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INTRODUCTION

0.1. ETAT DE LA QUESTION

Cette étape nous exige de faire une revue de la littérature en vue de ne pas reprendre les idées de nos prédécesseurs. Nous ne sommes pas les premiers encore moins les derniers à pouvoir publier sur les dialogues, les concertations et la stabilisation de la RDC. Notre objectif dans ce cadre est d’analyser les dialogues, concertations et la stabilisation de l’Etat en RDC, à travers les acteurs politiques depuis 1990 à nos jours. Certains auteurs nous ont intéressés dans le cadre de ce sujet à travers leurs ouvrages.

  1. Ambroise V. BUKASSA, Congo-Zaïre, dans son article analyse avec détails les raisons qui font que les crises politiques sont quasiment un sport national en RDC. Il attribue ces drames à la manière dont les royaumes et les empires du bassin du Congo ont été fédérés au XIXème siècle par Léopold II pour faciliter l’exploitation, à la séparation dans la douleur qu’a connue la colonie avec la métropole belge en 1960, ensuite au peuple congolais qui, à la fois acteur et victime de cette tragédie, fait preuve d’un désir indifférencié de vivre. Il souligne la lourde responsabilité de l’élite qui n’arrive pas à trouver un consensus pour fonder la cohésion nationale.

La médiocrité de la classe politique exacerbe ces tragédies et chaque gouvernement, qui arrive veut imposer par force des solutions souvent boutiquées à l’intérieur. Malgré ses énormes potentialités économiques, le pays ne décolle toujours pas, au contraire il est devenu un objet d’interrogation et d’ailleurs inconnu de ses propres fils.

Pour l’auteur, le Congo doit se battre pour vaincre « l’absurde équilibre de l’impuissance » et par le chemin de l’unité retrouver le développement et la dignité. L’auteur fini par valider ses hypothèses en trouvant que le consensus serait le seul moyen pour mettre fin à ces troubles politiques[1].

  1. MOTENA M (Nteba) dans son travail, qui ne vise l’éclairage qu’offre l’analyse, d’un autre phénomène non moins insolite : la figure de l’Evêque président issu des conférences nationales souveraines et des haut-conseil de la République. Il constate que cette figure politique mérite aujourd’hui notre attention et notre vigilance d’intellectuels. Non seulement parce qu’elle a polarisé (ou polarise encore) dans bien des pays les tensions politiques et les aspirations populaires afférents aux transitions politiques et institutionnelles en cours mais aussi et surtout, parce qu’elle pose anticipativement, la question de l’épure des hommes politiques auxquels échoira l’avenir des nouvelles communautés politiques post-autocraties, l’émergence de la figure de l’évêque président marque un déplacement politique, voire une dislocation, des anciens cadres de légitimité et de la représentation. En choisissant, par le biais de leurs délégués, des hommes de Dieu à la présidence des conférences nationales souveraines ou du haut conseil de la République les populations congolaises et en générale les africains n’ont pas seulement effectué un choix électoral ; elles ont aussi crié une halte-là à la prévarication, l’incurie et à l’arbitraire qui ont jusqu’ici, caractérisé la plupart de régimes politiques insiste-t-il.

Il trouve qu’avec un peu d’intelligence et de bonne foi, on admettra tout aussi volontiers qu’en cette période d’anomie et de révision, les réponses politicienne ment « pragmatiques » aux problèmes de l’heure ont déçu. Et qu’à présent elles sont moins urgentes que ces questionnements « spéculatifs » qui demande si les questions politiques ont été bien posées et elles ont été bien répondues[2].

  1. Yves Morel dans son ouvrage, constate que même contestés certains chefs d’Etat ont été accepté comme membre de droit dans les conférences nationales, mais ceux d’entre eux qui craignaient des révélations embarrassantes n’y ont pas assisté.

L’auteur remarque que tant que la question de l’Eglise ne sera pas différente de celle politique sur les missions assignées à chacune dans les discussions politiques, le résultat sera chaque fois défavorable en RDC : selon lui certains pays d’Afrique, les dialogues ont légèrement contribué à la construction de la paix sans l’intégration de l’Eglise, mais dans d’autres non avec l’aval des hommes de DIEU tel que la RDC actuellement[3].

