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CHAPITRE I. PRESENTATION MONOGRAPHIQUE DU GROUPEMENT D’IKOMA

I.1 ASPETS PHYSIQUES

I.1.1 SITUATION GEOGRAPHIQUE

                     Le groupement d’Ikoma est l’un de 16 groupements que compte la collectivité chefferie de Ngweshe en territoire de Walungu.

Ce groupement est situé à l’Est de la République Démocratique du Congo, sur la Route Nationale N° 2 Bukavu-Kasongo à 30 Km de la ville de Bukavu. Il  s’étend sur une superficie de 17,329 Km2 avec une population estimée à 36.1269 habitants soit une densité de 32 habitants par Km2. Le groupement d’Ikoma compte 35 localités qui sont subdivisées en villages10.

Ses limites sont :

  • Au Nord : Le territoire de Kabare ;
  • Au Sud : Le groupement de Walungu ;
  • A l’Est : le Groupement de Lurhala ;
  • A l’Ouest : Le Groupement d’Izege,

Ce groupement se trouve entre 2°35’ de latitude sud et 2°50’ de latitude Est.

I.1.2 CLIMAT ET RELIEF

                      Le  groupement d’Ikoma connait un climat montagneux à caractère tropical avec une saison pluvieuse plus longue (8 à 1O mois) de septembre à Juin, que la saison sèche (2 à 3 mois), de Juillet à Août. Les précipitations annuelles varient entre 1.200 à 17.000 mm par an.

                        Les pluies augmentent de l’Ouest (mont Mulume munene) vers l’Est, la température diminue régulièrement avec l’altitude entre 20,5° et 16° centigrade. Le groupement d’Ikoma est une région des hautes terres avec une altitude moyenne  d’environ 1.840 m.

   Il est  entouré, à l’ouest, par des montagnes dont  la plus haute est « Nyirhundwe » situé au nord  juste à MIGERA avec une altitude de 2050m

I.1.3 SOL ET VEGETATION

Le sol de ce groupement  Présente, en général  une couleur rouge, il est argileux et d’origine diverse : Sol  basaltique, des roches éruptives, des sols issus des roches sédimentaires.    

                      Le sol arable s’appauvrit suite  aux mauvaises techniques culturales et d’exploitation, sol  généralement  pauvre  et dur.                                                                                      Il se compact pendant la saison de pluie pour se transformer en poussière au cours  de la saison sèche.

              Parlant de la végétation, cette dernière  est étagée selon l’altitude, ce groupement contient plusieurs espèces forestières dont l’eucalyptus et cyprès.

Ceci veut dire que l’environnement est mal maitrisé à Ikoma étant donné  que ces espèces  peuvent  causes des effets néfastes sur le plan agricole comme l’appauvrissement du sol.

            I.1.4 HYDROGRAPHIE

            Le groupement d’ikoma  contient  compte des réserves naturelles en eaux. Il est traversé par deux grandes rivières dont : « Lugali  et Nyankwinja »  et  plusieurs ruisseaux importants servant comme limites de ce groupement  avec  d’autres groupements voisins.

         Au fur et à mesure que ces rivières traversent différents  groupements, elles WALUNGU changent d’appellation, c’est le cas, par exemple  de la rivière LUGALI à ikoma qui devient MUBIMBI à, et plus loin devient  NSHESHA à KANKINDA  dans le groupement de Mulamba. Ce groupement  comprend aussi plusieurs sources d’eau potable aménagées  comme : LWALA, KABAHYA, LWENGO, MABUYE, KAGALI, …, et deux  adductions d’eau potable dont la première a été installée par le comite Anti-Bwaki (2005) et la seconde par l’Oxfam Québec (2008).

            I.1.5 ORGANISATION ADMINISTRATIVE      

  1. 1.5.1 Organisation politico-administrative et foncière

                        Le  groupement d’ikoma est dirigé  actuellement par le chef  de groupement  monsieur  Martin KAMPARA. Il est secondé  par les  chefs  des localités appelés «BARHAMBO » dans chacune de ces 35 localités qui constituent le groupement d’Ikoma.

