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CHAP I : REVUE DE LA LITTERATURE

I.1. La forêt    

I.1. 1. Définition de  la forêt

La définition de la forêt diffère d’un organisme à un autre et d’un chercheur à un autre (Tchatchou et al., 2015). Celle de la FAO (1999) considère la forêt comme un terrain d’une superficie d’au moins 0,5 ha couvert à au moins 10% par des arbres dont la hauteur à maturité est d’au moins 5 mètres (Simula, 2009 ; Imani, 2016a).

En RDC, la loi n°011/2002 du 29 août 2002 portant Code forestier définit à son article 1er  la forêt comme étant un terrain recouvert d’une formation végétale à base d’arbres ou d’arbustes aptes à fournir des produits forestiers, à abriter la faune sauvage et à exercer un effet direct ou indirect sur le sol, le climat ou le régime des eaux. 

I.1.2. Etendue de forêt du monde

Depuis 25ans, les forêts et la gestion forestière ont subies d’importants changements. En 1990, la planète comptait 4 milliards 128 millions d’ha de forêts, contre 3 milliards 999 millions d’ha en 2015. Entre 1990 et 2015 l’étendue totale des forêts est passée de 31,6% à 30,6% de la superficie terrestre mondiale (FAO, 2015).

A l’échelle mondiale, il se produit continuellement de gains et de pertes des forêts qui sont très difficiles à surveiller, même à l’aide d’une imagerie satellitaire à haute résolution (FAO, 2010).

On remarque, d’une part,  une augmentation des surfaces forestières dans certains pays comme le Brésil, la Chine, l’Indonésie ... entre 2005 et 2010. D’autre part, sur le même intervalle de temps, il y a eu diminution des superficies de forêt dans certaines régions du monde, comme en Australie par exemple, où les superficies sont passées de 164 à 154 millions d’ha. Toutefois, la différence méthodologique utilisée pour l’évaluation peut justifier parfois l’écart observé, d’autre part, l’augmentation de la surface peut se justifier par le nombre des forêts boisées. (Imani, 2016).

I.1.3. Types d’écosystèmes forestiers

Il existe différents types de forêt. Ces derniers se répartissent à la surface de la Terre suivant les types de climats caractéristiques de chaque région (Imani, 2016).

Ainsi donc, on distingue :

  • La forêt boréale ou taïga : se situe dans l’hémisphère nord, sur le pourtour du cercle polaire, elle est essentiellement composée de conifères (sapins, mélèzes, pins …),
  • Les forêts tropicales et subtropicales (forêt équatoriale et forêt humide) : toujours vertes et composées de plusieurs étages de végétaux, se caractérisant par leur richesse biologique,
  • Les forêts tempérées sont composées d’essences à feuilles caduques (peuplier, bouleau, charme, hêtre, chêne …) et de conifères (selon les régions : pins, sapins, cèdres,…).

I.1.4. Catégories de caractéristiques dynamiques forestières

Un écosystème forestier n’est pas stable. Bien au contraire, il s’agit d’un ensemble d’interactions impliquant à la fois les espèces animales et végétales, les microorganismes et les conditions environnementales, ainsi on parle d’une dynamique forestière. Il existe :

  • Des forêts primaires : ce sont des forêts composées d’espèces d’arbres indigènes, dans lesquelles aucun signe ou trace visible d’activité humaine n’est signalé et les processus écologiques de la forêt ne sont pas fortement perturbés,
  • Des forêts naturelles modifiées : sont celles contenant des arbres indigènes qui ont poussées naturellement, mais de traces d’activités humaines et une régénération naturelle sont observées (forêt secondaire),
  • Des forêts semi-naturelles : forêts contenant des espèces indigènes qui ont poussées seulement parce que l’homme a fait germer les graines ou gérée selon les règles de la sylviculture pour stimuler la croissance selon des besoins prédéfinis,
  • Des plantations de protection : forêts surtout plantées par l’homme, constituées d’espèces indigènes ou non dans le souci d’obtenir des services environnementaux,
  • Des plantations de production : forêts avec des espèces introduites (et parfois indigènes), par semis ou plantation, par l’homme dans le but de la production du bois ou de produit non ligneux (Imani, 2016).

