L’essai a été installé dans le groupement de LUVUNGI connu sous le nom de groupement d’Itara qui est situé au Nord Est du territoire d’Uvira à une altitude de 880 m, longitude de 29,0233o et une latitude de 2,5519o (Makindu, 2011).
Le groupement de Luvungi a deux types des reliefs :
Relief de plaine de la Ruzizi, est caractérisé par une altitude variant entre 700m au niveau du lac Tanganyika et 3500m sur le mont Mitumba et relief de montagne vers le mont Murumba dont l’altitude en moyenne est de 2000m mais avec certains sommets de 3250m d’altitude (Nzejimana, 2004).
Caractéristiques édapho-climatiques et végétales
Le groupement et les périphéries immédiates bénéficient d’un climat tropical sec donné par deux saisons ; la saison sèche et la saison de pluie. Les moyennes pluviométriques annuelles sont de 940mm et la température moyenne variant entre 24 et 25°c (Makindu, 2011).
L’importance de ce relief et climat sur la culture réside dans ce sens que cette entité possède un sol sablo-argileux qui est riche où plusieurs sortes de cultures se développent et donnent un bon rendement (Nzejimana, 2004).
La végétation naturelle est constituée d’herbage de densité moyenne, accompagnée parfois d’épineux, d’arbustes, d’euphorbes et de quelques borassus (Burnotte, 1949 précité par Pyana, 1996 et cité par Ngabo, 2007).
Le groupement de Luvungi est caractérisé par la grande rivière LUVUMBU qui traverse le groupement en le subdivisant en deux blocs dans le haut plateau. Elle est une affluant de la rivière Ruzizi et tire son origine dans le coin de fin de la forêt de LWINDJA dans la chefferie de Kasika dans le territoire de Mwenga (Nzejimana, 2004). Les mesures de pH et de conductivité de ses eaux sont satisfaisantes, contenant très peu de sels dessous, ce qui permet qu’il convient aussi à l’irrigation (Burnotte 1949 cité par Ngabo, 2007). Entre temps, les aménagements des infrastructures d’irrigation et d’adduction d’eau potable paraissent difficiles à partir de cette rivière suite à la position topographique qu’occupe Luvungi. C’est l’une des raisons qui font que ce milieu éprouve des difficultés d’adduction d’eau potable et d’irrigation.
Tableau 1 : Caractérisation du champ (les réponses applicable sont soulignées)
Altitude du centre principal de la parcelle (en mètre) |
880m |
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Coordonnées GPS du centre principal (en degrés N/S et EO) |
02° 55’ 19’’ |
029 02 33 |
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Attaché/détaché du domaine de la maison |
Attaché (champ de case) |
Détaché (champ éloigné) |
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Distance entre la maison et le champ (en minutes de promenade) |
25 |
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Position dans le paysage |
plateau |
Haute-pente |
mi-pente |
|
Basse-pente |
Vallée (sèche) |
Marais |
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Pente |
Ë‚1% |
1-5% |
5-10% |
|
10-20% |
20-40% |
˃40% |
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Type de mauvaises herbes |
Surtout graminées |
Surtout feuilles larges |
Autant graminées que feuilles larges |
|
Noms des mauvaises herbes dominantes |
Sida acuta, bidens pilosa, galisioga ciliata Digitaria vestida,… |
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Le maïs a été utilisé comme culture test. La variété locale, Kanjegere, était testée dans les différentes techniques. Cette culture a été choisie en premier lieu en fonction de la susceptibilité aux stress hydriques dus à la mauvaise répartition de la pluie ce dernier temps dans cette zone et en second lieu en fonction de deux principales cultures de base de cette zone dont le maïs fait partie.
L’essai a consisté à évaluer l’efficience d’utilisation de l’eau par différentes techniques de gestion de l’eau. Le dispositif expérimental était un split-split plot et les différentes techniques testées étaient le Tied Ridges (billons cloisonné), le Zaï et le labour à plat qui a servi de témoin. La distance entre deux parcelles et entre deux blocs a été de 1 m. La superficie totale a été de 65mx 65m. Chaque parcelle était de 8mx10m comme démontré ci-dessous dans le dispositif expérimental.
Trois facteurs étaient étudiés simultanément dans un même type d’essai. Il s’agit du facteur technique qui a trois niveaux : le Zaï, le Tied Ridges et la pratique locale de labour à plat comme test. Le facteur fertilisant avec deux niveaux (sans engrais et avec engrais), et le facteur couverture du sol qui a deux niveaux dont l’application ou pas de la paille. Au total 12 traitements conduits en split-split plot avec trois répétitions ont été utilisés. Le facteur principal était la couverture du sol, le sub-principal était l’application de l’engrais et le facteur tertiaire était les techniques RWH.
Tableau 2 : la structure des traitements et le dispositif expérimental
N° |
Couverture du sol |
fertilisant |
Techniques RWH |
1 |
paille |
Sans engrais |
Labour à plat (locale) |
2 |
paille |
Sans engrais |
Zaï |
3 |
paille |
Sans engrais |
Tied Ridges |
4 |
paille |
Avec engrais |
Labour à plat (locale) |
5 |
paille |
Avec engrais |
Zaï |
6 |
paille |
Avec engrais |
Tied Ridges |
7 |
Sans paille |
Sans engrais |
Labour à plat (locale) |
8 |
Sans paille |
Sans engrais |
Zaï |
9 |
Sans paille |
Sans engrais |
Tied Ridges |
10 |
Sans paille |
Avec engrais |
Labour à plat (locale) |
11 |
Sans paille |
Avec engrais |
Zaï |
12 |
Sans paille |
Avec engrais |
Tied Ridges |
Les essais sont partis du mois de novembre 2012 suite à un retard pluviométrique en février 2013. Le semis a été fait le 1er novembre 2012, le premier sarclage et le paillage 1 mois après le semis et le deuxième sarclage à deux mois après le semis. Trois graines étaient semées par poquet et un démariage et regarnissage des vides étaient faits 2 semaines après le semis pour ne laisser que de 2 plants par poquet. La perturbation des pluviométries n’ont pas permis à certains plants démariés à reprendre.
