Arrow Table de matières
9294853

Chapitre 2 : Analyse de la scolarité au Sud-Kivu

Dans cette partie, nous présentons   la façon dont est organisé l’enseignement primaire et secondaire en RDC et surtout la manière dont il a évolué dans la province du Sud-Kivu ces dernières années (nous retenons la période allant de 2005 à 2009 faute des données sur une longue période).

Le niveau primaire est la base de toute scolarisation. Il constitue l’étape incontournable d’initiation où se forgent les valeurs humaines indispensables pour le développement harmonieux d’une nation (Durand, 2006). Il  doit être en effet le lieu privilégié où se cultive la recherche de  la  vérité,  la  rigueur intellectuelle,  le  respect  de  soi  et  d’autrui, l’esprit de solidarité, le sens de l’initiative, de la créativité et de la responsabilité pour un futur réussi d’une communauté. En République Démocratique du Congo,   ce genre d’enseignement est coordonné par le ministère de L’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel (EPSP).

III.1. Présentation de l’EPSP

III.1.1. Organisation politico-administrative

Au niveau national, le ministère de l’EPSP est dirigé par un ministre secondé par un vice- ministre chargé principalement de l’enseignement professionnel. L’administration centrale est dirigée par un secrétaire général appuyé par des directeurs chefs de service. Ces derniers sont assistés par des chefs de division et des chefs de bureau.

En province, le ministère de l’EPSP est composé des divisions provinciales et des sous divisions  qui  sont  respectivement  dirigées  par  des  chefs  de  divisions  et  chefs  de  sous divisions. Le Ministère compte à ce jour, 28 divisions et 191 sous divisions dont 47 urbaines et 144 rurales.

L’Etat ayant confié la gestion de certaines écoles aux confessions religieuses, ces dernières ont leur propre organisation administrative à différents niveaux. Ainsi, au niveau national, la coordination nationale est dirigée par un coordonateur national ; au niveau provincial, la coordination provinciale a, à sa tête un coordinateur provincial ; à l’échelle inférieure, les sous coordinations sont dirigés par des sous-coordinateurs.

III.1.2. Structure de l’enseignement

La structure de l’enseignement national, secteur de l’enseignement primaire, secondaire et professionnel, comprend trois niveaux : maternel, primaire et secondaire.

Le niveau maternel ou préscolaire est organisé en un cycle de trois ans. Il n’est pas obligatoire, il est organisé en partie par des privés et accueille les enfants âgés de 3 à 5 ans.

Le niveau primaire est organisé en un cycle de six ans repartis en trois degrés : élémentaire, moyen et terminal. Sont admis en première primaire, les enfants qui ont atteint l’âge de 6 ans révolus.

Le niveau secondaire comprend 4 cycles :

-     Le cycle de spécialisation professionnelle (CSP) d’une durée d’un an ou de deux ans.

-    Le cycle d’arts et métiers d’une durée de trois ans.

-    Le cycle professionnel d’une durée de 4 à 5 ans.

-     Le cycle long (humanités) d’une durée de 6 ans et qui ouvre la porte aux études supérieures.

Le CSP et le cycle d’arts et métiers organisent plusieurs options essentiellement de type professionnel.

Le cycle long des humanités organise trois types d’enseignement à savoir :

    L’enseignement  général  où  sont  organisées deux  premières  années  du secondaire ainsi que les sections scientifiques et littéraires.

    L’enseignement  normal  où  sont  organisées  les  sections  pédagogique, normale et d’éducation physique.

    L’enseignement technique où sont organisées les sections industrielles, commerciales et sociales.

Dans ce travail, nous ne nous limitons qu’à une brève analyse de la scolarité à l’école primaire et secondaire sur une cohorte de cinq ans faute des données.

Les établissements primaires et secondaires ne sont pas revêtus d’un même régime de gestion. Ils se répartissent en écoles publiques et écoles privées. C’est ainsi que nous avons les écoles conventionnées catholiques (EEC), les écoles conventionnées protestantes (ECP), les écoles conventionnées Islamiques (ECI), les écoles conventionnées Kimbanguistes (ECK), les écoles non conventionnées ou officielles (ENC) et les écoles privées (EPR).