  1. Hermès Nzana Namwanda dans son étude sur le fondement métaphysique et épistémologique du dialogue en société, affirme que l’ouverture est la disposition à la communion. Etre ouvert aux autres, c’est être un être de dialogue. C’est ainsi qu’on dira d’un hypocrite qu’il n’est pas ouvert puisqu’il ne se donne pas et ne doit rien attendre des autres. C’est le cas de certains hommes politiques qui ne sont pas sincères dans leur façon de s’exprimer et ne manifestent aucun signe de charité dans leur vécu quotidien.

En lumière de ce constat, l’auteur confirme ses hypothèses à travers Jean Lacroix  que ceux qui ne sont pas des êtres de dialogue sont des fanatiques : ils se méconnaissent aussi totalement qu’ils méconnaissent les autres. On ne se réaliser, on ne se connait même que par la médiation d’autrui : en détruisant le dialogue, on se détruit aussi sûrement soi-même qu’on détruit l’autre.  Nzana, réalise que les hommes politiques doivent justement être des personnes authentiques, c’est-à-dire des hommes capables d’aller au-delà des intérêts égoïstes et de développer le sentiment d’amour envers leurs administrés. Il recommande l’amour, qui selon lui est créateur de la personnalité réelle du Tu et du Je, culminant dans la création du nous différent d’un lui[4].

  1. Guy-Félix Duportail, dans son ouvrage, remarque que l’appréhension exclusivement technique de l’activité communicationnelle recouvre une crise de la communication : l’oubli de sa signification originaire de participation à une œuvre commune. L’auteur promet de clarifier phénoménologiquement la notion de communication. Cette clarification doit pourtant constituer la pointe même de toute tentative de compréhension de la communication humaine. C’est ce réquisit que lui avait voulu ici honorer, prenant fait et cause.

Il soulève sa problématique dans les contre-finalités de la communication en évoquant en premier :

  • L’impertinence ex-communicationnelle, consistant pour le locuteur, à ne pas fournir, la réponse attendue à un ou plusieurs actes de discours proposés par l’allocutaire.

Par exemple, si le locuteur « x » demande à l’auditeur « y » :

  • La tenue des élections est un principe démocratique » et que « y » lui réponde :
  • « non, le pays va mal » ; la réponse de « y » n’est pas pertinente, en ceci qu’elle ne fournit pas l’information demandée par « x ».

Dans ce cas, violer une maxime conversationnelle, quelle que soit, possède le sens, d’une médiation qui rétablit une convenance esthétique avec le télos général et indéterminé de la communication, à la façon du libre accord des facultés.[5]

  1. Marshall B. Resenberg dans son ouvrage constate qu’un peu partout dans le monde, la violence est manifeste.

Que ce soit, sous les formes très visibles du nettoyage social ou éthique, de la criminalité, des violences urbaines ou sous des formes plus secrètes dans les familles ou les entreprises, elle prolifère, semant à son tour les graines de la peur et de la haine dans le cœur des individus, réintroduisant parfois le cycle fatal de vengeance. Mais il faut être heureux de ce que l’on a reçu et ne pas en vouloir trop – voilà un enseignement fondamental de l’art de vivre dans la non-violence. Souvent, nous ne reconnaissons pas notre propre violence parce que notre vision de la violence est faite de combats, de meurtres, de coups et de guerres : le genre des choses que les personnes ordinaires ne vivent pas.

Nous ne devenions le « changement que nous souhaitons voir dans ce monde », aucun changement n’aura jamais lieu. Malheureusement, nous attendons tous que l’autre change d’abord.  La non-violence consiste à l’inculquer des attitudes positives pour remplacer les attitudes négatives qui nous dominent. Tout ce que nous faisons est conditionné par des motivations égoïstes – ce que nous avons à gagner – et plus encore dans une société à dominante matérialiste qui tire sa force d’un individualisme à toute épreuve. Aucun de ces concepts négatifs ne contribue à créer des familles, des communautés, des sociétés ou des nations homogènes.

