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CHAP I. APERCUE HISTORIQUE SUR LA RIZICULTURE

I.0. INTRODUCTION SUR LE SYSTEME RIZICOLE INTENSIVE(SRI)

La technique du système rizicole intensive a été créée à Madagascar en 1983 par le père Jésuite Henri de Laulanie suite aux observations lors de la sécheresse. Ce système de riziculture intensive a été découvert par hasard; des contraintes de temps ont obligé à utiliser deux foi, dans l’espace d’un mois; une pépinière trop petite ; c'est-à-dire qu’on a repiqué des plants de 15 jours à 1500m d’altitudes près d’Antsirabe. Dans ce système, le tallage c'est-à-dire la démultiplication des tiges très élevée obtenu (plus de 20 épis par pied) a encouragé des repiquages plus jeunes (12 jours, 10 jours,  8 jours) pour obtenir des talles par pied et plus. Les rendements augmentaient ici avec le tallage.

Le système rizicole intensif consiste à profiter des caractéristiques de tallage du riz afin d’augmenter les rendements tout en réduisant la consommation en eau. Le tallage peut monter jusqu’à 200 brins  par graines. Le SRI n’est pas une méthode technologique standardisée, une graine peut donnée plusieurs plants.

La technique du système rizicole intensive a plusieurs avantages ; tout d’abord, cette culture permet d’augmenter les rendements de production tout en réduisant la consommation en eau de la plante et en réduisant la quantité de semence utilisée.

Actuellement au Burkina Faso, le riz d’importation (Chine, Inde) reste bien moins cher que le riz local ; c’est pourquoi ils préfèrent développer la technique du système de riziculture intensif afin d’augmenter le rendement et réduire le cout de production pour que le riz Burkinabé ait  sa place sur le marché local.

I.1. ORIGINE

A l’origine, le riz poussait à l’état sauvage, mais aujourd’hui, les variétés cultivées dans la plupart de pays appartiennent au genre Oryza, comportant plus de 25 espèces, dont deux seulement présentent un intérêt agricole pour l’homme : Oryza sativa et Oryza glaberrima (BODELMANN, 1976)

Le riz Asiatique Oryza sativa est mondialement rependu, il aurait été domestiqué dans le Nord-est de l’Inde dès 5000 Av. J.C, sa culture se serait ensuite propagé en Chine méridionale puis dans toutes la contrée de l’Est et du Sud-est de l’Asie.

Déjà en 1000 Av. J.C, le riz était une culture une culture importante au Srilenka,  de l’Inde, le riz est passé en Iran. Son introduction en Grèce et dans les régions voisines du bassin méditerranéen remonterait aux expéditions d’Alexandre le Grand qui atteignirent l’Indus en 334-324 Av. J.C. Il est probable que les Portugais introduisirent la culture en Afrique de l’Ouest il y a 300 à 400 ans. Son introduction en Afrique centrale et attribué aux Arabes. Les Espagnoles et les Portugais l’introduisirent en Amérique centrale et du sud.

Le riz Africain, Oryza  glaberrima est originaire d’Afrique occidentale, du delta central du Niger où  il a été cultivé depuis 1500 Av. J.C, mais n’a jamais connu de développement loi de sa zone d’origine. Sa culture a même subi un déclin en faveur de l’espèce asiatique. (BODELMANN, 1976 et SCHALBROECK, 2001)

I.3.2. Cycle végétative

Le cycle végétatif peut scinder en trois phases du point de vue agronomique : Les phases végétative et reproductive et la phase de maturation. La phase végétative s’étend de la germination jusqu’à la fin du tallage. La phase de reproduction comporte l’initiation paniculaire, la montée des panicules dans les graines (montaison), l’émergence des panicules (épiaison) ; la floraison et la fécondation.

Le cycle végétatif oscille normalement entre 90 et160 jours en fonction de la variété, de la température et de la sensibilité à la longueur du jour. Dns les régions fraiches de hautes altitudes, la durée du cycle végétatif atteint fréquemment 210 à 260 jours.

Selon la durée du cycle végétatif, en Afrique on classe généralement les variétés en riz précoces ou cycle court (90 à 120 jours), les  variétés en riz moyen (120 à 150 jours) et les variétés en riz tardifs ou cycle long (plus de 150 jours). (SCHALBROECK, 2001) 

I.3.3. Physiologie

L a dormance des grains (5 à 8 semaines) est contrôlée par des facteurs génétiques et par des conditions de culture en cours de processus de croissance et de maturation. Certaines variétés n’ont pas des dormances (variété Indica) et n’existe normalement pas chez les variétés à cycle court. Disons alors que chez certaines variétés, la dormance est liée au photopériodisme, les jours longs accentuent la dormance.