La société « Shi » étant féodale, la propriété de terre revient au Roi « Mwami » qui est le chef de chefferie. Le chef de groupement détient le pouvoir foncier de son groupement et y représente le Roi. Il peut céder le titre d’usage permanent ou temporaire à ses sujets. On y distingue diverses formes de successions foncières dont les plus fréquentes sont :

  • Le « Kalinzi » : C’est le prix pour le droit d’utilisation pérenne et héréditaire, prix payé comme un don de reconnaissance singulière par le vassal. Ce prix se compose souvent d’un lot de vaches ou de chèvres en fonction de la superficie de la parcelle et de l’estimation de sa fertilité.
  • Le « Bwasa » : Cette forme concerne un contrat locatif entre deux personnes, l’une propriétaire du terrain et l’autre locataire. Ce locataire exploitera le terrain pour une durée convenue avec le propriétaire. Les deux se conviennent du prix suivant les relations qui les unissent[1] .
  1. 1.5.1 Organisation sociale

                          Dans le groupement d’Ikoma, le régime filial prédomine. Il y a le système patrilinéaire et l’enfant appartient au groupe de la parenté de son père.

I.2.  ASPETS ECONOMIQUES

                          L’économie du groupement d’Ikoma est basée essentiellement sur l’agriculture et l’élevage.

I.2.1.  L’AGRIICULTURE

                          Elle est la source primordiale des paysans et leur moyen d’autosuffisance quoique le sol de ce groupement soit pauvre. Cette agriculture est prédominée par les cultures ci-après :

  • Les cultures vivrières dont les principales sont : les haricots, les maniocs, les patates douces, le mais, le sorgho, la pomme de terre et la banane qui intervient dans la fabrication de la boisson locale appelée « Kasigisi », et aussi actuellement, intervient également dans le régime alimentaire à cause de la famine accentuée.
  • Les cultures maraichères : oignons, choux, tomates, amarantes, etc…
  • Les cultures industrielles : le quinquina et le thé. Elles sont cultivées par la Pharmakina et la Société OLIVE voire même quelques habitants.

      I.2.2.  L’ELEVAGE

                           Dans le groupement d’Ikoma, l’élevage complète l’agriculture. Les animaux élevés sont : les bovins, les caprins, les ovins, les lapins, les cobayes, les volailles et actuellement le porc. Mais cet élevage est en régression. Il ne répond plus aux attentes de la population tout comme l’agriculture.

                            Cette régression est due à la rareté de pâturages, aux guerres perpétuelles, voire aux mauvaises techniques traditionnelles d’élevage utilisées par les éleveurs. D’où les efforts sont encore à fournir pour la promotion et la rentabilité de ce secteur.

                             Le groupement d’Ikoma compte également des petits marchés appelés « Nkansoko », où, le soir les paysans vendent et achètent les produits ou vivres (farine, l’huile, sel, etc…) après avoir quitté les champs.

Exemple : Le marché de Narubuye, Kalango et Kasheke.

                               En vue de lever le défi d’ordre économique, la population d’Ikoma se regroupe en association de développement ou en collectif de développement Mulangane, Mparanyi, etc… où on réalise diverses activités : agriculture, élevage, artisanat, etc…

               I.3.  L’HABITAT

                                 Dans le groupement d’Ikoma, comme dans d’autres groupements de la Chefferie de Ngweshe, il n’y a pas de forte agglomération des maisons. Chaque famille habite dans sa propre parcelle pour laquelle elle a payé des obligations coutumières au chef.

                                 La parcelle qui n’est pas habitée est utilisée comme champs pour l’agriculture.

                                  Les maisons sont éparpillées, construites en pailles, en chaume et en pisés. Quelques améliorations sont observées actuellement avec la construction des maisons en planches et en briques avec une toiture en tôles.

              I.4.  LA LANGUE

                                Dans le groupement d’Ikoma, la langue couramment parlée est le « mashi », langue « shi ». Le Kiswahili et le français sont parlés par les intellectuels (jeunes surtout) et dans les milieux scolaires comme langue d’enseignement.

            I.5.  ASPECT  EDUCATION

                         Le groupement d’Ikoma compte actuellement 21 écoles dont 17 écoles primaires et quatre(4) secondaires avec un cycle des humanités complètes pour certaines et non complètes pour d’autres à 2 sections dont la section pédagogique et la section agrovétérinaire.  Il y a un faible taux de scolarisation du aux faibles revenus des ménages.

