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CHAPITRE II. GENERALITES SUR LA GESTION DE PROJETS DE DEVELOPPEMENT ET STRATEGIE DE LEUR DURABILITE

 II.0. DEFINITION DES CONCEPTS CLEFS

La gestion : est définie par mémento de l’agronome comme « un ensemble d’outils et de savoirs techniques mis en œuvre par un individu ou un groupe ayant une capacité de décision »[1].

Dans ce travail, il s’agit d’une gestion nécessaire de prévoir l’avenir, de définir des stratégies.

Le projet : est définie par POUMAILLOU comme « un ensemble de moyens de toute sorte dont la mise en œuvre de façon coordonnée est estimé nécessaire pour obtenir un résultat de développement sociale et économique devant concourir à la réalisation des objectifs d’un plan »[2]

Selon le domaine du développement rural, un projet peut se définir comme « un ensemble de moyens et d’objectifs réliés entre eux par un calendrier qui vise à modifier plus ou moins particulièrement les éléments constitutifs du monde rural et/ou leur relation naturelle »[3]

Le développement : le terme développement a plusieurs définitions, dans ce travail nous avons pris la définition de J.GOFFAUX qui définie le développement comme « un ensemble de changement dans les mentalités, les habitudes sociales et les institutions d’une population, qui mettent celle-ci en état d’opérer sa croissance »[4]

Le projet de développement : Tel que définie par Croplatine, un projet de développement, est « l’ensemble de solutions, la réponse à des problèmes auxquels fait face une communauté déterminée »[5].

Stratégie : est définie par le dictionnaire petit Larousse illustré 2007 comme « l’art coordonner l’action, et de manœuvrer pour atteindre le but »[6].

Durabilité : tel définie par le dictionnaire petit Robert, la durabilité vient du mot durable qui signifie « dure, qui peut être exploité à long terme »[7].

Cette durabilité implique que la croissance soit appréhendée d’une manière renouvelée, plus d’équité dans la distribution des bénéfices de la croissance au sein du milieu afin d’assurer la justice sociale.

II.1. GESTION DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT

II.1.1. Avantage de la gestion de projets de développement

         La présence de nombreux problèmes socio-économiques, culturelles, …fait que nombreux milieux restent engouffrer dans des arrois.

Par ailleurs, pour trouver solution à ces problèmes alarmants, il faille y aller par des projets de développement.

Cela étant, ces projets auront comme objectifs de réduire le taux de problèmes présents dans le milieu, la pertinence et l’efficacité se traduireront du fait que le projet répond à un problème réellement existant et précis dans le milieu qui constitue le cible d’intervention.

          Eu égard à ce qui précède, il revient alors aux bénéficaires de pouvoir le gérer pour une exploitation durable et pour un changement de mode de vie. Cette gestion de projet de développement constitue alors un clé de voute du développement en ce sens qu’elle permet :

  • Une exploitation durable du projet ;
  • Une réduction des problèmes de départ ;
  • Un changement de mode de vie du groupe cible ;
  • Une participation ;
  • Une liberté de jouissance du projet par la gestion rationnelle et intelligente.

La gestion permet au groupe d’avoir une place de choix dans le développement et de faire preuve de la valeur qu’il donne au résultat du projet. A ce point, Déo KUJIRABWINJA ajoute que « la gestion d’un projet se focalise sur 3 aspects importants dont la gouvernance, le management et l’opérationnalité »[8].

              Cependant, ceci fait appel à la mise en place d’un dispositif local, un groupe de responsables actifs, une organisation fiable, une initiation technique appropriée, une  prévision de l’avenir bien étudiée. Une meilleure gestion de projet de développement,  aide le groupe à réfléchir sur ce qui est son développement et sur les moyens, les méthodes et la finalité de ce développement ; faire l’accomplissement d’effort pour sa transformation.