Le tableau qui suit reprend la répartition des écoles par régime de gestion dans la province du

Sud Kivu pour la période entre l’année scolaire 2005-2006 et 2008-2009.

Tableau 1 : Nombre d’écoles au Sud Kivu en 2009

ANNEE SCOLAIRE

REGIME DE GESTION

NIVEAU PRIMAIRE

ENC

ECC

ECP

ECK

ECI

ECF

EPR

TOTAL

2005-2006

195

601

1296

40

5

0

151

2288

2006-2007

195

608

1296

41

7

1

164

2312

2007-2008

195

609

1304

46

9

2

169

2334

2008-2009

204

613

1310

46

10

4

171

2358

NIVEAU SECONDAIRE

2005-2006

148

237

533

42

0

1

50

1011

2006-2007

148

241

538

44

0

2

52

1028

2007-2008

149

241

542

44

1

3

53

1033

2008-2009

149

245

542

44

2

4

53

1039

Source : Annuaire Statistique de l’inspection provinciale de l’EPSP

Nous remarquons que le régime le plus dominant est celui des écoles conventionnées protestantes autant pour ce qui est de l’enseignement primaire (1310 écoles sur le total de

2358, soit 55,5% pour l’année scolaire 2008-2009) que pour l’enseignement secondaire (542 sur un total de 1039 écoles soit un pourcentage de 52,2% toujours pour la même période). Le régime catholique vient en deuxième position (avec 613 écoles au primaire et 245 au niveau secondaire) suivi du régime officiel (204 au primaire et 149 écoles au secondaire) et le régime privé (171 écoles primaires et 53 écoles secondaires). Les écoles Kimbanguistes, Islamiques et de Fraternité sont moins nombreuses étant donné que ces confessions ne sont pas répandues sur toute l’étendue de la Province du Sud-Kivu. Aux niveaux primaire et secondaire, ces confessions  ont  respectivement  46  écoles  primaires  et  44  écoles  secondaires  pour  la confession Kimbanguiste; 10 écoles et 2 écoles pour la confession Islamiques et enfin   4 écoles primaires et 4 écoles secondaires pour la confession Fraternité.

Les  figures 1 et 2 nous montrent l’évolution du nombre d’écoles primaires et secondaires au

Sud-Kivu de l’année scolaire 2005-2006 jusqu’à l’année scolaire 2008-2009.

Graphique1 : Evolution du nombre d’écoles primaires et secondaires au Sud-Kivu

4000

3000

2000

1000

0

1011

2288

1028         1033           1039

2312    2334     2358

Niveau secondaire

Niveau primaire

Source : Notre conception sur base des données de l’EPSP

Nous constatons que le nombre d’écoles primaires est passé de 2288 écoles en 2005 à 2358 écoles en 2009 ; une augmentation de 70 écoles primaires en 4 ans soit près 3%.

En ce qui concerne le niveau secondaire, pour la même période, nous observons une augmentation de 28 écoles soit le passage de 1011 écoles à 1039 écoles secondaires au Sud- Kivu.  C’est  donc  un  accroissement  d’à  peu  près  2,9  pourcent,  pratiquement  la  même

proportion qu’au niveau primaire.

III.2. Etats de lieux de l’enseignement au Sud-Kivu

Dans cette section nous essayons d’analyser l’évolution de l’état éducatif dans la province du

Sud Kivu à partir des taux de scolarisation et le taux d’abandon ou de décrochage scolaire.

III.2.1. Taux de scolarisation

Le taux de scolarisation est

le pourcentage obtenu à l’aide du rapport

entre les effectifs

d’élèves et la population scolarisable correspondante d’un cycle donné (Diagne et al., 2006). Il est calculé comme suit :

Taux de scolarisation =

     

 

                                       é          

A ce niveau, nous analysons

les effectifs inscrits par rapport au besoin

qui est présent au

niveau primaire et au secondaire. Nous analysons d’abord le taux d’admission9 en première primaire avant de passer au taux de scolarisation au niveau global.

9 Le taux d’admission est la capacité d’accueil des élèves dan une classe, dans un Etablissement,…

Le tableau ci-après nous donne les taux  d’admission en première année primaire pour toute la province du Sud-Kivu.