I.1.5. Fonctions de la forêt

La forêt présente beaucoup des services, la liste étant exhaustive nous allons citer celles proposées par De Groot et al., 2002, Ezzine (2006).

  • Fonction écologique : maintien de la biodiversité, régulation climatique locale, protection des sols contre l’érosion, régulation des régimes hydriques, régulation climatique globale grâce au stockage de carbone,
  • Fonction socio-économique : production de bois d’œuvre à usage industriel et artisanal avec des retombées économiques en milieu rural, autres produits à usage des populations locales, appelé produit autres que le bois d’œuvre : pour la construction, l’artisanat, l’alimentation, la médecine, réserve de terres agricoles,
  • Fonctions socioculturelles : cultures des populations intimement liées au milieu forestier, existence de sites sacrés, d’arbres ou espèces sacrées, écotourisme.

I.1.6. Les forêts de la RDC

I.1.6.1. Présentation

La R.D.C, plus grand pays d’Afrique subsaharienne avec une superficie de 2.345.000km2, possède un patrimoine naturel exceptionnel (de Wasseige et al. 2012; Mahongholl, 2012). Ses forêts couvrent environ 145 millions d’ha (MECNT, 2004). C’est le deuxième plus grand massif forestier tropical du monde après celui de l’Amazonie (PFBC, 2006). Son massif représente les 2/3 de l’ensemble du couvert forestier du bassin du Congo (M.E.D.D., 2015). Il existe, cependant, une diversité de chiffre quant à la superficie réelle de la forêt congolaise. Cette situation est due soit aux sources et auteurs de documents cartographiques ayant servi à leur évaluation, soit à la diversité des classifications d’occupation du sol et surtout à la définition de la forêt (Mumbere, 2009)

On estime que 60 millions d’ha de ces forêts seraient aptes à la production de bois d’œuvre, ce qui équivaut à l’ensemble des autres pays forestiers d’Afrique (F.A.O, 2001 ; Debroux et al., 2007, Globalwitness, 2012).

Les forêts de la R.D.C. sont principalement localisées dans la cuvette centrale (Province Orientale, Equateur et Bandundu) (W.R.I et MECNT, 2010).

I.1.6.2. Déforestation en R.D.C.

Le taux de déforestation nette en RDC est actuellement le plus élevé de sa région, il était estimé à 0,26% entre 1990 et 2000 (PFBC, 2006, de wasseige et al., 2009, 2011 ; Duveiller et al.,2008).  Cependant, ce taux connaissant d’importantes différences ou variations à l’intérieur même du pays, il reste tout de même relativement modeste si on le comparait à ceux d’autres pays tropicaux (Trefon et al ., 2009).

En effet, l’examen de la carte  de changement produite pour la RDC par le DIAF confirme ces observations et indique par ailleurs une concentration des zones de déforestation le long des axes des transports (routiers et fluviaux), autours des grands centres urbains  et dans les zones à forte densité de populations telles que la région du Kivu. Cependant, le paysage de Virunga présente le taux annuel de déforestation le plus élevé de 0,57% soit 3 fois supérieur à la moyenne nationale (Linquist et al ., 2010).

La RDC a enregistré le plus fort taux de dégradation des forêts de tous les pays du bassin du Congo entre 2000 et 2005 (Ernst et al ., 2012).

Des récentes études (Geist et al,, 2001 ; Schure et al.,2011) montrent que l’agriculture sur brulis et l’exploitation forestière artisanale sont les principales causes de déforestation avec comme important facteurs sous-jacents, la croissance démographique et la mauvaise gouvernance (Meniko, 2016).

