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CHAPITRE I.GENERALITES SUR LA CULURE DE PATATE DOUCE

I.1.ORIGINE ET DESCRIPTION

La patate douce est originaire d’Amérique tropicale, notamment d’Amérique centrale et méridionale. Elle serait introduite en Afrique, aux indes orientales et philippines au XVIe et au XVIIe siècle par les espagnols et portugais (Janssens, 2001)

                        La patate douce, Ipomea-batatas est une plante dicotylee appartenant à la famille de convolvulaceae.Des plus ou moins 50 genres et plus de 1000 espèces que compte cette famille, c’est seulement Ipomea batatas qui revêt une importance économique, bien que Ipomea aquatica soit aussi consomme comme salade ou légume vert (Imani, 2010)

Ipomea batatas descendrait de l’Ipomea fastigiata SWEET existant à l’état sauvage aux Antilles sous le nom de patate sauvage ou kamotte (Vendenput cite par Nkidiaka, 2003)

                          La systématique de la patate douce est :

                                -Embranchement : magnoliophyta

                                -Sous-embranchement : rosophytina

                                -Classe : Asteropsida

                                -Sous-classe : EuasteridaeI

                                -Ordre : Solanales

                                -Famille : convolvulaceae

                                -Genre : Ipomea

                                -Espèce : Ipomea batatas

Ipomea batatas comprend des centaines, voire des milliers des variétés qui se distinguent par le port et la couleur des tiges, la forme, le type, la taille et la couleur des pétioles et des feuilles, par la peau et la chair des tubercules ,etc. .Aussi, ces variétés peuvent être groupées en celles dont les feuilles sont consommes communément appelées (matembele) et celles qui ne donnent que les tubercules.

                           La patate douce est une plante herbacée, vivace, mais annuelle en culture. La tige en général rampante et peut atteindre 2 à 3 mètres .Les feuilles sont alternées, cordiformes, entières ou lobées à découpures plus ou moins profondes (Anonyme, 2014). La plupart des variétés ne fleurisse pas en culture, sauf si on laisse la plante se développe au de la de 1an, surtout en sols pauvres (Venden Abelee, 1954).Les fleurs sont campanulées, rarement fertiles, violettes ou blanches, groupées en ombelles, axillaires. Le fruit est une capsule déhiscente contenant 1ou 2graines.Lea partie souterraine est essentiellement constituée des racines qui se comportent en vrais organes de stockage d’éléments nutritifs. Le système racinaire de la patate douce est subdivise en trois catégories des racines :

-Les racines adventives développées sur la tige, elles sont à géotropisme positif ou à dia géotropisme ;

-Les racines latérales formées sur les racines plus âgées ;

-Les racines de tubercule poussant sur les tubercules.

Ce tubercule de la patate douce  est défini comme renflement latéral localise qui se forme sur certaines racines du système racinaire de la patate douce. Le nombre des racines tubéreuses, leurs dimensions, leurs couleurs de la peau ou de la chair  sont variables en fonction de la variété cultivée .Leur poids varie entre 0,1et 0,5 Kg. Les tubercules sont sucres. La patate douce possède 15 ou 45 chromosomes haploïdes (Anonyme, 2001)

I 2.AIRE DE CULTURE ET ECOLOGIE

La patate douce pousse de 32° sud à 40° nord. Son altitude par rapport au niveau de la mer va de 0 à 2100m, voire 3000m.La patate douce est très plastique au point de vue climatique, elle accepte des températures allant de 13° à 31°C, des sècheresses tout comme la salinité. Toutefois ses conditions optimales sont : 24°C de température, 75 à 100mm des pluies par an avec 50mm pendant la période de croissance végétative .pH optimal est de 5,6 à 6,6.Elle est plastique au point de vue édaphique, pourvu que le sol soit meuble, perméable et sans excès d’azote (Janssens, 2001)

 

 

I 3.CULTURE

La multiplication se fait généralement par boutures, mais elle peut se faire aussi par tubercule, fragments des tubercules ou rejets des tubercules, contrairement au manioc, les meilleures boutures proviennent des parties jeunes de la tige d’une plante relativement âgée, au moins de 3 à 4 mois. Les boutures ont 20 à 40cm (Raemaekers, 2001)

