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CHAPITRE II. MILIEU, MATERIEL ET METHODE

Cette partie présente les milieux d’études ainsi que la description des matériels et des méthodes qui seront utilisées pour récolter les données.

II.1 Milieux

II.1.1 Ville de Bukavu

Bukavu, ville de l’Est de la République Démocratique du Congo, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, est située sur la rive Sud-ouest du lac Kivu à 2°31’ de latitude Sud et 2°58’ de longitude Est (Maonyo et al., 2016). Du Sud au Nord l’altitude monte d’une façon ininterrompue. Le point le plus bas correspond au niveau du lac soit  à 1460 m d’altitude et celui le plus élevé au niveau de Cimpunda (2192m), point culminant de Bukavu soit à une dénivellation de 732 m. Cette ville présente plusieurs unités de relief à cause de son caractère accidenté (Anonyme, 2013).

La ville  de Bukavu, d’une superficie de 44,9 km2 est subdivisée en trois communes à savoir Bagira (23,30 km2), la commune d’Ibanda (avec 11,52 km2) et la commune de Kadutu (10km2) (Anonyme, 2005).

Elle est limitée :

  • Au Nord par le lac Kivu ;
  • Au Sud et à l’Ouest par le territoire de Kabare ;  A l’Est par la rivière Ruzizi (Anonyme, 2016).

A part sa fonction politico-administrative, Bukavu est également une ville commerciale, industrielle, touristique, religieuse et intellectuelle la plus importante de la province (Anonyme, 2005). 

On retrouve plusieurs marchés de bois d’œuvre dans la ville de Bukavu et dans ses périphéries, les plus anciens se trouvant dans la commune de Kadutu (les marchés de

Cimpunda, du Beach Muhanzi et de l’industriel) et dans la commune d’Ibanda (le marché de Kimbangu). Signalons qu’outre les marchés ci-haut cités, on peut trouver également plusieurs dépôts de bois d’œuvres dans différents coins de la ville (Zagabe, 2016).

La ville de Bukavu, jouit d’un climat tropical humide tempérée d’altitude, la température moyenne est de 20,5°C et enregistre 1200 mm d’eau par an. L’hydrographie est constituée par des sources et d’autres cours d’eaux tels que MUKUKWE, KAHWA, WESHA, BWINDI, etc. (Maonyo et al., 2016).

La ville de Bukavu connait ces dernières années, une explosion démographique très rapide due surtout à l’exode rural provoqué par l’insécurité en milieux ruraux, cette dernière étant liée aux guerres dites de libération et la présence des bandes armées nationales et étrangères.

L’exode rural avait été à la base de l’érection de nouveaux lotissements. Ils ont favorisé ainsi le développement des constructions anarchiques dans de nouveaux quartiers (Balezi, 2010).

Bukavu connait une forte croissance démographique avec un taux d’accroissement de 3,7% en 2007(Kizito, 2007).

Concernant les ressources forestières, la ville de Bukavu est située dans une province qui abrite un parc national (le Kahuzi-Biega), deux domaines de chasse, un jardin zoologique, plusieurs réserves forestières et quelques sites requirent un statut de conservation (Busane, 2006). Le Sud-Kivu dispose de gisement important d’essences forestières d’altitude, en particulier à Kalonge, Bitale, et à Ninja pour ne citer que cela, à moins de 100 km d’un centre relativement important de consommation comme l’agglomération de Bukavu (Didier de failly, 2000).

Kalonge est situé dans le territoire de Kalehe à une altitude moyenne de 2000 m. Sa superficie est de 750 km2. Il se situe entre 2° et 2°30’ de latitude sud et 28°30’ de longitude Est (Mutondo, 2006).

Il se limite : 

  • Au Nord: par la collectivité de Buholo et le groupement de Kalima ;
  • Au Sud : par le territoire de Kabare ;
  • A l’Ouest : par les rivières Kahumba, Biapoka et le massif de Nyamusenge le séparant de la zone de Shabunda ;
  • A l’Est : le Parc National de Kahuzi Biega (Mutondo, 2006).

