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CHAP I GENERALITES

I .1 LES GENERALITES SUR LE CAFEIER

I.1.1 Origine

Les caféiers cultivés sont tous originaires d’Afrique centrale et tropicale. D’autres espèces, sans intérêt économique immédiat proviennent de la région malgache (Pochet et Flémal. 2001).

I.1.2 Systématique du caféier

Les caféiers appartiennent au genre Coffea de la famille des Rubiaceae dans l’ordre des Gentianales (Mwangamwanga et al., 2013).

I.1.3 Description du caféier

C’est un arbre à tronc droit, écorce lisse, avec des branches grêles, horizontales et éventuellement retombantes ; les branches sont disposées par paires, une des caractéristiques de la famille des Rubiacées (Huyghe, 2014)

Deux espèces de caféiers sont cultivées dans le monde Coffea arabica (environ 65 % de la production) et Coffea canephora (espèce connue commercialement sous le nom de Robusta) qui représente environ 35 % de la production mondiale. Parmi plus de 100 espèces de Coffea connues à ce jour, toutes diploïdes (2n = 2X = 22), C. arabica est la seule espèce allo polyploïde (2n = 4X= 44) (Bertrand et al., 2012).

Le caféier peut atteindre, à l’état naturel, jusque 10 à 12 mètres de haut pour l’espèce robusta ; et 5 à 6 mètres de haut pour l’espèce arabica mais il est souvent taillé de telle sorte qu’il ne dépasse pas les 2 à 3 mètres de hauteur, et cela suivant les régions de culture.

Les branches primaires poussent horizontalement et opposées les unes aux autres le long du tronc de l’arbuste. Ces branches portent des branches secondaires, les fleurs et les fruits. Si ces branches primaires sont cassées, elles ne pourront se renouveler contrairement aux branches secondaires.

Les feuilles sont persistantes, coriaces, toujours vertes foncées, allongées et terminées en pointes, opposées deux à deux le long de la tige. La face supérieure est luisante. A la base des feuilles, sur le bois de l’année, poussent fleurs puis fruits.

Les fleurs du caféier sont disposées en cymes à axe très court ; elles sont regroupées en glomérules plus ou moins fournis. L’épanouissement n’a lieu que durant quelques heures, où elles sont d’un blanc pur. Elles dégagent un parfum proche de celui du jasmin et de la fleur d’oranger d’où leur surnom désuet de jasmin d’Arabie (Huyghe, 2014).

I.1.4 L’écologie des caféiers
  1. Le climat

L’Arabica ne supporte pas le climat équatorial sous lequel il est en butte à diverses maladies. Dans les régions équatoriales, il ne se cultive avec succès qu’à partir de 1.200 à 1.500 m, cette altitude pouvant être abaissée au fur et à mesure qu’on s’élève en latitude. Il demande une température moyenne annuelle d’environ 18° à 22° C et des précipitations totalisant 1.100 à 1.500 mm par an. Une saison sèche de 2 à 3 mois est nécessaire pour préparer la floraison qui se déclenchera dès le retour des pluies (Pochet et Flémal. 2001).

Le caféier Robusta, par contre, exige un climat nettement plus chaud, avec une température moyenne annuelle atteignant 22° à 27° C. Cette condition limite sa culture aux régions basses, ne dépassant pas 700 à 800 m d’altitude. Il existe cependant des plantations prospères de Robusta à des altitudes de 1.000 m et plus. (Pochet et Flémal. 2001).

Une température moyenne annuelle inférieure à 17-18°C et supérieure à 29°C diminue la production des plants de café (Davis et al., 2012).

La pluviométrie est un facteur limitant majeur pour la caféiculture. La répartition mensuelle des pluies est plus importante que la hauteur totale des précipitations. En particulier, il est nécessaire d’avoir des pluies régulières au plus tard trois à quatre semaines après la floraison pour éviter l’avortement des fruits. En zone équatoriale stricte (2° Nord ou Sud), le régime pluviométrique entraîne deux périodes de floraison et une récolte étalée sur sept à huit mois. L’humidité de l’air joue un rôle important pour les deux espèces, C. canephora étant plus exigeant que C. arabica. Dans certaines régions très sèches, comme le Yémen, l’humidité nocturne apporte des quantités d’eau non négligeables (précipitations occultes) permettant aux caféiers de se développer. (Anonyme, 2002).

