II.1 MILIEU

II.1.1 Présentation du milieu d’étude

II.1.1.1 Description géographique

La plaine de la Ruzizi s’étend de 2°42’ à 3°24’ de latitude Sud et 29°22’ de longitude Est. Elle couvre une superficie totale de 80 000 ha pour la RDC, 87 000 ha pour le Burundi et 13 000 ha pour le Rwanda. Son altitude varie entre 773 m au niveau du lac Tanganyika et 1000 m au niveau du piedmont (Mugalu, 2007).

La partie congolaise de ce territoire est limité à l’Est par la rivière Ruzizi, au Sud par le lac

Tanganyika, à l’Ouest par les escarpements et au Nord par Bugarama.

Le village de Luberizi est une entité de la plaine de la Ruzizi, situé à 76 km de la ville Bukavu sur l’axe routier Bukavu-Uvira, à 2.97026° de latitude Sud, 029.08507° de longitude Est et 905 m d’altitude.

III.1.1.2 Conditions édaphiques

Le sol de la plaine de la Ruzizi est en grande partie couvert de sable mélangé à des matières alluvionnaires salines plus récentes.

Deux types de sols sont alors caractérisés dans la plaine de la Ruzizi :

• Les sols argilo-sablonneux : ces types de sols couvrent toute la partie de Kiliba à Gatumba jusqu’au lac Tanganyika ;
• Les sols sablo-argileux ; ils couvrent Luberizi et le reste de la plaine. (Ntamikazi et al, cités par Mulumuna, 2005).

Il a un pH moyennement acide de 5.11 ; carbone organique de 0.96%, l’azote totale de 0.12%, phosphore de 17.36 mg/kg, potassium de 0.23 cmol/kg et une capacité d’échange cationique à pH de 8.98 cmol/kg. Il se situe dans la gamme de pH des sols convenant à la culture du riz (4 à 6) (IFDC, 2011).

II.1.1.3 Conditions climatiques

D’après la classification de Koppen, le climat de la plaine de la Ruzizi appartient au type AW4, c’est-à-dire ayant 4 mois au cours desquels les précipitations n’atteignent pas 500 mm ; la saison de pluie s’étend d’octobre à mai et la saison sèche de juin à septembre (Germain, 1952).

L’humidité relative moyenne annuelle est d’environ 70% ; on rencontre une saison à faible humidité relative (55 à 60%) de juin à octobre et une saison à haute humidité relative (supérieure à 70%) d’octobre à mai. L’insolation moyenne annuelle dans la plaine de la Ruzizi est de l’ordre de 50% de l’insolation astronomiquement possible. Ainsi, la période d’insolation maximale (supérieure à 50%) coïncide avec la saison sèche. Elle est suivie par une saison d’insolation minimale (41%) en novembre et en décembre (Mashika, cités par Malick, 2014).

II.1.2 Critères de choix du milieu d’étude

Le choix des milieux d’étude fut animé par la disponibilité de trois types de mécanisation dans les sites d’étude, ces sites se trouvant dans une zone à vocation rizicole. L’accessibilité aux sites d’étude Luberizi, Sange et Ndunda a aussi animée notre choix.

             

II.2 ASPECTS METHODOLOGIQUES

Trois sites ont servi de périmètre  d’étude : Luberizi, Sange et Ndunda. Dans chaque site, les trois types de mécanisation étaient présents dans la filière riz : la mécanisation manuelle, la mécanisation animale et la mécanisation motorisée. La méthode de quotas a été utilisée pour l’échantillonnage. 

II.2.1 Choix des enquêtés

Les étapes suivantes ont été suivies pour la détermination de l’échantillon :

• Entretien avec le chef administratif du site qui nous conduisait auprès des personnes de référence (agronome du village, chef des coopératives paysannes) ;
• Identification des populations des riziculteurs par l’agronome selon le type de mécanisation qu’ils pratiquent et aboutissement à trois listes selon chaque type de mécanisation ;
• Randomisation des listes et sélection de dix premiers noms sur la liste de chaque sous-site.

Le processus était le même dans chaque site et pour chaque type de mécanisation.