               A ce sens que la personne est l’instrument même et la finalité du développement, il appartient plus spécialement au groupe  de déterminer lui-même ce que doit être le développement à leur niveau (autogestion). Sur ce, le changement d’une communauté est un tout différent de la somme des personnes qui la compose c.-à-d que chaque personne tient le tout, et ce changement passe par les membres d’une communauté individuellement et enfin collectivement, l’appréciation de ce changement se situe au niveau des individus et de la communauté à ce sens que la communauté est un ensemble, et le changement de cette communauté en tant qu’un tout à travers ses individus.

            A ce point, Fernand Vincent signale que  « le développement est un processus ordonné, global et cumulatif par lequel une communauté locale, régionale ou nationale tire le maximum des potentialités de son milieu, avec les moyens et techniques les mieux appropriés pour satisfaire de façon équitable et durable les besoins de tous dans une perspective de transformation et d’ouverture au monde »[9].

II.1.2. Causes de la mauvaise gestion des projets de développement.

          La  gestion de projet de développement n’est pas un jeu d’hasard comme certains le pensent. Beaucoup de programmes (projets) de développement échouent parce qu’ils manquent des services efficaces de fournir un support adéquat ; l’une des causes de cette inefficacité est due à la tendance à choisir des responsables pour leur connaissances techniques et leurs capacités à organiser, mais ils sont rarement formés à leurs tâches de gestionnaire.

           On remarque que le choix des responsables est surtout politique, beaucoup de personnes ont l’habitude de servir leurs propres intérêts et ceux des membres de leur famille, de leurs parents ou amis. Par conséquent, le problème se répète et persiste à cause de la mauvaise gestion de l’intervention.

             En plus, d’autres causes sont dues au manque d’encadrement, de formation et d’information, au manque du suivi qui constitue un outil de gestion  de projet de développement.

II.2. STRATEGIES DE DURABILITE DE PROJETS DE DEVELOPPEMENT.

        Dans le but de se rassurer d’une exploitation durable de projets de développement, ce point va essayer de développer certaines stratégies que les différents gestionnaires de projets de développement devront faire recours pour surmonter les différents problèmes auxquels ils s’heurtent  dans leur mode de gestion.

           Etant donné que la gestion n’a de valeur que si elle a un certain nombre de stratégies pouvant permettre le bon management du projet, à ce point, certains auteurs managers Henri Pierre Mathes et Etienne CLET signalent que manager un projet, veut dire « l’organiser(déterminer les taches), suivre l’utilisation de résultats, animer,  donner au projet du souffle nouveau »[10].

           Pour cela, la stratégie joue un rôle capital dans l’action de gestion de projets de développement, il s’agira de savoir d’abord comment, quand et avec qui agir ?

           Les stratégies doivent amener le changement en partant de la situation réelle où l’on se trouve, elle doit permettre à l’utopie de devenir réalité car elle facilite la communication entre les différents groupes. A travers les stratégies, la gestion de projets de développement permet de répondre aux besoins essentiels de la population.

             Les différentes stratégies d’intervention proposées pour ce faire sont formulées en termes :

  • Renforcement de la structure organisationnelle des CRS ;
  • L’animation –sensibilisation ;
  • L’éducation et la formation en gestion ;
  • La mobilisation des ressources.

II.2.1. Le renforcement de la structure organisationnelle des CRS.

           Le renforcement de la structure organisationnelle dans ce rayon d’action constitue notre préoccupation. A ce point, la mise en place d’une bonne structure hiérarchisée s’impose pour la définition des compétences, des droits, des tâches et des rôles (Job description).

            Tel est le cadre qui justifiera la responsabilité de qui fait quoi, quand, comment et où ? Cela fait alors appel à la mise en place d’un dispositif locale, un groupe de responsables actifs, une initiation technique appropriée, une prévision de l’avenir bien étudiée.

             Cette organisation va permettre de bien vérifier comment se fait la prise de décisions concernant les objectifs, la gestion des ressources et de la main d’œuvre et enfin surveiller l’exécution des tâches.

II.2.2. L’animation-sensibilisation.

          Pour Vincent Fernand « l’animation, c’est inviter la population aux actions  de développement, aux réalisations, aux réflexions qui peuvent permettre une vie décente »[11].