Le vent agit de façon mécanique en provoquant le bris des troncs et des branches et la chute des feuilles lorsque sa vitesse atteint 70 à 80 km/heure. Les vents secs et chauds entraînent un flétrissement des feuilles et des jeunes rameaux encore verts. (Anonyme, 2002).

L’éclairement joue un rôle important dans la fructification. Dans son habitat naturel, le caféier se rencontre dans des zones ombragées et porte peu de fruits. Considérée comme plante héliophobe, le caféier a longtemps été cultivé sous ombrage. En plein soleil, il peut avoir une production très élevée mais ce mode de culture nécessite d’utiliser des intrants (engrais et pesticides) et de pratiquer une taille régulière. Aujourd’hui les deux modes de culture sont couramment pratiqués : le choix dépend du niveau souhaité d’intensification, de la technicité des agriculteurs et également des contraintes de coût des intrants et de protection de l’environnement. Les systèmes agro forestiers à base de café se développent dans les pays où la main-d’œuvre est encore peu onéreuse. Par contre au Brésil, à Hawaï, en Australie, la caféiculture se pratique en plein soleil pour pouvoir mécaniser la récolte. (Anonyme, 2002).

  1. Les sols

Les sols à pH compris entre 4,2 et 6,5 conviennent généralement bien au caféier qui n’a pas d’exigences particulières (Anonyme, 2002). La productivité et la durée d’exploitation économique du caféier sont grandement influencées par les caractéristiques pédologiques du terrain choisi. Pour fournir de bonnes productions, le caféier demande avant tout un sol profond, de bonne structure, perméable, suffisamment pourvu en matières organiques et présentant en outre un bilan hydrique favorable. La présence d’un horizon rocheux non altéré ou d’une compacité excessive située à faible profondeur (moins de 1,20 m) empêche le développement normal du pivot et limite l’installation du système racinaire aux couches superficielles du sol. De telles conditions accentuent les effets de la sécheresse (Pochet et Flémal. 2001).

I.1.4 Culture

  1. La préparation du terrain

Avant l’établissement d’une nouvelle caféière, la végétation arbustive ou herbacée doit être entièrement enlevée. Les arbres d’ombrage installés dans certaines anciennes exploitations, notamment les Leucaena leucocephala, peuvent être conservés, leur densité d’occupation étant corrigée si elle est excessive (Bouharmont, 1994).

  1. Densité et dispositif de plantation

Elles dépendent de la vigueur des caféiers mais également de la fertilité des sols :

C. canephora : 1 300 pieds/ha (3,00 x 2,50 m) à 2 000 pieds/ha (2,50 x 2,00 m) ;

C. arabica : 1 600 pieds/ha (2,50 x 2,50 m) à 2 500 pieds/ha (2,00 x 2,00 m) pour les arabicas à port haut et 5 000 pieds/ha (2,00 x 1,00 m) à 10 000 pieds/ha (1,00 x 1,00 m) pour les arabicas à port bas (Cadereau, Casimirs). La densité dépend de la conduite du caféier et du nombre de tiges orthotropes par pied. Sur les sols riches, il y a intérêt à diminuer les densités de plantation car les caféiers y sont plus vigoureux alors que sur les sols pauvres il vaut mieux choisir des densités fortes. Une trouaison préalable de 0,40 x 0,40 x 0,40 m est fortement recommandée et permet d’enrichir le sol en apportant du fumier ou une fumure de fond (P, Ca, Mg) (Anonyme, 2002).

