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CHAP III. EVOLUTION POLITIQUE D’ITARA APRES 1996

Ce chapitre est consacré à l’évolution politique d Itara-Luvungi après 1990. Il est subdivise en deux sections la première analyse l’impact des rebellions de l’AFDL et du RCD dans la plaine de la ruzizi. La deuxième focalise l’attention sur ce processus de paix dans la plaine de la ruzizi  du Sud-Kivu.  

 III.1. ITARA-LUVUNGI FACE AUX REBELLIONS CONGOLAISES DES    ANNEES 1990.

a.    La guerre de l’AFDL (1996-1997)

             La rébellion menée par l’AFDL dès Septembre 1996 fut précédée par une vague d’infiltration des combattants en provenance du Rwanda et du Burundi. Ces mouvements d’hommes armés ont été signalés premièrement au début du mois d’Aout 1996. Un groupe d’infiltrés quittant le Burundi atteint pour les haut plateaux en passant par Rushima dans la plaine de la Ruzizi en face de la vallée qu’on situe à Bwegera et Luberizi. Ces derniers montèrent vers Kidote dans la chefferie de Bafuliiru.

Parmi eux nous avions ainsi remarqués certains s’installent à Luvungi pour attendre un signale. Cette guerre éclata plus tard, pendant le déroulement de cette dernière, deux anciens combattants Mulelistes  Gilbert et Philémon, s’allièrent aux rebelles. [1]

Les groupes Mai-mai devaient aussi s’organiser pour lutter contre cette guerre. Nous avons aussi observés de rite d’immoralité appelé actuellement «  renforcement de capacité », organisés par un magicien à l’intention des volontaires. Au terme de ces rites, ces premiers Mai-mai aux années 1996 recevaient des amulettes et d’autres potions sensées les protéger au front, de cet effet ils devaient se fixer certaines conditions retenons les essentielles :

  • Ne coucher jamais avec une femme ;
  • Ne récupérer pas une armée abandonnée par l’ennemi avent qu’elle ne soit purifiée par l’eau magique ;
  • Ne pas boire l’eau de pluie
  • Ne manger pas du Sombe.

        La guerre doit continuer dans la plaine de la Ruzizi en général et particulièrement  dans le Groupement de Lemera, beaucoup de morts seront observées parmi lesquels, le pasteur de la 8ème CEPAC de Lemera. Son assassinat   serait lié au conflit du pouvoir pastoral au sein de l’église 8éme CEPAC LEMERA. En effet, le pasteur BURUMA d’origine tutsi congolaise serait le commanditaire de ce meurtre et fut élevé au rang de pasteur responsable de cette église. Vu la gravité de l’acte et craignant de subir le même sort, d’autres pasteurs fuliiru prendront fuite. Cet acte criminel n’a pas manqué  d’effrayer les autochtones. Ils sont restés dans la même chefferie malgré eux. Pendant le déroulement de cette guerre, beaucoup de blaissés étaient signalés et  acheminés vers l’hôpital général de Lemera pour des  soins appropriés. Malheureusement, le pasteur BURUMA et d’autres tutsi étaient  mecontents et chercher comment détruire l’hôpital en  déstabilisant d’ abord les pasteurs par une politique de tuerie.

 Plus tard, l’hôpital de lemera sera systématiquement pillé, les mêmes banyamulenge tuèrent les malades observés au sein de cette structure sanitaire. On a enregistré à peine 60 personnes tuées. En date du 13 octobre 1996, à peu près 40 refugiés tentent de quitter la zone pour se rendre à Lubarika dans le groupement d’Itara Luvungi en  passant par le village de nyakagobe[2].

  1. la guerre du RCD (1998-2003)

     La nouvelle rébellion s’observait, pris corps au sein de force armée congolaise plus précisément le 02/08/1998 à l’Est du pays sous l’appellation du Rassemblement Congolais Pour la Démocratie[3].

            Le RCD va précipitamment prendre en charge le contrôle des certaines ressources minérales provinciales, rapidement il mena l’opération jusqu’a conquérir  certaines villes de l’Est dont Goma et Bukavu. La plaine de la Ruzizi n’avait pas échappé à ce mouvement militaro-politique qui d’ailleurs, va ériger des camps militaires dans cette partie du pays plus précisement à Luvungi et à Sange. Ce mouvement devait s’heurter à des difficultés d’ordre social, c’est pourquoi il s’allia à l’armée  rwandaise. Ensemble, ils menèrent une guerre incessante contre les groupes armés locaux. Lorsqu’ ils arrivèrent à Luvungi , beaucoup de morts s’observèrent et conflits qui scindaient les gens, la plupart des gens ont fuit pour aller se réfugier dans les moyens plateaux du groupement d’Itara-Luvungi. Le groupe du RCD avec son allié supervisa presque toute l’étendue du groupement d’Itara-Luvungi.

