Table de matières
Table de matières
Ce chapitre procède à une brève présentation du Groupement d’Itara-Luvungi. Il est divisé en quatre sections, La première section est consacrée à la description géographique de milieu d’étude. La deuxième présente le cadre humain. La troisième s’étend sur un bref historique du groupement. La quatrième section consacre un mot à l’organisation de ce groupement.
Le Groupement d’Itara-Luvungi dont il est question dans cette étude fait partie de la Chefferie des Bafuliiru. Celle-ci est située dans le territoire d’Uvira au Sud-Kivu.
La Chefferie de Bafuliiru compte cinq groupements. Il s’agit de Lemera, Itara -luvungi, Runingu, Muhungu et Kigoma. Elle est limitée :
Ainsi délimité, la chefferie compte aux environ 1.514,270Km comme superficie, cette chefferie est la plus vaste de toutes les autres collectivités dans le territoire d’Uvira.[1]
Le groupement d’Itara-Luvungi qui nous intéresse dans cette étude est limité :
Le relief du groupement d’Itara Luvungi présente deux ensembles : les plaines à l’Est et les plateaux à l’Ouest. Les plaines sont localisées à l’Est et connaissent une altitude varie entre 700 m à partir de la rivière RUZIZI et 3500 m d’altitude à l’Ouest au niveau des monts Mitumba.
Le groupement d’Itara-Luvungi connait un climat tropical caractérisé par une saison pluviale de 9 mois entre le mois de septembre et le mois de mai, et une saison sèche de trois mois qui va de juin à Août. La moyenne pluviale annuelle est de 940 Pmm.
Cette région connait un sol très riche et varié : sablonneux, graveleux, alluvionnaire noires et argileux. Cette situation a fait que la plaine de la Ruzizi en général, et le groupement d’Itara-Luvungi en particulier a été l’un des greniers les mieux garnis du pays. Plusieurs cultures adhèrent facilement à ce sol. Il s’agit de l’arachide, le maïs, le coton, le riz etc.[2]
Le groupement d’Itara Luvungi est traversé par la rivière Ruvubu qui se déverse dans la Ruzizi, et la Munyovwe, affluant de Ruvubu. Cette dernière rivière a longtemps fourni de l’eau potable aux habitants avant l’adduction effectuée en 2005.
Le groupement d’Itara-Luvungi présente une végétation variée. Une savane herbeuse et la forêt galerie qui favorisent les activités pastorales. L’élevage du gros et du petit bétail y prospère. La région a même souvent servi d’un lieu de transhumance pour les pasteurs des régions voisines. Les éleveurs venant du Burundi et du Rwanda voisin y ont souvent pris pied occasionnant chaque fois des conflits communautaires.[3]
Le groupement d’Itara-Luvungi est habité par une diversité diversifiée. Mais une dualité à soubassement conflictuel établit une différence entre les populations dites autochtones constituées des Bafuliiru et les populations dites immigrées d’origine burundaise, les Barundi.
A coté de ces deux catégories antagonistes, il y lieu de signaler la présente d’autres populations d’origines congolaise dans le groupement d’Itara-Luvungi. Il s’agit particulièrement des Bashi, Babembe, Barega, Banyindu et Bavira.
Force est de préciser que le groupement dItara –Luvungi est majoritairement habité par les Bafuliru. Ces derniers sont implantés dans la,dans la plaine de la Ruzizi et dans les moyens plateaux et haut du groupement Itara-Luvungi.
Jusque dans les années 1904, le groupement d’Itara-Luvungi dépendait d’Uvira. La région était alors sous l’administration de l’Etat Indépendant du Congo. Parmi les chefs indigènes connus à cette époque on peut citer KABWIKA, KAMANYOLA, RUSAGARA.
Les démarches de la création du poste de Luvungi commencèrent vers années 1908 et le poste fut créé en 1920, sous la direction de J. CUNDS après une négociation du chef KABWIKA aux autorités territoriales suite aux difficultés administratives se trouvant à Luvungi
Le nouveau poste devint très vite viable. Les premières routes furent construites et le poste attira plusieurs habitants des moyens et hauts plateaux vers la plaine. Cette évolution fut l’œuvre de certains sous officiers coloniaux dont KONFFLART, MASSART, MAGWART …Parmi les premiers Chefs de poste de Luvungi , ont peut citer J. CUNDS (1920-1930), ANDRIE (1930-1935), ROUFLART de (1935-1940) de 1940-1998[4].