Tableau 2 : Taux d’admission en première primaire au Sud Kivu

Nouveaux inscrits

Estimation des enfants de 6

ans

Taux brut d’admission

En %

Année

Garçons

Filles

Total

Garçons

Filles

Total

Garçons

Filles

Total

2005

61983

46116

108099

74500

81400

155900

83,2

56,7

69,3

2006

73421

91617

165036

97100

106300

203400

75,6

86,2

81,2

2007

88612

82700

171312

89000

89700

178700

99,6

92,2

95,9

2008

88882

83706

172588

79000

78000

157000

112,5

107,3

109,9

2009

85499

79374

164873

79796

79576

159372

107

100

103

Source : Annuaire Statistique de l’inspection provinciale de l’EPSP

Au niveau de la province du Sud-Kivu, le taux l’admission en première année primaire a largement augmenté depuis 2005 et dépasse aujourd’hui le 100%.  Il en est de même pour les filles et les garçons malgré que ces derniers aient  un taux quelque peu plus élevé. Ceci peut sembler permettre d’affirmer que la population scolarisable est effectivement scolarisée, mais cette affirmation doit être nuancée lorsqu’on sait que les inscrits en première primaire ne sont pas seulement les élèves ayant l’âge d’admission théorique (de 6 ans). En première primaire nous trouvons aussi bien des élèves de moins de six ans que ceux ayant plus de 6 ans.

L’entrée à l’école primaire est tardive et, sur les nouveaux inscrits en 1ère année, seuls 40 % sont âgés de plus ou moins 6 ans (âge  légal),  tandis que  les enfants âgés de 7 à 10 ans ou plus représentent  près  de  60  %  des  inscrits (UNICEF, 2011).  Ces  informations  donnent une idée de l’ampleur exceptionnelle que le Sud-Kivu doit consentir pour atteindre l’objectif de scolarisation universelle dont l’échéance internationale est fixée à l’horizon 2015. Cette situation pourrait donc justifier le nombre d’inscrits en première primaire qui est bien au-delà de 100 % et permet d’avoir plus de prudence dans l’interprétation des chiffres. En outre, depuis   l’année   scolaire   2007-2008,   le   Ministère   de   l’EPSP   s’est   engagé   dans   la réglementation et  la suppression de certains frais scolaires. Les campagnes de sensibilisation en faveur de  la scolarisation (des filles plus particulièrement) ont eu un effet  positif  sur  les taux  d’admission. Malheureusement les données disponibles ne permettant pas de calculer les

taux nets de scolarisation, il demeure difficile  d’apprécier  les  progrès réalisation de l’enseignement primaire universel.

accomplis  vers  la

La figure 3 ci-dessous montre la façon dont a évolué le taux d’admission en première primaire les cinq années sous analyse.

Graphique 2 : Evolution du taux d’admission en première primaire au Sud-Kivu

350,00%

300,00%

250,00%

200,00%

150,00%

69,30%

81,20%

95,90%

109,90%

103%

Total

100,00%

50,00%

56,70%   86,20%

83,20%

92,20%    107,30%      100%

Filles

0,00%

2005

75,60%    99,60%   112,50%

2006

107%

Garçons

2007         2008

2009

Source : Notre conception sur base des données de l’EPSP

Avec l’accélération de la campagne « éducation pour tous » et celle de l-UNICEF « toutes les filles à l’école » en 2006, le taux d’admission s’est amélioré progressivement dans l’ensemble de 69,3% en 2005 jusqu’à atteindre 103% en 2009. Le taux d’admission en 1e  primaire a beaucoup plus augmenté pour les filles (56,7% en 2005 à 100% en 2009) que pour les garçons (83,2% en 2005 contre 107% en 2009).

Les tableaux qui suivent présentent les taux de scolarisation des tranches comprises entre 7 et

12 ans,  (primaire) et entre 13 et 18 ans (secondaire). Le taux de scolarisation est calculé à

partir de la deuxième année

primaire du fait que l’enseignement maternel n’est pas bien

structuré et est non conditionnel pour l’admission en première primaire en RDC.

