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CHAPITRE III. PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSION

Dans cette partie les différents résultats de la recherche sont présentés. Les résultats descriptifs sont présentés en premier lieu, suivra la décomposition d’Oaxaca-Blinder et enfin les résultats d’estimations économétriques.   

  1. PRESENTATION DES RESULTATS DESCRIPTIFS

Dans cette partie, les inégalités des gains sont présentées à divers niveaux pour le compte des années 2005 et 2012. On présente d’abord le niveau des inégalités à partir du coefficient de Gini, l’indice de Theil, le CV et le ratio 90/10 pour le secteur, le genre, la province, entrepreneuriatsalariat, puis suivra la présentation de la proportion du salariat et de l’entrepreneuriat et leurs gains moyens, la décomposition secteur formel-secteur informel et enfin les inégalités des gains en prenant en compte le milieu, la CSP[1], etc. 

Dans le tableau ci-dessous, les niveaux des inégalités en RDC sont présentés. Il s’observe que tous les indicateurs retenus pour cette étude témoignent d’une inégalité qui est en hausse aussi bien en 2005 qu’en 2012. 

Tableau 4 . Présentation du niveau des inégalités

         2005               2012                  

Coef.     Indice Q90     Coef.  CV      Indice  de

 CV de Gini de Theil /Q10 de Gini Theil Q90/Q10

2.877064      0.61004           0.88713           15.000              0.60771          2.748383 0.84188          17.857

Source : données 1-2-3 (2005,2012).

Il ressort de ce tableau que  le niveau général des inégalités de gain pour l’année 2005, le coefficient de Gini est de 0.610, l’indice de Theil de 0.887 et le ratio Q90/Q10 est de 15. Le CV de 2005 est de 2.877064. Celui-ci est largement supérieur à 30% retenu dans la littérature, ce qui témoigne l’existence d’une grande disparité des gains par rapport à la moyenne. On a des gains qui sont hyper élevé par rapport à la moyenne et ceux hyper faible par rapport à cette dernière.

Pour l’indice de Theil, la différence intragroupe et intergroupe diffère pour ces différentes variables. En 2012, ces indicateurs enregistrent une très légère amélioration à l’exception du ratio Q90/Q10. Le coefficient de Gini, l’indice de Theil et le CV ont enregistré une certaine baisse pour s’établir respectivement à 0.608, 0.8419 et 2.748383. Ci-dessous la décomposition de l’inégalité en tenant compte des différents sous groupes est présentée. On la présente d’abord par sexe, ensuite par secteur d’activité, puis dans l’entrepreneuriat et le salariat et enfin par province.

Tableau 5 .Présentation de  l’I. Theil et le C. Gini par sexe

2005 

2012 

Sexe 

I. Theil 

Gini 

I. Theil 

Gini 

Masculin 

0.87218 

0.61003 

0.84302 

0.60445 

Féminin 

0.87329 

0.59377 

0.62717 

0.55633 

Source : données 1-2-3 (2005,2012).

Il ressort de ce tableau que les inégalités de gains sont plus fortes entre les femmes qu’entre les hommes pour les deux années. Cependant, ces inégalités sont en baisse au cours du temps. On remarque que les inégalités entre femmes sont celles qui baissent le plus entre 2005 et 2012, soit une baisse relative de l’I. Theil de 61.8% et de 44.4% pour le C. Gini, contre une baisse de 15.7%  et 39.6% respectivement pour leurs homologues masculins. Ci-dessous on présente la même chose pour les secteurs d’activité.

Tableau 6. Présentation de l’I. Theil et le C. Gini par secteur d’activité

2005    2012 

SECTEURACT       I. Theil 

Gini 

SECTEURACT 

I. Theil 

Gini 

Administration publique         1 

0.64242 

Administration 

0.65659 

0.44840 

Entreprise publique ou parapublique 0.79707 

0.58610 

Entse publique/Org. inter. 