La plantation d’un hectare nécessite 30.000 boutures (L’INERA-Mulungu, 2004).Toutefois, on peut aller jusqu’à 100.000 selon les conditions du milieu. La mise en place se fait sur billons ou buttes de 30 à 40cm de haut et de 60cm de large, l’écartement entre eux étant de 60 à 100cm.Elle peut se faire encore à plat. Les plants sont séparés de 30 à 40cm sur les buttes ou billons, places sur deux rangées à raison de 2 ou 3 boutures par trou pour assurer une plus grande régularité. La patate douce vient souvent en tête de rotation, l’époque de la plantation étant choisie de telle sorte que l’époque de la récolte coïncide avec la saison sèche et que les 2 ou 3 premiers mois de la végétation coïncident avec les mois les plus arrosent de la saison. La patate se prête à divers systèmes de production, allant de l’association culturale (Birali, 2001), à la culture pure et intensifiée en passant par plusieurs formes : culture intercalaire, culture hors saison, culture de couverture du sol, culture d’irrigation, culture de fourrage, etc.

                                     Récolte et rendement

Selon le climat et les variétés, la végétation dure de 120 à 210 jours. Elle est de 5 à 6 mois en République démocratique du Congo. La récolte intervient quand les tiges et les feuilles commencent à jaunir (Anonyme, 2014).Les tubercules ne doivent pas rester dans le sol après maturité afin d’éviter le risque de pourriture, de germination ou d’attaque des tubercules par cylas sp. Le rendement moyen au monde en milieu paysan est de 15 tonnes par hectare. Il est de 20 tonnes par hectare en Asie, 18 tonnes aux Etats-Unis, 7 tonnes en Amérique Latine et seulement 5 tonnes en Afrique. Les meilleurs résultats s’observent en Egypte et au Japon avec 24 tonnes par hectare et les faibles en Tanzanie avec 2 tonnes, en Haïti avec 3 tonnes et en RDC avec 4 tonnes. Néanmoins, en station, ces rendements atteignent 40 tonnes (à yangambi), voire 50 tonnes par hectare aux Etats-Unis d’Amérique (Degras, 1998)

I 4.VALEUR ALIMENTAIRE

En cultivant la patate douce en grande quantité, on évite certainement des pénuries alimentaires en cas de cyclone, d’inondation ou d’autres catastrophes naturelles, ses feuilles et ses tiges constituant toujours un aliment de qualité en temps normal ou non (Bishikwabo cite par Radjabu,2015)

La patate douce est très riche en énergie au point de pouvoir faire vivre deux fois plus des personnes que le riz et cinq fois plus que le maïs. En plus, elle est une source des protéines, des sels minéraux et des vitamines : un hectare de patate douce peut couvrir les besoins en calcium de 50 fois plus des personnes que celui de riz ; la thiamine pour huit fois plus des personnes et la riboflavine pour onze fois plus des personnes. Les variétés à chair orange sont très riches en vitamine A. Toutefois, la patate douce est très pauvre en lipides (Romain R., 2000)

Les feuilles de patate douce sont consommées dans plusieurs provinces de chine, en Tanzanie, en Asie du sud-Est, en RDC, au Sierra Leone et en Nouvelle Guinée (Anonyme, 2014)

Les variétés traditionnelles aux philippines sont récoltées à environ 10cm de long mais en Corée, ce sont les petites qui sont consommées Taiwan, ce sont les feuilles adultes et les pétioles. Les feuilles doivent en général être tendres, glabres, colorées, en violet ou en jaune selon les milieux et les variétés (Villeréal et al, 1992).Les feuilles de patate douce se rapprochent de l’épinard, du point de vue de la valeur alimentaire. En effet, ces sont des excellentes sources des vitamines A et C, et des bonnes sources pour la vitamine B2, l’ensemble feuille-tubercule de patate douce reste pauvre en protéines et en lipides. Elles doivent donc être complétées par des aliments riches en protéines tels que les légumineuses, les poissons….. (CTA, 2007)

LES MALADIES ET LES ENNEMIS DE LA PATATE DOUCE

A .Les maladies cryptogamiques

                             L’alternariose  due à alternaria salani à laquelle on a souvent donne le nom d’anthracnose en raison de ses symptômes qui rappellent ceux induit par cette maladie des taches brunes sur les feuilles, aussi des zonassions concentriques, noires, déprimées, arrondies, le plus souvent allongées sur la tige (Raemaekers, 2001)