Le pouvoir coutumier occupe une place capitale dans le groupement d’Itara Luvungi. Ce dernier veille à la sauvegarde de la coutume sous contrôle du chef de la collectivité (Mwami) qui est représentant de l’Etat dans une entité. Ce pouvoir se structure de la manière suivante : le Chef de groupement qui représente le Mwami dans le Groupement, les Notables, les chefs des sous villages, chefs des collines et les chefs des familles.
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MWAMI |
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CHEF DE GROUPEMENT |
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SECRETAIRE ADMINISTRATIF DUGROUPEMENT |
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CHEF DE LOCALITE |
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CHEF DE VILLAGE |
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CHEF DE VILLAGE |
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CHEF DE VILLAGE |
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FAMILLE |
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FAMILLE |
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FAMILLE |
Organigramme
Le Mwami assure le contrôle sur le sol au Bufuliiru. Il est le seul propriétaire des terres selon la coutume. Cela s’écarte bien sûr de l’actuelle constitution de la troisième république qui laisse le plein droit des terres aux citoyens et à l’Etat ceci s’illustre par l’article 34 de la constitution qui dit « la propriété privée est sacrée, l’Etat garantit le droit de la propriété privée ou individuelle. Juridiquement et en réalité, la coutume doit être gérée par l’Etat car l’Etat a confié la terre aux coutumiers pour la garder. Toutefois les chefs coutumiers doivent collaborer avec l’Etat. Certains chefs coutumiers, ne veulent pas traiter avec l’Etat, en matière foncière cela est origine des confortations entre ces deux droits.
En effet avant que les terres ne soient étatisées, le Mwami avait le pouvoir de confier et de ravir une partie ou un groupement de sa chefferie a quelqu’un d’autre. Le Mwami a cependant gardé quelques prérogatives.
En suite, au mwami revient la tâche de nommer les chefs coutumiers. Ceux-ci sont secondés par les agents administratifs promus à la mobilisation de la population pour les travaux collectifs. Ils détiennent un triple statut de garant de coutume, de représentant du pouvoir public et de pouvoir symbolique c’est-à-dire ce sont eux qui gardent «Le lushembe » qui est un symbole coutumier donné au Mwami lors de son intronisation.
La population du groupement d’Itara-Luvungi cohabite pacifiquement avec autres communautés dites non originaires, sauf parfois avec la population d’origines burundaises à cause des conflits qui ne cesse d’augmenter et des complications des régimes venus du Rwanda et du Buraundi.
Les communautés venant d’autres territoires de la RDC :walungu, Uvira ect. ne sont pas inquiétés.
Le groupement est dirigé par le Chef de groupement en collaboration avec les Notables.
Tableau N°1 : Localités et leurs chefs de 1996-2014[5]
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N° |
LOCALITES |
CHEFS |
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01 |
Itara |
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02 |
Gombaniro |
Kabamba Mirindi Lubarika |
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03 |
Rugobagoba |
Mangaiko Nakwitiri |
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04 |
Luvungi centre |
Mbomboko Bashangazo |
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05 |
Kakumbukumbu |
Mbomboko Bashangazo |
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06 |
Kashita |
Malekera Chicho |
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07 |
Kinyanya |
Kimbutu Mulinga |
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08 |
Bwigala |
Rusagara Chafundira |
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09 |
Muhungu |
Kwibe Kafizi |
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10 |
Kamonyi |
Muma Mshombe |
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11 |
Matale |
Kararo Nangungunwa |
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13 |
Kalungwe |
Sukuma Kirege |
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14 |
Bideka |
Kashemangwa |
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15 |
Kanigo |
Munosoli |
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16 |
Munamira |
Mukima heri |
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17 |
Mugogo |
Kigulwa Kerera |
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18 |
Nyamirembe |
Biguru malembo |
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19 |
Kitembo |
Kasi Nabulizi |
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20 |
Kasaba |
Muzingwa bihinde |
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21 |
Mesenyi |
Kitembo |
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22 |
Ndolera |
Kifubula Benomba |
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23 |
Kanguli |
Nakanguli Bishinde |
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24 |
Bugegwa |
Muhizo Naruremba |
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25 |
Katembo |
Kiyinga para |
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26 |
Kanenge |
Ndwali kashamura |
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27 |
Busulira |
Kiramba nigaze |
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28 |
Mbunga |
Lulege Kibombo |
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29 |
Nabwanda |
Mukwange Kirugira |
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30 |
Mulwa |
Namulwa Kibirigi |
Le groupement d’itara Luvungi dispose de 14 écoles secondaires et de beaucoup d’écoles primaires, plus de 45 écoles. Certaines écoles sont conventionnées catholiques; conventionnées protestantes et d’autres sont officielles[6].
