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CHAP.I. GENERALITES

I .1 GENERALITES SUR L’EAU

1 L’origine de l’eau : Cycle de l’eau

L’océan est un grand réservoir d’eau. En surface, l’eau s’évapore, s’élève dans l’atmosphère, se condense en fines gouttelettes et forme des nuages. Les nuages sont transportés par le vent et distribuées au-dessus des océans et des continents.  Dans la zone où se forment des courants ascendants, les masses d’air humides se refroidissent la vapeur. (UN, 2005)

L’eau sous forme de pluie ou de neige, retourne directement à l’océan ou bien se répand sur le continent et arrose  plus particulièrement les zones d’altitude et les chaines de montagne.

        L’eau s’écoule par gravité, des régions hautes vers les régions basses. Une partie de cette ruisselle à la surface du sol, une autre partie s’infiltre, une troisième s’évapore et regagne l’atmosphère. L’eau qui s’infiltre, alimente les nappes ou les réservoirs souterrains et circule lentement vers l’exutoire pour grossir les ruisseaux, les rivières ou les fleuves et rejoindre finalement l’océan. (UN, 2005)

Un flux permanent d’eau s’établit à la surface de la terre, d’un réservoir à l’autre. Tout provient de l’océan et tout y retourne d’une manière ou d’une autre: ceci constitue le cycle de l’eau, l’énergie nécessaire à maintenir les masses d’eau en mouvement est l’énergie solaire et le point de départ du cycle de l’eau est l’évaporation, un phénomène thermique. (UN, 2005)

2. Eaux souterraines

Lorsque la ressource provient des nappes phréatiques, les prélèvements se font au moyen de puits ou de forages. Les puits sont de grands diamètres et de profondeurs peu élevées car ils permettent de capter l'eau à faible profondeur. Pour la mise en place d'un forage une autorisation d'établissements classés est obligatoire (ONU, 2005).

 Malgré l’abondance des eaux de surface, la grande majorité de la population congolaise dépend des nappes phréatiques et des sources pour s’approvisionner en eau potable. On estime que les nappes phréatiques représentent presque 47% (421 km3/an) des ressources hydriques renouvelables de la RDC. L’information sur l’étendue et la qualité des réserves hydriques souterraines et de l’eau des sources est rare et, lorsqu’elle est disponible, souvent obsolète et couvrant une zone géographique restreinte. (PNUE, 2011)

  1. Eaux de source

Les eaux de source sont captées au niveau de leur résurgence. L'eau s'écoule par gravité dans le drain jusque dans la chambre de captage puis est amenée dans un réservoir en contre-bas avant d'être traitée. Attention : Pour le prélèvement d'eau de surface une autorisation de cours d'eau est requise (ONU, 2005).

4. Eaux superficielle

Les eaux de surface peuvent être prélevées dans des cours d'eau, ou dans des retenues naturelles ou artificielles. Souvent les retenues d'eau artificielles sont créées pour l'alimentation en eau potable d'une ou plusieurs collectivités. Elles peuvent aussi dans un second temps servir de base de loisirs (ONU, 2005).

Les eaux de surface de la RDC représentent environ 52 % des réserves en eau de l’Afrique tandis que les réserves du pays représentent 23% des ressources hydriques renouvelables du continent. La RDC est de fait le pays disposant des ressources hydriques les plus abondantes en Afrique. Les précipitations, d’une moyenne annuelle d’environ 6 000 milliards m3, sont régulières et abondantes (moyenne de 1 545 mm/an) mais varient géographiquement et en fonction des saisons (de 800 mm à 1 800 mm). La RDC jouit également d’une autonomie considérable en eau, avec 70%  (900 m3/an) de ses ressources actuelles en eau renouvelable (estimées à 1 283 km3/an) provenant des précipitations sur le territoire national (PNUE, 2011).

5. Importance de l’eau

L’importance de l’eau pour la vie et comme composant de l’écosystème mondial n’est plus à démontrer. Cette ressource qui répond aux besoins fondamentaux de l’homme est un élément-clé du développement, en particulier pour générer et entretenir la prospérité par le biais de l’agriculture, de la pêche, de la production d’énergie, de l’industrie, des transports et du tourisme. En outre, l’eau est vitale pour tous les écosystèmes du monde. Cependant, dans les faits, nous faisons face à une crise mondiale de l’eau.