         Pendant cette période du RCD dans la plaine de la Ruzizi, à Luvungi en particulier, il ya eu la perte des vies humaines. Certaines personnes ont fuit leur milieu pour s’exiler ailleurs, mais ils remarquèrent que le RCD était presque partout dans le Groupement d’Itara-Luvungi et dans la plaine[4].

        Aux années 2000-2003 le groupe Mai-Mai venu de Kitanda viennent rapidement pour  sauver leur population, ils installèrent à kabingu dans le groupement d’Itara-Luvungi. Dans le moyen plateau, ce groupe de Mai-Mai fut dirigé par le Général RUHARARA, qui est un homme plein d’initiatives militaires, fini par organiser les troupes et fera appel aux notables du moyen plateau et toutes les couches sociales pour une résistance générale. Il annonça le recrutement  tout en laissant la responsabilité  des recrus entre les mains du colonel NDAFURA, le major KIZINGATI en collaboration avec ABDOU. Les autres Mai-Mai qui se trouvaient dans le groupement de Lemera tel que KAYAMBA KIHUMBI avaient subit des attaques régulières des militaires du RCD qui les pourchasser dans le but de les  anéantir.

          En outre, toujours en 1998, le RCD essaya de déstabiliser les chefs coutumiers, ils menèrent de nombreuses actions contre les Bami mais ces derniers qui s’opposèrent farouchement. La position des Chefs coutumiers contribua à radiculiser la population contre le R CD. La rébellion sera finalement obligé d’appliquer la politique d’intégrer le Mwami dans son administration à partir de 1999. Lors de la transition de 2003 à 2006, les rôles des chefs coutumiers issus des entités contrôlées par le RCD furent très déterminants dans l’aboutissement pacifique de la transition[5].

III.2. L’impact des rebellions à Itara-Luvungi

  1. L’instabilité du pouvoir coutumier

          Ce groupement connait l’instabilité du pouvoir coutumier, partant du conflit coutumier, nous avons commencé à observer l’instabilité dans ledit groupement avant la guerre de l’AFDL. Au cours du  règne de NDANOGA en 1996, la trouble continua au Congo et se focalisa à Luvungi et à Bwegera. Les infiltrés qui étaient venu d’ailleurs pour troubler l’ordre public dans le groupement d’Itara-Luvungi. Ils étaient venus du Rwanda et du Burundi : ces infiltrés devaient organiser le massacre, le génocide au Congo pour pouvoir déstabiliser le groupement d’Itara Luvungi. Le chef NDANOGA qui était en place, il avait aussi organisé le groupe de gens de son groupement pour envisager les infiltrés, d’où ces derniers adhèrent au groupe de MAI-MAI. De cet effet, signalons que ce groupement ne devait plus garder sa superficie vis-à-vis du respect frontalier.

Cette déstabilité toucha l’administration du Groupement, celle-ci doit même faciliter le conflit qui commença par les chefs coutumiers de ce groupement, ceci occasionna le vol et le viol.

  1. La résurgence des milices (résistances)

          En 2003, les Mai-mai ou sauveurs se sont  organisés d’aller chasser quelques Rwandais qui étaient dans la plaine en coalition avec les FDLR, mais ces derniers étaient soutenus par le gouvernement. C’est ainsi que le général Ruharara organisa une assemblée générale à Buheba qui a hébergé les Mai-mai de la province en 2003 dans la localité de Katembo. Cette Assemblée avait duré deux semaines, elle comptait 800 Mai-mai par jour dont l’objectif primordial était de racheter la province du Sud-Kivu en général et le Groupement d’Itara Luvungi en particulier. Mais plus tard le gouvernement avait organisé une milice pour aller chambarder cette assemblée, cette milice avait été organisée par le RCD. Les  Mai-mai étant encore fidèles vis-à-vis de leurs fétiches, le groupe du RCD, son objectif d’interrompre l’Assemblée n’avait pas atteint. Le sujet à l’ordre du jour était : « réunissons-nous pour racheter le pays, la province et les villages » chaque territoire de la province du Sud-Kivu était représenté dans cette Assemblée.

