L’article 146 al.1er prévoit que le premier ministre peut, après délibération du conseil des ministres, engager la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale sur (…) le vote d’un texte. La liaison avec ce dernier élément c.à.d. avec tout texte susceptible de faire l’objet d’un vote de la part de l’Assemblée nationale, est absolument indispensable ; en pratique, il s’agit presque toujours d’un projet de loi.42 A partir du moment où le premier ministre, seul compétent, décide d’engager sa responsabilité sur le vote d’un texte, celui-ci bénéficie d’une présomption d’adoption par l’Assemblée nationale.
En effet, la situation créée par la décision du premier ministre n’a que trois issues possibles : ou bien aucune motion de censure n’est déposée, ou bien une motion de censure est déposée et rejetée, ou bien encore une motion de censure est déposée et adoptée.
Aucune motion de censure n’est déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent la transmission à l’Assemblée nationale de la décision du premier ministre, le texte est considéré comme adopté, sans même que les députés votent à son sujet ; en d’autres termes, l’écoulement du délai transforme la présomption d’adoption en décision définitive. Cette solution est normale car s’il ne se trouve pas un dixième des députés pour protester, c’est que le texte bénéficie d’une majorité massive.
Une motion de censure est déposée dans le même délai de vingt-quatre heures et selon la procédure précédemment examinée mais ne recueille pas la majorité absolue ; le texte est encore considéré comme adopté.
En effet, on considère, et c’est là toute l’innovation mais elle est capitale, que tous ceux qui ne se sont pas expressément prononcés contre le gouvernement en votant la motion de censure ont, en définitive, voté pour lui.43 L’article 146 évite les inconvénients en recourant à la fiction du soutien tacite du gouvernement par les députés qui ne se sont pas déclarés ouvertement hostiles, selon l’application d’une formule pouvant s’énoncer : « qui n’est pas activement contre le gouvernement est pour lui ».
En dépit de son niveau élevé d’abstraction, ce système n’est pas choquant parce qu’il est très logique : Lors d’un vote suffisamment important pour que le gouvernement engage son existence à son sujet, les députés doivent prendre une position sans équivoque et il est normal que le gouvernement soit présumé recueillir l’adhésion de ceux qui ne se manifestent pas.
Ajoutons enfin que la constitution ne permet pas seulement au gouvernement d’exercer une forte pression sur l’Assemblée nationale pour l’amener à voter un texte auquel il tient.44
Une motion de censure est régulièrement déposée et recueille les voix de la majorité absolue des membres composant l’Assemblée nationale. Dans ce cas, et dans ce cas seulement, le texte est rejeté et le gouvernement renversé.
Il apparait, dans ces conditions que le gouvernement bénéficie, du fait des dispositions de l’article 146, d’une arme très efficace puisque, son sort étant indissolublement lié à celui des textes qu’il juge importants, l’assemblée est dans l’impossibilité de lui refuser les moyens de gouverner sans mettre fin à ses fonctions, ce qui parait normal.
Dans la hiérarchie des moyens de pression gouvernementaux, l’engagement de responsabilité se situe au sommet, juste au-dessus du contrôle du vote bloqué.
Après avoir énoncé à son article 164 que la cour constitutionnelle est le juge pénal du 1er ministre pour, entre autres, outrage au parlement, la constitution affirme à l’article 165 qu’ « il y a outrage au parlement lorsque sur des questions posées par l’un ou l’autre chambre du parlement sur l’activité gouvernementale, le premier ministre ne fournit aucune réponse dans un délai de trente jours ». Dès la mise en accusation, le 1er ministre doit présenter sa démission, selon le prescrit de l’article 166 al. 3 de la constitution.
Un tel dispositif peut poser des problèmes à la fois politiques et pratiques.
Sur le plan politique, que devient le gouvernement dont le chef coordonnateur démissionne?
Sur le plan pratique, la démission du premier ministre dès la mise en accusation, n’est-elle pas une atteinte au droit à la présomption d’innocence dont il bénéficie comme tout citoyen?
Enfin, il convient de rappeler que la responsabilité politique s’éteint avec la démission. Cependant, dans ce cas précis la responsabilité pénale demeure avec la démission de poursuite et la mise en accusation conformément à ce qui précède, il est claire que la démission ou la responsabilité politique n’éteint pas l’action pénale.
