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CHAPITRE DEUXIEME : LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET SES MISSIONS DIPLOMATIQUES A TRAVERS LE MONDE ET DANS L’AFRIQUE

Depuis le 30 juin 1960, un réseau diplomatique congolais s’est progressivement constitué avec les partenaires extérieurs en Afrique comme dans le monde afin de nourrir la politique étrangère de la République Démocratique du Congo. A cet égard, dans ce présent chapitre, nous allons voir les missions diplomatiques de la République Démocratique du Congo à travers le monde (S1), les missions diplomatiques de la République Démocratique du Congo en Afrique (S2) et enfin, nous allons étudier la politique étrangère de la République Démocratique du Congo sous la troisième République (S3).

Section 1 : Les missions diplomatiques de la République Démocratique du Congo à travers le monde

Avec la création du ministère des affaires étrangères dirigé par Monsieur Justin Bomboko Lokumba, la République Démocratique du Congo s’est dotée  entre 1960 et 1965 d’un appareil diplomatique à l’instar des pays les plus vétérans comme la France, lequel a permis notre pays à s’intégrer dans le reste du monde. La République Démocratique du Congo durant cette période ne disposait que de dix (10) missions diplomatiques disséminées à travers les cinq continents. Entre 1965 et 1990, on assiste sur le plan diplomatique, au début d’une nouvelle diplomatie. Elle fut qualifiée agissante et de directe. L’une des caractéristiques de cette diplomatie est la présence crédible de la République Démocratique du Congo sur la scène internationale. Le fait le plus remarquable de cette période est le tourisme diplomatique entrepris par le feu président Mobutu Sese Seko. Le guide suprême a effectué une vaste tournée en Afrique, en Europe, en Amérique, en Asie, etc. visitant successivement les grandes capitales du monde.

Durant cette période, l’effervescence de l’ouverture des missions diplomatiques répondait aux critères suivants : ambassades à motifs stratégiques, ambassades à motifs ou à visées économiques, ambassade à vocation multilatérale, ambassades et ambassades de la diplomatie classique[1]. S’agissant de l’ambassade à motifs économique, on a onze (11) ambassades, il s’agit de neuf missions diplomatiques pour les pays limitrophes et de deux ambassades pour le Tchad (qui était considéré comme le couloir de déstabilisation pour ce régime Mobutu par la Lybie) et Israël (pour la sécurité du chef de l’Etat et non du peuple) ; l’ambassade à visées économiques dans cette catégorie, il faut signaler les ambassades de la RDC aux Etats-Unis d’Amérique, dans les pays de l’Union Européenne et en Afrique ; ambassade à vocation multilatérale, ici, se trouvent les délégations permanentes de la RDC auprès des organisations internationales comme l’ONU, l’OUA, etc. ; ambassade de la diplomatie classique, dans la plupart de cas, la RDC utilise l’accréditation multiple dans le pays où elle n’a pas une activité importante à caractère économique, politique et culturel. En Amérique latine, par exemple, la République du Zaïre n’a que deux ambassades (Brésil, Argentine) avec juridiction dans les autres pays (Chili, Pérou, Mexique)[2].

A partir de 1972, le nombre des missions diplomatiques de la république du Zaïre à l’étranger se présente de la manière suivante : 1972 avec 45 ambassades, 1977 avec 52 ambassades, 1979 avec 53 ambassades, 1980 avec 54 ambassades et 1990 avec 68 ambassades. Toutefois, les missions diplomatiques de la république du Zaïre à l’étranger par zone, en 1993, étaient de 68 et répartis comme suit : Afrique avec 29 ambassades et 54 Etats africains, Europe occidentale avec 18 ambassades et 26 Etats, Europe de l’Est avec 11 ambassades et 20 Etats, Amérique du Sud avec 2 Ambassades et 38 Etats, Asie avec 11 ambassades et 50 Etats et Océanie avec Zéro (0) ambassade et 18 Etats. De ce fait, compte tenu de cette augmentation du nombre des missions diplomatiques, il s’est avéré que le budget alloué chaque année était insuffisant ne permettant pas de faire face aux frais de fonctionnement et aux salaires de diplomates en poste. Il se dégage de ce qui précède que la politique étrangère de la deuxième république s’est illustrée par un contrôle, d’un côté, la grandeur et de l’autre, la carence des moyens nécessaires. Ainsi, la diplomatie congolaise a commencé à perdre l’élan et partant, sa crédibilité d’autant plus que les diplomates en poste ne défendaient pas les intérêts du pays mais les caprices du Président Mobutu[3].