I.1.6.3. Classifications des forêts en RDC

Selon l’article 10 du Code forestier, le domaine forestier congolais comprend les forêts classées, les forêts protégées et les forêts de production permanente. 

  • Les forêts classées sont celles soumises, en application d’un acte de classement, à un régime juridique restrictif concernant les droits d’usage et d’exploitation ; elles sont affectées à une vocation particulière, notamment écologique,
  • Les forêts protégées sont celles qui n’ont pas fait l’objet d’un acte de classement et sont soumises à un régime juridique moins restrictif quant aux droits d’usage et aux droits d’exploitation,
  • Les forêts de production permanente sont celles soustraites des forêts protégées par une enquête publique en vue de les concéder ; elles sont soumises aux règles d’exploitation prévues par la présente loi et ses mesures d’exécution.

I.2. Exploitation forestière en RDC

Telle que définie dans le Code forestier de la RDC, l’exploitation forestière est l’ensemble des activités consistant notamment dans l’abattage, le façonnage et le transport du bois ou de tout autre produit ligneux, ainsi que le prélèvement dans un but économique des autres produits forestiers (Maindo et al., 2015, Bisimwa, 2015).

  • Historique

L’exploitation forestière remonte très loin dans l’histoire puisque le bois est utilisé dans la construction des maisons depuis de millénaire (Lokombe 2010). Elle a commencé dans la région de Bas-Congo, entre le port de Matadi et Kinshasa dans les années 1890 et s’est accélérée considérablement pendant les années 1950 (ARD, 2003).

Dans plusieurs de ces régions, les ressources en bois d’œuvre sont maintenant épuisées, ainsi, l’industrie du bois a commencé à se déplacer vers l’intérieur du pays dans les années 1970      (Counsell, 2006).

Les principales zones d’exploitation forestière comprennent actuellement certaines parties des provinces de l’Equateur, de la Province Orientale et du Bandundu qui sont généralement à proximité du fleuve Congo et ses principaux tributaires (Hoare et al., 2005 ; FAO, 2005).

  • Cadre réglementaire de l’exploitation forestière

En RDC, les ressources forestières sont exclusivement propriété de l’Etat. L’usage comme la conservation des ressources par les personnes physiques ou morales, privées ou publiques, est régi par les normes que présente la loi forestière congolaise (Anonyme, 2002).

Depuis le temps immémoriaux, le domaine forestier congolais était régi par le décret du 11 avril 1949 (réglementation coloniale) (Anonyme, 2008). Cependant, en vue de pallier aux lacunes qu’il comportait au regard des évolutions enregistrées dans le pays tant sur le plan politique qu’économique et sectoriel, il fut élaboré, en 1984, avec l’appui de la Coopération canadienne, des  normes et des procédures relatives à la gestion et à l’exploitation forestière constituée essentiellement des notes circulaires et décisions du ministre en charge des forêts qui furent rassemblées dans un seul volume, sous la dénomination du guide de l’exploitant forestier (Anonyme, 2012).

C’est en effet, le Code forestier du 29 août 2002, qui est venu explicitement abroger à la fois le décret d’avril 1949, que l’on avait déjà cessé d’appliquer pour désuétude, ainsi que les normes et procédure contenues dans le guide de l’exploitant (Nasi et al., 2006).

  • Type d’exploitation forestière de bois d’œuvre

D’après sa typologie, l’exploitation forestière peut-être industrielle ou artisanale. Dans le premier cas, l’adjudication qui est le mode d’obtention de concession par concurrence, constitue la règle et la procédure de gré à gré, l’exception. C’est le ministre chargé des forêts qui est compétent pour signer les contrats d’exploitation industrielle. Sa signature peut être conditionnée par l’approbation du Président de la République si la superficie de la concession dépasse 300.000 ha ou du parlement si elle dépasse 400.000 ha (article 92 du Code forestier).