Peu importe que nous nous rassemblions dans les moments de crise et que nous prouvions notre patriotisme en brandissant notre drapeau, il ne suffit pas de devenir une superpuissance en construisant un arsenal capable de détruire plusieurs fois la terre, ni d’assujettir le reste du monde par notre puissance militaire, car la paix ne peut se fonder sur la peur. La non-violence consiste à faire émerger ce qu’il y a de positif en nous. Laissons-nous envahir par l’amour, le respect, la compréhension, l’appréciation, la bienveillance et l’attention envers les autres, plutôt que par les comportements égocentriques, égoïstes, avides, haineux, pleins de préjugés, de suspicion et d’agressivité qui dominent la plupart du temps notre pensée.

Nous entendons souvent les gens dire : « ce monde est sans pitié et si l’on veut survivre, il faut devenir impitoyable aussi ». L’auteur se met en désaccord avec cette affirmation est que pour lui. Ce monde est ce que nous en avons fait. S’il est sans pitié aujourd’hui, c’est parce que nous l’avons rendu impitoyable par nos comportements.          
Toute violence émane d’un mode de pensée, explique l’auteur qui attribue la cause du conflit aux torts de l’adversaire et à l’incapacité de reconnaitre sa propre vulnérabilité ou celle de l’autre. Au regard de ces constants, l’auteur parvient à confirmer ses hypothèses en ce sens : Il explique alors que la violence passive finissait par susciter la colère de la victime qui, individuellement ou entant que membre d’un groupe, réagissait avec violence. En d’autres termes, c’est la violence passive qui alimente le feu de la violence physique. C’est parce que nous ne comprenons ni n’intégrons ce principe que tous nos efforts en faveur de la paix n’aboutissent pas, ou bien que la paix que nous obtenons n’est que temporaire.
Commençons déjà par nous sentir nous-mêmes responsables. Ainsi ce livre nous permet de prendre conscience que face aux dangers qui nous menacent, une nouvelle éthique est nécessaire. L’éthique du souci, de soi, des autres, de tous, les êtres vivants qui demandent à être protégés et soignés. D’une éthique de la responsabilité, de la sollicitude et de la compassion. Il nous faut comprendre que les changements institutionnels politiques, économiques, si nécessaire, ne seront possibles, que dans la mesure où les êtres humains accéderont à l’autonomie et à la responsabilité en commençant par notre langage et notre façon de communiquer. En lisant ce livre et l’application des principes de la communication non-violente qu’il traite, il s’agit d’un premier pas important vers une nouvelle façon de communiquer et vers la création d’un monde de compassion.[6]

Jusqu’à présent les politistes se sont peu préoccupés  de la question complexe liée aux dialogues en RDC et ils se sont plus cantonnés dans les médias, c’est un constat fait en cours de nos recherches ; c’est pourquoi plusieurs analyses s’y sont faites au dépens de la politique. Plusieurs auteurs ont abordé cette thématique avec des lunettes philosophiques et juridiques. Les réalités ou phénomènes politiques et sociales voire économiques peuvent changer au fil du temps, de même, il y a des fois que les normes peuvent favoriser les uns et décevoir les autres.  

Il est vrai qu’Hermès s’est longuement occupé de la question mais n’a fait qu’approfondir son attention sur les dialogues sociaux d’une manière générale dans lesquels à passer en revue de certains principes traits au dialogue politique en RDC avec des tendances morales qui, pourtant paraissent incompatible à la situation récente de la politique congolaise.   

De manière générale, les résultats de recherche pointent dans une direction des effets de l’interaction entre le style institutionnel et moral dans ces pourparlers, il ne s’agira donc pour nous pas de proposer ici un nouveau modèle théorique susceptible de concurrencer les sciences du langage et de la communication, ou les différents ouvrages et publications y afférents, mais dans une perspective explicative, de clarifier les mécanismes ou les stratégies des négociations politiques susceptibles de stabiliser le système politique, priorité pour le développement en RDC.

0.2. PROBLEMATIQUE

Ce sujet revêt une importance, car il traite de ce qui caractérise la politique congolaise de l’ère, notamment les pourparlers politiques.

