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Chapitre I. PRESENTATION DU QUARTIER NKAFU ET CONSIDERATIONS THEORIQUES SUR L’ASSAINISSEMENT

I.1. PRESENTATION DU QUARTIER NKAFU.

I.1.1. ASPECT GEOGRAPHIQUE.

I.1.1.1. Situation géographique.

       Le quartier NKAFU est situé en commune de Kadutu dans la ville de Bukavu, province du Sud Kivu, République Démocratique du Congo.

       Il est situé entre 2°28° et 2°33° de l’altitude Sud et sur 28°49° et 28°53° de longitude Est. Il est limité au Nord par la cote du lac Kivu, au Sud par le tronçon routier de la route n°2 entre le centre HEZI KWETU et ISTM/Bukavu jusqu’à SOS ; à l’Est par la rivière KAHUWA et l’Ouest par la rivière WESHA qui sépare la commune de Bagira à celle de Kadutu. Ce quartier a une superficie de 268.054,05m².

I.1.1. 2. Relief.

       Le quartier NKAFU a un relief combiné des collines, son altitude le plus élevé est de 219m et la plus base est de 1462m. Il est constitué sur un relief très accidenté dans le bassin d’effondrement East Africa appelé Eastern Valley du Graben.

I.1.1.3. Climat.

       Le quartier NKAFU jouit d’un climat tropical, la température moyenne annuelle est de 20,5°C, les maxima absolu varient entre 28,2°C et 34°c au début de la saison de pluie. Il est cependant rare qu’il dépasse 34°c, la température moyenne minimale absolue oseille entre 9,9°c et 13°c pendant la saison sèche.

Le quartier Nkafu connait deux saisons :

La saison sèche qui va de juin jusqu’à la fin du mois d’août et la saison de pluie qui va de septembre jusqu’à mi-juin.

I.1.1.4. Végétation.

       Le quartier NKAFU connait une végétation à prédominance arborescente constituée d’eucalyptus, des Caliandra, Coldyrons, Cypresus et d’autres arbres fruiteux dans les ménages. Nous pouvons signaler que la quartier NKAFU devrait avoir une végétation forestière.

I.1.1.5. Le sol.

       Le sol du quartier NKAFU suffisamment fertile mais actuellement, suite aux activités anthropologiques, il est devenu infertile. C’est un sol argileux à coloration rougeâtre résultat de l’alunation des trachytes et des basaltes.

Par l’absence des caniveaux, les eaux de pluie coulent n’importe comment car elles ne sont pas canalisée et emporte une grande partie de terre d’où source des érosions du sol.

I.1.1.6. Hydrographie.

       L’hydrographie du quartier NKAFU est caractérisé par son appartenance au bassin du la Kivu avec ses principaux cours d’eaux qui sont les rivières Wesha et Kahuwa. Dans chaque cellule du quartier, il y a des ravins qui sont très importants. On note la présence de celle de l’ISDR vers l’hôpital général, de TST vers la clinique à Kadurhu vers Inga.

I.2. CONSIDERATIONS THEORIQUES SUR L’ASSAINISSEMENT.

I.2.1. ASSAINISSEMENT.

            L’assainissement désigne originellement l’ensemble des techniques et méthodes visant à traiter les eaux usées. Cette définition s’est progressivement élargie pour aboutir à une démarche à la fois physique, institutionnelle et sociale visant à améliorer la situation sanitaire globale de l’environnement dans ses différentes composantes : collecte des déchets liquides, solides, des excréments puis traitement et évacuation de tous ces éléments.

I.2.2. Objectifs de l’assainissement.

       L’assainissement vise à assurer l’évacuation et le traitement des eaux usées et des excréments en minimisant les risques pour la santé et pour l’environnement.

       Notons que l’assainissement est fortement lié à la santé publique en raison des nombreuses maladies liées à un milieu malsain. La proximité avec les eaux usées peut engendrer des maladies  à transmission fécale-orale (diarrhée, typhoïde, hépatites, choléra), ou liées à un vecteur (paludisme, filariose, dengue). D’autres maladies sont également liées à un mauvais assainissement de base et en particulier à des latrines défectueuses ou inexistantes : bilharziose, nématodes ou autres vers.

