II.1.1. GROUPEMENT DE BOGORHE
BUGORHE est l’un des groupements que compte le territoire de Kabare, avec une superficie de 186,5km. IL est situé à plus de 32Km au Nord de la ville de Bukavu et connaît ses limites de la manière suivante :
Ce groupement compte sept localités qui sont : Kashenyi, Nyamakana, Buhandahanda, Kankule, Cegera, Kamakombe, et Bishibiru.
Notre étude a porté sur un seul groupement celui de Bugorhe en territoire de Kabare dont réside le marais de Nyachibamba.
Les sols sont d’origine très diverse, mais surtout de la décomposition des basaltes. Ces sols sont riches en humus, fertilisés et compacts de couleur noir et rouge.
Le groupement de Bugorhe se trouve à une altitude moyenne de 1650m et présente les coordonnées suivantes : 28°50’ de longitude Est et 2°15’ de latitude Sud.
Le relief est accidenté de l’Est vers l’Ouest caractéristique de la dorsale du Kivu, résultat des mouvements tectoniques ayant donné naissance au graben.
D’une façon générale, près du lac jusqu’à la route Bukavu Goma, ce sont des bas fonds, de l’autre côté de la route, commence la partie montagneuse jusqu’au Parc National de Kahuzi-biega où la montagne de Kahuzi culmine à 3700m d’altitude.
Plusieurs cours d’eau jaillissent dans ce groupement tirant leurs sources sur les pieds des chaines de Mitumba (Kahuzi-Biega).
Ce groupement est ceinturé par deux rivières qui constituent ses frontières naturelles : rivière LANGA au Sud et la rivière KAYUMAGA au Nord.
D’autres plus importantes sont :
Situé entre 1500 et 1700m et avec un relief de type montagneux, Bugorhe est caractérisé par les cultures vivrières comme le manioc, le mais, le soja, le bananier, les cultures industrielles comme le caféier, le théier, la canne à sucre, le quinquina et les cultures maraîchères comme le choux, riz, la tomate, amarante,…
Quelques espèces forestières sont visibles : ce sont le markhania, l’Eucalyptus, le cyperus et podocarpus.
La population de Bugorhe a un accroissement naturel élevé car sa natalité est très élevée et sa mortalité faible. La population est homogène, différents tribus y exercent souvent leur activités principalement dans les différentes sociétés telles que la plantation de M’bayo, l’aéroport de Kavumu, l’hôpital de Katana et son marché central qui est un grand centre commercial.
L’installation du courant électrique et la facilité d’approvisionnement en eau font que ce groupement connaisse plus d’avancé que d’autres groupements de Kabare, c’est là même la cause d’une forte concentration démographiques (Rapport annuel de l’Etat civil de Bugorhe à Kavumu, 2007 cité par SIBOMANA, 2007).
F .Climat
Le climat de Bugorhe est caractérisé par deux saisons : l’une pluvieuse et l’autre sèche.
Ce groupement est situé dans la zone agro-écologique équatoriale d’altitude d’après la classification de Koppen et dont la pluviométrie annuelle est de 1600mm et la température moyenne annuelle de 20,1°C avec une humidité relative de 70% (Rapport annuel de l’inspection provinciale de l’agriculture, 2002). La description ci-dessus prouve combien ce groupement est propice à la riziculture.
Quatre variétés de riz ont été utilisées au cours de notre étude pour analyser leur performance de production dans ce système rizicole
Les variétés du riz :
Variété V046
Variété KanL1
Variété 908
Variété Fac agro56
QUELQUE DESCRIPTION SUR LE QUATRES VARIETES UTILISE DANS NOTRE ESSAIS
La variété est originaire du Centre de recherche en Science Naturelle (CRSN /LWIRO
La plantule a une hauteur de 1,20 à 1,30m dans les bonnes conditions avec un tallage de 15 à 25 talles par poquet.
La variété KL1 a des grains longs avec des feuilles lancéolées, panicules ont presque 15 à 20c, de long et enracinement fasciculé
A l sortie du plant dans le sol, on sait différencier les plantules de cette variété avec celles des autres car au niveau du collet les plantules ont une coloration presque chocolatée.
Aire de culture
Classée parmi les variétés de riz des marais d’altitudes, elle n’est pas trop exigeante en ce qui concerne le sol trop humide les intervalles de mise d’eau dans les casiers rizicoles varient de deux jours par semaine
Rendement
3,5 à 5 tonnes à l’hectare ont été observé sur les casiers rizicoles de Lwiro
Maladies et Ravageurs
Comme autres variétés de riz, la variété KL1 est attaquée par l’insecte Diopsus thoracica qui cause la pourriture des plants jeunes ayant un mois de repiquage. Ici l’insecte vient pondre sur les feuilles des plants jeunes et les larves vont occasionner la pourriture des plantes.