Signalons qu’il est possible de lever la dormance  par divers traitements dont l’efficacité varie avec les variétés : par la température (conservation des grains secs à environ 45°C pendant 7 à 14 jours), par l’humidité en présence de l’oxygène et par trempage dans des solutions d’hydro chlorite de sodium ou d’acide nitrique. La dormance n’a pas d’incidence sur la longévité des graines dont le pouvoir germinatif chute rapidement après un an dans les conditions habituelles de conservation.

Les variétés à cycle court sont plutôt insensibles ou peu sensibles à la photopériode alors que les variétés à cycle long y sont généralement sensibles.

Les riz tropicaux, en majorité de type Indica, fleurissent plus rapidement pour des durées d’éclairement de 10 à 12 heures alors que le type Japonica tolère des jours de 14 à 15 heures. Les variétés insensible peuvent être semées en toute saison et se prêtent bien à la double culture (SCHALBROECK, 2001).

I.4. EXIGENCES ECOLOGIQUES

Le riz est une plante de lumière et les rendements sont proportionnels à l’insolation. Ce la explique en partie la faiblesse fréquente des rendements de la zone équatoriale et des zones d’altitude du fait de l’importante nébulosité.

Les latitudes limite sont de 46° Nord et 35° Sud (exception 32°Nord en ex-URSS). (ROLAND Pirot, 1998)

L’altitude atteint par l culture est fonction du degré de résistance des variétés aux basses températures. Le riz est cultivé avec succès à 1600m d’altitudes en Afrique centrale et à 1800m à Madagascar (SHALBROECK, 2001)

La plus haute altitude de culture se situe au Népal à plus de 3000m (ANNONYME, 2002)

Le riz est une plante assez plastique en ce qui concerne les sols. Il préfère cependant des sols à texture fine contenant environ 40% d’argile, perméables, et de pH compris entre 5 et 8 avec un optimum entre 6 et 7. Les éléments grossiers sont défavorables. En culture sèche, il demande un sol riche et meuble. Il supporte mieux un excès d’humidité mais tolère moins bien un excès de sécheresse que les autres céréales.

Les besoins en eaux s’établissent entre 12 000 et 20 000 mètre cube par hectare, soit 1 200 à 2 000mm, pour une évapotranspiration potentielle moyenne de l’ordre de 8mm par jour en riziculture irriguée. En culture pluviale, les fortes pluies sont nuisibles au moment de l’épiaison et en période de moisson. Il faut, cependant entre 900 et 1800mm d’eau pour le cycle complet de la plante, mis ces quantités varient fortement suivant la nature des sols : 800 à 1000mm peuvent suffire en sols limons-argileux (ROLAND Pirot, 1998)

Disons alors que les températures élevées des régions tropicales sont favorables à la culture du riz. En climat tempéré, il faut trois à quatre mois consécutifs sans risque de gelée. A la germination, une température de 21°C constitue un optimum, tandis que pour la floraison, il faut au moins 24 à 25°C. La température est l’un des facteurs limitant de la culture en climat tempéré. Le stade le plus sensible à la température est celui du gonflement des panicules dans la gaine, stade durant lequel se produit l méiose. (ANONYME, 2006)

Ainsi, des basses températures entrainent une stérilité des épillets.

I.5. CONDUITE DE LA RIZICULTURE

I.5.1. Aire de culture

L’aire de culture d’O. Sativa, généralement est comprise entre latitude 45° Nord et 30° Sud, embrasse tout le continent africain. Les latitudes extrêmes sous lesquelles s’observe la culture du riz sont situées en Chine(Aixel) à 50° Nord et en Australie (Nouvelles Galles du sud) à 35° Sud. L’altitude atteinte par la culture est fonction du degré des variétés aux basses températures. Le riz est cultivé avec succès à 1 600m d’altitudes en Afrique centrale (Burundi, Rwanda) et à 1 800m à Madagascar. (SCHALBROECK, 2001)

Le riz asiatique peut être produit dans toutes les régions tropicales et subtropicales du monde, mais la plus grande production est concentrée dans les plaines du Sud-est Asiatique (ARRAUDEAU, 1998)

En République Démocratique du Cogo, le riz se cultive dans le Haut-Congo (Tshopo, Uélé), dans l’Equateur (Tshwapa et Mongala), dans le Kasaï oriental(Sankuru), dans le Nord et Sud-Kivu, le Maniema, le Bandundu(Kwilu), le Bas-Congo et dans une partie du Kasaï-Occidental et du Shaba. (PNR, 1993)

Depuis 1998, les essais des cultures irriguées de marais d’altitudes ont été initiés par l’Université Catholique de Bukavu. On peut citer les essais déjà réalisés par l’entreprise ALIMENKINA à Mumosho où la variété V046 donne des bons rendements.