TABLEAU I: COMMISSIONS D’ENQUETE PARLEMENTAIRE MISE EN PLACE AU COURS DE LA PREMIERE LEGISLATURE DE LA TROISIEME REPUBLIQUE DE L’ASSEMBLEE NATIONALE (situation au 1er septembre 2009).
N° |
SESSION |
AUTEUR ET DATE |
OBJET |
SUITE DONNEE |
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1 |
Session extraordinaire de janvier 2007 |
MAKILA José 22/02/2007 |
Question de la double nationalité |
Décision de créer une commission pour la reformation de l’article 51 de la loi sur la nationalité |
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2 |
Session extraordinaire de janvier 2007 |
KEMBUKUSWA ET KIAKWANA 24/02/2007 |
Evénement tragiques survenus dans la province du Bas-Congo les 31 janvier et 1er février 2007. |
Rapport présenté au cours de la plénière du 24/02/2007SS |
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3 |
Session ordinaire de Mars 2007 |
Roger LUMBALA |
Situation dans le territoire de kahemba, province de Bandundu |
Rapport présenté au cours de la plénière du 17/07/2007 |
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4 |
Session extraordinaire de juin 2007 |
Abdoul Karim NGOMA KOSI 14/07/2007 |
Atteintes environnementales à ka-tsanga et à Moanda au Bas-Congo |
Rapport présenté au cours de la plénière du 03/06/2008 |
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5 |
Session extraordinaire de juin 2007 |
Matadi Nenga GAMANDA 17/07/2007 |
Suite à donner aux arrêts de la CSJ en rapport avec les contentieux électoraux |
Rapport présenté au cours de la plénière du 17/072007 |
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6 |
Session ordinaire de septembre 2007 |
Busa Tonga Jean-Lucien 10/10/2007 |
Crash de l’Antonov 26 à kigansani ya Suka |
Rapport non encore présenté en plénière |
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7 |
Session ordinaire de sept.2007 |
BOFASA DJEMA CHARLES 10/10/2007 |
Examen des voies et moyens susceptibles de relancer les activités des lignes aériennes congolaises(LAC) |
Rapport non encore présenté en plénière |
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8 |
Session ordinaire de sept. 2007 |
BUKASA 10/10/2007 |
Spoliation des terrains et autres biens du patrimoine de l’Etat |
Rapport présenté au de la plénière |
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9 |
Session ordinaire de sept. 2007 |
Denis MUSUNGANYI 07/12/2008 |
Evénement sanglants à katanda au Kasaï-Oriental, à Dimbelenge et à Dibaya au Kasaï- occidental. |
Rapport présenté à la plénière du 15/06/2008 |
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10 |
Session ordinaire de sept. 2007 |
D. MUSUNGANYI 07/12/2008 |
La situation de SESORA |
Rapport présenté à la plénière du 15/06/2008 |
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11 |
Session ordinaire de mars 2008 |
INDAMBOTUO 07/12/2007 |
Insécurité dans les districts du bas-Uélé et du haut-Uélé par les éleveurs dénommés Mbororo |
Rapport présenté à la plénière du 07/05/2008 |
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12 |
Session ordinaire de Mars 2008 |
Denis KAMBAYI 06/06/2008 |
Gestion de l’université de Kinshasa |
Rapport présenté au cours de la plénière du 09/06/2008 |
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13 |
Session ordinaire de Mars 2008 |
KABONGO NGOY 10/10/08 |
La formation et contrôle sur la gestion du sport |
Rapport présenté au cours de la plénière du 28/05/2008 |
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14 |
Session extraordinaire de juin 2008 |
Magbanza 05/06/2008 |
Détournement de la paie des salaires de févier et mars 2008 des enseignants du sud-Ubangi dans la province de l’équateur |
Examiné lors de la session extraordinaire de décembre 2008 |
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15 |
Session extraordinaire de juin 2008 |
Roger LUMBALA 12/06/2008 |
Séquestration des députés Francis KALOMBO et Gérard MILUNDA |
Rapport présenté au cours de la plénière du 15/06/2008 |
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16 |
Session extraordinaire de juin 2008 |
BONYOMA Falanga J. 11/07/2008 |
Vol des câbles électriques à Kisangani et yangambi dans la province Orientale |
Rapport présenté au cours de la plénière du 11/07/2008 |
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17 |
Session extraordinaire de juin 2008 |
LISANGA Bonganga |
Situation des marchés des passeports biométriques et visas thermocollants |