Tableau 3 : Scolarisation de la tranche de 6 à 12 ans

Nombre d’élèves

Estimation des enfants de plus

7 à 12 ans

Taux de scolarisation

En %

Année

Garçons

Filles

Total

Garçons

Filles

Total

Garçons

Filles

Total

2005

316223

291419

607642

484000

503000

987000

65,3

57,9

61,6

2006

394801

325678

720479

525000

562872

1087872

75,2

57,9

66,2

2007

395200

331782

726982

412000

410000

822000

95,9

80,9

88,4

2008

428412

380021

808433

428000

425000

853000

100,1

89,4

94,8

2009

420868

370590

791458

440185

439674

879860

95,6

84,3

90,0

Source : Annuaires Statistiques de l’inspection provinciale de l’EPSP

Le taux de scolarisation a connu une certaine croissance durant les cinq années sous-étude. Les effectifs scolarisés sont passés de 316223 en 2005 à 420868 élèves-garçons en 2009, soit

de 65,3% à 95,6% ; contre 291419 filles en 2005 à 370868 en 2009 soit le passage de 57,9 à

84,3%. Sur l’ensemble, les

données nous montrent que le taux de scolarisation à l’école

primaire a évolué de 61,6% à 90% entre 2005 et 2009. Il sied de signaler que ces résultats sont à prendre avec beaucoup de réserve quand on sait la population scolarisable est issue d’une estimation (le dernier recensement en RDC remonte aux années 80).

Graphique 3 : Evolution du taux de scolarisation de la tranche de 6 et 12 ans (au

primaire)

300

200

61,6

66,2

88,4           94,8              90

Total

100

0

57,9

65,3

2005

57,9         80,9          89,4            84,3

75,2         95,9         100,1

95,6

2006        2007

Filles

Garçons

2008           2009

Source : Notre conception sur base des données de l’EPSP

Partant donc de ces chiffres, nous constatons donc une augmentation non négligeable en ce qui concerne le taux de scolarité entre 2007 où nous avons un taux de 88,4% et  2009 avec un taux de 90%, avec une diminution entre 2008 (94,8%) et 2009 de près de 5%.

Les principaux obstacles à la scolarisation primaire n’ont pas encore fait l’objet d’une étude approfondie au Sud-Kivu. Cependant, un certain nombre d’hypothèses peuvent  être avancées quant  aux    facteurs    susceptibles    d’influer    négativement    sur    la    demande    sociale d’éducation : les  frais  scolaires à assumer par  les ménages, les  traditions  et  les  coutumes constituent  les principaux obstacles à  la  scolarisation des enfants dans un pays où  le PIB par habitant est très faible et ou la multiplicité ethnique bas son plein.

Tableau 4 : Scolarisation de la tranche de 13-18 ans (secondaire)

Nombre d’élèves

Estimation des enfants de 13 à

18 ans

Taux de scolarisation

en %

Année

Garçons

Filles

Total

Garçons

Filles

Total

Garçons

Filles

Total

2005

158963

74126

233089

412000

314000

726000

38,6

23,6

32,1

2006

175022

89130

264152

425000

211000

636000

41,2

42,3

41,5

2007

124336

64611

188947

303000

252000

555000

41,0

25,6

34,0

2008

146763

81224

227987

288000

282000

570000

51,0

28,8

40,0

2009

160326

90737

251063

328910

325547

654458

48,7

27,9

38,4

Source : Annuaire Statistique de l’inspection provinciale de l’EPSP

Le taux de scolarisation à l’école secondaire est nettement plus faible que celui du primaire ; que ce soit pour les garçons ou pour les filles, il est en dessous de la moyenne. Pour ce qui est des garçons, le taux de scolarisation a augmenté de près de 10% entre 2005 et 2009 et de près de 3% seulement soit de 23,6% à 27,9% pour les filles. En mettant ensemble la population de cette tranche d’âge, le taux ne s’est accru que 6%   soit le passage de 32,1% à 38,4% en comparant l’année 2005 à celle de 2009. Ici encore la population scolarisable de cette tranche n’est qu’une estimation. La figure suivante nous permet de voir clairement le niveau des taux de scolarité dans les écoles secondaires dans la province du Sud-Kivu.