De ce constat, nous allons voir les missions diplomatiques de la RDC en Amérique (§1), en Asie (§2) et en Europe (§3). Rappelons, celles de la RDC en Afrique feront l’objet de la deuxième section avant d’étudier la politique étrangère de la RDC sous la troisième république en troisième section.

§1. Les missions diplomatiques de la RDC en Amérique

La République Démocratique du Congo exerce toujours des relations diplomatiques avec l’Amérique. La république du Zaïre a établi des relations diplomatiques avec l’Amérique du nord et l’Amérique latine. En Amérique latine, par exemple le Zaïre n’a que deux ambassades (Brésil, Argentine) avec juridiction dans les autres pays (Chili, Pérou, Mexique). En Amérique du nord, le pays a l’ambassade de Washington avec juridiction des Etats-Unis, Mexique et Caraïbes et pacifiques. Enfin, la République Démocratique du Congo a des missions diplomatiques en Amérique datant depuis le Zaïre.

Tableau I : Les missions diplomatiques et postes congolais en Amérique

1 MD[4]

Ambassade, lieu de résidence

Juridiction

Consul

Washington

Etats-Unis, Mexique (Mexico), Caraïbes et pacifique

Source : Documentations et archives de l’ambassade de la RDC au Burundi

Enfin, pour conclure ce paragraphe, la République Démocratique du Congo établit des relations diplomatiques avec l’Amérique et par conséquent, elle y a des missions diplomatiques.

§2. Les Missions diplomatiques de la RDC en Asie

Le rapprochement des relations diplomatiques entre le Congo et l’Asie remonte au 30 juin 1960. Il y a eu accréditation réciproque des missions permanentes. La RDC a aujourd’hui cinq (5) missions diplomatiques en Asie.

Tableau 2 : Les missions diplomatiques et postes consulaires congolais en Asie

5.MD[5].

Ambassades, lieu de résidence

Juridiction

Consul

Tel-Aviv

Israël

-

Pékin

Chine, Corée du nord (Pyongyang), Thaïlande (Bangkok), Viêt-Nam

-

New Delhi

Malaisie (Kuala Lumpur), Australie (Canberra), Indonésie (Djakarta), Timor oriental

-

Tokyo

Japon, Corée du sud (Séoul), Philippine (Manille)

-

Abou Dhabi

Emirats Arabes Unis, Arabie saoudite, (Riyad), Iran (Téhéran) et Pakistan (Islamabad)

-

Source : Documentations et archives de l’ambassade de la RDC au Burundi

Enfin, l’Asie établit et entretient encore des relations diplomatiques avec la République Démocratique du Congo à travers les cinq (5) missions diplomatiques qui assurent sa permanence.

0.      §3. Les missions diplomatiques de la République Démocratique du Congo en Europe

L’Europe a toujours exercé une profonde influence sur la République Démocratique du Congo. Ce qui a contribué au développement des relations économiques, politiques et culturelles. Du point de vue diplomatique, la capitale du Congo est utilisée comme centre de convergence diplomatique en Afrique noire. La plupart de pays occidentaux utilisent leurs ambassadeurs accrédités à Kinshasa pour représenter leurs gouvernements auprès de pays limitrophes du Congo. Ainsi, la République Démocratique du Congo a 9 missions diplomatiques en Europe.

Tableau 3 : Les missions diplomatiques et postes consulaires congolais en Europe

9MD[6].