Cette animation reste l’outil précieux pour susciter une réelle participation responsable de la population aux actions de développement envue de promouvoir son bien être et le plus être.

            Quand à la sensibilisation, elle permettre de rendre cette population sensible à un problème auquel elle est priée de trouver une réponse fiable et pertinente.

II.2.3. L’éducation et la formation en gestion.

              L’éducation et la formation en gestion trouve davantage une place de choix l’exploitation d’activités d’une communauté dans le but où , elles permettent de se rendre compte de la rapidité et de la qualité de travail qu’aura fourni tel ou tel autre personnel pour aboutir à un résultat attendu.

             Cette stratégie permettra aux différents gestionnaires d’avoir plus de certitude dans ce qu’ils font, de bien départementaliser les tâches, de bien assurer la communication qui constitue le processus de transfert d’information.

             Alors, il faudra organiser une formation efficace du personnel par sessions de courte durée avec comme programme, l’analyse des difficultés rencontrées dans la gestion.

              Sans entrer en détail, au cours de cette formation de gestionnaire, M. VIGNERO a insisté sur « l’emphase sur les mécanismes techniques et administratifs que trop de dirigeants et même contrôleurs de gestion ignorent ou négligent mais qui constituent une base indispensable pour l’exercice d’un véritable contrôle de gestion. Cette connaissance de la technique facilitera l’adaptation de l’information aux conditions  diverses et assurera, ainsi, l’utilisation réelle de cet outil à tous les échelons et non pas uniquement, comme c’est trop souvent le cas, à quelques privilégiés au niveau Direction générale »[12].

                 Par ailleurs, ces éléments peuvent déjà permettre d’aborder les facteurs déterminant la réussite d’un plan de développement, il s’agit de la cohérence, du réalisme, la modification des intervenants et le suivi qui de plus constitue un outil capital de gestion.

II.2.4. La mobilisation des ressources.

          Cette mobilisation doit être celle du groupe lui-même, ce sont les efforts qu’il est capable d’accomplir pour sa propre transformation. Toute action bien sûr suppose alors la participation de la majorité des personnes concernées. Cette politique de participation suppose la responsabilisation du plus grand nombre possible d’individus et la création de petites unités d’action qui favorisent cette responsabilisation.

         Enfin, ce présent travail permettra alors à la population d’Ikoma en général et aux gestionnaires des CRS en particulier de mettre sur pied une gestion participative en excluant la privation des résultats des projets, surtout l’appartenalisme  à des communautés religieuses.

En ce sens, il s’agira de chercher un équilibre maximum entre le secteur privé et le secteur public dans le but d’une bonne administration et la participation des populations.

([1] ) Mémento de l’agronome cité par Jean Jacques MAGEUZO KAPARO, mémoire, inédit ISDR-Bukavu, 2004

([2] ) POUMAILLOU Cité par KASUKU KALABA, Cours de conception et élaboration des projets de développement, G2, Inédit ISDR-Bukavu, 2012.

([3] ) KASUKU KALABA, Cours de conception et élaboration des projets de développement, G2, Inédit ISDR-Bukavu, 2012.

([4] ) J. GOFFAUX, Cité par Jean Jacques MAGEUZO KAPARO, Mémoire, Inédit ISDR-Bukavu, 2004.

([5] ) CROPLATINE, Information sur Google, Gestion de projets ;

([6] ) Dictionnaire petit Larousse illustré, 2007.

([7] ) Dictionnaire petit Robert.

([8] ) Déo KUJIRABWINJA, Cours de gestion de l’environnement, G3 ISDR-Bukavu, inédit 2013.

([9] ) Fernand Vincent, Manuel de gestion pratique des associations de développement rural du tiers monde, Tome I, édition Harmattan, Sénégal, Mai 1986.

([10] ) Vincent Fernand, Cité par Nyanya alo Alphonse, mémoire-ISDR/Bukavu, inédit, 2006.

([11] ) Vincent Fernand cité par Nyanya alo Alphonse, mémoire ISDR/Bukavu, Inédit, 2006.

([12] ) M. VIGNERON, Auto-gestion, édition Paris 1987.

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