Examen du passeport programmé à la session extraordinaire de 12/2008 |
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18 |
Session extraordinaire de juin 2008 |
TAKIZALA MASOSO et KANKU BUKASA WA TSHIBUBUA |
Convention de partenariat entre SNEL et MAG Energie pour la réhabilitation de 4 groupes de la centrale d’INGA ; différents apparus entre SNEL et MAG Energie autour de la signature de la convention portant sur la centrale d’INGAII/B |
L’examen de ce rapport a été programmé à la session extraordinaire de décembre 2008 |
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19 |
Session ordinaire de sept. 2008 |
BAMANISA Saidi 30/10/2008 |
Cellule de réflexion sur la problématique de l’industrie de commerce du ciment en RDC |
Examiné lors de la session extraordinaire de décembre 2008 |
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20 |
Intersession Mars-Sept. 2009 |
Bureau de l’Assemblée nationale |
Situation qui prévaut à la SNCC à Kinshasa, au Kasaï-Oriental et Occidental, au Maniema dans la province orientale |
Rapport non encore présenté en plénière |
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21 |
Intersession Mars-Sept. 2009 |
Bureau de l’Assemblée nationale |
Situation qui prévaut à la pépinière de la GOMBE à Kinshasa |
Rapport non encore présenté en plénière |
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22 |
Intersession MARS-Sept. 2009 |
Bureau de l’Assemblée nationale |
Impression et livraison des passeports biométriques au ministère des affaires Etrangères |
Rapport non encore présenté en plénière |
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23 |
Intersession Mars-Sept. 2009 |
Bureau de l’Assemblée nationale |
Evaluation financière de l’opération d’octroi des passeports biométriques et visas thermocollants au ministère des affaires Etrangères des finances |
Rapport non encore présenté en plénière |
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24 |
Intersession Mars-Sept.2009 |
Bureau de l’Assemblée nationale |
Examen de la régularité du test d’admission en doctorat imposé aux extensions de l’Université de Kinshasa afin d’y ramener la paix social |
Rapport non encore présenté en plénière. |
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Sources : Assemblé nationale, Bilan des travaux parlementaires du 22 septembre 2006 au 15 décembre 2008, Kinshasa, décembre 2008, pp.21-24, Discours d’ouverture de la session ordinaire de septembre 2009 à l’Assemblée nationale.70
TABEAU II. COMMISSIONS D’ENQUETE PARLEMENTAIRE MISES EN PLACE AU COURS DE LA PREMIRE LEGISLATURE DE LA IIIe REPUBLIQUE DU SENAT (situation au 27 Novembre 2009).
N° |
SESSION |
AUTEURS ET DATE |
OBJET |
SUITE DONNEE |
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1 |
Session ordinaire de septembre 2007 |
Modeste MUJINGA MUTUISHAYI 22/11/2007 |
Recueillir les éléments d’information dans tous les domaines susceptibles de générer d’avantage de recettes dans les secteurs des télécommunications en vue d’accroitre la contribution de ce secteur porteur au budget de l’Etat. |
Rapport auditionné le 2 juin 2008. |
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2 |
Session extraordinaire de décembre 2007 |
DAVID MUTAMBA Dibwe Janvier 2008 |
Gestion du secteur minier |
Rapport auditionné le 24/ Sept. 2009. |
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3 |
Session ordinaire de septembre 2008 |
F.Mokonda Bonza 29/11/2008 |
Situation de la gestion de la SNEL |
Audition du rapport prévu pour la session de septembre 2009. |
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4 |
Session ordinaire de septembre 2009 |
Hilaire M. Monga LANDA 25/09/2009 |
Etablir la traçabilité des fonds alloués par le gouvernement central à la province de l’Equateur ainsi que les responsabilités dans l’utilisation des fonds concernés et dans le dysfonctionnement des institutions provinciales. |
Rapport auditionné le 27/11/2009. |
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Sources : Sénat, Rapport annuel d’activités 2007, Kinshasa, Palais du Peuple, juin, 2008, pp.38-39, 43-44, Le sénat (magasine de communication institutionnelle de la chambre haute du parlement congolais), N°3, Mai 2009, pp.11-13.71
42 P. Pactet, Op. Cit., P. 445
43 P. Pactet, Op. Cit. P.446
44 P. Pactet, Op. Cit. P.446
70 Binda NGOMA, Op. Cit. , pp. 173-174.
71 Binda NGOMA, Op. Cit. , pp. 175-176