I.2.3. Déchets

            La gestion des déchets inclus leur collecte, leur transport jusqu’à un site, et leur traitement ; elle peut aussi inclure le nettoyage des rues. Le ramassage s’effectue dans des poubelles domestiques ou collectives, vidées périodiquement dans une benne à ordures ménagères qui assure le transport. Dans les endroits moins développés, les déchets peuvent être collectés par brouette. Le nettoyage des rues peut être fait mécaniquement avec des balayeuses ou avec des outils dédiés par des nettoyeurs.

            L’absence de gestion des déchets solides a des conséquences graves au niveau de la santé, (lieu de reproduction de moustique, de rats), de la toxicité (notamment pour les déchets médicaux et les personnes vivant de la récupération des déchets) et de l’infrastructure (les déchets non collectés bloquent les canaux et les voies d’accès. Comme une personne produit entre 250g et 1kg de déchets solides par jour, les conséquences d’une mauvaise gestion sont vite catastrophiques pour une ville d’une certaine importance.

            Le traitement des déchets peut être précédé d’une réutilisation et/ou d’un recyclage (lui-même exigeant un tri sélectif préalable). Le traitement lui-même peut être fait de trois façons : par dépôt dans une décharge aménagée ou non ; par incinération : ou par compostage. Si les pays développés mettent en place des réglementations de plus en plus contraignantes pour le traitement des déchets, dans de nombreux pays en développement la décharge non contrôlée reste le moyen le plus courant d’enlever les déchets ; ceux-ci sont aussi souvent récupérés par des personnes pauvres qui récupère ce qui peut encore se revendre.

I.2.4. Type d’assainissement.

            L’assainissement dépend avant tout du système mis en place.

I.2.4.1. L’assainissement non collectif.

            L’assainissement non collectif ou autonome repose avant tout sur l’exploitation de l’installation, éventuellement un contrôle d’efficacité est mis en place par la collectivité au titre de la protection des milieux naturels.

I.2.4.2. L’assainissement collectif.

            L’assainissement collectif quant à lui, il est gestionnaire désigné par le service public de l’assainissement peut être une émanation de la collectivité (gestion publique). La délégation peut ainsi se faire au profit d’une association locale, ou d’entreprises informelles pour les systèmes atteignent une relative complexité, le délégataire est choisi pour ses compétences techniques et organisationnelles.

            De plus en plus, certains rôles sont délégués à des entreprises privées et notamment l’épuration des eaux, le traitement des déchets et la plomberie au niveau domestique[1]

            Le financement peut se faire au travers de taxes et d’impôts (Grande-Bretagne par exemple) en général liés au foncier, ou au travers de redevance perçue sur les volumes rejetés (souvent le volume d’eau potable consommé).

            Cependant, dans de nombreux pays, notamment en développement, le financement des services publics ne sont pas assurés. La constitution d’un réseau représente un investissement majeur, avec un amortissement sur des périodes comprises entre 60 et 100 ans. La délégation aux entreprises privées peut permettre la mise en place d’une structure de financement, l’inconvénient majeur est que les zones pauvres et en particulier les bidonvilles sont mal ou non desservies car sont trop peu rentables. L’Etat ou la collectivité locale doivent alors jouer un rôle de régulateur pour assurer une distribution équitable des services[2]

I.2. LES EXCRETAS

            L’évacuation des excrétas est probablement l’aspect le plus important au niveau domestique : si les déchets et les eaux usées peuvent simplement être jetés dans la rue en l’absence de système de gestion, la défécation non contrôlée est une source importante de maladies et de gêne dans la vie quotidienne. L’UNICEF et l’OMS utilisent l’accès à une latrine améliorée comme indicateur de l’assainissement de base, avant de considérer les eaux et les déchets solides.

            Au niveau de l’urbanisme, le principal choix pour la gestion des excréta concerne l’évacuation sur place ou à distance. L’évacuation à distance consiste à relier une toilette soit à un réseau d’égout (qui évacue à la fois les solides et les liquides), soit à une fosse septique qui retient les solides et évacue les liquides. Ces deux systèmes ont besoin d’une grande quantité d’eau pour fonctionner : plus de 25 litres par jour et par personne. L’évacuation sur place consiste à utiliser une latrine située sur une fosse creusée ou surélevée, contenant les matières fécales et laissant éventuellement la fraction liquide s’infiltrer dans le sol si la nappe phréatique est suffisamment loin. Le problème de la vidage de la fosse se pose alors.