0.75283 

0.57793 

Entreprise privée         0.79497 

0.59406 

Entse privée formelle 

0.52765 

0.53578 

Entreprise associative             0.67969 

0.59512 

Entse informelle N. Agri 

0.89805 

0.62841 

Entse informelle Agri. 

0.59704 

0.53951 

Entse associative formelle 0.18175 

0.28509 

Entse associative informelle 0.69799 

0.59824 

Ménage           0.39296 

0.47961 

Source : données 1-2-3 (2005,2012).

Il ressort de ce tableau que considérant l’inégalité entre secteur elle est plus forte dans l’administration publique pour l’année 2005. Cependant, cette inégalité est en baisse. En 2012, l’inégalité des gains est plus forte dans les entreprises informelles non agricoles. Ci-dessous, on présente l’inégalité de gain dans le salariat et dans le non salariat.

Tableau 7 . Présentation de l’I. Theil et le C. Gini dans le salariat et le non salariat

2005 

2012 

Sal_entr         I. Theil 

C. Gini 

I. Theil 

C. Gini 

salariat             0.98908 

0.62937 

0.69391 

0.54680 

non_salariat 0.78490 

0.58816 

0.79264 

0.58994 

Source : données 1-2-3 (2005,2012).

Ce tableau renseigne que les inégalités des gains sont plus fortes dans le salariat en 2005.

Cependant, cette tendance a changé en 2012, et c’est l’entrepreneuriat qui devient plus inégalitaires. Eu égard à cela, il y a tout lieu de croire que les inégalités baissent dans le salariat alors qu’elles s’exacerbent dans l’entrepreneuriat au cours du temps. Ci-dessous, on présente ces inégalités de gain par province. 

Tableau 8 . Présentation de l’I. Theil et le C. Gini par province

2005 

2012 

Province 

I. Theil 

C. Gini 

I. Theil 

C. Gini 

Kinshasa 

0.62585 

0.69530 

0.54919 

Bas-Congo 

0.51494 

0.52212 

0.80851 

0.55991 

Bandundu 

0.58648 

0.54156 

0.61201 

0.55022 

Equateur 

0.70665 

0.53796 

0.70728 

0.56377 

Orientale 

0.66186 

0.57179 

0.69181 

0.54880 

Nord-Kivu 

0.68746 

0.62930 

0.56627 

Maniema 

0.65520 

0.56452 

0.56605 

0.54353 

Sud-Kivu 

0.54263 

0.52559 

0.54698 

0.53549 

Katanga 

0.69610 

0.59196 

0.91745 

0.65539 

Kasai-Orientale 

0.64230 

0.56802 

0.75418 

0.58284 

Kasai-Occidentale 0.86010 

0.61288 

0.86937 

0.56915 

Source : données 1-2-3 (2005,2012).

Le tableau montre que les inégalités de gains sont plus fortes dans la province de Kinshasa. L’I. Theile et le C. Gini le témoigne comme on peut le lire. Ayant présenté ces inégalités de gain en tenant compte des variables prises ci-dessus, dans les lignes qui suivent on présente l’inégalité de gains intra groupe et inter groupe.

L’indice de Theil présenté ci haut est général, ci-dessous on présente la décomposition en inégalité de gain à l’intérieur et entre les groupes.

Tableau 9. Présentation des inégalités de gains intragroupe et entre groupe

 

Secteur 

Theil 2005 

Theil 2012 

différence  intra 

Différence   Entre 

Différence 

 Intra 

Différence   entre 

0.83659 

0.05053 

0.70369  

0.13819 

Genre 

0.87250 

0.01463 

 0.78225  

0.05962 

province 

 0.81037 

0.07675 

0.75233 

0.08954 

Sal_entr 

0.84081  

0.04632 

0.75444 

0.08743 

Source : données 1-2-3 (2005,2012).