Le relief est en général peu accidenté sauf dans le Sud-est où l’on trouve le plus haut sommet du groupement comprend deux paysages à savoir d’une part celui qu’on appelle Kalonge savane dans les localités de Fendula, Rambo, Tshifunzi, le nord de Mule et de Chaminunu.

C’est la partie la plus déboisée par l’homme et d’autre part Kalonge forêt.

La forêt constitue une importante richesse de Kalonge mais le taux de déforestation reste plus élevé de toutes  les autres  contrées  à cause de l’agriculture itinérante sur brulis, la forte croissance démographique ainsi qu’une sur exploitation de bois d’œuvre sans qu’il y ait aucune réglementation en faveur de la forêt (S.E.D.D, 2016).

II.2. Matériels

Les matériels qui  ont permis de réaliser le présent travail sont:

  • Les fiches d’enquêtes pour conduire les entretiens avec les différents acteurs rencontrés ;
  • le GPS pour la prise des points coordonnés de parcelles ;
  • les blocs notes et un stylo à bille pour la prise de notes lors des échanges et des inventaires ;
  • un mètre ruban pour la mesure des diamètres des tiges d’arbres ;
  • une machette pour l’ouverture et l’éclaircissement des limites des différentes parcelles ;
  • une corde de 100 mètres pour la délimitation des placettes

II.3. Méthodes

Pour la qualité et la crédibilité de cette étude, une double approche e été combinée afin d’obtenir le plus de données possibles. Ainsi la première approche s’est appuyée aux enquêtes, d’une part, auprès des vendeurs de bois d’œuvres  et aux menuisiers dans la ville de

Bukavu et, d’autre part, auprès des producteurs/exploitants de bois d’œuvres dans les sites d’approvisionnement de la ville de Bukavu. Dans cette étude, il s’est agi des exploitants/producteurs de localité de Kalonge. Et  la deuxième approche s’est appuyée sur les inventaires forestiers à Kalonge.

II.2.1.Méthodes d’enquêtes

II.2 .1.1. Choix des sites d’étude

Etant donné que ce travail privilégie les approches de type qualitatif, l’échantillon doit être le plus représentatif possible. Pour cela, il doit être varié et de qualité, c’est-à-dire qu’il doit couvrir au mieux l’ensemble des systèmes liés à la problématique.

Ce travail s’est effectué à deux niveaux : en premier lieu dans les différents marchés de bois d’œuvres de la ville de Bukavu et certains ateliers de menuiseries et, en second lieu, dans les différentes zones d’approvisionnement de la ville de Bukavu en bois d’œuvres. Kalonge a été  choisis en raison du  niveau de son importance dans les activités de production du bois d’œuvre, son rôle important dans l’approvisionnement de la ville de Bukavu en bois, ainsi que son accessibilité. 

II.2.1.2. Choix des enquêtés

Pour atteindre les objectifs fixés à ce travail, les vendeurs des bois dans les différents marchés de la ville de Bukavu, les menuisiers de la ville ainsi que les producteurs de bois d’œuvres ont constitué notre cible. Le nombre d’échantillon a été de 38 commerçants de bois d’œuvres à Bukavu, de 5 ateliers de menuiseries (ITFM, CAPA, CMA, MUHUNGU  LA VOIX, ACTION SOCIALE CHECHE) et de 18 exploitants forestiers de Kalonge.

Le choix de ces enquêtés n’a pas été déterminé à l’avance, il s’est réalisé sur le terrain de manière itérative, au moyen de la méthode de proche en proche. Cette technique a consisté à demander à chaque personne interviewée d’identifier les personnes jugées intéressantes pour comprendre le problème étudié.

II.2.1.3. Récolte des données

Ce type d’approche a impliqué nécessairement un échantillon de taille réduite, l’enjeu a été de mettre en place un échantillon de qualité, c’est -à-dire reprenant des points contrastés, les plus diversifiés possibles.