            La gestion des excréta peut aussi se faire écologiquement avec des toilettes sèches, permettant de réutiliser le compost ; si ces systèmes se développent petit à petit, leur acceptation reste compliquée face à l’apparente simplicité (du point de vue de l’usager) offerte par un système d’égout. A ce jour, peu de programme d’assainissement écologique ont été mené à une plus grande échelle que celle d’un projet-pilote.

II.3. LATRINES.

            Une latrine est un endroit aménagé de telle sorte qu’un être humain puisse s’y soulager de ses déjections corporelles, notamment par la défécation (les Canadiens francophones utilisent plutôt le terme de bécosse). Par rapport à une toilette, une latrine, possède une technologie moindre. La latrine est le mode d’assainissement de base le plus utilisé dans le monde. Le but d’une latrine est à la fois d’assurer la santé de ses usagers en contenant ou en évacuant les excréments, et de protéger l’environnement.

L’UNICEF et l’OMS utilisent l’accès à une latrine améliorée comme indicateur de l’assainissement de base, avant de considérer les eaux et les déchets solides.

            Il restait en 2002 plus de 2,6 milliards de personnes dans le monde sans assainissement de base et donc sans latrine acceptable ; les conséquences sur la santé publique, l’infrastructure urbaine et la dignité humaine sont tellement importante que l’on arrive à parler de « crise sanitaire ». Malgré les initiatives suivant les objectifs de développement du Millenium (visant à réduire de moitié la proportion de personnes sans assainissement de base d’ici 2015), le taux de couverture peine à suivre la croissance de la population mondiale. La crise sanitaire peut revêtir une telle importance qu’elle finit par affecter les politiques d’un pays ; ainsi Gandhi avait que « l’assainissement est plus important que l’indépendance ».[3]

II.3.1. Terminologies.

            Si le mot a vieilli dans les pays développés où l’on parle plus couramment de toilettes, il reste couramment utilisé dans les pays en développement et parfois dans les zones rurales des pays développés. La forme au pluriel (« des latrines ») est plus souvent utilisé en France mais la forme au singulier (« une latrine »), perçue comme vieille[4] est utilisée de préférence dans d’autres pays francophones, notamment en Amérique et en Haïti.

            La distinction entre toilettes et latrines n’est pas toujours évidente. Si un simple trou dans la terre entouré de bâches est clairement une latrine, et si un cabinet à chasse d’eau relié aux égouts est clairement une toilette, certains types comme latrine à siphon hydraulique reliée à une fosse septique peuvent être difficiles à classifier. L’appellation dépend surtout du contexte, et du type d’évacuation des exréta disponibles dans le voisinage. Une autre façon de classifier est de considérer qu’une latrine est le plus souvent située à l’extérieur de la maison et la toilette à l’intérieur.

            Le néologue «latinisation » est parfois employé dans le développement afin de désigner un programme incluant le développement des latrines. La latinisation fait partie du processus d’assainissement de base qui inclust l’évacuation des excréta, l’évacuation des eaux de pluie et eaux usées, et l’évacuation des déchets solides.

Il existe aussi le canadianisme « bécosse ».

II.3.2. Utilité des latrines.

            Une latrine a deux fonctions principales :

1.Assurer la santé de ses utilisateurs en permettant l’évacuation des excréments de manière hygiénique ;

  1. Assurer la protection de l’environnement en contenant les germes pathogènes excrétés.

            Les différents types de latrines plus ou moins bien ces deux rôles. Ainsi, une latrine mal entretenue remplira mal son rôle de protection hygiénique ; le type de sol et de la proximité de la nappe phréatique compliqueront les risques environnementaux.