Ambassades, lieu de résidence

Juridiction

Consul

Genève Bruxelles

Suisse, Belgique, Luxembourg et Pays-Bas (La Haye), union européenne

-

Paris

France, Espagne (Madrid), Portugal (Lisbonne), UNESCO et Francophonie 

-

Rome

Italie, Grèce (Athènes), Roumanie (Bucarest), Yougoslavie (Belgrade), Macédoine (Skopje), PAM et FAO 

-

Vatican

Saint-Siège, Malte (La Valette) et Saint-Martin (San Marino)

-

Bonn

Allemagne, Autriche (Vienne), Tchéquie (Prague), Pologne (Varsovie), Slovaquie (Bratislava), Croatie (Zagreb) et AIEA (Association internationale de l’Energie Atomique)

-

Londres

Royaume Uni, Norvège (Oslo), Suède (Stockholm), Danemark (Copenhague), Finlande (Helsinki), Café et Etain

-

Moscou

Fédération de Russie

-

Enfin, la République Démocratique du Congo fait objet des relations diplomatiques avec certains pays de l’Europe et elle y a  neuf (9) missions diplomatiques.

En conclusion, pour clore cette première section, celle-ci porte sur les missions diplomatiques de la République Démocratique du Congo dans le monde. La République Démocratique du Congo entretient des relations diplomatiques avec le monde par l’envoie des missions diplomatiques. Ainsi, elle a des missions diplomatiques en Amérique (§1), en Asie (§2), en Europe (§3) et en Afrique (Objet de la section suivante).

Section 2 : Les missions diplomatiques de la RDC en Afrique

Dans cette section, nous allons voir les missions diplomatiques de la République Démocratique du Congo en Afrique en particulier afin d’en saisir la portée ou la raison d’être et d’en relever les relations diplomatiques entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda et le Burundi. De ce fait, nous verrons successivement, la portée de missions diplomatiques de la République Démocratique du Congo en Afrique (§1), le tableau de missions diplomatiques et postes consulaires en Afrique (§2) et les missions diplomatiques de la République Démocratique du Congo au Rwanda et au Burundi (§3).

§1. La portée des missions diplomatiques de la RDC en Afrique

Le Congo a établi des relations diplomatiques avec tous les Etats indépendants de l’Afrique, avec lesquels il a conclu des accords et traités dans le domaine commercial, surtout dans le cadre des organisations des coopérations interétatiques sous régionale. Sur le plan politique, les contacts officiels entre hommes d’Etats au niveau bilatéral nous paraissent constituer l’un des indicateurs les plus importants pour l’application du point et de l’orientation internationale du Congo. Les meilleurs partenaires politiques et diplomatiques africains du Congo sont respectivement : le Maroc, le Togo, le Tchad, le Burundi et le Rwanda (ces deux derniers dans le cadre de la communauté économique de pays des grands lacs CEPGL). Cela étant notable durant la deuxième république, actuellement il s’agit ou de l’Afrique du sud, de l’Angola, Zimbabwe et de la Namibie (dans le cadre de la SADEC).

Enfin, la République Démocratique du Congo établit les relations diplomatiques avec l’Afrique et présentent les missions diplomatiques dans ses partenaires africains. Elle entretient les relations dans le but de nourrir la politique étrangère et plante les missions diplomatiques afin de maximiser et privilégier ses intérêts nationaux.

§2. Le tableau des missions diplomatiques de la RDC en Afrique

Voici le tableau synthétique des différentes missions diplomatiques de la République Démocratique du Congo en Afrique, leurs résidences et leurs juridictions.

Tableau 4 : Les missions diplomatiques et postes consulaires de la RDC en Afrique

16MD[7].