La présentation de l’inégalité en le subdivisant en inégalité intra et inégalité de gain entre les groupes renseignent que les inégalités sont concentrées à l’intérieur des groupes. Cela est observé au cours des deux années sous études. Considérant le secteur, l’inégalité à l’intérieur de groupe est de 0.83659 et l’inégalité entre groupe est de 0.05053 en 2005. La situation semble s’améliorer en 2012 où cet inégalité s’établit respectivement à  0.70369 et à 0.13819. Dans le salariat et l’entrepreneuriat, il y a également une forte inégalité de gain à l’intérieur de groupe et elle s’établit à  0.84081 en 2005. Une certaine amélioration de cet écart en 2012 pour s’établir à 0.75444. Etant donné que l’indice de Theil est proche de 1, il est évident que  l’inégalité de gain est très forte en RDC.

Ce tableau présente la proportion et l’effectif des travailleurs pour les deux années sous étude. Il présente d’abord les salariés avant de présenter les entrepreneurs. La proportion des salariés est de 15,44% en 2005 et 20,41% en 2012 ; alors que celle des entrepreneurs est de 84.56% et 79.59%, respectivement pour les années 2005 et 2012.

Tableau 10. Proportion des salariés et des entrepreneurs

            2005 

Sal_entr         Effectif 

2012 

Pourc 

Cum 

Effectif 

Pourc 

Cum 

Salariés           1196 

15.44  

 15.44 

4357 

 20.41 

 20.41 

Entrepreneurs 6550 

84.56 

100.00 

16988 

79.59  

100.00 

Total   7746 

100.00 

21345 

100.00 

Source : Données 1-23 de 2005 et 2012.

Il ressort de ce tableau que les salariés sont les moins représenté sur le marché du travail congolais aussi bien en 2005 qu’en 2012. Ceci s’explique par le fait que l’emploi salarié a plusieurs exigences contrairement à l’entrepreneuriat. Il est par exemple difficile d’avoir un emploi salarié si on n’a pas un certain niveau d’éducation, mais on peut entreprendre sans aucun niveau d’éducation. 

Ainsi, ci-dessous, on présente les gains de ces deux groupes des travailleurs congolais. Ce tableau fait voir que les salariés sont les mieux rémunérés même s’ils sont les moins représenté sur le marché du travail.

Tableau 11. Présentation du gain moyen de ces deux catégories

             Gain moyen

Sal_entr          2005 

2012 

Salariés           24211,85 

43269,92 

entrepreneurs 11734,91 

19075,37 

Différence      12476,94 

24194,55 

Source : données 1-2-3 (2005,2012).

Les gains des salariés est le double de celui des entrepreneurs aussi bien pour l’année 2005 et 2012. En 2005, le gain des salariés s’établit à 24211,85CDF alors que celui des entrepreneurs n’est que de 11734,91CDF, soit 48.5% du gain des salariés. En 2012, malgré une amélioration des gains après 2005, la tendance de l’écart est restée la même ; on enregistre un gain de 43269,92CDF pour les salariés et un gain de 19075,37 CDF, soit 55,9% du gain des salariés.

Eu égard à ce qui précède, on remarque qu’il y a une inégalité entre salariés et entrepreneurs, ceci vient confirmer  le niveau des indicateurs de Gini et de Theil qui sont tous proche de 1.

Les gains moyens sont présentés dans le salariat et l’entrepreneuriat en considérant le secteur formel et informel. Le  constat est que les gains sont plus  importants dans le secteur formel. 

Tableau 12. Présentation des gains moyens par secteur dans le salariat et entrepreneuriat

            Salariat 

 Formalité-Informalité 2005 

Entrepreneuriat 

2012 

2005    2012 

Secteur formel            26180,04 

47692,31 

77312,81         18769,62 

secteur informel          22287,93 

33670,13 

11194,47         19096,65 

différence       3892,11 

14022,18 

66118,34         -327,03 

Source : données 1-2-3 (2005,2012).