            Cependant, une latrine a également d’autres fonctions du point de vue de l’usager, et ces fonctions sont d’ailleurs souvent plus importantes lors du choix de l’acquisition d’une latrine ou de l’amélioration du système existant, bien plus que les raisons de santé. Une latrine permet de bénéficier d’intimité, un point crucial notamment pour les femmes (dans certaines cultures, elles ne doivent pas être vues allant faire leurs besoins) ; défécation en plein air est également associée à un statut inférieur, elle est symptôme de pauvreté[5] tandis que l’utilisation d’une latrine permet de conserver ou de regagner une certaine dignité. Une latrine est également un élément de la culture : ne pas en avoir peut être source de honte lorsque l’on reçoit des visiteurs, en posséder peut être source de prestige. De même, disposer d’un type de latrine « améliorée » ou d’une toilette peut aussi donner un certain statut social.

II.3.3. But des latrines.

            Le but d’une latrine est d’assurer la santé de ses usagers en contenant ou en évacuant les excréments et de protéger l’environnement.

II.3.3.1. Eléments constituant une latrine.[6]

            Une bonne latrine est composée de plusieurs éléments dont on peut citer :

-Une fosse, dans le cas d’une latrine sèche, ou un système d’évacuation des excréta ; la fosse peut être renforcée ou non, en béton ou en maçonnerie.

-Une dalle, en béton ou en bois, percée d’un trou et éventuellement recouverte d’un siège. Quand les personnes s’accouplassent, des emplacements sont prévus pour poser les pieds et ne pas les salir.

-Une superstructure, qui dans sa forme la plus simple est constituée de branchages et de bâches, mais peut aussi prendre l’allure d’une maisonnette en bois ou en briques.

La superstructure est couverte d’un toit et peu comprendre divers éléments tels qu’une porte, un conduit de ventilation menant à la fosse, parfois une arrivée d’eau à l’extérieur.

            En plus de ces attributs, une latrine aura des éléments supplémentaires selon son type (voir ci-dessous) : siphon, hydraulique, parfois une chasse d’eau quand c’est possible, un emplacement de douche continue, ainsi que les systèmes d’évacuation des excréta.

II.3.5. Types des latrines.

            Les latrines peuvent être globalement classées selon trois critères :

-d’une part, si le dépôt des excréta se fait sur place ou si les excréta sont évacués ;

-d’autre part, si la fosse est sèche ou humide, donc s’il y a ajout d’eau aux excréta ou non.

-ou encore si elles sont intégrées au bâtiment ou non.

            Un facteur supplémentaire intervient, qui est le nombre de personnes utilisant la latrine. On parle alors de latrine publique pour un usage non restreint et éventuellement payant, et de latrine privée ou familiale quand la latrine est destinée à une seul foyer.

  1. Latrines sèches.

            Un simple trou creusé dans le sol et recouvert suite à la défécation ne s’est en général pas considéré comme une « latrine ». IL faut que la fosse atteigne une profondeur raisonnable, de l’ordre de cinquante centimètres à un mètre, pour que le nom se mérite.

  • Une latrine à fosse simple est le type le plus rudimentaire mais aussi sans doute le plus répandu. Il s’agit d’une fosse creusée dans le sol, souvent renforcée dans sa partie haute afin d’éviter l’effondrement de la latrine ; la fosse est recouverte de branchages et de terre pur les modèles simples, ou d’une dalle de béton percée d’un trou si les moyens le permettent. S’il s’agit du type de latrine le plus simple, il permet déjà un bon contrôle des maladies liées aux excréta, pour peu qu’un entretien régulier soit effectué. Les odeurs et les mouches continuent de poser problème.
  • La latrine améliorée à fosse ventilée plus souvent appelée VIP est une amélioration du type précédent, développé en Afrique australe. Il consiste à ajouter une ventilation de la fosse à l’extérieur (le plus souvent sous la forme d’un tuyau de PVC de diamètre 100mm), surmontée d’une grille anti-insectes. Cette latrine permet un bien meilleur contrôle des odeurs et des mouches mais exige une construction de meilleure qualité et davantage d’entretien.
  • Les latrines à trou forcé sont similaires aux latrines à fosse simple mais au lieu d’une fosse d’environ un mètre de diamètre, disposent d’une fosse plus étroite, forcée, forée de façon mécanique. Cette façon de faire a de nombreux inconvénients : risque d’effondrement des parois, odeurs plus présentes car les excréments peuvent rester accrochés aux parois, remplissage plus rapide même si le trou est profond, contamination plus facile de la nappe phréatique. Ce type est employé en cas d’urgence humanitaire car il est relativement rapide à creuser.
  • Les latrines à seau consiste simplement à faire ses besoins dans un seau, couvert quand il n’est pas utilisé afin d’éviter les mauvaises odeurs. Le seau est ensuite vidé périodiquement dans un endroit adapté. Malgré les grands risques de santé imposés aux videurs comme aux utilisations, on trouve encore de telles latrines, que ce soit pour des raisons traditionnelles (comme en Inde où la caste des intouchables a pour rôle traditionnel de vider les latrines) ou pour des raisons de manque de place, notamment dans les bidonvilles.
  • Enfin, il existe différents types de latrines écologiques, où le but est de laisser reposer la matière un certain temps, parfois en séparant l’urine et/ou en ajoutant d’autres matières (cendres, déchets organiques) pour favoriser le processus de compostage. Il est alors possible de réutiliser le compost, ce qui évite de polluer l’environnement.