Ambassades, lieu de résidence

Juridiction

Consul

A.     Afrique du nord :

1.      Afrique : 3PC

Caire

Egypte, Maroc (Rabat), Turquie (Ankara) et Liban (Beyrouth)

Tripoli

Libye, Tunisie (Tunis), Algérie (Alger), Niger (Niamey) et Mali (Bamako)

B.     Afrique de l’ouest :

Abidjan

Cote d’Ivoire, Ghana (Accra), Bénin (Cotonou), Togo (Lomé), Libéria (Monrovia)

Dakar

Sénégal, Guinée (Conakry), Mauritanie (Nouakchott), Gambie (Banjul) et Sierra Leone (Free town)

C.     Afrique de l’Est :

Addis-Abeba

Ethiopie, UA, Communauté Economique Africaine (CEA), Djibouti (Djibouti)

Nairobi

Kenya, PNUE et Habitat

Dar-es-Salam

Tanzanie, Madagascar (Antananarivo), Ile Maurice (Port louis) et Comores

Kigoma

Khartoum

Soudan

Kampala

Ouganda, Burundi (Bujumbura), Rwanda (Kigali)

D.     Afrique centrale

Bangui

République Centrafricaine et Tchad (N’Djamena)

Brazzaville

République du Congo, Cap-Vert (Ria) et Guinée Equatorial (Malabo)

E.     Afrique australe

Luanda

Angola

Luena

Lusaka

Zambie

Ndola

Harare

Zimbabwe et Namibie (Windhoek)

Johannesburg

Afrique du sud, Swaziland (Mbabane), Maseru, Malawi (Lilongwe), Botswana (Gaborone) et Mozambique (Magnito), Juridiction

 Source : Documentations et archives de l’ambassade de la RDC au Burundi

§3. Les missions diplomatiques de la RDC au Burundi et au Rwanda

La République Démocratique du Congo établit des relations diplomatiques avec le Burundi et le Rwanda et par conséquent, elle y a des missions diplomatiques. Voilà l’objet de troisième chapitre, on verra les obstacles des missions diplomatiques congolaises dans la protection de ses ressortissants au Rwanda et au Burundi. (Cfr. Chapitre II)  

En conclusion, la deuxième section porte sur les missions diplomatiques de la République Démocratique du Congo en Afrique, il a été question de relever les missions diplomatiques en Afrique pour en saisir la portée et les sièges de missions diplomatiques afin de circonscrire les missions diplomatiques de la République Démocratique du Congo au Burundi et au Rwanda.

Section 3 : La politique étrangère de la RDC sous la troisième république

Cette période est caractérisée par une diplomatie de développement. Elle trouve son fondement dans le discours du chef de l’Etat du 06 décembre 2006. Cette période coïncide avec la fin de l’isolement de la 4ème période pour marquer le retour de la République Démocratique du Congo sur la scène internationale, la diplomatie congolaise ouvre des nouvelles opportunités pour raffermir ses relations extérieures avec certains pays comme la RSA qui signe le 14 janvier 2004, un accord de coopération multisectorielle avec la République Démocratique du Congo, s’entendant sur période de 30 ans. Cette diplomatie qui se veut agissante, dans la mesure où elle est présentée comme instrument du développement de l’Etat doit concourir à la réalisation des chantiers de la république[8].

Eu égard à ce qui précède, nous allons successivement dans cette section, les principes fondamentaux de la politique extérieure de la RDC sous la 3ème république (§1), difficultés de la mise en œuvre des principes de la politique étrangère (§2), et la redéfinition de la conduite de la politique étrangère de la République Démocratique du Congo.

§1. Les principes et les objectifs fondamentaux de la politique étrangère de la RDC

Dans ce paragraphe, on distinguera les principes fondamentaux (1) des objectifs de la politique étrangère de la République Démocratique du Congo.