En revanche, l’exploitation artisanale n’est admissible que dans les forêts des communautés locales et sur autorisation du Gouverneur de Province dont relève la forêt (MECNEF, 2006; Karsenty, 2006; Sakata, 2007).

  • Exploitation industrielle

Elle est réalisée par une vingtaine d’entreprises forestières (SIFORCO, SODEFOR, TRANSM ITB, SEDAF, FORABOLA, SAFBOIS, SICOBOIS etc.). La production annuelle pour ce mode d’exploitation a fortement variée en fonction de la situation sociopolitique et n’a jamais excédé 500.000 m3 de grume depuis 1972 (Anonyme, 2007 ; de Wasseige et al, 2009, 2011).

Le gouvernement de la RDC, croit que jusqu’à 60 millions d’ha pourraient éventuellement être classés comme forêt de production et soutient que la production de bois d’œuvre pourraient atteindre 6 millions de m3 (Banque mondiale, 2002).

On observe par ailleurs une forte concentration de la production sur un nombre très réduit de sociétés d’exploitation forestière, en moyenne, sur la période allant de 1989 à 2008, 69% de la production a été générée par seulement trois sociétés (WRI, 2011).

  • Exploitation artisanale

Elle est assurée par un grand nombre d’opérateurs organisés ou non en associations. Elle produit annuellement entre 1,5 et 2,4 millions de m3 pour une valeur marchande annuelle de l’ordre de 100 millions de dollars américains (Djiré, 2003).

Selon l’UICN /RDC, les données chiffrées sur les bois d’œuvre consommés localement ne représentent qu’une partie réelle de la quantité produite car la grande partie se fait d’une manière informelle (Anonyme, 2012b).

  • Caractéristiques discriminantes entre le secteur artisanal et industriel

Caractéristique

Artisanal

Industriel

Titre d’exploitation

Aucun ou rarement, permis de courte durée en nombre de pieds ou superficie.

Oui le plus souvent, parfois titre d’exploitation non valides ou non compatible avec une exploitation industrielle.

Techniques d’abattage

Tronçonneuse pour abattage et transformation, scie à long ou mobile, en forêt, quelques

arbres  par opération

Machinerie lourde, souvent dans des assiettes annuelles de coupes, de nombreux arbres par opération, transformation en usine

Taxation et réglementation

Largement informelle

Largement formelle

Superficie à exploiter

50 ha maximum

Plus de 50 ha

Operateurs

Petites ou très petites entreprises nationales, filière segmentée, multitude de

petits operateurs

Grandes ou moyennes entreprises, le plus souvent à capitaux étrangers, filière très intégrée, avec des entreprises forestières et industrielles

Vente

Marchés nationaux ou vers les pays voisins

Vente essentiellement            à

l’exportation hors sous-région

Source : Lescuyer et al. 2012

  • Essences exploitées

L’exploitation forestière en RDC est essentiellement focalisée sur un petit nombre d’essences de grandes valeurs commerciales alors que le pays dispose d’un potentiel important évalué à plus de 970 essences recensées (Malele, 2005).

Trente essences seulement font l’objet d’une exploitation plus ou moins régulière (Afzelia bipindensis, afzelia pachyloba, albizia ferruginea, autranella congolensis, diospyros crassiflora, diospyros canaliculata, diospyros grex, entandophragma cylindricum, entandophragma angolense, entandrophragma utile, entandrophragma candolei, chrysophyllum lacourtianum, halea stipulosa, khaya anthoteca, lovoa trichiloides,milicia excelsa,milletia laurentii, nauclea diderrichiii, pericopsis elata, ongokea gore, priora balsamifera, prioria oxyphylla, pterocarpus soyauxii, pycnanthus angolensis, pterocarpus tinctorius, staudtia kamerunensis, swartzia fistuloides, piptadeniastrum africanum, guarea cedrata, terminalia superba) alors que le Centre Technique Forestier Tropical (CTFT) rapporte que la RDC dispose 78 de 86 essences exploitables déjà inventoriées. Parmi les 30 essences régulièrement exploitées, neuf sont surexploitées : Afzelia bipidensis, diospyros caniculata, diospyros crassiflora, diospyros grex, entandophragma angolense, entandophragma utile, milletia laurentii, pericopsis elata et swarzia fistuloides (Malele, 2005)