Dans le salariat, les gains moyens du secteur formel étaient établis à 26180,04 CDF alors qu’ils sont de 22287,93CDF dans l’informel. Ainsi, les travailleurs de l’informel gagnent 85.3% du gain de leurs homologues formels en 2005. La tendance est restée la même en 2012 et les travailleurs de l’informel ont gagné 70.6% du gain de leurs homologues formels.

 Quant à l’entrepreneuriat, en 2005 on enregistre la plus forte inégalité en faveur du secteur formel. On remarque que les travailleurs du secteur informel ont gagné 14.5% du gain de leurs homologues du formel. En 2012, on remarque un changement de tendance à l’avantage de l’informel. Les travailleurs de l’informel ont gagné 101.7% du gain des travailleurs du secteur formel. Ce résultat montre que  l’informel continue à faire sa prolifération au cours du temps.

De ce qui précède, on remarque que les inégalités existent dans ces deux secteurs. Celles-ci sont en grande partie à l’avantage du secteur formel. Entre salariat et entrepreneuriat, on remarque que les inégalités sont plus importantes dans l’entrepreneuriat. 

Le tableau suivant présente les inégalités de gain lié au genre dans le salariat et l’entrepreneuriat.

Il s’observe que l’inégalité liée au genre est plus forte dans le salariat.

Tableau 13. Gain moyen selon le genre

GENRE 

Salariat 

entrepreneuriat 

2005 

2012 

2005    2012 

Homme 

25301,36 

46349,76 

13156,79         24714,45 

Femme 

19469,84 

31511,73 

9140,161         13638,69 

différence 

5831,52 

14838,03 

4016,629         11075,76 

Source : données 1-2-3 (2005,2012).

En 2005, l’écart salarial homme femme était de 77% alors que dernier était de 68% dans l’entrepreneuriat. En 2012, cet écart à baissé de quelque points pour s’établir à 69.5% dans le salariat et 55.2% dans l’entrepreneuriat. La différence entre ces deux secteurs peut s’expliquer par le fait que dans le salariat, il y a plusieurs exigences productives et lorsque certaines ne sont pas remplies, tout porte à croire que certaine différence persiste contrairement à l’entrepreneuriat où les exigences ne sont pas fortes.

Le tableau ci-dessous présente les gains moyens par CSP dans les deux secteurs ci-dessous. Les chiffres montrent que les CSP sont mieux rémunérées dans le salariat. Dans le salariat, les cadres de directions touchent les gains les plus élevés alors que dans l’entrepreneuriat les patrons ont les gains les plus élevés. Ci-dessous, on présente la situation.

Tableau 7.Présentation du gain moyen par Catégorie Socioprofessionnelle

            Salariat 

Catégorie socioprofess. 2005 

            entrepreneu riat 

2012 

CSP     2005 

 2012 

Cadre de direction      40496.94 

78013.23 

patron 33008.61 

 53240.27 

Cadre de collaboration 42013.83 

49721.76 

travailleur pour compte propre 11332.87 

19360.59 

agent de maitrise        30294.02 

 57810.29 

apprenti           6992.672 

15242.51 

Employé ouvrier qual 23787.91 

39809.67 

aide familial    6466.829 

12356.02 

Employé ouvr. Sem qu  15626.3 

35254.58 

Manœuvre      14532.62 

29049.62 

Source : données 1-2-3 (2005,2012).

Il ressort de ce tableau que les gains des cadres de collaboration avaient les gains les plus élevés, soit 42013.83 CDF, en 2005, la tendance ayant changé en faveur des cadres de direction soit 78013.23CDF en 2012. Au bas de l’échelle dans le salariat les manœuvres ont perçus les gains les plus faibles soit 14532.62CDF en 2005 et 29049.62CDF en 2012. Dans l’entrepreneuriat les patrons ont perçus 33008.61CDF en 2005 et  53240.27CDF en 2012. Au bas de l’échelle, la CSP aide familiale a perçu le gain le plus faible aussi bien en 2005 qu’en 2012, respectivement 6466.829CDF et 12356.02CDF.