  1. Les principes fondamentaux de la politique étrangère de la RDC

Depuis l’occasion du Général Major Joseph KABILA à la magistrature suprême, les principes ci-après guident l’action extérieure de la République Démocratique du Congo :

1°. Le principe de bon voisinage

Ce principe a permis à la République Démocratique du Congo de normaliser ses relations avec son environnement extérieur et voisin. Ce principe est dicté par la nécessité de garantir la sécurité du territoire à ses frontières. Il dispose, la vulnérabilité du pays est perceptible dès lors qu’il partage ses frontières avec neuf (9) voisins. En effet, les frontières du pays s’étendent sur plusieurs km sont une source de vulnérabilité si les rapports de la République Démocratique du Congo avec les Etats voisins ne sont pas bien soignés. Entretenir des bonnes relations d’amitié et de coopération avec ses voisins est moins couteux que d’engager une politique d’affrontement ou de confrontation à la quête d’un improbable statut de puissance régionale ou sous régionale[9].

2°. Le principe de solidarité avec l’Afrique

La République Démocratique du Congo est consciente du rôle qui est le sien au sein du continent africain et œuvre en faveur d’une Afrique solidaire et une avec la finalité de faire de ce continent un bloc qui pèse de tout son poids dans les grands forums internationaux. La RDC agit dans le cadre de l’unicité et unité du continent[10].

3°. Le principe d’ouverture au monde

Ce principe suppose l’établissement des relations extérieures avec tous les Etats quelle que soient leurs idéologies, leurs convictions politiques et leurs tendances religieuses ou culturelles. C’est ce qu’on appelle le « neutralisme positif ». Ce dernier consiste à rejeter le jeu d’alliance pour consolider les camps qui divise le monde. Ce principe dans la politique étrangère de la République Démocratique du Congo vient appuyer certains autres principes de base tels que le maintien de la paix et de la sécurité internationale, la résolution pacifique de conflit, l’accomplissement des obligations internationales, le respect et la protection des droits de l’homme, etc. Ainsi, le multilatéralisme dans lequel la RDC s’est engagée et dont l’expression réside tant dans son adhésion à divers OI, régionales, sous régionales que dans la signature de différentes conventions, prouve à suffisance l’observance par la République Démocratique du Congo de ce principe d’ouverture au monde dans l’application de sa politique étrangère[11].

  1. Les objectifs : moyens et mécanismes de la politique étrangère de la RDC

1°. La coopération internationale ou sous régionale mutuellement :

La politique étrangère de la République Démocratique du Congo soutient la coopération. Cette dernière anime la continuité avec la période de reconstruction nationale où l’application de ces moyens avait permis à la République Démocratique du Congo de consolider et de garantir la coopération internationale, la coopération bilatérale, la coopération régionale et sous régionale, etc. Ainsi, pour favoriser et assurer son développement harmonieux, la République Démocratique du Congo a privilégié la coopération sud[12].

2°. Respect de frontières héritées de la colonisation

La République Démocratique du Congo a fait sienne le principe de l’intégralité territoriale ou des frontières des Etats africains comme le moyen d’action dans les relations africaines. C’est dans ce contexte que la République Démocratique du Congo a entretenu des relations diplomatiques avec plusieurs Etats épris de paix, de liberté et de justice, bon ou mal, la défense de ses intérêts sécuritaires, politiques, économiques, commerciaux, juridiques, culturels, technologiques et sociaux à travers le monde[13].

3°. Non recours à la force dans le règlement des différends

La politique étrangère de la République Démocratique du Congo privilégie le recours aux techniques juridiques et politiques des résolutions des conflits conformément aux articles 2 et 3 de la charte de l’ONU. Ainsi, la politique étrangère de la République Démocratique du Congo, dans le cas des différends, usage de moyen et mécanisme de non recours à la force dans le règlement des conflits. Elle connait des textes internationaux[14].

4°. Respect de l’intégrité territoriale, de l’indépendance politique des Etats et de la souveraineté

Dans ses relations avec les autres Etats, la politique étrangère de la République Démocratique du Congo privilégie l’application des articles 1 et 2 de la charte de l’Onu et du principe de réciprocité. Ainsi, la politique étrangère de la République Démocratique du Congo, procède par le respect de l’intégrité territoriale, de l’indépendance politique des Etats et de la souveraineté nationale afin d’assurer et de maintenir l’interdépendance entre les Etats[15].