Nous avons la bactériose et autres maladies telles que l’Helmetosporiose
Origine
La fac agro56 est originaire du centre de recherche en science naturelle (CRSN/LWIRO, dans le département de biologie, laboratoire d’entomologie agricole.
Description morphologique
La variété Fac agro 56 a une hauteur de plus ou moins 1m ou soit 97cm à 100cm. Les grains de cette variété sont longs mais de petit calibre avec des feuilles lancéolées.
Le tallage est de l’ordre de 13 à 15 dans la riziculture dite traditionnelle. Cette variété à une dormance qui est contrôlée avant installation.
Cycle végétatif
La variété fac agro 56 a un cycle végétatif de cinq mois et demi. Par rapport aux observations faites sur d’autres variétés, les phases reproductives et de maturation sont courtes.
Maladies et Ravageurs
La variété est moins sensible aux attaques de la bactériose et Helminthosporiose comme observé sur d’autres variétés du riz installées. A l’installation définitive des plantules ; l’insecte Diopsis thoracica n’arrive pas à détruire les plantules sur terrain, c’est qui lui donne une certaine résistance à la pourriture.
Sol
Cette variété préfère un sol marécageux ayant un pH 6,7 à 7,8.
Rendement
Dans la riziculture traditionnelle, la variété Fac agro 56 produit 4,7 à 6 t/ha.
Origine
La variété Vo46 est originaire du centre de recherche en science naturelle (CRSN/LWIRO, dans le département de biologie, laboratoire d’entomologie agricole.
Description morphologique
La variété Vo46 a une hauteur de 95 à 150cm ; les feuilles ont un limbe considérable et dur, c’est qui permet à cette variété d’être aimer par les oiseaux. Le tallage est abondant de l’ordre de 10 à 15 par pieds. Les grains de cette variété sont courts et gros.
Sol
Cette variété préfère un sol marécageux ayant un pH 6,7 à 7,8
Maladies et Ravageurs
La VO46 est très sensible aux bactérioses et helminthosporiose, c’est qui réduit son rendement malgré son adaptation dans le marais d’altitude de Bushi. C’est une variété très sensible aux ravageurs tels que les oiseaux.
Rendement
4,5 à 7 t/ha si le gardiennage des oiseaux est bon et que la variété a été à la tête de la rotation.
Origine
La variété V0908 est originaire du centre de recherche en science naturelle (CRSN/LWIRO, dans le département de biologie, laboratoire d’entomologie agricole.
Description morphologique
La V0908 à une hauteur de 50 à 80cm avec e limbe grand lui permettant de faire une bonne photosynthèse. Le nombre de feuilles est élevé, la panicule forme un arc quand cette dernière n’a pas été touché par les oiseaux. Le tallage est abondant allant de 12à 20
Cycle végétatif
Il est de 4 à 5 mois
Maladies et ravageurs
La variété V0908 est résistante à la bactériose et à l’helminthosporiose.
La piriculariose et la panachure jaune n’attaquent pas cette variété. Les espèces d’insectes telles que le Diopsis thoracica, Nymphula depuctalis causent simultanément la pourriture des plantules à une semaine de repiquage et les taches concentriques.
Rendement
Cette variété produit 4 à 5t/ha.
MATERIELS NON VEGETAUX
Le sol : on utilisera le sol de casier rizicole du marais de Nyachibamba ; la matière organique et les engrais chimiques dans ce système intensif.
Décamètre : il sera utilisé pour mesurer les hauteurs des plantes à leurs tailles maximales
La latte ; décamètre ; houe ; machette ; botte, bèche ; stylo ; papier ; ordinateur et un carnet pour la prise des données.
II.3. METHODOLOGIE
Cette étude comporte une expérimentation de quatre variétés comparées dans le système SRI. Le facteur étudié était le comportement ou l’adaptation de ces quatre variétés dans le système rizicole intensif dans les conditions culturales du marais d’altitude de Nyachibamba.
II.3.1. Dispositif expérimental et choix du terrain
Le dispositif expérimental est un dispositif à facteur bloc aléatoire complet (BAC) comportant 4 traitements et 4 répétitions (figure1). Les traitements représentent les différentes variétés du riz dans le système intensif et les répétitions comprenaient chacun quatre parcelles de 1,5x2m. Les parcelles étaient distantes de 1m et entre sous parcelles étaient distantes de 0,5m.
Chaque parcelle comprenait quatre sous parcelles soit un totale de 16 sous parcelles pour les 4 parcelles. Ainsi, la surface totale de l’essai était de 116,42m².
Les variétés ont été affectées dans les parcelles de chaque sous parcelle d’une manière aléatoire. Chaque sous parcelle comptait 72 poquets à un écartement de 25x25cm.
Pour réussir la culture du riz de marais d’altitude, il faut opérer un choix judicieux du terrain. Ainsi, le terrain a été choisi en tenant compte des exigences du riz de marais d’altitude. Ce terrain était situé près de deux cours d’eau dont la rivière LANGA et la rivière KARHABISHA, devient vers les casiers rizicoles.