Le tableau qui suit présente les gains par provinces et par genre. Il montre que les gains les plus élevés sont perçus dans la capitale. 

Tableau 14. Inégalité des gains par province et selon le genre

      Salariat             Entrepreneuriat

      2005    2012    2005    2012

Province Homme Femme Ecart% Homme femme Ecart% Homme Femme Ecart% Homme femme Ecart%

Kinshasa    29715 26133 87,9      72236 41088 56,9      25444 16629 65,4       67971 28274 41,6 Bas-Congo        15899 13257 83,4      37513 32941 87,8      13629 7336,7 53,8      32576 14957 45,9

Bandundu 12282 18937 154,2    34575 21013 60,8      10056 6698,7 66,6      24338 13104 53,8

Equateur 16298 4356 26,7 31312 19739 63,0 7939 7853 98,9 21186 12162 57,4 Province orientale 19182 11060 57,7 46968 29202 62,2 9017,4 6378,5 70,7 22857 13226 57,9 Nord Kivu 12358 27776 224,8 34676 29927 86,3 12319 12657 102,7 25507 15026 58,9 Maniema 36292 20328 56,0 39043 22681 58,1 18887 10744 56,9 21886 13122 60,0 Sud-Kivu 14346 8342 58,1 29338 25515 87,0 11742 9473,6 80,7 20789 13747 66,1

Katanga      29407 12470 42,4      68072 44484 65,3      12717 8424,7 66,2      32152 16889 52,5 Kasaï-Orie           20936 7625    36,4     22343 14982 67,1      16084 10158 63,2       17376 11467 66,0

Kasaï-Occi             36247 10396 28,7      32652 22434 68,7      21844 8607     39,4     17357 9108,2 52,5

Source : données 1-2-3 (2005,2012).

Il ressort de ce tableau que les gains des hommes sont supérieurs à ceux des femmes dans plusieurs provinces. Dans le salariat, en 2005, les gains des hommes sont différents de ceux des femmes, les hommes jouissent d’un certain avantage ; cependant, il y a eu une exception dans les provinces du Bandundu et du Nord-Kivu où les femmes gagnaient plus, respectivement 154.2% et 224.8% du gain des hommes. Dans l’entrepreneuriat, la tendance n’est pas la même que celle du salariat, ici, les gains des hommes sont supérieurs à ceux des femmes.

Pour l’année 2012, dans toutes les provinces, les gains des hommes ont été supérieurs à ceux des femmes dans le salariat comme dans l’entrepreneuriat. Il est à noter également que dans la capitale les travailleurs ont les gains les plus élevés que ceux des autres provinces.

Les provinces cachent d’importantes disparités en termes d’inégalités. Le tableau qui suit présente les inégalités qui sont liées au milieu de résidence. On remarque que les urbains ont un certain avantage que les ruraux n’ont pas. Ceux-ci perçoivent en moyenne les gains les plus élevés que ceux de leurs homologues ruraux. Les femmes gagnent en moyenne les gains inférieurs à ceux des hommes.

Tableau 15. Présentation des gains par milieu de résidence

    2005    2012 

    SALARIAT      ENREPRENEURIAT   SALARIAT      ENREPRENEURIAT 

    Homme Femmes Ecart             Homme Femmes Ecart Homme Femmes Ecart Homme Femmes Ecart 

Urbain     30786,4 21993            8793    22921,1 13466            9455 60555     36774 23781 40892    20277 20615 Rural     11104 9157,5             1946,5 11232 6736,17 4496 22894   18165 4729 21058    11858 9200,2

Source : données 1-2-3 (2005,2012).

Pour toutes les périodes sous études que ce soit en milieu urbain ou rural, dans l’entrepreneuriat ou dans le salariat, il ressort de ce tableau que les femmes gagnent en moyenne les gains inferieurs à ceux de leurs homologues masculins. Quand aux inégalités entre milieu, on remarque que les travailleurs du milieu urbain gagnent le double du gain de leurs homologues ruraux. Ceci peut s’expliquer par le fait que les urbains sont proche des certaines instances décisionnelles et cela peut leur être avantageux. Ci-dessous, on présente ces mêmes inégalités, en mettant les écarts en pourcentage.