La méthode d’enquête par questionnaire a été utilisée pour obtenir les résultats de ce travail.  Le Tableau 2 ci-dessous présente la répartition des enquêtés selon les sites et les niveaux de mécanisation.

Tableau 2: Effectifs des riziculteurs interviewés selon les types de mécanisation

Types de mécanisation	Luberizi	Sange	Ndunda	Total /type de mécanisation
	Luberizi   Maendeleo centre	Rutanga    Kakamba	Ndunda    Kigobe centre
Manuelle	10        10	10        10	10        10	60
Animale	10        10	10        10	10        10	60
Motorisée	10        10	10        10	10        10	60
Total par site	60	60	60	180

Nous remarquons par le Tableau 2 que 180 riziculteurs ont été enquêtés, repartis en 60 par site et

60 par mécanisation. Ces nombres ont été choisis, d’abord pour leur représentativité de la population, et aussi pour aboutir aux analyses statistiques fiables.

II.2.2 Techniques et outils de collecte des données

Les données ont été collectées à l’aide de l’application KoboToolbox collect et sa base des données KoboToolbox Aggregate.

En effet, le questionnaire fermé soumis aux enquêtés fut rédigé dans l’application même et à partir des téléphones à système Android, les données furent collectées et transmises à l’application centrale, KoboToolbox Aggregate. Cette dernière a constitué la base de données Excel qui a servi de sujet pour l’analyse des données. 

L’enquête a eu lieu du Lundi 19 juin 2017 au Samedi 24 juin 2017. Signalons que les visites à deux coopératives paysannes et un centre de mécanisation ont complété notre investigation. 

Cet enquête auprès des riziculteurs nous a permis d’avoir les informations utiles sur :

• Les caractéristiques sociodémographiques du ménage ;
• Les facteurs de production tel la terre, la main d’œuvre et le capital ;
• Les coûts de production ;
• Le rendement généré par la riziculture.

II.2.3 Paramètres observés

Trois groupes d’observations ont fait objet de nos observations :

(i) les informations sociodémographiques, (ii) les informations agronomiques et (iii) les paramètres de rentabilité. Il est à signaler que toutes ces observations ont été analysées en fonction des types de mécanisation et de fois, selon les sites.

1. Les informations sociodémographiques Ils ont été subdivisés en deux :
   • Les informations qualitatives : à savoir le genre du chef du ménage, son statut matrimonial, son niveau d’instruction et son activité principale.
   • Les informations quantitatives : ont concerné l’âge du chef du ménage, l’expérience en riziculture et la taille du ménage.

Ces informations ont été collectées à l’aide du questionnaire d’enquête.

2. Les informations agronomiques

Il s’agit de toutes les données qui ont permis la production. Elles ont été subdivisées en trois :

• La tenure foncière et la superficie emblavée ;
• L’itinéraire technique : le fauchage, le premier labour, le second labour, semis en pépinière, hersage, le repiquage, le sarclage, le gardiennage, le séchage et le décorticage ; - Les intrants agricoles utilisés, entre autre la semence et les engrais.

3. Les paramètres de rentabilité

La rentabilité fut déterminée par deux variables : la productivité brute et les coûts de production. 

Par l’enquête, les productions par superficie emblavée ont été prélevées.

Les productivités furent obtenues en multipliant les productions par le prix d’un kg de riz. Les  coûts globaux de production ont été calculés par addition de toutes les dépenses intermédiaires intervenues pour la production sur la superficie couverte. Il s’agit ici de : coûts de location du champ, d’achat d’intrants (semence et engrais) et de la main d’œuvre pour les opérations culturales mais aussi pour la récolte, le décorticage et le transport.

De la productivité et de coûts globaux de production, la rentabilité moyenne de chaque type de mécanisation fut déterminée.

Elle est le quotient de la différence entre la productivité brute et les coûts globaux de production, divisés par les coûts globaux de production. La formule suivante a donc permis le calcul de la rentabilité :

𝑅𝑒𝑛𝑡𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é = (𝑃𝐵 − 𝐶𝐺𝑃)/𝐶𝐺𝑃

Avec PB la productivité brute et CGP, les coûts globaux de production.

II.2.4 Traitement des données

Les données ont été traitées et analysées par le tableur XLSTAT et le logiciel IBM SPSS Statistics, version 20.