Suite à cette surexploitation, certaines essences comme Afromosia spp, Pericopsis elata sont actuellement en voie de disparition. D’où un besoin urgent de promouvoir de nouvelles essences s’impose afin d’arrêter l’écrémage des forêts congolaises (Trefon, 2006).

  • Impact de l’exploitation forestière sur l’environnement

En RDC, l’exploitation forestière de bois d’œuvre se déroule selon la méthode sélective. Elle consiste à récolter les belles tiges des essences commerciales recherchées, laissant derrière une forêt écrémée. Le risque d’épuisement de ces espèces prisées est donc permanent dans ce type d’exploitation, surtout lorsqu’elle est répétitive (Akpoki, 2007). Elle provoque un déboisement annuel de l’ordre de 6000 ha (Mulamba, 2012).

Les impacts de l’exploitation forestière sur l’environnement sont multiples :

  • Impact lors de l’abattage

L’arbre, lors de son abattage, déracine, blesse, casse et écrase directement un certain nombre de tiges dans les différentes strates de la forêt. Les dégâts sont variables en fonction de la taille de l’arbre, mais aussi de son architecture.

  • Impact lors du débardage

Lors des opérations de débardage, de nouveaux dégâts sont occasionnés au peuplement par les engins utilisés. Ces dégâts concernent essentiellement  les strates basses et en particulier la régénération (Dupuy, 1998). Pour des arbres de diamètre de 50-60 centimètre, l’impact au sol pour différentes intensités d’exploitation a été évalué (Brevet et al., 1992).

  • Impact sur la régénération naturelle

Les arbres de petites dimensions sont très sensibles aux dégâts d’abattage lorsque le prélèvement est élevé, en moyenne 8 à 12 tiges par ha. Les dégâts occasionnés aux peuplements sont très importants notamment dans les strates intermédiaires et la régénération (Mataba, 2012).

Dans les strates intermédiaires (diamètre 20-40 cm), environ 25% des tiges d’essences commerciales sont détruites et 20% endommagées. Les dégâts cumulés de l’abattage et du débardage concernant alors 40% à 50% de la surface au sol (Dupuy, 1998).

  • Impact du transport de bois

Les impacts majeurs du transport sont bien-sûr causés par la construction des routes. Les camions peuvent être à l’origine des accidents matériels et corporels, de diverses pollutions

(gaz d’échappement, fuite de carburants et lubrifiants), du transport et commerce illégaux de viande de chasse et d’autres produits (FAO, 2003).

  • Exploitation forestière à impact réduit

L’exploitation à faible impact est constituée de l’ensemble des mesures touchant l’exploitation forestière et permettant d’en diminuer les impacts négatifs pour l’homme et pour l’environnement (MECNT, 2007 ;  Bisimwa, 2016).

Les techniques d’exploitation à impact réduit sont considérées aujourd’hui comme un outil majeur pour la gestion durable des forêts tropicales. Dans le contexte international de rythme croissant de déforestation, de nombreux pays se sont donnés comme priorité d’atteindre l’objectif 2000 de l’OIBT « faire en sorte que les bois tropicaux faisant l’objet de commerce international soient issus de forêts durablement aménagées (Durrieu et al., 1998).

Les efforts globaux pour la mise en place de cet aménagement vont certainement pousser à l’utilisation de technique d’exploitation à impact réduit, destinés à réduire d’au moins 50% de la perturbation des sols et les dommages sur le peuplement par rapport à une exploitation conventionnelle (Sist et al., 1998).