Graphique 4 : Evolution du taux de scolarisation de la tranche de 13 et 18 ans (au

34

 

secondaire)

150

100

32,1

41,5

40              38,4

Total

50           23,6

38,6

42,3

25,6           28,8

41,2           41

27,9

Filles

Garçons

0

2005

2006

51              48,7

2007          2008

2009

Source : Notre conception sur base des données de l’EPSP

En effet, les taux de scolarisation sont toujours très élevés pour les garçons durant les cinq années analysées sauf en 2006 où le taux de scolarisation des filles est légèrement supérieur à

celui des garçons  41,2% contre 42,3% ; ce qui donne un total 41,5%.

Les inégalités de genre dans le domaine de l’éducation ont toujours fait l’objet d’une attention

particulière aussi bien de la

part des responsables du secteur que de la

communauté. Les

statistiques scolaires des années 50 ne donnaient pas toujours la ventilation des effectifs par sexe. Ce qui est important à signaler aujourd’hui, c’est la tendance soutenue à réduire l’écart aussi bien entre garçons et filles qu’entre filles scolarisées en milieu rural  et celles en ville Nakanyike et al., (2003). Malheureusement nous ne disposons pas des taux de scolarisation

des filles et garçons par territoire, ce qui nous permettrait d’avoir une idée par milieux.

III.2.3. Taux d’abandon

Le taux d’abandon pendant une année est constitué de l’ensemble des élèves qui ont décroché avant la fin de l’année plus ceux qui ne reviennent pas en début de l’année suivante, malgré

qu’ils aient réussis ou non Vitaro et al., (2001).

Le taux d’abandon est calculé par le rapport des ceux qui ont abandonné et l’effectif total au début de l’année passée.

Les statistiques scolaires sur l’abandon ne sont pas détaillées en termes de typologie. L’abandon scolaire est une notion qui tient du résidu et qui se calcule par simple soustraction. Nous nous contentons d’analyser le phénomène de l’abandon scolaire au niveau des primaire et secondaire en nous basant sur des données recueillies à la Division provinciale de l’EPSP faute du mieux.

      ′       =                '    

!"" #$%" $   $   &

Tableau 5 : Evolution des décrocheurs scolaires au primaire

Effectif d’élèves

Nombre de décrocheurs

Taux de décrochage en

%

Année

Garçons

Filles

Total

Garçons

Filles

Total

Garçon

Fille

Total

2005

316223

291419

607642

38014

29816

67830

12,0

10,2

11,2

2006

394801

325678

720479

35319

31033

66352

8,9

9,5

9,2

2007

395200

331782

726982

46941

30021

76962

11,9

9,0

10,6

2008

428412

380021

808433

53772

28156

81928

12,6

7,4

10,1

2009

420868

370590

791458

51025

36484

87509

12,1

9,8

11,1

Source : Nos calculs sur base des annuaires Statistiques de l’inspection provinciale de l’EPSP

En vertu de ce tableau, nous remarquons que le nombre des décrocheurs à l’école primaire avoisine le 15% du nombre total, ce qui est énorme par rapport aux objectifs du millénaire pour  le  développement  qui  voudrait  que  toute  personne  ait  un  minimum  de  niveau d’éducation. Ces  chiffres  sont  bien  au-delà  du  standard international  qui  est  fixé  à  2% (UNESCO, 2009).

Le nombre des garçons qui abandonnent l’école primaire, est relativement plus élevé  (soit

225071 garçons) que celui des filles (soit 155510 filles) sur le total de cinq années analysées. C’est seulement en 2006 que nous observons un niveau de décrochage des filles un peu élevé soit près de 9,5% des filles contre 8,9% de garçons.

En examinant de très près le comportement différentiel vis-à-vis de l’abandon scolaire entre garçons et filles, il y a lieu de remarquer que l’unique handicap à surmonter chez la fille  reste l’accès à l’école10. Une fois engagée dans le système, la fille y reste plus longtemps que le garçon. Beaucoup de travaux ont montré que l’éducation primaire des filles a d’importants bénéfices sociaux, par exemple, en termes de réduction de la mortalité infantile, de la fertilité

des femmes, et de la santé-nutrition des enfants (Diagne et al., 2006).

