans la commune de Kadutu.
La variation du taux de change a non seulement un impact sur les devises mais et surtout sur la monnaie locale. L'histoire de la monnaie congolaise est longue et a été accompagnée par plusieurs dépréciations qui ont conduit aussi à plusieurs réformes. Ces réformes ont permis à la monnaie congolaise de retrouver sa place, tant soit peu, par rapport au dollar américain.
La première monnaie congolaise (le Franc congolais), tout juste après la colonisation, était rattaché au Franc belge (1FC = 1FB) en 1960, mais s'est vite dépréciée et a conduit à la réforme de 1967 qui a permis l'avènement du Zaïre-monnaie. A son origine il coûtait plus cher que le dollar américain auquel il fut rattaché (1Z = 2$ = 100FB). La réforme de 1993 n'était qu'une sorte de manipulation pour se couvrir des risques de l'inflation qui se sont généralisés en R.D.Congo Zaïre à l'époque (1NZ = 3 000 000Z). Par contre celle de 1998 était un déclassement définitif du Zaïre-monnaie au profit de Franc congolais, qui a cours légal jusqu'à présent. Pour connaître le comportement de la population de Bukavu face à la modification des taux de change, nous avons jugé utile d'élaborer un questionnaire d'enquête pour les ménages. Dans l'ensemble, les questions sont subdivisées en deux groupes permettant d'appréhender les effets de la fluctuation du cours entre le Franc congolais et le dollar américain. Le premier groupe se rapporte à la préférence dans la conservation des richesses par les ménages dans la ville de Bukavu et le second concerne le comportement de ces agents quant à la variation du taux de change.
Pour traiter les données empiriques recueillies sur terrain, nous nous sommes servis de quelques statistiques : la moyenne arithmétique, l'écart-type, le coefficient de variation et l'indice de BERI (Business Environ ment Risk of investment) nous a permis de faire calculer les indices de prix.