Cependant les dialogues en RDC ne sont pas inédits, c’est une tendance qui date depuis la colonisation.            
De février 1990 en décembre 1992, il s’était tenu une conférence nationale souveraine. Souveraine parce qu’elle devait parler de tous les problèmes du pays jusqu’à créer une commission de suivi de biens mal acquis. Drôle, ces acquis et résolutions de la conférence vont néanmoins demeurer lettres mortes sur fond de crise de primauté de pouvoir entre Mobutu et la CNS.

Aussitôt du 25 février au 17 décembre 2002, le dialogue inter-congolais de Sun city va intervenir suite aux conflits armés qui déchiraient la RDC durant la période allant de 1998 à 2008. Il en résultera après des multiples trajectoires un programme de pallier à tous défis de la CNS et à compléter les insuffisances de ce dernier.           
Mais cela ne saura pas durer comme en révèlent les violences qui surviendront après le deuxième tour des élections et plus tard l’émergence d’autres conflits armé.

 Du 6 au 23 janvier 2008, sera convoquée une conférence sur la paix, la sécurité et le développement dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, après un déficit important sur la mission régalienne, en vue de réfléchir sur les voies et moyens d’une paix durable et d’un développement intégral dans les Kivu. Deux programmes seront arrêtés dont Amani leo en swahili qui signifie « paix durable », l’échec du premier va conduire à la création d’un second dit STAREC, qui à son tour va échouer pourtant bien financés et soutenus par la communauté internationale. L’Est de la RDC demeurera dans l’insécurité même plus qu’il était avant les deux plans. Aujourd’hui la situation ne rassure pas encore qu’elle va s’améliorer bientôt.

En date du 24 novembre 2012 en Ouganda toujours sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC ; il s’en suivra de négociation entre gouvernement et le M23, cet accord sera cette fois-là taxé de manque de crédibilité au regard de sa facilitation qui était assurée par Monsieur Yoweri K. Museveni, président de l’Ouganda, identifié dans le rapport de l’ONU, comme l’un de parrains du groupe rebelle M23 avec son homologue Paul Kagame du Rwanda.          
Actuellement les dialogues dit de la CENCO du 31 décembre 2016 de la cité de l’Union Africaine du 18 décembre 2016 portant essentiellement sur l’organisation des élections pour une éventuelle alternance, mais jusqu’à présent ces engagements ne semblent pas répondre aux exigences et aux priorités qui leur seraient assignées. Jean Lacroix pour prouver la nécessité du dialogue, il fait connaitre que « ceux qui ne sont pas des êtres de dialogue sont des fanatiques : ils se méconnaissent aussi totalement qu’ils méconnaissent les autres. On ne se réalise, on ne se connait même que par la médiation d’autrui : en détruisant le dialogue, on se détruit aussi sûrement soi-même qu’on détruit l’autre »[7].

Au regard de tout ce qui précède, il y a lieu de signaler que les dialogues sont des moyens les plus indiqués pour la résolution des problèmes non seulement politique mais aussi sociaux que familiaux ; cependant, en RDC après (une longue période) 60 ans de dialogue, elle court encore derrière les valeurs nobles et universelles que sont la Démocratie, la paix, la stabilisation et ce qui ne reste.    
Ces crédos que réclament les peuples congolais, à cœur et à cri, sont détruits par les dirigeants congolais. Ils sont pour la plupart atypiques : extérieurement ils cherchent tous la paix, la stabilisation, etc. mais intérieurement sont des prédateurs, c’est-à-dire sans projet collectif précis, orientés vers la volonté d’enrichissement personnel, conséquence d’une économie de pillage visant la privatisation des ressources publiques du pays à des fins strictement personnelles ou ne concernant que leur entourage immédiat ; ils ont des tendances d’instaurer des régimes à vie et ou des dynasties familiales (régime politique de père en fils). Il se pose une confusion à identifier le pouvoir établi et l’opposition : un aréopage des partis se réclamant de l’opposition dont certains ne sont même pas connu de la population ; ils n’ont souvent pas des assises à l’intérieur du pays et prennent des postures qui les font assimiler à des simples pions de réserve du pouvoir dans l’opposition et d’autre le fond non pour la politique mais pour l’argent, quand il y a pas l’argent ou le poste voulu ils cessent d’être opposant, ils deviennent indépendant. Le camp de la société civile aussi déchiré sur les points de vue aux dialogues.

