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CHAPITRE I. INTRODUCTION GENERALE

I.1. CONSIDERATIONS THEORIQUES SUR LE SUJET (Définition des concepts….)

a. Facteurs influençant 

 Ensemble des éléments qui exercent une action sur une personne ou sur une autre chose

L’alcool  

 Est une drogue obtenue par fermentation d’un jus (raisin, canne à sucre, orge, maïs…), par distillation ou par mélange des produits fermentés. Le Docteur Jean-Louis JON définit l’alcool «comme une substance psychoactive. À forte dose il peut être sédatif ou perturbateur du système nerveux central. À long terme il peut avoir des effets sur les organes vitaux comme le foie ou le cerveau ».  Autrement  dit, la consommation excessive d’alcool  (alcoolisme aigu) et la dépendance à l’alcool (alcoolisme chronique) conduisent à des troubles multifonctionnels tels que des problèmes psychologiques, physiologiques, génétiques et sociaux. 

L’alcool  est  une  substance  psychoactive  capable  d’entrainer  la  dépendance,  largement  utilisée  dans  de  nombreuses  cultures depuis des siècles. L’usage nocif de l’alcool  entraine une charge de morbidité,  ainsi qu’un fardeau économique et social important pour les sociétés. 

b. Consommation 

Action de consommer, de mener à son terme(1)

I.2. ENONCE DU PROBLEME

Tous les êtres vivants, les hommes comme les animaux ont besoin de boire pour vivre. L’eau n’a pas de goût mais pour certains elle n’est pas bonne à boire. Pour rendre l’eau plus agréable à boire, l’homme a cherché à la modifier et lui ajouter diverses substances. C’est ainsi que sont nées un grand nombre de boissons : café, thé, boisson à base de jus des fruits... et enfin les boissons alcoolisées qui font l’objet de cette étude. L’alcool est plus facile à produire. Il est plus répandu dans beaucoup des pays comme d’autres substances. Leurs effets sur l’humeur, la perception ou le comportement ont tout le temps été recherchés à des fins récréatives ou rituelles. La consommation de l’alcool est en augmentation constante depuis 20 ans. 

Selon  les  fiches  statistiques  de  l’OMS,  alors  que  la  consommation  mondial  équivalent  à  6,13  litres  d’alcool  pur  par personne âgée de plus de 15 ans, les français boit en moyenne

13,7 litre d’alcool par an. Il se classe ainsi devant la Pologne (13,31) ou le royaume uni (13,41) pas très loin de 15,7 litres de la Russie. Mais le titre de champion du monde revient sans conteste à la Moldavie, avec  pas moins de 19,2 litres éclusés par an et par habitant(2).

Cette augmentation s’est accompagnée d’un accroissement inquiétant de différents indices de nocivité de l’alcoolisme, tels que les décès par cirrhose de foie, les hospitalisations pour l’alcool, les accidents de circulation, la baisse de productivité et absentéisme liés à une forte consommation de l’alcool (3)

L’alcool  agit  sur  les  personnes  et  sur  les  sociétés  de  nombreuses  façons  et  ses  effets  sont  déterminés  par  la  quantité consommée, les  modes de consommation et en rares occasions, par la qualité de l’alcool consommé. En 2012 près de 3,3 million de décès, soit 5,9% de la totalité des décès dans le monde, étaient attribuables à la consommation d’alcool(4). L’usage  nocif  de  l’alcool  peut  également  avoir  des  effets  sur  d’autre  personne  qui  n’en  consomme  pas,  telle  que  les membres de la famille, l’entourage, les collègues ou des étrangers. En outre, il a des effets sanitaires, sociaux et économiques importants sur la société en général.  

Certains jeunes se racontent entre eux leur « cuites » avec fierté. Ils croient ainsi qu’ils sont supérieurs, plus adultes. Dans le bouleversement actuel de la société, les jeunes éprouvent souvent de grandes difficultés, ils sont déchirés entre la tradition et le monde moderne. Ils aiment alors se retrouver autour d’un verre, car ils se comprennent mieux entre eux, et l’alcool met l’animation, fait oublier les soucis, aide à parler ; mais ces discussions autour d’un verre ne deviennent-ils pas rapidement artificielles ?