L’eau est nécessaire non seulement comme boisson mais aussi pour la préparation des aliments, les soins des animaux domestiques, l’irrigation des cultures, l’hygiène corporelle, les soins aux malades, le nettoyage, le lavage et l’élimination des déchets (UN, 2005).

  1. A Importance des eaux souterraines et des sources pour l’approvisionnement en eau en RDC

L’eau potable provient en majeure partie des sources subvenant aux besoins en eau d’approximativement 90 % de la population rurale de la RDC. Il n’existe pas d’inventaire des sources au niveau national et provincial. Bien souvent, ces sources sont de simples sources captées, très utilisées dans les villages isolés ainsi que dans les zones périurbaines connaissant une croissance rapide. Dans plusieurs villes telles que Mbuji-Mayi, Lubumbashi, Kisangani, Bunia, Beni, Gemena et Lisala, la production d’eau à grande échelle et sa distribution en réseau reposent aussi de façon significative sur des sources. Selon une estimation, il existe seulement 1 000 puits forés à grande profondeur en RDC ne couvrant qu’une petite proportion de la population. La plupart de ces puits a été construite entre 1960 et 1980, particulièrement durant la Décennie Internationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement. Leur rendement varie généralement entre 15 et 80 m3/h, enregistrant dans certains cas un niveau aussi élevé que 300 m3/h. A partir des années 1990, les forages de puits ont été moins nombreux. Cependant, depuis quelques années, l’aide internationale a rapidement inversé la tendance.

 En plus des puits à pompe mécanique et manuelle, les eaux souterraines sont désormais autrement exploitées via des puits creusés et représentent environ 10 % de l’approvisionnement total en eau potable. Une première estimation réalisée sur six provinces indique que porter l’accès à l’eau à 60 % d’ici 2020 nécessiterait, entre autres, l’aménagement de 11 875 sources, ce qui requerrait 716 systèmes de canalisations, 13 056 pompes manuelles et mécaniques et 707 forages avec pompes électriques. Cette estimation souligne le rôle crucial des sources et des eaux souterraines pour atteindre les OMD et les objectifs du DSCRP concernant l’eau potable. On comprend également l’importance des systèmes de collecte des données et des études hydrogéologiques pour la production des informations indispensables à la planification d’une utilisation efficace et durable des ressources hydriques souterraines (PNUE, 2011).

5. B L’importance de l’eau en agriculture

L’eau est un facteur de production essentiel en agriculture. La production de biomasse est inextricablement liée au besoin d’eau douce et le bétail dépend de l’eau pour pouvoir s’abreuver. Les plantes absorbent l’eau, la stockent dans leur tiges et leurs feuilles et la rejettent dans l’atmosphère par transpiration un processus qui influence positivement les conditions microclimatiques. Les plantes sont capables de convertir l’eau « bleue » stockée au niveau de leurs cellules en eau « verte ». Les sols recouverts de végétaux ont une capacité d’infiltration plus importante et des taux d’humidité plus élevés, ce qui permet de réduire le ruissellement. Sur des terres abandonnées, en particulier en cas de désertification, la capacité à retenir l’eau est bien plus faible et disparaît complètement une fois que le sol est imperméabilisé (FAO, 2004).


 

I.2.  LA QUALITE DE L’EAU

L'eau potable est une eau qui ne doit pas porter atteinte à la santé humaine. L'eau potable est contrôlée de façon très stricte et doit respecter des valeurs limites pour différents paramètres. Ces valeurs limites sont calculées de façon à ce que la santé ne soit pas mise en danger même si l'on ne consomme que de l'eau du robinet durant toute sa vie. L'eau potable doit satisfaire des paramètres organoleptiques, c'est-à-dire qu'elle doit être agréable à boire, claire et sans odeur. Elle doit également respecter des paramètres physico-chimiques (température, acidité, oxygène,…) et microbiologiques. Les substances indésirables et toxiques sont aussi contrôlées (Anonyme, 2005).

 La qualité des eaux des réseaux publics varie bien sûr en fonction des lieux. Les procédés existent et s’améliorent d’année en année pour produire de l’eau potable d’excellente qualité à partir des eaux des milieux naturels, superficielles ou souterraines. La vigilance dans le contrôle est ici la principale garantie (Anonyme, 2005).