                          Taches foliaires (phyllostica batatas) : ces taches sont occasionnées par P. batatas sont  irrégulièrement  arrondies et mesurent environ 0,5 cm de diamètre. Le centre brun pale à blanchâtre est entouré d’une bordure brun rougeâtre .Les fructifications du champignon est souvent visibles au centre des taches sous forme des petits points noires. Avec le temps, la partie centrale des lésions se désagrège. Certains cultivars réagissent par la formation d’un anneau violacée sépare des taches par quelques millimètres des tissus verts. Quoique fréquente dans les champs de patate douce de la région, cette maladie ne semble pas occasionner des pertes de rendement  importantes.

                            Erinose : causée par acaria sp est un minuscule acarien blanchâtre d’environ 0,2 mm de long possédant seulement deux pousses irritent l’épiderme, provocant la formation d’un duvet dense qui recouvre l’extrémité des tiges et les jeunes feuilles  leur donnant un aspect grisâtre .les tiges attaques sont courtes et d’une grosseur anormale. Ces bourgeons axillaires se développent prématurément et peuvent à leur tour être attaques. La production des plantes fortement infestées peut être réduit  de 80%.Il faut observer attentivement les champs en début en  de culture, afin de détectes et détruire rapidement les premiers foyers d’infestation. Il est aussi recommandé de ne pas prélever de boutures dans les champs fortement attaques.

                             Pourriture noire : cette maladie se manifeste aussi bien au champ que dans le magasin. Les pousses infectées présentent une petite lésion noire à proximité de la patate douce. Cette lésion s’   agrandit, parfois jusqu’à la surface du sol, elle entoure la pousse et provoque un jaunissement des feuilles, le flétrissement, voire la mort  de la pousse. Les patates infectées peuvent présenter des  lésions ou pas au moment de la récolte. Les taches sont noirâtres, légèrement enfoncées et circulaires. Dans des conditions de stockage, favorable, ces lésions s’agrandissent. Le champignon peut être observe sous forme de structures courtes et foncées de type soie à l’intérieur d’un cercle de 13 mm de diamètre au centre de la lésion .Les lésions peuvent  s’étendre au centre et noircir la chair. Le champignon est responsable d’un gout amer de la patate.

                              Fusarium oxysporium : les  premiers symptômes apparents sont le jaunissement des feuilles de la patate douce, suivi de leur flétrissement  et leur chute, voire  de la mort de la plante. La mort  des faisceaux vasculaires de la tige s’accompagne d’une coloration brune à violette qui peut  être accompagnée’ d’une fissuration de la tige. Les  tiges peuvent virer au havane ou brun clair. Les patates atteintes peuvent tout de même développer des tubercules, mais ces derniers présentent généralement des tissus  vasculaires infectes  et colores .La pourriture peut survenir pendant le stockage. Les tiges mourantes présentent une croissance fongique rosâtre.      

  1. B. Les maladies virales

                               Viroses

                              Les deux virus de la patate douce fréquemment en Afrique sont les virus de la panachure(SPFMV) potyvirus (potyvinidae) transmis par des aphides et le virus du rabougrissement chlorotique de la patate douce(SPCSV) transmis par la mouche blanche. L’autre virus communément rencontré en Afrique de l’est  est appelé virus de la panachure légère de la patate(SPMMV) transmis par des pucerons (Myzys persicae et Aphis gossypu) ayant comme symptômes taches chlorotiques, taches en forme d’anneaux  éclaircissement des nervures, malformation des jeunes feuilles, taches propre reparties d’une façon hétérogène, rabougrissement de la plante, induction florale précoce (Anonyme, 2016)

Les ennemis de la patate douce

                              Les charançons de la patate douce (cylas spp) : Les femelles déposent leurs œufs isolement dans de petites cavités creuses dans la base des tiges ou dans les tubercules. Les larves blanchâtres à brunâtres sont apodes. La nymphose a lieu dans les tiges ou dans les tubercules. Les adultes rongent les feuilles et feront des petites cavités dans les racines  tubéreuses .Les larves creusent des galeries dans la base des tiges qui se dessèchent, mais elles causent surtout des dégâts en minant les tubercules. Des pourritures secondaires concourent à rendre ces tubercules impropres à la consommation. Les attaques des charançons apparaissent surtout en périodes sèches, dans les sols légers ou dans les sols compacts qui se crevassent en saison sèche, facilitant ainsi l’accès du charançon aux tubercules (Raemaekers, 2001)