I.2.6. Contribution du secteur forestier à l’économie du pays

De l’époque coloniale à nos jours, l’économie de la RDC a toujours été assise sur l’exploitation minière et la production agricole, le secteur forestier étant relégué à l’arrièreplan. Malgré ses abondantes ressources, le poids du secteur forestier dans la balance des équilibres macro-économiques est peu perceptible. Son incidence au PIB national est d’environ 1% (de wasseige et al., 2009), avec des recettes fiscales réalisées en 2007 de plus de 4,6 millions de dollars uniquement comptabilisées sur la base de la redevance de superficie

(MECNT-FORAF,2008)

La mauvaise gestion des ressources de l’Etat qui a régné pendant 30 ans et  les conflits armés qui l’ont suivie, ont eu des conséquences graves pour le pays qui a connu un développement à rebours. Les infrastructures ont été détruites et les institutions presque anéanties, cette situation caractérisée par une insécurité généralisée a poussé la large majorité des populations à se tourner vers des activités de subsistance et informelles. Ces activités informelles comptent pour 80% de l’économie du pays (Debroux et al, 2007).

En RDC, près de 50 millions de personnes dépendent directement de la forêt pour la couverture de leurs besoins quotidiens : la production agricole sur défriches, chasses, cueillette et récolte des substances de la pharmacopée traditionnelle, bois de feu et bois d’œuvre  (M.E.D.D, 2015).

La RDC est l’un de pays au monde où l’écart entre la pauvreté des gens et la richesse des ressources est le plus prononcé. Il y a peu d’autres pays dans le monde qui soient à la fois aussi délabrés économiquement et aussi riches en ressources naturelles. A cause de guerre, la forêt n’a pas fait l’objet jusqu’à présent d’une politique volontarisée de mise en valeur durable (Anonyme, 2005).

I.2.7. La biodiversité des forêts de la R.D.C

Les écosystèmes forestiers de la R.D.C, recèlent un grand nombre d’espèces animales et végétales (Greenpeace, 2010) qui fait d’elle un de 10 pays de la méga-biodiversité au monde (Anonyme, 2008). Elle est la première à l’échelon africain en ce qui concerne la diversité des mammifères et des oiseaux, et troisième pour la diversité de sa flore, après Madagascar et Afrique du Sud (Miltermeier et al., 2007).

La RDC abrite 50.000 espèces végétales connues en Afrique, 409 espèces de mammifères, 1080 espèces d’oiseaux, 400 espèces de poissons, 216 espèces de batraciens, 352 espèces de reptiles, etc. (Mittermeier et al, 1997). Cette richesse est liée aussi bien à l’immensité de son territoire qu’à la variété des conditions physiques et climatiques du pays (WCS, 2004).

Les taux d’endémicité des plantes et des petits mammifères y sont également élevés : 6% chez les mammifères et 10% des plantes (Adebu et al., 2010).

Sur le plan mondial, la RDC est proclamée comme étant l’unique pays où vivent 4 de 5 espèces de grands singes (Zasy, 2010). Elle contient 12 parmi les 30 centres d’endémisme végétal identifiés en Afrique par l’U.I.C.N et le W.W.F et contient aussi 2 régions d’endémisme d’oiseaux identifiées par birdlife international (Adebu et al., 2010).

Le réseau d’aires protégées couvre 26 millions d’ha, soit environ 11% du territoire national (Van de weghe et al., 2009).  Outre 7 parcs nationaux, on y compte 57 domaines de chasse, trois réserves de biosphère (Luki, Lufira et Yangambi) et plusieurs réserves de chasse. 5 de ces aires protégées ont le statut de sites du patrimoine mondial de l’UNESCO (parcs nationaux de la Garamba, Kahuzi-Biega, de la Salonga, de l’Upemba et la réserve de faune à Okapi). Suite à  son adhésion à la déclaration de Nagoya (Japon), la RDC a décidé de porter la superficie de ce réseau à 17% du territoire national d’ici 2020 (Doumenge et al., 2015).

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