I.5.2. Pratiques culturales

Le riz est cultivé sous diverses manières :

  • La riziculture pluviale: Elle dépend de uniquement de la pluviométrie. Le riz pluvial n’est pas cultivé « les pieds dans l’eau » et ne requiert pas d’irrigations en contenu. Elles sont parfois extensives ou sèches et offrent un rendement plus faible que la riziculture irriguée.
  • La riziculture inondée: Se pratique dans les zones naturellement inondables. Parfois  aussi appelée riziculture  pluviale de bas-fond où son alimentation en eaux est directement lié aux pluies avec une contribution plus ou moins importantes des eaux de ruissellement de la nappe phréatique et des débordements de cours d’eau. Ce riz est à croissance rapide mais peu productif.
  • La riziculture irriguée : Exige des surfaces planes, des canaux d’irrigations, des levées de terre, elle est effectuée en plaine ou bas-fond et en zone montagneuse ; elle est parfois pratiquée en terrasses. Dans cette pratique, les riz sont en premier lieu obtenus sous pépinière avant d’être repiquées sous une lame d’eau dans un sol préalablement labouré. Ceci est le système le plus rependu en Asie : en Asie de l’Est (Chine, Japon, Corée), 93% des surfaces rizicoles sont irriguées ; en Afrique, seulement 5% des rizières sont irriguées (J-J.SCHALBROECK ,2001)

I.6. LES PRINCIPALES CONTRAINTES LIEES A LA PRODUCTION DU RIZ

La riziculture de marais d’altitude connait beaucoup des problèmes dont : les problèmes phytosanitaires, les ravageurs, les mauvais herbes, les basses températures (NYABIENDA, 2005)

I.6.1. Les problèmes phytosanitaires :

 Dont parmi nous pouvons citer : la pourriture bactérienne des graines, la pyriculariose. 

  • La pourriture bactérienne des graines : Dont l’agent causal est le Pseudomonas fuscovagine. C’est une maladie très redoutable dans notre région. Les symptômes apparaissent peu avant l’émergence de la panicule ; les talles présentent sur la gaine paniculaire des lésions allongées brun foncée. La plante attaquée bien avant de sa panicule est plus au moins bloquée, entrainant ainsi la stérilité d’une partie ou de l’ensemble des épillets (AUTRIQUE et al, 1989)
  • La pyriculariose : Une maladie fongique très importante du riz dans la région des terres d’altitudes et dont l’agent causal est le champignon Pyricularia oryzae (AUTRIQUE et al, 1989)

Les dégâts de la pyriculariose en pépinière ou au tallage peuvent entrainer la destruction complète du plant. Les lésions aux cours paniculaires, aux racèmes et parfois aux nœuds des tiges se traduisent par stérilité partielle ou complète des panicules. Un stress hydrique en pépinière et des fortes doses d’azote favorisent la maladie (SCHALBROECK, 2001) 

La pyriculariose des feuilles apparait généralement après la troisième feuille jusqu’à l’épiaison du riz. Les attaques sévères conduisent au dessèchement des feuilles et peuvent entrainer la mort des plantules en pépinière ou des plantes au stade de tallage (AUTRIQUE et al, 1989)

Chez les jeunes plants, dès l’attaque en pépinière, les plantules sont brulées complètement et dans deux à trois jours sans intervention phytosanitaire, toutes les plantules sont totalement mortes. Si l’attaque se produit avant l’apparition de la troisième feuille, la base du pied est noire, la supérieure est brune, le plant se plie et se fane jusqu’à la mort (IRRI, 1989)

 I.6.2. Les ravageurs

Les plus importants sont les fourreurs des tiges, les chenilles défoliantes, les punaises, les rats. Les oiseaux peuvent causer des dégâts importantes à partir de la maturité laiteuse des graines (AUTRIQUE et al, 1989 et JACQUOT, 1958)

             Les mauvaises herbes sont celles qui ressemblent au riz : cas du Cyperus Sp, Echinochloa crusegali,…

              Les facteurs climatiques et pédologiques influent d’une manière décisive sur la dominance et l’association des espèces adventices. Le vent et les crues leur assurent la propagation de nombreuses espèces. Par définition, tous les végétaux indésirables qui peuvent pousser simultanément avec les plantes cultivées sont qualifiées de mauvaises herbes ou plantes adventices.