       Dès la rébellion jusqu’à nos jours, le groupement d’Itara Luvungi n’a jamais eu la paix, quelque soit la mise au point de la guerre, par fois, il ya toujours  une rébellion et un affrontement. Ainsi, pour remédier à cette situation qui s’est passé dans ce groupement, on avait essayé de démobiliser certains groupes armés involontaires. Quoiqu’ il y a eu cette démobilisation, les troubles continuent toujours dans ce groupement, mais retenons que la rébellion congolaise avait entrainé ces troubles dans le groupement mais aussi tous les villages du territoire ces effets sont remarquables jusqu’à présent. Pour ce faire, le Mwami SIMBA NDARE a autorisé à chacun d’acheter son arme pour se sécuriser. Mais cela n’a pas fait que l’insécurité ne continue c’est le cas du vol, de tuerie, et de pillage comme partout ailleurs dans le pays[6].  Après l’achat d’armes, Buheba fut le premier village à combattre contre les FDLR ce dernier fut conduit le commandant nommé JOHN. Les FDLR faisaient travailler les gens comme des esclaves, menaçaient ceux-là qui venaient de travaux champêtres en leur obligeant de donner le nombre exorbitant de leurs récoltes. De temps en temps d’accrochages entre ce groupe et les cultivateurs dont certain directeur appelé Mataja Kavwoma lui se battait avec ces derniers de fois qu’il venait du champs. Le Mai-Mai NAMULINDA avait beaucoup contribué à la préparation forte et louable des jeunes pendant cette guerre comme grand féticheur.

          Les Mai-Mai de la Plaine de la Ruzizi ont donc résisté contre cette rébellion jusqu’en 2003, date de la fin de la guerre grâce à l’accord de Sun City signé par tous les belligérants et qui a ouvert une nouvelle page de l’histoire de la RDC avec un gouvernement de transition qui va conduire les Congolais aux élections libres, démocratiques en 2006. Malgré la présence des institutions issues des élections, la situation sécuritaire de la Plaine est restée précaire jusqu’à nos  jours comme l’indiquent les pages qui suivent. 

c. La détérioration de la situation sécuritaire

               Comme c’est déjà dit, la Plaine de la Ruzizi est restée une zone instable où vol, viol, massacres se commettent régulièrement.

                En effet, le 06 juin 2014, 36 personnes appartenant pour la plupart à la communauté des Bafuliiru avaient été tués par balles et/ou brulés sans que les casques bleus et les soldats de l’armée congolaise n’interviennent, pourtant ils avaient été alertés par la population à maintes reprises. Le chef de la mission de l’ONU au Congo Martin Kobler, s’était excusé publiquement par son inaction et les autorités congolaises avaient ouvert une enquête[7]. Aujourd’hui Mutarule  rassure les conditions de sécurité mais rien n’est gagné et les gens y sont en dépit de tout cela. Depuis un an, les 5700 déplacés exigeaient que les conditions sécuritaires soient améliorées dans ce village, il y a même les autres groupes qui profitaient cette occasion de ce déplacement massif de Mutarule, pour pouvoir faire face à leur opération de pillage, de vol, de tuerie…  Pour se couvrir dans cette affaire, le Mai-mai BEDE se faisait comme un pure patriote et pourtant il était un grand traitre. C’est à la longe qu’on l’a découvert en vol main armée et qui a contribué à chaque trouble de la plaine de la Ruzizi. C’est après qu’on a découvert que c’est ce fameux Mai-Mai qui entrainait ces problèmes avec ses sujets.

          En République Démocratique du Congo, plus d’un an après le massacre de 37 habitants du village de Mutarule dans le Sud-Kivu, les premiers déplacés ont pris le chemin du retour vers ce village. Les habitants qui voulaient retournaient dans leur village d’origine étaient à peu près mille personnes. Mais, ils s’y étaient réinstallés en catimini, car ils gardent toujours la peur du fait que  l’Etat Congolais ne leur garantis pas la sécurité et prendre la réaction à cet acte.

Il  tente d’aller faire le même désordre à Uvira où il a été tiré de coup des balles et a rendu l’âme le 29/08/2015. A ce titre la plaine commence à sentir l’odeur de la paix.