2m
V1 |
V2 |
V3 |
V4 |
1,5m
V4 |
V3 |
V2 |
V1 |
1 0,5m 4m
V2 |
V1 |
V3 |
V4 |
V2 |
V1 |
V3 |
V4 |
8m
Figure1. Dispositif expérimental
Légende
V1: variété KNL1
V2 : Variété V046
V3 : Variété FAC AGRO
V4 : Variété VO908
II.3.2. Conduite de l’essai
Elle consiste :
Etant donnée que les variétés de riz en notre disposition étaient exigeantes en eau dans la première phase de leur développement, c’est-à- dire la phase végétative surtout, elles étaient de variétés de riz de marais. Pour cela, il nous a semblé avantageux de prendre pour champ expérimental un marais situé dans un bas- fonds, un tel choix a été décidé pour nous faciliter une bonne irrigation.
Le débit des travaux a été lancé un mois avant le semis. La préparation a commencé par un défrichement de la végétation à l’aide d’une machette suivi d’un labour soigneux à la houe et une profondeur de plus au moins 15cm. Les plates bandes étaient orientées de l’Est à l’Ouest.
Le terrain a été divisé en quatre casiers rizicoles séparés par des diguettes servaient d’allés.
Cette activité avait pour rôle d’obstruer les canaux des débris et des herbes en vue de faciliter le passage libre de l’eau vers les casiers rizicoles, de conduire vers ces derniers, de l’évacuer au moment opportun et enfin de prévenir les ravageurs à qui ils se serviraient de logis.
L’établissement d’un germoir consiste à assurer la première phase de développement du riz dans un milieu bien contrôlé. Le sol a été ameublit et débarrassé de toutes mauvaises herbes.
Des semences préalables triées ont été trempées dans l’eau pour tester leur viabilité. Celles qui flottaient à la surface de l’eau étaient éliminées et celles qui se stockaient au fond de la vase étaient retenues pour le semi en germoir.
Pour le traçage des lignes de semi, un morceau de bois a été utilisé, les écartements adaptés étaient de 25cmx25cm et semi se faisait à environ 5cm de profondeur. Douze à quinze jours après levée on avait procédé au repiquage dans les casiers rizicoles à la date du 19Février 2015 ce système intensif.
Cette opération a consisté à déterminer les parcelles et les sous parcelles, ainsi que les écartements de repiquage sur terrain suivant les mesures et les dispositifs déjà établies.
Cette étape a commencé dans le système rizicole Intensif, dont avant le repiquage des plants de 12 à 15 jours au germoir avec un seul plant par poquet, on apportait la matière organique, l’engrais de fond dont le NPK, puis après quinze jours de repiquage de ces plants, on apportait l’engrais de couverture qui était l’UREE pour une bonne croissance végétative avec un écartement de 25x25cm. Dans le système extensif, on repiquait les plants ayant 25 à 30 jours au germoir avec quatre à cinq plants par poquet sans apport de la matière organique ni engrais aux écartements aussi de 20x25cm.
L’entretien a consisté en la mise des casiers sous eau suivie du sarclage et gardiennage ainsi que le déploiement des appâts empoisonnés contre les oiseaux et les rongeurs. L’alimentation des casiers en eau n’a pas été interrompue le long du cycle végétal. L’eau était maintenue dans les casiers pendant toute la durée de l’essai jusqu’à la maturité.
Le sarclage se faisait chaque fois que l’on remarquait l’apparition des mauvaises herbes alors que le déploiement des appâts empoisonnés était intervenu à partir du tallage et le gardiennage contre les oiseaux a été assuré depuis la floraison jusqu’à la maturité de la récolte.
La récolte s’est faite en une journée et a consisté à un choix de trois touffes sur une ligne pour déterminer le nombre total de talles par touffe, les talles utiles et la hauteur maximale des talles. La coupe a porté sur un choix judicieux d’une touffe parmi les trois retenues à l’aide d’un couteau tranchant. Le moment de la récolte a été déterminé par le jaunissement des panicules, le desséchement des feuilles et la résistance des grains à la pression exercée par les doigts.
II.3.3. paramètres à observés
Dans ce système on fera usage de la matière organique, le repiquage de plant ayant 12 à 15 jours au germoir, le sarclage régulier, repiquage d’un brun par poquet, usage des produits phytosanitaires (insecticide et fongicide), gardiennage des oiseaux et disponibilité d’eau d’irrigation. D’où il été question d’appliquer à la culture un ensemble des pratiques agronomiques dites modernes dans le but de l’amélioration de la productivité pour des amples visées vers l’intensification.
II.2. ANLYSE STATISTIQUE DE RESULTATS
L’analyse statistique des résultats a été rendu possible grâce à l’usage du logiciel Statistix8 par la procédure d’analyse de la variance. Pour la comparaison des moyennes, nous avons utilisé le test de la plus petite différence significative (PPDS au seuil de signification de 5%).