              Les basses températures causent des problèmes, surtout au moment de la montaison, il y a avortement des fleures et la formation des gains peut être handicapée jusqu’à 100% (NYABIENDA, 2005)

  I.7. IMPORTANCE ALIMENTAIRE DU RIZ

Le riz est une importante source de Magnésium, il contient de la Niacine, de la Vitamine B6, de la Thiamine, du Phosphore, du Zinc, du Cuivre, ainsi que des traces d’Acides pantothéniques, de Potassium et du Fer chez certaines variétés. Le riz blanc est l’une des céréales les plus pauvre en protéine (certaines variétés améliorées en fournissent cependant jusqu’à 14g par 100g (BIENVENIDO, 1994)

En dehors de son usage comme aliment, le riz est utilisé pour la production d’amidon, de poudre de riz, de glycose, d’acide acétique, d’alcool fermenté et de la bière. En Afrique, la paille est peu utilisée dans l’artisanat, elle sert dans la production de la bière et comme le son ; elle peut être utilisée dans l’alimentation animal (SCHALBROECK, 2001)

La culture du riz prend de plus en plus d’importance dans les Pays aux régions tropicales d’altitudes d’Afrique centrale et orientale, elle joue un rôle alimentaire et économique très important (NYABIENDA, 2005)

Le riz et son eau de cuisson sont efficaces pour aider à aider à lutter contre la diarrhée. A partir de la fermentation enzymatique du riz avec de l’orge malté est produit le sirop de riz brun, un sirop composé de sucres complexes (oligosides), de maltose et de glycose.

I.8. FERTILISTION DU RIZ

L’Afrique connait une baisse alarmante de la fertilité des sols. Deux principales catégories des facteurs expliquent la baisse de la fertilité des sols de l’Afrique subsaharienne :

  • L’épuisement par les récoltes sans restitution de la fertilité par l’utilisation d’engrais minéraux et amendement
  • La dégradation du sol par différentes sortes d’érosions

Pour combler le déficit en élément nutritifs des sols africains, la matière organique ne suffit pas ; Elle est difficile à trouver et en plus sa teneur en élément NPK est faible. La roche mère en Afrique fait partie des roches les plus anciennes. Cette roche mère d’origine est pauvre en Phosphore(P) et Potassium(K). L’Azote(N) n’est pas contenu dans la roche mère.( CATALST- IFDC, 2010)

L’utilisation des engrais a plusieurs avantages :

  • Les quantités d’engrais à transporter et à utiliser sont restreintes, car la concentration des éléments nutritifs dans les engrais est très élevée
  • Les engrais permettent une meilleures croissance des cultures et un rendement élevé ; Les tests d’applications des engrais minéraux dans un même sol ont toujours montré une différence significative entre la parcelle témoin et la parcelle avec engrais, du point de vue croissance végétative, tallage, nombre de gousse et rendement ;
  • L’application des engrais permet la durabilité de la production agricole : Sur un même sol, l’application des engrais contribue, non  seulement à l’augmentation des rendements de la culture, mais aussi et surtout montré une différence significative entre la parcelle témoin et la parcelle avec engrais, du point de vue croissance végétative, tallage, nombre de gousses et rendements. (CATALYST- IFDC, 2010)

I.8.I. Besoins en éléments nutritifs de la plante

L’élément nutritif est un minéral prêt à être assimilé par la plante. La fertilisation est donc le processus consistant à apporter au sol les éléments minéraux nécessaire à la croissance et au développement de la plante.

Les besoins en élément nutritifs dépendent :

  • Des particularités de la culture ainsi que du rendement visé ;
  • Des parties de la plante visées comme récolte (feuilles, tiges, racines, graines), dont la teneur en éléments nutritifs est différentes.

Les éléments dont la plante a besoin pour sa croissance proviennent des différentes sources qui sont 

  • L’air : carbone, oxygène et azote ;
  • De l’eau : l’hydrogène et l’oxygène ;
  • Du sol : alimenté par les engrais organiques et minéraux : Azote, Phosphore, Potassium, Calcium, Magnésium, Soufre, Fer, Manganèse, Zinc, Cuivre, Bore, Molybdène, Chlore, Nickel.(CATALYST-IFDC, 2010)

I.8.2. Rôles spécifiques des principaux éléments nutritifs

  • L’Azote(N) : Est l’élément le plus important pour la vie de la plante ; il est présent en abondance dans la nature sous deux formes : forme libre dans l’air et forme combiné sous la forme minérale ; Il en est ainsi le moteur et sert à construire toute la partie verte qui assurent la croissance et la vie. Joue un rôle primordial dans le métabolisme des plantes.
  • Le Phosphore(P) : élément essentiel pour la floraison, la nouaison, la précocité, le grossissement des fruits et la maturation des graines. Il intervient dans le transport d’énergie dont la plate a besoin, la transmission des caractères héréditaires, la photosynthèse et la dégradation des glucides.
  • Le Potassium(K) : Elément de résistance des plantes au gel, à la sécheresse, aux maladies, au stress, à la salinité, à la verse et au froid. Le Potassium dans le sol se trouve uniquement sous forme minérale ; il provient soit de la décomposition de la matière organique et minérale du sol soit des engrais.

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