               Tableau N° 1 : Les écoles primaires et leurs gestionnaires

Nom de l’école

Gestionnaire

1

EP Ikoma

Eglise Catholique

2

EP Nfunzi

Idem

3

EP Ibinza

Idem

4

EP Kampuse

Idem

5

EP Luvumbu

Idem

6

EP Ibamba

Idem

7

EP Ikala

Eglise Protestante

8

EP Cibumbu

Eglise Protestante

9

EP Lushindye

Idem

10

EP Amani

Etat

11

EP Shaidi

Privée

12

EP Faraja

Idem

13

EP Rehema

Idem

14

EP Kasheke

Idem

15

EP Bumbalali

Idem

16

EP Faradja

Idem

17

EPKarhongo

Eglise Protestante

                   Tableau N°2 : Les écoles secondaires et leurs gestionnaires

Nom de l’école

Gestionnaire

Section

1

Institut Cibumbu

Eglise Protestante

Pédagogique

2

Institut Kampuse

Eglise protestante

Scientifique

3

Institut Ikoma

Eglise Catholique

Pédagogique et sociale

4

Institut Ikala

Eglise Protestante

Pédagogique

           A part, ces écoles primaires et secondaires, nous avons, dans ce groupement, les CRS, dont : Lushindyé, Ikala, yaga Karhongo et Cihumba.

 I.6.  ASPECT SANITAIRE

                   Dans le groupement d’Ikoma, nous y trouvons quatre centres de santé dont le centre de santé Kandeko à Ikoma, le centre de santé de Kampuse et enfin le centre de santé de Lushindyé à Lushindyé.

                    En cas de cas grave, ces quatre centres de de santé transfèrent les malades à l’Hôpital général Fonds Social du kivu à Walungu.

                     Concernant, l’état sanitaire de la population d’Ikoma, elle est frappée par la malnutrition due au surpeuplement, aux mauvaises habitudes alimentaires, à la pauvreté et aux guerres perpétuelles qui ont constitué un véritable frein au développement. C’est ainsi qu’à travers nos enquêtes faites le 5/02/2013 au centre de santé de Bideka, ce centre de santé a montré que 65% de la population d’Ikoma, souffre de la malnutrition, et que ce sont les enfants de 0 – 5 ans et les femmes enceinte qui sont les plus touchés par ce fléau[2]. La population d’Ikoma est souvent victime également  du paludisme et des maladies des mains sales.

I.7.  ASPECTS RELIGIEUX

                  Signalons la présence de plusieurs religions dont les plus importantes sont la religion catholique et la religion protestante. Parmi les chapelles catholiques citons : la chapelle d’Ikoma, la chapelle d’Ibinza, la chapelle de Nfunzi, la chapelle de Kampuse et la chapelle d’Ibamba.

                    Pour celles protestantes, nous citons : la chapelle de  Karhongo, la chapelle de Nfunzi et la chapelle d’Ikala.

I.8.  ASPECT DEMOGRAPHIQUE

         

                 Le groupement d’Ikoma est le plus peuplé de tous les 16 groupements de Ngweshe.

Il y a une population estimée à 36.129 habitants, soit une densité de 32 habitants au Km2(année 2011)[3]. La plus grande couche de la population d’Ikoma est constituée des jeunes. A part les peuples autochtones de ce groupement, nous y avons une population étrangère. Il s’agit des rega, des Rwandais, des burundais,…

                  Actuellement, la forte densité, à Ikoma, est due au progrès de la médecine, la forte natalité et les immigrations[4]

Signalons en passant que la population d’Ikoma a une appellation coutumière, « Mparanyi », car c’est un peuple guerrier.

([1] ) Source : Bureau du groupement d’Ikoma.

([2]) Rapport des cas examinés par le centre de santé rural de bideka, cité par Bachibone Kahyahya, 2011.

([3]) Rapport du bureau de l’Etat civil du groupement d’Ikoma, 2011.

([4] ) Jean NHAMAMBA, Cours de démographie générale, G3 ISDR/Bukavu, 2012.

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