En tenant compte du plan socio-politique, retenons que tout  ne marche pas jusque là à Mutarule parce que les mésententes existent encore entre ces deux communautés notamment les Barundi et Bafuliiiru car les Bafuliiru disent que se sont eux les premiers occupants de cette entité[8]et que les Barundi sont des venants.

Après cet acte de massacre, jusqu’à présent la plupart de familles touchaient par ce fléau et qui sont encore en refuge ne se rétablissent socialement, politiquement et économiquement… Elles peuvent réintégrer leur village afin de se retrouver mais la situation qui y règne  ne se rétablie pas.

       En dépit de cette décision partielle les Bafuliiru se réunissaient ailleurs pour chercher la solution. Après, ces concertations, la situation revient un peu calme.

          En définitive, la situation calamiteuse de Mutarule a touché la population congolaise en général et la tribu de bafuliiru en particulier, même ceux du groupe diaspora et qui jusqu’aujourd’hui reste une histoire gravée dans leurs mémoires. 

  1. Conflit de terre et violation des droits humains

En octobre 2005, la population du groupement d’Itara-Luvungi a traversé un calvaire dont la seule explication se résume dans le refus d’être illégalement de posséder de terre qui constitue sa base vitale, en effet ce surtout la totalité de katogota qui était touchée par ce calvaire. Le chef MBABARO a vendu une partie de terre où la population cultive et s’est révoltée contre lui certaines personnes ont marché contre lui de l’avoir vendue.  La dame BULA  AMALI à qui le Chef a vendu une partie de terre s’est heurtée au refus catégorique des habitants. Car comme la population n’y avait ni d’espaces réservés à la culture ni aux  pâturages, les intellectuels et sages se sont mis ensemble pour écrire une lettre aux différentes instances dans le sens de revendiquer leur droit, ceux-ci créant un conflit entre MBABARO et les gens de Katogota. Cette lettre portait l’objet : « spoliation des terres à violation massive des droits de l’homme à Katogota », une localité se trouvant dans ce groupement[9]. Pendant cette démarche, le député national honoraire KANYEGERE aussi s’y impliqua pour combattre contre MBABARO, en fin de faire retourner le droit à la population. Ce ci va aussi être un conflit entre MBABARO et KANYEGERE jusqu’à présent. MBABARO entre en conflit avec Mwami Ndare, ce dernier voulait vendre quelques parties de terre à Luvungi, mais le chef ne pouvait pas refuser car la terre appartient au Mwami. Ce dernier vendre un lopin le plus riche, Mbabaro comme chef de groupement dévoila le secret, ce qui explique une querelle et conflit entre les deux. Le Mwami suspendit Mbabaro au pouvoir pour mieux exploiter la terre.

III.3. MOT SUR LE PROCESSUS DE PAIX A LUVUNGI

          Le calme est revenu ce vendredi le 13 Mai 2015 à Luvungi dans la plaine de la Ruzizi au Sud-Kivu après une manifestation de la société civile appuyée par les agriculteurs, éleveurs,… contre le chef de groupement, qui était accusé   d’avoir organisé une milice, la vente de terre et de fermes en désordre. Selon la police nationale congolaise (PNC) cette manifestation avait dégénéré en bagarre et en a fait quatre blessés de la part du chef (car celui-ci leur avait trompé qu’il va leur distribuer des parcelles) et qui avait dépêché un groupe des Loco-défense (ex-Mai-Mai)  pour faire contrepoids aux manifestants[10]. La manifestation est partie du centre commercial de Luvungi jusqu’au pont de la rivière Luvubu, où les éleveurs ont barricadé la route, à l’aide de leurs troupeaux. De six heures du matin du vendredi, les manifestants chantaient le chant exigeant le départ de ce chef de groupement déchu.

  Le bilan de ces blessés était confirmé par le commandant de la police de Luvungi. D’autre part, ce commandant qualifie de bagarre  sauvage. De son coté, le Mwami SIMBA NDARE de la chefferie de Bafuliiru affirme que cette manifestation n’avait pas reçu l’aval de l’autorité publique, elle n’était donc pas autorisée. Depuis deux mois, les autorités territoriales avaient suspendu ce chef de groupement, accusé de spoliation  de terre et des fermes pour l’Administrateur du territoire, ce chef  déchu avait boycotté la remise et reprise avec son remplaçant car il avait encore une milice qui l’aide à faire d’accrochages contre le chef installé par l’administrateur. Ainsi, pour palier à ce fléau la police militaire et la police nationale se sont déployées dans les rues de Luvungi pour sécuriser la population.[11]                 

        Politiquement le groupement d’Itara-Luvungi a évolué en difficulté. Actuellement cette partie coutumière est dirigée par le chef MBABARO.