 

  1. Latrines humides.

            Dans certaines zones urbaines bidonvillisées proches d’une rivière ou de la mer, il est courant de voir des « latrines » consistant simplement en un assemblage de bois recouvert de bâches et tissus surplombant l’eau, où les gens vont faire leurs besoins. Cela pose des risques sanitaires pour les personnes vivant en avec, écologiques pour les animaux vivant dans l’eau, et de sécurité pour les utilisateurs les plus vulnérables (enfants, personnes âgées) qui peuvent tomber. Ce système est parfois le seul faisable dans certaines communautés pauvres.

-La latrine à siphon hydraulique est le type le plus simple de latrine à fosse humide : par rapport à une latrine à fosse simple, elle consiste simplement à ajouter un siphon à la dalle. Le siphon permet  de stopper les mauvaises odeurs et les insectes et assure donc des meilleures conditions hygiéniques. Il suffit de deux à trois litres d’eau pour évacuer les matières. Ce genre de latrines est adapté aux endroits où les gens utilisent de l’eau pour le nettoyage anal, les objets volumineux ne pouvant pas passer ; il faut également disposer d’une alimentation suffisante en eau, difficile à trouver dans les zones arides, rurales et mal desservies.

-En ajoutant un tuyau d’évacuation à une telle latrine, il est possible de créer différentes variantes. Par exemple, il est possible de placer la fosse à l’écart de la superstructure et d’optimiser l’utilisation de l’espace ; on peut aussi avoir deux fosses, l’une utilisée pendant que l’autre est fermée afin que les germes pathogènes soient absents et que le vidange puisse se faire sans moyens mécaniques. Il est également possible de relier la latrine à une fosse septique ; si ceci rend le fonctionnement plus pratique pour l’utilisateur, il n’enlève pas les problèmes de vidange et ajoute le problème de l’évacuation de la fraction liquide ; les fosses septiques sont surtout utilisées en zone rurale.

-On peut également relier une telle latrine à un réseau d’égout s’il existe, ou à réseau d’égouts simplifiés ou à faible diamètre si cela est approprié. Il s’agit d’une solution coûteuse et en général réservée aux ensembles urbains planifiés de longue date ; on touche ici à la limite à un système de toilettes reliées à réseau d’assainissement complexe.

-Enfin, on peut mentionner le système « Aqua-privy », dans lequel la fosse est entièrement étanche et remplie d’eau ; un conduit permet d’évacuer le trop-plein par le côté, tandis que les matières solides s’accumulent au fond. Sur le terrain, ce système a été un désert : soit bloqué et débordant, soit manquant d’eau et donc nauséabond, il nécessitait un grand investissement financier à la construction.

  1. Latrines suspends.

            Dans les châteaux-forts ou certaines maisons à plusieurs étages, les latrines sont installées dans une minuscule pièce d’étage, formant une excroissance sur la façade qu’on peut parfois confondre avec un dispositif de défense (mâchicoulis). Les excréments sont ainsi évacués directement et à l’extérieur et tombent en contrebas ou bien sont récupérées dans des fosses ventilées.