10 Nous devons souligner que le nombre de filles qui sont dans le système scolaire reste très bas en dépit de la multiplication des campagnes qui appellent à la mobilisation de tous pour garantir une égalité de sexe.

Les facteurs explicatifs de l’abandon scolaire aussi bien des filles  que des garçons doivent particulièrement retenir l’attention de décideurs.

En effet, les taux différentiels atteints en 2008 par les garçons avoisine montre le graphique 5.

Graphique 5 : Taux de décrochage scolaire au primaire

le 13% comme le

40

30           11,2

20           10,2

10

12

0

2005

9,2           10,6          10,1            11,1

9,5             9              7,4              9,8

8,9          11,9          12,6

12,1

2006

Total Filles Garçons

2007         2008

2009

Source : Notre conception sur base des données de l’EPSP

Avec ces données, nous remarquons que l’efficacité scolaire est  faible dans  le primaire, Ceci s’explique par des  taux de  redoublements  très élevés et variables, compris pour les garçons entre 12 % en 2005 et 12,1 % en 2009 ; et pour les filles ils sont situés entre 10,2% en 2005 et

9,8% en 2009.

Tableau 6: Evolution des décrocheurs scolaires au secondaire

Effectif d’élèves

Nombre de décrocheurs

Taux de décrochage en %

Année

Garçons

Filles

Total

Garçons

Filles

Total

Garçons

Filles

Total

2005

158963

74126

233089

23017

13806

36823

14,5

18,6

15,8

2006

175022

89130

264152

17396

17297

34693

9,9

19,4

13,1

2007

124336

64611

188947

19677

6635

26312

15,8

10,3

13,9

2008

146763

81224

227987

20399

9843

30242

13,9

12,1

13,3

2009

160326

90737

251063

12721

11014

23735

7,9

12,1

9,5

Source : Nos analyses sur base des statistiques de  l’inspection provinciale de l’EPSP

Dans le secondaire, les   taux

d’abandon   sont   plus élevés qu’à   ceux

du   primaire sur

l’ensemble de 5 ans.  Ces taux varient entre 18 et 12% pour les filles, et entre 14% et 7% pour

les garçons. Cette diminution sensible des abandons pourrait être mise à l’actif des efforts entrepris par le gouvernement depuis un temps pour améliorer les conditions des enseignants.

Graphique 6 : Taux de décrochage scolaire au secondaire

50

45

40             15,8

35

30

25             18,6

13,1

13,9                13,3

9,5

Total

Filles

20

15

10

14,5

5

0

19,4                10,3                12,1

15,8                13,9

9,9

12,1

7,9

Garçons

2005                2006                2007                2008                2009

Source : Notre conception sur base des données de l’EPSP

Pour ce qui est de l’école secondaire, tout d’abord la répartition des taux de décrochage par année scolaire laisse apparaître une amélioration nette 15,8% en 2005 contre 9,5% en 2009. Il

faut observer que ce taux a évolué en dents de scie pour les garçons durant toute la période de

comparaison 14,5% ; 9,9% ;

15,8% ; 13,9% ; 7,9% respectivement pour

2005-2006, 2006-

2007, 2007-2008 et 2008-2009.   Pour ce qui est des filles, la situation

de d’abandon sur

l’ensemble a progressé positivement passant de 18,6% en 2005 jusqu’à tomber à 12,1% en

2009.

En comparant l’évolution des taux d’abandon par niveau scolaire entre

2005 et 2009, on

constate visiblement une diminution du phénomène de l’abandon au secondaire mais au primaire la situation est restée presque la même, avec 11,2% en 2005 contre 11,1% en 2009 soit une réduction de 1% seulement par rapport à la situation initiale (2005). Sur les 5 ans analysées, et selon des données de l’EPSP ; plus des 151805 élèves ont abandonnés l’école secondaire dont 58595 filles et 93210 garçons. Il est important de relever une limite de ces données du fait qu’elles ne tiennent pas compte des élèves ayant abandonné en cours d’année. Une autre limite, comme souligné plus haut, c’est l’absence des statistiques de la population qui surestime le taux de scolarisation mais aussi sous-estime celui de décrochage scolaire au Sud-Kivu.

Partager ce travail sur :