III.3.1 Les initiatives des autorités politiques et administratives

Dans ce groupement, la coutume occupe la place capitale à Luvungi c’est-à-dire la population croit à sa coutume d’où les chefs coutumiers sont sur le plan politico-administratif des acteurs de taille dans le processus de paix et de pacification de toute la Plaine de la Ruzizi en général.

Malgré la première place du chef  coutumier, retenons  que ce dernier est aussi contrôlé par l’Administrateur territorial. Les chefs coutumiers sont les premiers pour la mobilisation de la population aux travaux collectifs. Ils gardent toujours un triple statut de garant de la coutume à laquelle représente le pouvoir public dont le symbole est le « Lushembe »[12].

          Dans le cas de conflit coutumier dans ce groupement, nous avons remarqué les initiatives des autorités politiques administratives à Luvungi. D’abord les autorités territoriales rassemblent les chefs coutumiers en conflits pour une remédiation pour la leur dire à la miable et ceci essaya de les mettre en paix.

Ces mêmes autorités chassent les facteurs politiques d’instabilité qui pouvait favoriser la Balkanisation dans le groupement. En voulant favoriser le tribalisme. Elles se donnent courage pour une bonne campagne de mettre les gens en  paix et en  collaboration.

III.3.2. Les actions menées par la société civile.

          Le pouvoir est acquis et exercé en référence aux coutumes tout en privilégiant le principe de la primogéniture au détriment  des autres capacités et valeur. Compte tenu des avantages et de l’appartenance et à la famille régnante plus souvent, on assiste à des disputes entre membre lors qu’elle désigne le successeur qui reste avant sa prise du pouvoir connait des aléas et souvent convoité par ses frères.

De cet effet, le groupement reste toujours en problème, en conflit suite au problème, au controverse et aux ambigüités qui administrent la succession aux pouvoirs coutumiers, les dirigeants ne voulaient à ce que la société civile exerce leurs actions, le chef en place cherche chaque fois à combattre cette dernière. Malgré cette lutte, l’administration territoriale soutenant la société civile et celle-ci prendra ses actions, rôles et devoirs vis-à-vis des problèmes qui filent le groupement. Signalons  qu’aux années 2010 le chef MBABARO cherche à combattre les membres de ma société  civiles en commençant par déchoir les gens qui constituant le comité  de sages auxquels soutenaient la société civile, après avoir chassé ces derniers, il révoqua aussi le président du comité de jeune du groupement. Afin, il s’heurta au chef de la société civile Réné MUNIGWA il lui incriminant d’avoir favorisé le vol, viol dans son milieu. Pendant tout ce temps, comprenons que certains membres poursuivis, quelques uns se sont exilés, illustrons le cas de BUSIME ALINGI qui a été exilé à Nairobi. Le chef  MBABARO échoua à bouleverser la société civile, sa perturbation devait fortifier les membres de société civile jusqu’à présent[13].

          Nous avons commencé à observer déjà les actions de la société civile dans des interventions aux conflits surtout lorsque les chefs coutumiers se disputèrent de leur pouvoir, mais aussi lorsque les derniers voulaient aussi violer les droits humains, voilà que la société civile montre leur atout.

Le problème entre la population, le chef de groupement et  la société civile a mené l’intervention et la population à regagner la terre. En 2015, le même chef fait acte d’octroi d’un terrain à usage d’un Etang piscicole.

Cette vente doit amener Luvungi à se diviser et cette dernière ne doit plus s’accomplir car les gens de Luvungi font une jacquerie parce que c’est une piscine qui ravitaille le groupement entier.

La bonne intervention de la société civile s’observa rapidement avec le chef MBABARO. Celui-ci resta toujours  en conflit avec le président de la société civile et  MULIMBALIMBA, député  national jusqu’à présent.  