Enfin, pour conclure ce paragraphe, la politique étrangère de la République Démocratique du Congo sous la 3ème république est fondée sur les principes et est guidée par les objectifs et les moyens de conduite. De ce fait, les principes fondamentaux interviennent en premier lieu (1), auxquels figurent le principe de bon voisinage, le principe de solidarité avec l’Afrique et le principe d’ouverture au monde. Par contre, les objectifs comme les moyens de mécanismes de la politique extérieure apparaissent en deuxième lieu dont la coopération internationale ou sous régionale, le respect de frontières héritées de la colonisation, non recours à la force dans le règlement des différends et le respect de l’intégrité territoriale.

§2. Difficultés de la mise en place des principes de la politique étrangère

Les principes directeurs de la politique extérieure du pays n’ont pas connu une application rationnelle en raison de plusieurs facteurs. Notamment, les facteurs d’ordre politique (1), les facteurs liés à la coopération (2) et les facteurs d’ordre administratif (3). [16]

  1. Les facteurs d’ordre politique

Il y a un certain nombre de problèmes qui se posent à ce niveau, précisément :

  • La multiplicité des centres de décisions en matière de gestion de politique extérieure ;
  • Les interférences d’autres ministères et services techniques dans la conduite de la politique extérieure ;
  • Le foisonnement des foyers d’intérêts particuliers au mépris de l’intérêt supérieur de la nation ;
  • La personnalisation de la diplomatie qui a conduit à la non application du principe selon lequel « l’Etat n’a pas d’amis, il n’a que des intérêts » ;
  • La disproportionnalité des moyens mis à la disposition de services de sécurité par rapport à ceux mobilisés au profit de la diplomatie ;
  • Et l’absence des moyens conséquents par la gestion de la politique extérieure.
  1. Facteurs liés à la nature de la coopération

Les faiblesses de la diplomatie congolaise dans ce domaine portent essentiellement sur[17] :

  • Le manque de coordination dans la représentation des requêtes de financement et de célébrité dans le traitement des dossiers par les ministères et services techniques ;
  • La mauvaise gestion des ressources destinées aux projets de développement ;
  • Le choix de projets de coopération qui ne cadrent pas avec les objectifs de développement du pays ;
  • Le bon abortion des fonds mis à la disposition des projets pour les partenaires bi et multinationaux ;
  • La prééminence d’une politique de coopération nord-sud au détriment de la coopération sud-sud ;
  • L’imposition par les partenaires des projets de coopération ne cadrant pas avec le plan de développement du pays ;
  • L’imposition d’une assistance technique qui a engendré la diminution de l’enveloppe affectée au financement des projets et qui a porté préjudice à l’utilisation des compétences nationales
  1. Les facteurs d’ordre administratifs

Ici, les maux dont souffre la diplomatie congolaise sont également nombreux comme[18] :

  • Le favoritisme et le trafic d’influence des éléments de services spécialisés au grand dans des diplomates de carrière rendant ainsi malaises le fonctionnement de missions diplomatiques et consulaire ;
  • Accumulation excessive des dettes des ambassades et des arriérés des contributions du pays aux organisations internationales ;
  • Blocage des promotions, d’intégration et la mise à la retraite
  • Démotivation des agents ;
  • Absence des moyens de télécommunication et de communication entre l’administration centrale et les missions diplomatiques et consulaires.

Enfin, pour conclure ce paragraphe, les principes de la politique étrangère de la République Démocratique du Congo sont confrontés à plusieurs problèmes parmi lesquels, il y a difficultés liées au facteur d’ordre politique (1), celles liées au facteur relatif à la coopération (2) et celles liées au facteur d’ordre administratif (3). Ce qui va nourrir l’esprit de la redéfinition de la conduite de la politique étrangère de la RDC.

