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INTRODUCTION

Les pays de l’Afrique subsaharienne figurent parmi ceux qui enregistrent le taux d’épuisement des nutriments les plus élevés. Quelques études très déterminantes sur la dégradation des sols en Afrique ont fourni des preuves substantielles à cet effet. Selon le Centre international pour la fertilité des sols et le développement agricole (IFDC), l’Afrique perd chaque année 8 millions de tonnes métriques d’éléments nutritifs du sol et plus de 95 millions d’hectares de terre ont été dégradés au point de réduire de manière significative la productivité (Henao et Baanante, 2006).

            Selon des estimations, au moins 85 % des pays africains souffrent d’un prélèvement des nutriments de plus de 30 kg par hectare et par an et 40 % des pays subissent des pertes de plus de 60 kg de nutriments par hectare et par an. Les causes de cet épuisement sont entre autres les exportations continuelles de culture sans aucune mesure de restitution des sols et le faible taux d’utilisation des engrais minéraux et amendements. A cela s’ajoute la présence des sols déjà dégradés, qui ont une faible capacité de rétention des éléments nutritifs et de l’eau, ce qui entraine la perte des éléments nutritifs du sol. En plus, le problème lié à la démographie galopante qui entraine une surexploitation des terres pour des fins agricoles et diverses (Smaling et al, 1997). 

                  Cette situation concerne également la région des grands lacs africains et particulièrement la province du Sud-Kivu. Selon une étude réalisée par IFDC CATALISTE, le bilan des éléments nutritifs du sol de la région des grands lacs est la plus négatif du monde.   Pour pallier à ce problème, une gestion intégrée de la fertilité des sols qui s’appuie sur l’utilisation des germoplasmes améliorés, l’utilisation des engrais minéraux, la bonne gestion de la matière organique du sol et les adaptations locales a été préconisé par Sanchez. (Alley et Vanlauwe, 2009).

            De ce fait comme souligner précédemment, l’utilisation des ressources organiques combinées aux engrais chimiques est primordiale pour améliorer l’efficacité des engrais car la matière organique permet d’amender le sol, d’accroitre la capacité de rétention de l’eau, réduisant l’érosion et des éléments nutritifs, permet une disponibilisation progressive des éléments nutritifs aux plantes, accroitre le taux des micronutriments, augmente l’infiltration et améliore le recouvrement à travers leur impact sur la capacité d’échange cationique(CEC) etc. ( IFDC CATALIST (B), 2010).

Malheureusement la disponibilité de la matière organique chez les paysans africains n’est pas garantie. D’où des petites quantités sont appliquées surtout dans des champs de case. C’est pourquoi l’utilisation stratégique de la matière organique en jouant sur le mode d’application, la qualité et le taux de la matière organique contournerait la faible disponibilité de la matière organique à accroitre l’efficacité des engrais et le rendement des différentes matières organiques, des résidus de cultures dans les sols africains (Titonell et al, 2005)

             Or en examinant la loi de Liebig, la déficience en un élément nutritif diminue la capacité d’utilisation des autres nutriments (Vanlauwe et al, 2006).  D’où certains facteurs influençant l’efficacité des engrais doivent être mises en place. Dans le cadre de la GIFS:

  • Les technologies complémentaires sont celles qui influencent l’efficacité des engrais de manière significative : Une bonne préparation du sol, l’utilisation des bonnes semences, l’utilisation des variétés appropriées, la période de semis, le semis en ligne, le contrôle de la densité de semis, l’entretien des cultures, la protection des cultures contre les ravageurs et maladies, la bonne gestion de l’eau dans le cadre de la GIFS, l’application des engrais appropriés et leur mode d’application, la rotation des cultures et le contrôle de l’érosion.
  • la technologie de base et est obligatoire. Il s’agit de l’utilisation combinée des engrais minéraux et ceux organiques, du recyclage des sous-produits agricoles, ainsi que le recours, en cas de besoin à la chaux (pour corriger l’acidité du sol) et/ ou aux phosphates naturels (pour assurer une accessibilité meilleure du phosphate) ;
  • les technologies contextuelles, pas obligatoires. il s’agit de l’insertion des cultures fourragères (avec les légumineuses), (IFDC CATALIST (A), 2010)

D’où l’objectif du présent travail est d’apporter une fertilisation organo-minérale (NPK & COMPOST) sur la culture de haricot biofortifié afin d’évaluer la manière dont l’interaction entre ce deux types d’engrais va agir sur la croissance et le rendement du haricot

            Hormis  l’introduction, ce travail comprend deux parties, la première présente les généralités du sujet et comprend deux chapitres : la généralité sur le haricot et la gestion intégrée  de la fertilité des sols (GIFS). La seconde partie est consacrée à l’expérimentation et comprend aussi deux chapitres dont le premier décrit le milieu, matériel et  méthode. Le second chapitre présente l’analyse et discussions des résultats obtenus. Enfin une conclusion et des recommandations clôturent ce travail.

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