Les engrais composites NPK 17-17-17 étaient appliqués à un taux de 3 sacs (150 kg) par hectare (=50 kg N, 22 kg P et 40 kg de K par hectare). En moyenne, pour chaque parcelle, 1,2 kg de N P K, ce qui a fait un taux de 6g/poquet soit un total de 21,6kg d’engrais pour tout l’essai.
Ce sol est du type sablo argileux après l’utilisation du triangle texturale de l’USDA (United State Department of Agriculture) généré par le logiciel SPAW (Soil Plant Air and Water).
Tableau 3 : synthèse de résultats de l’analyse dol au laboratoire
Mesures |
0-10cm |
10-20cm |
20-30cm |
30-40cm |
40-50cm |
Densité apparente |
1,45 |
1,45 |
1,45 |
1,45 |
1,45 |
pH à l’eau |
6,36 |
6 ,16 |
6,18 |
6,14 |
6,12 |
pH à KCl |
4,79 |
4,81 |
4,73 |
4,75 |
4,81 |
Potassium |
0,43 |
0,43 |
0,43 |
0,43 |
0,43 |
Azote |
0, 24 |
0, 24 |
0, 24 |
0, 24 |
0, 24 |
Phosphore (ppm) |
19 |
19 |
19 |
19 |
19 |
Les échantillons ont été prélevés à différentes profondeurs et différents stades culturaux suivant la diagonale dans chaque parcelle et ont été amené au laboratoire d’analyses du sol de l’UEA. Le poids de l’échantillon brut a été pesé avant aux champs et avant le séchage à l’étuve pendant 24heures à 105°C jusqu’à poids constant pour déterminer la teneur en eau pondérale et le volume (ø). La détermination de l’état énergétique de l’eau du sol a été faite sur membrane à plaque céramique de 5, 10 et 20 bars ; effectué au laboratoire d’analyses du sol de l‘Université Nationale du Rwanda.
L’infiltrabilité a été déterminée dans chaque parcelle à travers la méthode de doubles rings faute d’avoir une tension infiltromètre. Cette méthode consiste à placé dans le sol deux tuyaux de dimension différente et ainsi dans la circonférence couverte par la petite dimension, une colonne d’eau y sera verser jusqu’à saturation et ainsi de la quantité d’eau verser et du temps pour qu’il y ait saturation, découlera la vitesse d’infiltration ou infiltrabilité. Pour la technique de Zaï, il a été question de le mesuré dans le trou et pour la technique de Tied Ridges, il a été fait dans le sillon car déterminant la capacité de la technique à conserver l’eau.
Les éléments suivants ont évalués après l’obtention des ces différentes mesures :
W=h*p* θ*100 avec h=profondeur du sol, p=densité apparente.
TAW=RDx0, 9 (FC-WP), RD qui est la profondeur racinaire, FC : capacité au champ et WP : point de flétrissement, TAW : Total Available Water (Stroosnijder, 2009)
EMC=M2.100/Sc Sc étant la capacité de stockage ou capacité de rétention de l’eau dans le sol et M2 la teneur à la fin du stade précité. (Narayanam et al., 2010)
Ou EMC= M2.100/M1+R avec M1 : humidité au début de la plantation et R la quantité de pluie reçu durant la période.
La distribution racinaire a été obtenue à différentes profondeurs latérales et verticales de la plante. Trois échantillons ont été pris le long de la diagonale dans chaque parcelle. Ainsi, à l’aide d’une sonde placée à différente profondeur, ont été récolté le sol et les racines présentes. Puis ce mélange était tamisé à l’aide de l’eau et ainsi seules les racines ont été prélevées et leur poids a été mesuré. Cependant, la longueur des racines était indispensable dans la détermination de la capacité d’adaptation des plantes mais comme le comptage des racines était plus fastidieux, il s’avérait utile d’évaluer le poids qui était corrélé génétiquement avec la longueur des racines. Alors, la longueur était mesurée pour 5 échantillons afin de déterminer l’équation de droite longueur et poids racinaires. En suite chaque poids correspondait à une longueur racinaire moyenne pour la culture.
Le rendement parcellaire était évalué dans la parcelle utile constituée d’une surface de 8mx6m soit une surface de 64m2 sur le 10mx8m de la surface totale (800m2). La production de la parcelle utile était portée à l’étendue d’un hectare pour évaluer le rendement soit 64m2 de la parcelle utile x 156.25. Le séchage des grains de maïs s’est fait et un égrainage pour calculer le poids des grains.
Les données ont été encodées à l’aide du logiciel Excel, analysées par le logiciel R console. L’analyse de la variance a été faite pour vérifier l’influence de différents traitements sur les paramètres mis en étude. En plus, les régressions linéaires multiples ont été utilisées pour tester l’interaction de différents facteurs. Le seuil de signification est celui de 5%. Avant toute analyse, un test de Shapiro a été fait pour vérifier si les données suivent une distribution normale. Aucune transformation de variable n’a été appliquée. Le modèle choisi Y=βo+β1X1+β2X2+………βn Xn avec β comme coefficient de régression, X la variable explicative et ε le résidu, βo constituant la constante. La variable avec le plus grand coefficient de régression a été le plus contributive à la formation du modèle c'est-à-dire qui a plus influencé le variable étudié.