§3. La redéfinition de la conduite de la politique étrangère de la RDC

Il est important de signaler que la deuxième république s’est fourvoyée dans l’énonciation des principes comme si cela garantissait la cohérence effective de la politique étrangère. Ainsi, l’on peut considérer qu’un Etat ne peut pas chercher à exhiber des principes de la coopération internationale pour ce faire, il y a lieu de dire que la République Démocratique du Congo peut poursuivre trois objectifs de la politique étrangère suivants, pour sa redéfinition : la nécessité de promouvoir la diplomatie de développement (1), d’assurer l’indépendance de son territoire (2) et de promouvoir la solidarité africaine (3).[19]

  1. La nécessité de promouvoir la diplomatie de développement

Le contenu de la politique étrangère de la République Démocratique du Congo explique la nécessité de promouvoir la diplomatie de développement. En effet, si d’une part, subsistent les termes traditionnels notamment les préoccupations sécuritaires, la recherche de la promotion économique, la promotion du bien-être de la population, le rayonnement culturel ; d’autre part, les questions migratoires de la protection de l’environnement, le changement climatique, etc. termes inscrits à l’ordre du jour, engagent la politique étrangère de la République Démocratique du Congo. Ces termes, disons-nous, gagnent de plus en plus des places dans l’agenda de la politique étrangère de la République Démocratique du Congo. Les matières qui font ce contenu sont :

  • Le maintien de l’intégrité territoriale et de la paix sociale contre les menaces extérieures ; la protection des citoyens congolais vivant à l’étranger à travers les ambassades et ces consulats afin que ceux-ci puissent vivre en paix, jouir leurs droits et remplir dûment leurs obligations dans les différents Etats où ils sont installés ; la promotion de la prospérité et du bien-être de la population ; la promotion d’un ordre régional et international stable (ceci explique l’appartenance de la République Démocratique du Congo à plusieurs organisations internationales, régionales ou sous régionales afin d’éviter les conflits) ; promotion de l’identité culturelle, promotion du patrimoine mondial de l’humanité.

En résumé, la paix et la sécurité tant nationales qu’internationales, la promotion du bien-être économique et social, la consolidation de la culture nationale ainsi que la promotion et le respect énorme des valeurs internationales font parties des préoccupations de la politique étrangère de la République Démocratique du Congo et constituent des matières sous traitement pour la prise des décisions par l’autorité compétente.

Ainsi, par exemple, la grande préoccupation que ressent la République Démocratique du Congo à ce moment est sa sécurité aux frontières principalement par ses frontières orientales. Cette question a conduit le gouvernement de la République Démocratique du Congo à maintenir un dialogue permanent avec le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda pour une collaboration sur les plans et stratégies susceptibles de pacifier la région.[20]

  1. La nécessité d’assurer l’indépendance du territoire

Garantir la puissance et d’identité de l’Etat dans les relations internationales est le contenu et la substance de la politique étrangère en vue de la préservation de l’indépendance de la République Démocratique du Congo. La prévention de l’indépendance implique que la République Démocratique du Congo ne se résolve pas dans un repli sur soi béat mais plutôt qu’elle soit à même d’agir sur son environnement extérieur pour en préserver les conditions favorables. Dans le concept des nations, assurer son indépendance doit conduire un Etat à promouvoir l’intérêt du milieu, pour la République Démocratique du Congo, l’intérêt du milieu passe par des bonnes relations de voisinage avec les pays de la région de grands lacs, qu’elles soient sur le plan interne très stable pour contribuer à la stabilité des autres Etats.[21]

  1. La nécessité de la promotion de la sécurité africaine

La promotion de la solidarité africaine est un objectif très important que la République Centrafricaine doit se fixer bien. La solidarité africaine passe trois axes qui sont : la poursuite de la coopération bilatérale et multilatérale, le soutien de l’intégration des Etats africains et la défense des causes africaines. De manière générale, sous le deuxième régime, la coopération africaine a eu une forte charge émotionnelle faite des travaux à l’occasion desquels les chefs d’Etats africains s’embarrassaient sous l’œil des caméras, de même, les Etats africains s’empressaient à signer des accords de coopération dont l’application était bien timide, ce genre de manifestation non opérationnelle doit être dépassé pour que la République Démocratique du Congo s’engage dans les actions d’échanges mutuellement avantageux pour atteindre l’intégration africaine que tout le monde souhaite[22].