Par exemple au Château-fort de Coucy, XIIIème S, des latrines ont été prévues à chaque étage du donjon et des tours pour éviter les relents désagréables qui empestèrent encore bien des châteaux mal équipés, à consommer par le Château de Versailles, et cela jusqu’à une époque récente, puisqu’au XIXè siècle, du temps du roi Louis XVIII, on se plaignait encore des corridors du Château de Saint-Cloud.

 

  1. Latrines publiques.

Les latrines publiques ont typiquement deux aspects possibles : le premier est l’alignement d’une série de cabines individuelles groupées en un seul lieu, type courant dans les écoles où un grand nombre d’usagers est susceptible d’utiliser les latrines en même temps.

L’autre type consiste à avoir un seul local divisé en deux parties (hommes et femmes), chacune comportant plusieurs sièges ou emplacement sans que leur utilisation ne soit forcément très intime. Ce type couramment vu près des marchés.

            L’installation d’une latrine publique est en général motivée pour des raisons économiques (servir un maximum de personnes par un investissement minimal) et de gain d’espace : dans les zones densément peuplées, l’installation d’une latrine par famille s’avère vite problématique. Mais, très souvent, les latrines publiques souffrent d’un problème de gestion : pour qu’elles restent utilisables, il faut qu’un nettoyage régulier soit fait par une organisation quelconque. De nombreuses expériences tendent à prouver que les organisations locales sont souvent plus efficaces que les services publics pour cela.

            Dans les pays en développement, il est très fréquent de voir des latrines publiques inutilisables à cause d’un manque d’entretien. Les initiatives fructueuses dans ce domaine sont rares, on peut citer les latrines communautaires Sulabh en Inde, résultat d’une coopération public-privé et d’un investissement de son fondateur BINDESHWAR Pathk, servant douze millions de clients quotidiennement.

II.3.6. Incitation de la population à la construction des latrines.

            Il y a nombreuses stratégies qui peuvent aider la population à construire des bonnes latrines :

-L’incitation de la population ou de la communauté pour un changement  de comportement sur la façon de tenir les installations sanitaires ;

-Les visites guidées par les agents de développement sur les installations mal en place ou latrines mal entretenues et les campagnes d’information sur le danger que porte cette situation sur la vie de la population ;

-Des rencontres avec les malades victimes des maladies issues de la mauvaise tenue des installations.

II.3.7. Construction de la structure et de la superstructure.

            La structure d’une latrine est le planché sur lequel piétine l’homme lorsqu’on s’apprête à faire son besoin. C’est sur le planché que l’on place l’orifice par où laisser les fièces. Le planché doit être et ne doit pas laisser les petits trous.

Pour construire le planché, on peut utiliser les petites grumes d’arbres au-dessus sans laisser les petits trous empêche la pénétration des mouches et autres insectes ainsi que l’odeur.

L’orifice est placé au milieu du planché, il peut être de 15 sur 30cm de grandeur pour ne pas contaminer les bords s’il est petit.

Le couvercle doit être bien reposé sur l’orifice après tout usage. Il empêche les insectes à pénétrer dans le trou et les mauvaises odeurs de sortir.

La superstructure c’est la maisonnette qui doit être assez large et haute par rapport à la taille de l’homme.

II.3.8. Le toit, l’aération, le couvercle de l’orifice, la finition.

            Le toit est fait en tâches, pétroles, chaumes, bambous, ou tuiles. Tous ces matériaux du toit reposent sur le bois.

Un tuyau d’aération est placé pour aider à l’évacuation des mauvaises odeurs ; elles empêchent aussi les animaux et autres espèces d’y entrer.

La porte est indispensable, elle empêche aussi les animaux et autres espèces d’accéder aux latrines, elle doit être assez large pour permettre aux adultes et personnes de grande taille d’y accéder facilement. L’entrée des eaux des pluies par dans le trou détruit facilement ces installations c’est pourquoi il faut les drainer au rigole autour des latrines pour les canaliser.

Au village, on peut dans le sens de palier à ce problème, planter les herbes antiérosives autour des installations de toilettes.

II.3.9. Remplissage et vidage des fausses septiques.