Tableau 16 . Présentation des gains par milieu de résidence et des écarts en %

            2005

2012 

SALARIAT

ENREPRENEURIAT

SALARIAT 

ENREPRENEURIAT 

Homme            Femmes           Ecart Homme   Femmes           Ecart Homme Femmes Ecart Homme Femmes Ecart

Urbain 30786,4           21993 71,5     22921,1           13466 58,7     60555 36774 60,7 40892      20277 49,59

Rural    11104 9157,5             82,5     11232 6736,17           59,9     22894 18165 79,3 21058      11858 56,31

Source : données 1-2-3 (2005,2012).

Il ressort de ce tableau qu’en 2005, dans le salariat les femmes gagnent 71.5% du gain des hommes en milieu urbain, alors qu’elles gagnent 82.5% du gain des hommes en milieu rural. La situation est plus grave dans l’entrepreneuriat ou elles gagnent 58.7% et 59.9% respectivement. Aussi, les hommes du milieu  rural gagnent 36.1% du gain des urbains alors que les femmes gagnent 41.6% du gain de leurs homologues rurales. Cependant, on peut voir qu’au cours du temps ces inégalités s’accentuent comme le montre l’année 2012.

Le tableau suivant donne les gains par secteur d’activité aussi bien dans l’entrepreneuriat que dans le salariat. Pour l’année 2005, les gains du salariat dépassent ceux de l’entrepreneuriat, mais pour celle de 2012, dans certains secteurs, l’entrepreneuriat dépasse le salariat. 

Tableau 17.Gains par secteur d’activité

Secteur d’activité         Salariat             Entrepreneuriat Ecart               Salariat Entrepreneuriat Ecart

Administration pub      18216.76

Administration           36064,6 10261,88

25803

Entreprise publique ou para pub  55786.71

Entrep priv form        54697,5 8998,799

45699

Entreprise privée          22857,11

11707,89

11149 Entrep pub/ONG          69957 86235,17

-16278

Entreprise associative 22544,55

15261,08

7283,5 Entrep inf. non agr      41063,8 30856,06

10208

Entrep inf.  agr           15135,1 15634,49

-499,4

entrep assoc formelle             24905,67

-24906

entrep assoc inf         33068 26717,03

6351

Ménage          21411,1 12924,22

8486,8

Source : données 1-2-3 (2005,2012).

Pour l’année 2005, les gains moyens des entreprises privés du salariat s’établissent à

22857,11CDF alors que ceux de l’entrepreneuriat sont de 11707,89CDF, soit 51,22% du gain de leurs homologues salariés.  Dans les entreprises associatives les gains du salariat sont de 22544,55CDF alors que ceux de l’entrepreneuriat sont de 15261,08CDF, soit 67,7% du gain de leurs collègues du salariat. Eu égard à ces chiffres, tout porte à croire que les inégalités entre ces secteurs sont à  l’avantage des travailleurs qui sont dans le salariat.

Pour l’année 2012, les gains moyens dans le secteur administration s’établissent à 36064,59CDF dans le salariat alors qu’ils sont de 10261,88CDF dans l’entrepreneuriat ; il s’observe par exemple que les entrepreneurs gagnent dans ce secteur 28,5% de leurs homologues salariés. Dans l’informel non agricole, ils ont gagné 75% du gain de leur homologués salariés. Cependant, dans les entreprise parapublique, les salariés ont gagné 81.1% du gain des entre preneurs.

Cette partie terminée, vient le tour de la décomposition des inégalités à fin d’identifier les sources ou leurs origines. La section qui suit se consacre à la présentation de la décomposition d’Oaxaca-Blinder.

[1] Catégorie socioprofessionnel

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