  1. La mise en place des caféiers

Seuls les plants vigoureux de la pépinière sont utilisés pour la mise en place au champ. Des caféiers malingres auraient une croissance ralentie et une végétation peu équilibrée, qui se traduiraient par une production médiocre prolongée pendant plusieurs années. La plantation est effectuée en mottes ou à racines nues. La plantation en mottes s’effectue au moyen de sachets en polyéthylène dans lesquels les jeunes caféiers sont élevés en pépinière. Les sachets contenant caféier et motte de terre sont transportés au champ ; le fond du sachet est coupé à la machette en même temps que la partie inférieure du pivot, ce qui évite sa courbure ou sa torsion ; la motte de terre est posée dans un trou préparé à une dimension légèrement supérieure, le collet étant situé au niveau de la surface du sol ; la paroi du sachet est coupée sur toute sa hauteur et le trou est comblé en même temps que s’enlève la gaine du sachet. Le sol qui entoure la motte est ensuite tassé. (Bouharmont, 1994).

I.2 GENERALITES SUR LES MALADIES ET RAVAGEURS DU CAFEIER

I.2.1 GENERALITES SUR LES MALADIES

  1. les maladies parasitaires
  • LA ROUILLE
  • Agent causal

Elle est due à Hémileia vastatrix et Hémileia coffeicola (Pochet et Flemal, 2001).

  • Symptômes et dégâts

De petites taches circulaires jaunâtres apparaissent à la face inférieure des feuilles et s’agrandissent en se recouvrant d’une poussière orange caractéristique de la rouille. A la face supérieure correspondent des taches chlorotiques vert pâle à jaunâtres qui deviennent nécrotiques en vieillissant. De fortes attaques provoquent une défoliation prématurée de l’arbre qui s’affaiblit (Autrique et al., 1989).

La maladie se manifeste surtout à la fin de la grande saison de pluie, ou au début de la saison sèche. Elle est plus dommageable dans les basses et moyennes altitudes ou les températures plus élevées favorisent son développement (Autrique et al., 1986).

L’incidence de la rouille du café varie en fonction de la charge fruitière des arbres (Avelino et al., 1991), de la température, des précipitations et de l’humidité, des cultivars, des traitements et du contexte paysager (Avelino et al., 2006 ; 2012).

  • L’ANTHRACNOSE
  • Agent causal

Elle est causée par le champignon Colletotrichum coffeanum (Autrique et. al. 1986).

  • Symptômes et dégâts

Des symptômes assez nombreux et plus ou moins différents ont été mis en évidence, permettant de caractériser cette maladie. Ils se rapportent à deux grands groupes : l’anthracnose au sens large du terme c’est-à-dire atteignant feuilles, tiges et rameaux et caractérisée par des taches sur ces différents organes, et le « dieback », caractérisés par un dessèchement des extrémités des rameaux (Boisson, 1984).

L’attaque se manifeste d‘abord par l’apparition de petits points brunâtres sur les feuilles, le plus souvent sur les bords du limbe. Ces points noirs s’étendent progressivement à partir de leur centre pour donner finalement des taches arrondies irrégulières, de 1 à 2 cm de diamètre, brun sombre avec généralement une marge, visibles sur les deux côtés de la feuille. Plusieurs points d’attaque peuvent donner une tache unique de forme irrégulière. Fréquemment une nervure secondaire sert de limite intérieure à la tâche. Le centre des taches nécrosées devient souvent décoloré et brun grisâtre. Les fructifications du parasite apparaissent à la face supérieure du limbe sous forme de ponctuations noirâtres devenant rosées. Lorsque l’attaque est importante, la feuille nécrosée tombe et ce stade peut survenir très peu de temps après l’apparition des premiers symptômes. En pépinière, les dégâts peuvent être importants et compromettre sérieusement le développement des plants au cours des premières années suivant la mise en place (Boisson, 1984).

Sur les rameaux, cette affection se traduit par un dessèchement commençant par l’extrémité et descendant progressivement vers les parties plus âgées « die-back ». Les feuilles se dessèchent et tombent de même que les fruits (Coste, 1989).

On a distingué, artificiellement semble-t-il, plusieurs affections des baies : le « brown blight» (flétrissure brune) qui groupe l’attaque sur feuille et une attaque légère et superficielle sur les baies mûres ou en cours de maturation, et la « Coffee Berry Disease» (maladie des baies du Caféier) qui est la forme grave de la maladie et qui intervient sur les baies vertes (Boisson, 1984).Les drupes infestées présentent des taches brunes foncé en dépression. Elles tombent ou noircissent et se dessèchent (Pochet et flémal, 2001).