Il y a lieu que les puissances internationales et les voisins aussi soient divergents ou convergents quant à ce, selon les idéologies ; de même les acteurs semblent être plus constants dans ces assises sans pareil : si nous considérons les acteurs à la conférence nationale souveraine, il y a lieu de le retrouver dans ces présents dialogues, sinon leurs descendances quelles que soient les limites affichées, le peuple à son tour intéressé par la musique et la religion pourtant souverain primaire et sa réaction serait déterminante à ces problèmes. Qui plus est, même contesté certains membres du gouvernement font curieusement parties aux pourparlers politiques. Les discussions politiques ne sont pas inédites dans les résolutions des différents problèmes qui surgissent dans un pays mais en RDC, elles seraient en grande partie des occasions pour se partager les pouvoirs, butins, des postes, titres, mais aussi des moments pour tenter de légitimer la fragilisation des textes légalement établis .        
Nous redoutons l’usage de la violence pour résoudre ces défis. Cependant, quand deux parties en conflit ont eu l’occasion d’exprimer pleinement ce qu’elles observaient, ressentaient, désiraient et demandaient et que chacune a donné de l’empathie à l’autre, une solution satisfaisante pour l’une et l’autre est généralement à portée de main ou, du moins, peuvent-elles en toute cordialité tomber d’accord pour ne pas être d’accord certaines situations n’offrent en revanche aucune ouverture sur les dialogues. L’usage de la force peut alors s’imposer pour protéger la vie ou les droits de l’individu. Il se peut que l’une de partie refuse de communiquer favorablement, praticable ment ou l’imminence de la déception ou du danger ne laisse pas le temps de dialoguer ou se concerter. Nous pouvons alors recourir à la force : les étiquettes défavorables, la privation de certains privilèges, comme par exemple la désobéissance civile, les marches pacifiques, les soulèvements, etc.

En plus, le principe de la non-ingérence d’un Etat dans les affaires intérieures d’un notre, serait une valeur à sauvegarder ou à maintenir par la communauté internationale dans cette affaire au nom d’une paix durable. Le respect du statut tel que prévu par la constitution de la RDC orienterait l’opposition dans la bonne tenue de ces conventions.  

Nous ne parlons pas le langage du cœur, mais rappelons-nous que ces moyens ont été utilisé en leur temps par le balai citoyen du peuple burkinabé, le peuple sénégalais, Lumumba, Luther King, Robespierre, Danton, Sieyes, etc. pour dire à la fois leurs refus, leur révolte devant l’injustice, les crises, les instabilités politiques de même l’article 64 de la constitution de la RDC de 2011, qui stipule que : « tout congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violations des dispositions de la présente constitution ».

Eu égard à ce qui précède, les questions suivantes nous ont intéressés.

  1. Pourquoi les concertations et les dialogues ne parviennent-ils pas à stabiliser la RDC ou l’Est de la RDC ?
  2. Quels sont les obstacles à leur mise en œuvre ?

Ces questions tenteront de trouver des explications dans la partie suivante.

0.3. HYPOTHESES

Parce que les acteurs seraient eux-mêmes incohérents sur les objectifs des dialogues, les uns demeurent de prédateurs, les autres le choisirait comme un cadre formel en vue de légitimer certains intérêts personnels (le per diem, ascension politique, partage du pouvoir, d’entités, etc.).

L’opacité dans le processus électoral et les irrégularités y afférentes, la résistance à l’alternance, non-respect des engagements concluent dans ces tractations politique, seraient un obstacle dans la mise en œuvre de ces accords.

0.4. OBJECTIF ET INTERETS DU SUJET       

0.4.1. Objectif

Notre dessein est d’analyser les dialogues, les concertations, les stabilisations, etc. à travers les acteurs politiques.

0.4.2. Intérêts

0.4.2.1. Intérêt scientifique

Ce sujet nait des idées encore récentes au fil décerné par la politique congolaise. C’est un sujet à caractère thématique: il aborde la quasi-totalité de l’histoire politico-diplomatique et administrative du Congo; c’est  également une contribution à la communication sociale et politique, mais aussi un apport à l’éducation à la citoyenneté.