Au vue des objectifs recherchés, l’entretien semi-dirigé s’est avéré l’outil le mieux adapté. Cette méthode d’interview a été faite sous forme d’un dialogue orienté, basé sur un guide d’entretien et conduit sous le  mode de la conversation permettant d’aborder certains sujet non prévus initialement mais qui peuvent être la source de réflexions intéressantes.

II.2.1.4. Traitement des données

Selon la nature des données  contenues dans les entretiens semi-dirigés, nous avons procédé à des analyses qualitatives.

Les données collectées ont été enregistrées dans Microsoft Office Excel 2007 avant d’être analysées dans le logiciel STATA.

II.2.2 Méthode d’inventaire

Pour évaluer la disponibilité de la ressource bois en forêt, la méthode de relevé phytosociologique a été utilisée. En effet, 7 parcelles, de 20m x 20 m soit 400m2 chacune, ont été installées dans 7 exploitations forestières produisant le bois d’œuvre à Kalonge. Ce sont les exploitations forestières qui ont guidé le choix de parcelles pour le prélèvement de relevés phytosociologiques et ces parcelles ont été prises de façon aléatoire. 

2.2.2.1. Etude de la structure de la végétation

Pour les espèces ligneuses produisant le bois d’œuvre, à l’aide d’un décamètre, on a pris la circonférence des arbres puis le convertir en diamètre à la hauteur de poitrine DBH (à 1,30 m au-dessus du sol), à l’exception de celles présentant des déformations soit naturelles ou pathologiques. Pour ces derniers, la mesure s’effectuait au-dessus ou en dessous du défaut, selon les règles dendrométriques (Nshobole, 2015). 

2.2.2.2. Analyse de données floristiques 

  • Richesse et abondance spécifiques

La richesse spécifique correspond au nombre d’espèces recensées à l’échelle de la parcelle et l’abondance spécifique le nombre d’individus à la parcelle (Masumbuko et al., 2007). 

  • Calcul des indices de diversité et de la similarité

Les indices de diversité et la similarité entre les parcelles ont été calculés par le logiciel Past.

Ce qui nous a permis de calculer les indices de Shannon et l’equitabilité de Pielou pour les 7 parcelles, ainsi que la similarité par le calcul du pourcentage de Jaccard (Imani, 2016b).

Pour quantifier simultanément la richesse taxinomique et la répartition des taxons d’une communauté, on utilise fréquemment des indices de diversité dont les trois principaux sont celui de Shannon-Weaver, celui de Simpson  et celui de Pielou (Bouzille, 2007).

-     Indices de diversité de Shannon-Weave  

C’est l’indice le plus couramment utilisé dans les littératures. 

H’ = - Σ [(Ni/N) * log2 (Ni/N)]  

Avec, 

Ni nombre total d’individus d’une espèce donnée avec i variant de 1 à S 

S nombre total d’espèces 

N : nombre total d’individus 

Lorsque H’= 0, tous les individus du peuplement appartiennent à une même espèce.  H’ : minimal si dans un peuplement chaque espèce est représentée par un seul individu excepté une espèce qui est représentée par tous les autres individus du peuplement. 

H’ : maximal quand tous les individus sont repartis de façon égale sur toutes les espèces

(Burckland et al., 2005). Généralement on parle de très diversifié lorsque la valeur de

Shannon est ≥ 3.5 (Frontier et al., 2004)

-     Equitabilité de Pièlou  

L’indice de Shannon est souvent accompagné de l’indice de Pièlou noté J appelé également indice de l’équi-répartition. Cet indice permet de voir comment les individus de la communauté se répartissent entre les espèces : J= H’/ log2 S avec S nombre total d’espèces  et H’ indice de Shannon (Gosselin et Laroussine, 2004)

L’équitabilité de Pièlou varie de 0 à 1, il est donc maximal lorsque les espèces ont des abondances relatives identiques, c’est l’indice le mieux réputé. L’équitabilité est minimale quand une espèce domine tous les peuplements (Sueur et al., 2008).

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