Sur le plan sanitaire, le groupement compte trois centres hospitaliers, poste de santé privés et religieux. Dans ce groupement on compte 29 églises de la 8e CEPAC, 4 églises catholiques d’autres sont des adventistes, anglicanes, méthodistes, etc.
La tribu des Bafuliru est subdivisée en divers clans et ceux-ci en lignés qui à leur tours les sont en familles. Le Clan est défini comme un groupement des parents initiaux descendants théoriquement d’un ancêtre commun auquel il se réfère et dont il porte le même nom. Ils ont une solidarité efficace, ils se considèrent comme les gens du même ancêtre commun. Plus pur les gens du même clan sont considérés comme les frères et sœurs[7].
Le chef de groupement est le représentant du mwami dans son groupement. Gardien de la coutume, il doit être de la descendance du mwami. Le chef de groupement reçoit du mwami le pouvoir sur la partie sous son administration.
Dans l’exercice de ses fonctions, le chef de groupement est assisté d’un conseil des sages dont les vieux sont justes consultatifs. Hormis les attributions qui lui sont reconnues par l’administration, comme autorité dans son entité, le chef de groupement dirige son entité, selon la coutume. Il est aussi le grand justicier[8].
Il délègue les compétences aux chefs des procès, les affaires très graves seront définitivement transférées au second où siège le « Mwami. »
Néanmoins, nous précisons que de tel chef détient cette qualité non de l’investiture coutumière, il contrôle le groupement entier sans limite, il gère les notables légalement il peut déchoir en cas de l’incompétence de celui-ci pour ramener la paix ou développement dans sa localité. Aucun notable ne peut transférer son rapport chez le Mwami sans passer chez le chef de groupement. Le Mwami et chef de groupement proviennent du clan de Bahamba chez les Bafuliiru.
Le chef du village est un notable. Il joue un rôle très important sur le plan coutumier. Il est le représentant du chef du groupement dans son village. Il rend compte à ce dernier. Donateur, protecteur, juge, défenseur, gérant, il ne peut pas juger certains problèmes qui surgissent tel que le cas de la sorcellerie qu’il doit transférer au groupement qui est directement géré par au Mwami. Il peut ou ne pas être un chef coutumier, il s’agit d’avoir la compétence nécessaire.
Le chef d’un sous village est sous le commandement du chef du village, il amène son rapport au chef de village, actuellement nous l’appelons chef de quartier. Il aide le notable à exercer certaines fonctions telles que la collection d’impôts…
Il est considéré comme le chef à part, mais qui a été nommé par le chef de village. Il doit beaucoup de respects au chef. Pour à cette fontion, il offre au chef une chèvre et une cruche de la boisson.
. Le Chef de la famille
La famille est composée par le père, la mère et les enfants. Cette dernière est dirigée par le chef appelé père. Ce dernier a la dernière décision ou dernier mot dans sa famille en la commandant, il reproche et sanctionner, il donne son autorisation à ses enfants, son épouse lui obéit sans réserve. Dans la coutume Fuliiru le fils ainé a beaucoup d’autorités sur ses frères et un privilège spécial, il doit jouir d’une certaines distinctions de la part de ses frères. A la mort de son père il hérite d’abords le nom de son père, il jouera toutes les responsabilités laissées par son père sans distinction.
[1] Archives de la Chefferie des Bafuliiru, Rapport du quatrième trimestre de l’Etat-Civil de la collectivité- chefferie des Bafuliru, Exercice 1993.
[2] NGOY, M., Histoire politique du Groupement de Luvungi (1902-1978), TFE, Inédit, Département d’Histoire-Sciences Sociales, ISP/BUKAVU, 1997
[3] MUGOYI RUBENI interviewé le 12/08/2015 à Lubarika et KANINI MWENGA, Informateur interviewe à Lubarika le 15l08l2015
[4] MUGARANGABO. B informateur interrogé à Luvungi le 08/07/2015
[5] Archives du bureau du Groupement d’Itara-Luvungi, Rapport annuel 2014
[6] RUBABAZA KATERA, Informateur interviewé à L ubarika , le 02/08/2015
[7] BIGOSI F., interrogé à Luvungi le 05/08/2015
[8] Archives du bureau du Groupement d’Itara-Luvungi, Rapport circonstanciel 2015
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