0.4.2.2. Intérêt social

Il est naturel aussi de s’intéresser ou de choisir ce sujet, dans la mesure où l’expérience démontre maintenant et clairement qu’il n’y a pas d’issus en tout cas positif sur les discussions politiques en RDC. Observant au quotidien dans ce pays les différents comportements des politiciens, les citoyens de toutes origines congolaises et de tout niveau hiérarchique, nous avions pu constater à quelle dimension la vision et les méthodes de ce sujet pouvaient être utiles, d’une part, à ceux qui faisaient face à des confusions entre prédatarisme et dialogue, entre dynastie et démocratie, entre droits et devoirs entre ceux qui se trouvaient face à des agressions physiques ou verbales, d’autre part, à ceux qui sans en tenir vraiment compte engendraient par leurs comportements ou leurs paroles des réponses violentes, indifférentes ou fallacieuses selon le cas.

Il est clair pour tous les congolais pour tous observateurs quelles que soient leurs opinions que la solution proviendra nécessairement d’une action conjuguée des peuples et gouvernant, mais beaucoup plus les réactions des populations sont une priorité vu le contexte politique actuel.

0.5. Méthodologie

La méthodologie est l’ensemble des méthodes et des techniques. Tandis qu’une méthode est la voie suivie par l’esprit pour découvrir et démonter la vérité, une technique est l’ensemble des moyens utilisés pour atteindre le but[8].  

0.5.1. Méthode

Dans ce travail, nous allons nous servir de la méthode dialectique avec une approche juridique pour bien comprendre le contexte des pourparlers politiques en RDC pour y apporter des éventuelles résolutions.

Cette méthode s’est structurée autour des études menées par Karl Marx et Engels, mais il conviendra de noter que K. Marx n’est pas l’inventaire de la différence entre la dialectique d’avant K. Marx était idéaliste ou métaphysique, c’est-à-dire celle qui, prônait la primauté de l’idée sur la matière alors que le dialectique Marxiste est matérialiste : elle prône que la matière précède l’idée. Cette méthode gravite autour de quatre lois ou postulats qui nous ont permis d’expliquer notre objet d’étude. Ces lois sont adaptées à l’esprit de notre travail dans le troisième chapitre de cette étude.

  1. La loi de la totalité de l’interdépendance ou de l’interconnexion

Cette loi voudrait que les faits sociaux soient considérés comme tout un système immergé dans un ensemble ou dans un grand système. Elle interdit d’appréhender les phénomènes sociaux tout comme les phénomènes de la nature dans leur particularité, dans leur singularité, mais elle voudrait que les phénomènes sociaux soient appréhendés dans leur connexion avec d’autres phénomènes dans un même tout ou ensemble. En ceci l’explication dans la dialectique est synchronique.

  1. La loi du mouvement

Elle considère la réalité sociale comme n’étant pas figée, elle évolue et pour mieux la comprendre, il faut la saisir dans sa dynamique ; en ceci l’explication dans la dialectique est diachronique.

  1. La loi du changement

Cette loi prône en faveur du changement de la nature des phénomènes sociaux et des phénomènes de la nature et c’est ce changement de la nature qui s’appréhende dans le changement qualitatif.

  1. La loi de la contradiction

Elle stipule que deux contraires peuvent coexister et la lutte qui s’en suivra est le moteur de l’histoire et source de progrès. Ainsi, le présent contient à la fois son passé et son avenir.

0.5.2. Techniques

La technique est l’ensemble des procédés exploités par les chercheurs dans la phase de collecte des données qui intéressent son étude[9]. De ce fait, dans le cadre de notre travail, nous avons fait appel à la technique documentaire qui, selon Madeleine Grawitz consiste à compulser les ouvrages et autres documents relatifs au travail sous-examen. Ces documents peuvent être audio (radio), audiovisuel (télévision) ou écrits (les ouvrages, …), à la technique d’observation directe, qui a permis d’observer directement des comportements de la population d’étude et enfin la technique d’Interview, qui nous a servi à la récolte des informations à partir des questions que nous adressions à nos enquêtés sur les pourparlers politiques en RDC.