            Le temps que mettra une fosse à se remplir dépend de plusieurs facteurs : le volume de la fosse et la vitesse de remplissage ; celle-ci dépend du nombre de personnes utilisant la latrine, et du taux d’accumulation des matières fécales. D’après de nombreuses expériences, ce taux varie entre 40 litres par personnes et par an pour une latrine sèche pour le nettoyage anal, à 60 litres à 90 par personnes et par an pour une latrine sèche lorsque des objets plus volumineux sont utilisés pour le nettoyage anal. Dans le cas d’une fosse humide, l’infiltration dans le sol de la partie humide explique cette différence. On considère qu’une latrine est pleine lorsque le niveau arrive à 50cm du sommet de la fosse.

            La vidange d’une fosse est un problème récurrent dans les pays en développement et en particulier dans les bidonvilles. Les services publics sont soit absents, soit ne disposent pas de moyens techniques pour accomplir cette mission. Les entreprises privées ne font guère de profit dans ces zones, facilement négligées. On compte ainsi de très nombreuses latrines pleines et inutilisables.

            De façon « classique » de vidanger une fosse est d’utiliser un camion-citerne spécial de grand volume muni d’une pompe aspirale, permettant de vidanger plusieurs fosses d’affilée, puis d’amener les excréta vers un dépôt spécialement aménagé. Mais un tel équipement nécessite un entretien et une maintenance parfois difficile, et un grand investissement à la base. De plus, il ne permet pas d’accéder à des endroits plus reculés ou très denses comme l’intérieur des bidonvilles. De l’autre côté de l’échelle, il existe de nombreux travailleurs du secteur privé informel qui vidangent les fosses avec des pelles et des seaux, pendant la nuit, dans des conditions insalubres. Un grand problème est alors de savoir où déposer  les matières, qui faute de mieux sont parfois déversés dans un canal de drainage ou dans une rivière pendant la nuit. Pour cette raison, ils sont parfois considérés comme illégaux.

            Des solutions de technologie intermédiaire ont été développées, et notamment le système Vacutug développé au Kenya en 1996, permettant de construire et maintenir grâce à des matériaux locaux une machine de vidange à bas coût, de taille modérée et d’opération simple, à destination de micro-entreprises dédiées. Si les expériences jusqu’à présent semblent positives, elles nécessitent une aide à la création de ces micro-entreprises.

II.3.10. Hygiène des latrines.

            Le non pris en compte des mesures d’hygiène pour les latrines constitue un danger énorme pour la communauté, cependant il est indéniable de prendre des précautions en vue de limiter la prolifération de maladies qui peuvent en survenir une fois la non tenue en compte des mesures d’hygiènes.

            On ne peut pas parler de l’hygiène de latrines sans parler de l’évacuation des déchets dont l’objet principal est de réduire la transmission des maladies dues à la destruction de l’environnement par la prolifération des symptômes des maladies due à la saleté.

            On doit savoir que dans le cas d’espèce, les latrines se trouvant dans le marché du Beach-Muhanzi contiennent aucun critère de construction requise ; d’une part, on remarque qu’elles sont usées, mal construites et les usagés courent tous les risques possibles de perdre leur vie et celle de la population avec laquelle elle vie. D’où la nécessité d’afficher un comportement responsable.

II.3.11. Comportement responsable.

-Balayer les planchers chaque jour ;

-Refermer les portes des latrines chaque fois après avoir quitté la toilette ;

-Construire des bonnes latrines et les tenir propre regulièrement ;

-Verser de la cendre ou autre produits chimiques en vue désinfecter ces toilettes ;

-Placer un tuyau d’évacuation si possible ;

-Uriner et faire le gros besoin seulement à travers le trou indiqué.

[1] NYOTA BISHAMAMBA, La gestion des déchets ménagers dans la commune de Kadutu, TFC ISDR/Bukavu, Inédit, 2006.

[2] Watter and sanitation program, Building Municipal Capacity To Deliver Services To The Poor, Eighth Meeting Of the Urban Tank, DFID, 13 mai 1999.

[3] Sanitation is more important than independence, cité à de nombreuses reprises et notamment dans Duncan Mara, Low-cost Urban Sanitation, 1996, Wiley et Sons.

[4] Water and sanitation program, Who buys latrines, where and why ?, Field note, september 2004.

[5] Robert CHAMBERS, Whose reality counts : Putting the first last, ITDG Publishing, 1997.

[6] UNICEF Sanitation programming Handbook, voir sur http://www.unicef.org

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