III.3.3. Le rôle du pouvoir coutumier dans la résolution des conflits

Depuis l’époque coloniale, cette zone frontalière est un territoire problématique entre Bafuliiru et Barundi, surtout que le pouvoir politique est imbriqué au pouvoir des chefs coutumiers. Cette compétition qui renvoie à l’histoire du peuplement de la plaine de la Ruzizi y compris  Luvungi et au principe de l’autochtonie, met de plus en plus en conflit les élites locales de ces deux communautés.

Pourtant, dans le système politique et administratif congolais, les chefs traditionnels jouent un rôle prépondérant au pouvoir subsidiaires perçus comme des agents d’influence en période électorale car ils s’inscrivent dans des réseaux de patronage politique et ont des relais dans les instances provinciales et nationales malgré les efforts engagés pour construire et non détruire. L’Etat congolais depuis près d’une décennie, ce dernier reste inaffectif  des zones rurales.

En 2012, la force armée à l’ampleur des tensions, pousse à la Mission des Nations Unies au Congo (MONUSCO) et les autorités locales provinciales que nationales de s’y impliquer, Comme l’ont démontrée les affrontements qui ont eu lieu après la signature d’un code de bonne conduite entre communautés ( bafuliire et barundi) en Septembre 2012[14].

En partant du décès du chef des Bafuliiru étant les causes profondes du contentieux entre Bafuliiru et Barundi, ceci revient à dire que, Pour mieux encadrer le pouvoir coutumier en RDC, le gouvernement de ce dernier ainsi que les  autorités locales auront certaines recommandations telles que :

  1. Diffuser le texte portant sur l’organisation de pouvoir de chef coutumier auprès de la population et des autorités coutumières en leur dotant des formations qui leur permettront d’assurer les fonctions judiciaires et administratives dans le cadre des lois ;
  2. Elaborer un code de bonne conduite de chef coutumier en matière des questions foncières pour le territoire d’Uvira dans la tente de la forme foncière qui devrait redéfinir le rôle des autorités traditionnelles dans ce domaine ;
  3. Doter les institutions des gestions foncières (le tribunal de paix et administrative cadastrale), les instructions y relatives qu’ils pourront mettre en pratique leurs permettant la bonne gestion ;
  4. Créer des structures et mouvements associatifs des jeunes. Cela du fait que ces derniers sont non seulement les plus manipulés dans des conflits mais aussi et surtout, ce sont eux qui, entant dirigeants de demain, pourront mettre en œuvre des stratégies pour pacifier complètement la région.
  5. Que l’Etat congolais s’investisse dans la résolution urgente des conflits avant qu’ils ne dégénèrent en de véritables guerres civiles en portant des précisions sur l’organisation administrative des certaines entités coutumières, etc.

[1] KAZERA, K., Les guerres dites de libérations et leurs corollaires dans les Groupements de Kabunambo ,       kigoma et la cité de Sange dans la plaine de la Ruzizi :1996-2012, Mémoire de licence en Histoire, Inédit, ISP/BKV ,2012-2013, p.44

[2] KAZERA, K., Op.Cit., pp45-50

[3] BAKUNDE, S., Histoire de la Plaine de la Ruzizi : enjeux politiques « 1996-2014 »,TFC ,Dpt d’Histoire-Sciences sociales, Inédit, ISP/BUKAVU,2013-2014 ,p.20

[4]PAUL KATWANA, Informateur déjà cité

[5] BASIMIKE, R, La résistance Mai-mai dans la plaine de la Ruzizi : 1996-2002, TFE, Département d’Histoire, ISP/BUKAVU, 2008,  p 32

[6] MATHIEU, P. et WILLIAM, J., « conflits et guerres au Kivu dans les régions de grands lacs » in Cahiers AFRICAINS (CEDA) N° 37-38, 1999

[7] MBIRIZE, M., Informateur interrogé à Mutarule, le 01/01/2016

[8] NDASUBIZWA, O., Intervieweé ,le 15/08/2015 à Mutarule

[9] AnnexeI, Lettre portant spoliation des terres et violation massive de droit de l’homme à Katogota, du 22/12/2005

[10] NDAYE, K., Témoin interrogé à Bukavu, le 21/02/2016

[11] KIBIGI, N., interviewé le 20 juillet 2015 à  Luvungi 

[12] Le « Lushembe » est chez les Bafuliiru une graine portée par le nouveau-né de la famille royale et qui symbolise la royauté.

[13] René Munigwa, Informateur interrogé à Luvungi ,le 19/12/2015

[14] SETI MUREFU, Interrogé à Luvungi le 08/01/2016 

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