Les traitements d’eau dans les stations de traitement désignent les installations qui permettent de décrire et de caractériser les opérations subies par l’eau depuis son extraction de la ressource naturelle jusqu’au point de mise en distribution dans le réseau. La majorité des eaux extraites du milieu naturel subit un traitement avant d’être distribuée à la population.

Le traitement de l’eau vise un double objectif :

  • l’élimination des agents chimiques ou biologiques susceptibles de constituer un danger à court, moyen ou long terme pour la santé des consommateurs ;
  • le maintien de la qualité de l’eau tout au long de son transit jusqu’au robinet du consommateur.

Les traitements appliqués à l’eau brute peuvent aller de la simple désinfection jusqu’à des traitements complets au sein de filières complexes du type : prétraitements (dégrillage…), coagulation, floculation, décantation, filtration, ozonation, affinage (charbon actif), désinfection finale de l’eau (Eau potable en France, 2002-2004).

I.3  L’ACCES A L’EAU DANS LES MILIEUX RURAUX

L’accès à l’eau est défini comme la disponibilité d’un point d’eau à moins de 200 mètres d’habitation (IRAD, 2005).

L’accès à l’eau potable fait partie des axes stratégiques majeurs parmi ceux identifiées par la réduction de la pauvreté. La communauté internationale s’est fixée comme objectif de réduire de moitié la portion de la population qui n’a pas accès à l’eau potable d’ici 2015. L’état de lieu fait en 2008, a relevé un taux d’accès à l’eau potable en zone rurale corrigé de 52% pour 2005 (PN-AEPA, 5 mai 2011).

L‘eau est indispensable à la vie, et pourtant un ensemble de facteurs en réduisent toujours plus la disponibilité: croissance démographique, production agricole, pauvreté, mauvaise gestion des ressources en eau ou troubles politiques. Les ressources en eau potable se raréfient sur terre, alors que les besoins s‘accroissent au jour le jour. Les besoins en eau augmentent sans cesse à cause de la croissance démographique, du développement de l‘industrie et l‘accroissement des activités humaines qui à leur tour engendrent une pollution des ressources disponibles les rendant ainsi impropres à la consommation.

La pollution de l‘eau engendrée par le développement de l‘industrie et la diversité des activités humaines a fait qu‘aujourd‘hui, l‘eau potable est devenue une denrée rare surtout dans les pays en développement. L‘eau est une ressource aussi précieuse que vitale et les hommes doivent en disposer en quantité et en qualité.

 Selon l‘Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S) 2,6 milliards de personnes dans le monde n‘ont pas accès à l‘eau potable et 1,8 millions dont 90% d‘enfants de moins de cinq ans en meurent chaque année surtout dans les pays en développement où les mesures d‘hygiène et les infrastructures sanitaires de base sont insuffisantes ou inexistantes et 80 % des causes de morbidité dans le monde sont d‘origine hydrique. L‘accès à une eau de boisson salubre et à des moyens d'assainissement de base sont donc essentiels pour assurer la santé. L‘amélioration de la qualité de l'eau de boisson permettrait de réduire les risques de maladies infectieuses à transmission hydrique. Les maladies liées à la contamination de l‘eau de boisson représentent une charge considérable pour l‘humanité. Les interventions visant à améliorer la qualité de l‘eau de boisson apportent des bénéfices notables en matière de santé. (Anonyme, 2000)

I.4 Bref aperçu sur l’accès à l’eau au Sud-Kivu

Le Sud-Kivu étant une région montagneuse, les réseaux sont alimentés par gravité car les sources sont toujours situées en altitude par rapport aux villages à desservir.

Les systèmes sont donc très simples puisqu’il s’agit de rassembler les filets d’eau dans un bac collecteur, de les diriger ensuite vers un réservoir qui permet la mise en charge du réseau sans passer par un pompage. Le coût du service de l’eau est donc réduit à sa plus simple expression. Lorsque le dénivelé entre la source et les zones alimentées est trop grand, des brises-charges sont construits afin de diminuer la pression de l’eau.

Quatre petits réseaux sont installés sur l’Ile d’Idjwi située au milieu du lac Kivu. Six autres réseaux, plus importants, sont construits dans les territoires de Kabare et de Walungu. La population totale alimentée par ces 10 réseaux est de 102.000 personnes. (CTB RD. Congo, 2010).

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