INTRODUCTION

Problématique et justification du travail

La superficie totale des terres cultivées est estimée à 1,4 milliard d'hectares, au niveau mondial, et environ 80 pourcent de cette superficie est cultivée en sec; elle assure environ 60 pour cent de la production agricole mondiale (FAO, 2010). Les plantes sont cultivées selon différents régimes de gestion de l'eau, allant du simple travail du sol pour accroître l'infiltration des pluies jusqu'aux technologies d'irrigation et méthodes de gestion de pointe (French, 1984).

La sécheresse est l’un des  principaux facteurs  limitant la production agricole et forestière dans les zones arides et semi-arides de l’Afrique de l’Ouest (Keulen et al., 1990 ; Lindner et al., 2008). Dans ces zones, les sols et les terres arables subissent de plus en plus l’érosion et la disparition de la végétation (Thevoz, 1997 ; Babacar, 2000). Cependant l’exploitation des ressources naturelles dans ces zones au cours des dernières décennies s’est intensifiée avec la croissance démographique (Roose, 1995). Les conséquences résultant de cet état de fait sont une disparition progressive de la végétation et une dégradation physique, biologique et chimique des sols, ce qui aboutit à l’apparition et l’extension des sols dénudés appelés « zippélés » et la salinisation du sol (FAO, 2010).

Certaines régions de la RDC sont caractérisées par les climats sahéliens avec des longues saisons sèches et des pluies irrégulières, tel le cas de la plaine de la Ruzizi, à l’Est du pays.  Ces irrégularités s’accentuent de plus en plus à cause de la perturbation climatique observée ses dernières décennies sur notre planète (Larbi et al., 1998). L’agriculture dans ces régions étant essentiellement pluviale, il s’ensuit une perturbation du calendrier agricole conduisant souvent à une diminution du rendement des cultures.

En agriculture non irriguée, la gestion de l'eau  dans le milieu sec consiste à contrôler la quantité d'eau disponible pendant la saison culturale en déviant de façon opportuniste les écoulements d'eau de pluie afin d'accroître l'humidité du sol dans la zone des racines des plantes. Il n'empêche que le calendrier d'arrosage reste dicté par les précipitations et non pas par les agriculteurs (FAO, 2001).

L'intensification durable nécessite des systèmes de gestion de l’eau  plus efficaces et plus précis, ainsi que des systèmes d'exploitation agricole utilisant une approche éco-systémique pour préserver les ressources en eau. La redécouverte des pratiques ancestrales pourrait présenter un  intérêt surtout dans le contexte où les possibilités  techniques  de gestion de l’eau sont limitées (Roose et al., 1995). Ces pratiques pourraient représenter une véritable alternative aux techniques classiques, dans la mesure toutefois où elles sont réactualisées, améliorées et fondées sur des données scientifiques.

Les résultats obtenus par l’introduction  des  techniques tel que le Zaï, les billons cloisonnés (Tied Ridges), half-moon dans la plaine de la Ruzizi ont permis de conclure que ses derniers  pourraient représenter, dans le domaine de la gestion conservatoire des eaux et des sols, une alternative, dans la mesure  toutefois où ces pratiques sont analysées scientifiquement, améliorées et réactualisées en fonction de l'évolution démographique  et socio-économique des régions tropicales sèches (Bagula, et al., 2013).

La technique de billonnage cloisonné (tied ridges) a permis  d’augmenter le rendement du maïs de 75% par rapport aux pratiques de labour traditionnel. Le Zaï avait réalisé des rendements dont les différences n’étaient pas significatives par rapport aux pratiques de labour traditionnel. La technique de half-moon n’était pas différente de la pratique culturale locale  en rendement  soit une augmentation uniquement de 22% du rendement alors qu’elle était différente avec le Zaï avec un écart de 360 Kg par ha (Makindu 2012 ; Bagula, et al., 2013). Les deux auteurs n’expliquent pas les paramètres environnementaux qui ont conduit à la variation du rendement en fonction des techniques utilisées. Il est donc important d’analyser l’influence de ces techniques sur la dynamique de l’eau dans le sol notamment pour expliquer en partie les différences observées. La compréhension de l’action de ces technologies sur l’eau du sol nous permettra de choisir la technique qui convient le mieux dans la plaine de la Ruzizi pour palier aux perturbations climatiques qui sont de plus en plus observées dans ce milieu.

Ainsi, la technique de billons cloisonnés ainsi que celui du zaï combiné à l’utilisation des engrais pourraient améliorer la conservation et l’utilisation de l’eau par rapport à la pratique de labour traditionnel sur la culture de maïs dans les conditions actuelles de perturbation pluviométrique.

Objectif général

 Le présent travail a consisté à évaluer l’influence des billons cloisonnés, du  zaï et du labour traditionnel sur la culture de maïs dans la plaine de la Ruzizi pour contribuer à la gestion de l’eau sous culture de maïs en utilisant des technologies adaptées aux régions arides.

Objectifs spécifiques

Les principaux objectifs sont :

Identifier la technologie qui permet le mieux a conservé l’eau du sol pendant la saison culturale pour la culture du maïs;

-Etablir les mécanismes de conservation de l’eau par les différentes technologies de gestion de l’eau et  l’efficience des nutriments (eau et sels minéraux) et

-Tester la disponibilité de l’eau à la plante au cours de la saison culturale. 

Subdivision du travail

Outre l’introduction, ce travail comprend trois chapitres.

• Le premier chapitre traite les généralités sur les techniques de la gestion de l’eau du sol, les généralités sur l’état énergétique de l’eau du sol et l’efficience  d’utilisation de l’eau  et les éléments nutritifs, afin les généralités sur le maïs.
• Le deuxième chapitre décrit le milieu, le matériel et les méthodes d’étude utilisées.
• Le dernier chapitre présente les résultats et leurs discussions.

Une conclusion et quelques recommandations viennent clôturer ce travail