  • La cercosporiose
  • Agent causal

Elle est causée par le champignon Cercospora coffeicola (Autrique et Perreaux, 1989).

  • Symptômes et dégâts

La maladie débute par des petits points chlorotiques qui s’étendent et brunissent. D’un diamètre de 5 à 15mm. Les taches pleinement développées montrent un centre blanc grisâtre, bordé d’un anneau brun foncé, parfois entouré d’un halo chlorotique diffus(Autrique etal., 1989).

La cercosporiose peut, sporadiquement provoquer des défoliations préjudiciables en pépinière. En plantation l’apparition de cette maladie est généralement liée à une déficience nutritionnelle et concerne le plus souvent des caféières âgées, mal entretenu ou en conditions de stress physiologique. La cercosporiose n’est pas dommageable dans les caféières bien conduites (Autrique et al., 1989).

  1. les maladies non parasitaires
  • Die-back

Le die-back s’observe principalement sur le caféier d’Arabie. Cette maladie entraîne la dessiccation des diverses branches fructifères ; parfois l’arbre entier peut être atteint (Pochet et Flemal, 2001).

  • Brulures

Les jeunes feuilles ont des dimensions réduites, déformées et chlorotique particulièrement en bordure du limbe qui souvent se nécrose. Les entre-nœuds des arbustes régulièrement atteints sont courts et la formation des branches secondaires est exacerbée, les plants deviennent rabougris, touffus et produisent moins. La brûlure est plus fréquente aux altitudes supérieures à 1600m, où surviennent les plus fortes fluctuations de température. Les dégâts sont dus à une hausse soudaine de la température survenant au lever du soleil et succédant au froid nocturne qui une forme de gelure des jeunes pousses (Gaie et Flémal, 1988).

I.2.2 GENERALITES SUR LES RAVAGEURS

I.2.2.1 Ravageurs

  1. Les cochenilles

Vivent en général en colonies sur les parties tendres et jeunes des caféiers : bourgeons, rameaux encore verts, les jeunes drupes. Les fortes infestations qui se développent surtout en saison sèche provoquent un affaiblissement de la plante ainsi qu’un ralentissement du développement des organes attaqués (Autrique et al., 1989).

  1. Scolyte du grain (Hypotenemus hampei) :

Perfore les cerises causant une importante chute de fruits et dépréciant la qualité (Anonyme, 1998). Le plus souvent, ces cerises piquées tombent. Le scolyte des graines cause surtout des dégâts dans les plantations ombragées et situées à des altitudes inférieures à 1000 m, on le trouve rarement au-dessus de 1.500 m (Autrique et al., 1989).

  1. Chenilles

Parmi elles, il y a celles qui creusent des galeries dans l’épaisseur même de limbe sous l’épiderme supérieur des feuilles et rongent le parenchyme. Ces dégâts se marquent à la surface des feuilles par des plages nécrosées, brunâtres, de formes irrégulières (chenilles mineuses des feuilles) ou l’intérieur D’autres chenilles rongent par endroits la face inférieure des feuilles et se dispersent et entament les feuilles par les bords, ne laissant subsister que la nervure principale, elles sont appelées chenilles défoliantes (Autrique et al., 1989).

  1. Thrips enrouleur (Hoplandothrips marshalli)

Les Hoplandothrips provoquent par leurs piqûres, l’enroulement des jeunes feuilles dans lesquelles ils poursuivent leur développement (Autrique et al., 1989).

I.3 Importance du café

Le caféier est cultivé pour ses fruits qui donnent les « grains de café ». Après être torréfiés, ces grains servent à préparer une boisson connue dans la quasi-totalité du monde. De nos jours, on prépare de plus en plus, toujours à partir des grains de café, des cafés en poudre solubles donnant des boissons instantanées (Anonyme, 1993b).

Les grains de café servant à la préparation de la boisson tonifiante connue au nom du «liqueur café» (Wilbaut, 1956). Les pulpes sont utilisées comme engrais organiques ou aliments du bétail ainsi que la préparation d’huile essentiel pour la parfumerie (Anonyme, 1993).

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