Enfin, pour conclure ce troisième paragraphe, la politique étrangère de la République Démocratique du Congo connait les principes fondamentaux pour sa conduite lesquels principes sont confrontés à des difficultés. Voilà source de la redéfinition de ces principes sous le régime de la troisième république. Ainsi, la politique étrangère de la République Démocratique du Congo sous la 3ème république sera redéfinie. D’où la promotion de la diplomatie de développement (1), la promotion d’assurer l’indépendance du territoire (2) et la promotion de la solidarité africaine (3).

En conclusion, pour clore cette troisième section, la politique étrangère de la République Démocratique du Congo sous la troisième république subit une réforme. Elle est caractérisée par une diplomatie de développement. Cette dernière ne portera plus sur les questions traditionnelles mais aussi les questions récentes d’importance capitale et susceptible de nourrir l’intérêt national. Il s’agit d’interroger les principes de cette politique pour saisir les difficultés afin de la redéfinir. Ainsi, les principes fondamentaux de la politique étrangère de la RDC interviennent en premier moment (§1), les difficultés (§2) et enfin la redéfinition de la reconduite (§3).

En somme, pour conclure ce deuxième chapitre, celui-ci porte sur la République Démocratique du Congo et ses missions diplomatiques à travers le monde et en Afrique.

Dans ce chapitre, il s’agit de relever les missions diplomatiques de la République Démocratique du Congo dans le monde en général et en Afrique en particulier afin de circonscrire les missions diplomatiques de la République Démocratique du Congo au Burundi et au Rwanda (objet de notre étude dans le troisième chapitre), avant d’interroger la politique étrangère de la République Démocratique du Congo sous la troisième république. De ce fait, les missions diplomatiques de la République Démocratique du Congo dans le monde font objet de la première section (S1), celles de la République Démocratique du Congo en Afrique font objet de la deuxième section (S2) et la politique étrangère de la République Démocratique du Congo sous la troisième république font objet de la troisième (S3) ; avant que la fonction de la protection des ressortissants congolais au Burundi et au Rwanda par les missions diplomatiques congolaises ne constitue pas l’objet de la quintessence de notre question d’étude dans le troisième chapitre.

[1] L.A. LABANA, “Les incidences de la crise actuelle sur la vie des diplomates zaïrois à l’étranger » in Regards critiques sur la crise en RDC (1990 – 1997) Lubumbashi, PUL, 1998, pp50-52

[2] L.A. LABANA, Op. cit, pp50-52

[3] Idem, p52

[4] LABANA, L.A, Op.cit., p.24

[5] LABANA, Lasy, Op.cit., p.24

[6] LABANA, Lasy, Op.cit., p.23

[7] LABANA, Lasy, Op.cit., p.23

[8] J. LWAMBA MUGANZA, Cours de Relations extérieures de la RDC, L1 R.I, FSSPA, UOB, 2015 – 2016, inédit, p.16

[9] J. LWAMBA MUGANZA, Op. cit., p.17

[10] Idem, p.18

[11] J. LWAMBA MUGANZA, Op. cit., p.42

[12] Idem, p.43

[13] J. LWAMBA MUGANZA, Op. cit., p.44

[14] Ibidem

[15] Idem, p.45

[16] G. NGOÏE TSHIBAMBE, Op.cit., p.9

[17] Idem, p.11

[18] G. NGOÏE TSHIBAMBE, Op. cit., p25

[19] G. NGOÏE TSHIBAMBE, Op.cit., p27

[20] G. NGOÏE TSHIBAMBE, Op.cit., p.29

[21] Idem, p.36

[22] Idem, p.42

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