0.6. JUSTIFICATION DU SUJET

0.6.1. Dans le temps (de 1990 à nos jours)

Comme nous pouvons le remarquer, ce sujet sur le plan timing, est comme non faisable mais dans son vif, il se justifie de lui-même, les motifs d’être pris comme tel, on dialogue à peu près de la même manière, ils ont de ressorts qui sont tout à fait les mêmes, si nous prenons par exemple la conférence nationale souveraine, il n’est pas différent du dialogue de Saint Sylvestre quant aux objectifs, motivations, intentions des acteurs, conséquences, etc.). C’est pourquoi nous avions considéré ces temps car dit-on « qui se ressemblent s’assemblent ».

0.6.2. Dans l’espace

Notre travail a comme champ d’étude la RDC : les dialogues sont nationaux. Cependant, ces pourparlers politiques sont vulgarisés en grande partie par les médias ; de même les acteurs (partis politiques, sociétés civile)(…) dans les différentes provinces de la RDC parlent les mêmes langages quant à ce, selon que leurs chefs ou maîtres sont pour tel ou tel autre avis à propos des dialogues.

Par ailleurs les publications dans les journaux officiels, nous rassure d’avoir les données les plus authentiques dans ce thème.

0.7. DIFFICULTES RENCONTREES

De prime à bord, ce sujet a des connotations très sensibles : il y a des endroits où on peut en parler librement et dans d’autres avec beaucoup de réserves, vues les tensions politiques actuelles  en RDC. Au cours de déroulement des activités du dialogue de la cité de l’UA, le 19 et20 septembre 2016, des marches pacifiques sur le non inclusif de ce dernier ; était soldé en bain de sang dans la capitale et dans certaines provinces du pays,  il n’y a pas longtemps (31 juillet 2017) les opposants et certains groupes des sociétés civiles ont voulu organiser une marche pacifique pour réclamer le calendrier électoral, ont été empêchés violemment par les éléments de la police dans presque toutes les provinces.

0.8. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Hormis l’introduction et la conclusion, notre travail est subdivisé en trois chapitres. Notamment, le cadre conceptuel et théorique, premier chapitre ; les concertations et les dialogues en RDC, deuxième chapitre ; et, la mise en œuvre difficile, troisième chapitre.  

 Le premier chapitre est subdivisé en trois sections dont le cadre conceptuel, le cadre théorique et le cadre d’étude (la présentation du milieu d’étude).

 Le deuxième chapitre est composé aussi de trois sections dont la concertation de Goma, le Dialogue de la cité de l’Union Africaine et le Dialogue de la Saint Sylvestre ou de la CENCO. 

 Le troisième chapitre distingue également trois sections dont les résolutions de la concertation de Goma, l’accord de la cité de l’Union Africaine et enfin l’accord du 31 décembre 2016. 

Découvrons tous ces cheminements dans la suite.

[1] A. V. BUKASSA, Congo-Zaïre, Eternel rebelle au consensus politique, le Harmattan, 2010

[2] MOTEMA M. (Nteba), « Les conférences nationales africaines et la figure politique de l’Evêque – Président », Zairaf, n°276, juin 1994

[3] Y. MOREL, Démocratisation en Afrique noire in “les conférences nationales”, Zairaf, juin 1994

[4] Hermès Nzana NAMWANDA, Le fondement métaphysique et épistémologique du dialogue en société, édition universitaire européenne, 2016.

[5] G.F., DUPORTAIL, Phénoménologie de la communication, ellipses/édition marketing, A., 32 rue Bargue, Paris, 1999.

[6] M.B. RESENBERG, Les mots sont des fenêtres : introduction à la communication non violente, Ed. La Découverte, Paris, 2002.

[7] J. LACROIX., Le sens du dialogue, Neuchâtel, La Baconnière, 1944, 2e Ed., p.11.

[8] M. GRAWITZ, Méthodes des recherches en sciences sociales, Paris, Dalloz, 2001, p.12.

[9] M. GRAWITZ, op.cit., pp.573-374.

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