                              Le coléoptère trouer : Les larves rongent les organes souterrains, tandis que les adultes perforent les feuilles. L’espèce peut causer des dommages importants au feuillage lorsqu’elle est abondante .Des traitements à base de diltamethrine ou de fenevalerate sont efficaces

                                La chenille de foliante ( acraea acerata) : qui est un papillon à une envergure de 30 à 40 mm ,il pond des œufs par amas de 50 à 150 à la face inferieure des feuilles .les œufs éclosent après une semaine donnant naissance à des larves qui vivent groupes au sein d’un nid  forme des fils de soie reliant  entre elles plusieurs feuilles .Apres 15 à 20 jours , les larves se dispersent  et dévorent durant 7 à 10 jours les feuilles ,à l’exception  des nervures  principales.

                                Les rats

Leurs dégâts sur les tubercules peuvent être importants. Il faut être vigilant avec la culture lors de paysage plastique. Le rat installe leurs nids sous les plastiques et leurs dégâts ne seront visibles qu’à la récolte. Il faut utilise des pièges pour se débarrasser de ces prédateurs

IMPORTANCE DE LA PATATE DOUCE

                                La patate douce est souvent cultivée comme réserve  pour la soudure, c’est ce qui lui confère une valeur particulière dans la sécurité alimentaire. La patate douce constitue une culture dite de subsistance dans les zones de production car, elle n’on occupe pas une place de choix dans le commerce international en raison des difficultés des transports et des conservations, le commerce entre les zone de production et les zones déficitaires prend néanmoins de l’ampleur à l’échelle régional (CTA, 2007)

  1. Importance Agronomique

La patate douce possède bien d’avantages agronomiques dont : une faible exigence en intrants, elle assure une bonne couverture du sol et des climats, donnent des rendements élevés jusqu’à 80T/hectare

Importance économique

La patate douce se classe en 7ème position en production des matières fraiches au niveau mondial ,4ème sous le tropique et 20ème pour ses revenues de cultures des pays en développement. La production annuelle mondiale de cette culture était estimée à 133000 des tonnes dont 125058 millions proviennent de l’Asie. La patate douce est cultivée dans 100 pays en développement et se rage en 5ème position dans de 50 pays comme culture importante.

  1. Importance industrielle

La patate douce sert comme matière  première en conserverie, en brasserie, en  amidonnerie, en féculerie. Elle sert en outre des fourrages surtout la pisciculture et porcin culture en plus d’être consommés comme tubercule ou légumes verts. 

  1. Importance dialectique et médicinale

La composition chimique de la patate douce et ses modifications par cuisson en font un aliment énergétique, indépendamment des transformations artisanales ou industrielles. Outre cette utilisation alimentaire énergétique dominante, on doit souligner son intérêt diététique et médicinal. Nous signalons son action contre le diabète. Sa consommation est réputée en Chine, bénéfique au rein, à la rate et à l’estomac. Selon les travaux récents, elle éviterait la constipation, le saignement décroitrait le nombre de plaquettes sanguines et stimulait le système immunitaire .Les tranches séchées soit à la base d’un thé contre la soif. Par ailleurs, l’emploi de la patate douce a été expérimenté avec succès en alimentation infantiles, comme de sevrage et en thérapie orale de réhydrations des enfants diarrhéiques, en substitution aux produits de la pharmacopée industrielle.

Utilisation et consommation de la patate douce

En chiffres de production, la patate douce ne figure pas parmi les cultures alimentaires les plus importantes de l’Afrique, en ce qui concerne les chiffres de consommation, elle a  dans certains pays de l’Afrique de l’Est une importance énorme, qui dépasse son importance relative en chine d’un facteur de 2 à 3 et qui est comparable du rôle de manioc dans l’alimentation pour les pays appartenant à la zone Africaine du manioc. Comme c’est également le cas dans les autres régions tropicales, la patate douce est avant tout consommée en Afrique sous forme des tubercules frais (Ministère de l’agriculture)

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