Le danger chez les jeunes est qu’ils se sentent forts, bien portant ; ils n’ont pas peur de l’alcool veulent ignorer ses conséquences sur la santé et son influence néfaste sur la conduite d’un individu, d’un véhicule... Ils pensent que la force de leur jeunesse les protège contre l’alcoolisme.

Pareillement, dans la vie de certains adolescents, l’alcool fait partie de leur activité, de loisir au même titre que d’autres drogues, la musique,... Quoi qu’il en soit, l’alcool est un piège meurtrier avec des faits cumulatifs. Un nombre inquiétant des jeunes ont été pris à ce piège en cherchant le plaisir ou l’euphorie qui ne dure qu’un moment.

La  consommation  d’alcool  est  un  facteur  étiologique  dans  plus  de  200  maladies  et  traumatismes.  Elle  est  associée  au risque d’apparitions de problèmes de santé tels que les troubles mentaux et comportementaux, y compris la dépendance à l’égard de l’alcool, des maladies non transmissibles  majeurs telles que, la cirrhose de  foie, certain cancers et des  maladies cardiovasculaires, ainsi qu’à des traumatismes résultant d’actes de violence et d’accidents de la circulation.

L’alcoolisme contribue à la morbidité, aux traumatismes, aux incapacités et aux décès prématurés plus que tout autre facteur de risque dans le pays en développement à faible mortalité où il est responsable de 6,2% (5). Les statistiques nous montrent les conséquences survenues après la prise d’alcool chez les jeunes français, enquête faite sur 971 jeunes de 14 à 21 ans en 1998 dont 78 % de garçons et 22 % de filles. La moitié de garçons et 42 % de filles ont fréquemment des comportements violents, 50 % d’entre eux ont été victimes d’une agression physique ; 25 % de garçons et 38 % de filles ont fait une figue durant l’année scolaire, 8 % de garçons et 34 % de filles présentent une symptomatologie dépressive, les idées suicidaires récurrentes sont fréquentes(6).

Au Congo Brazzaville, une étude transversale a été faite chez les adolescents de 10 à 19 ans sur la prévalence de l’alcool et les facteurs déterminants. Sur 4315 enquêtés, 984 (22,8 %) consommaient l’alcool. Cette consommation est élevée chez les garçons sans différence significative, elle apparaisse supérieure chez les plus scolarisés. Pour le mode de consommation, les buveurs modérés constituent la majorité, la bière étant la boisson dominante (95 %), l’ivresse (49,2 %) pour les garçons et les filles (11,9 %).

Le niveau de consommation de l’alcool chez l’adolescent appelle d’ores et déjà des actions en vue d’éradiquer ces phénomènes dont les conséquences à court et long terme sont bien connues(7).

En RDC, personne n’est épargnée par la nocivité de l’alcool, depuis les années 1960, l’engouement de la population pour les boissons alcoolisées manufacturées contribue à une augmentation vertigineuse des nombres de brasseries et distilleries. Cette avidité d’alcool vient s’ajoute à une forte consommation traditionnelle(8).

En République Démocratique du Congo pendant la période de la colonisation et depuis l’indépendance, notre pays avait déjà des usines de production de boissons alcoolisées (Bralima, Unibra,...), aujourd’hui l’usine PREDIMIS au Nord Kivu produit de boissons alcoolisées en quantité et de différents noms : Simba , café room, liqueur café, kahuzi concentrées de 40% à 42% volume d’alcool,,, qui sont exporté à Bukavu et qui sont ajoutées à la production artisanale distillée ou fermentée comme le kasiksi, lotoko, libondo, se vendent et se consomment en tout lieu sans crainte, ni réglementation.

La consommation de l’alcool par les jeunes  suscite des préoccupations particulières à Bukavu précisément dans la commune de Kadutu lorsque ces derniers sont vulnérables aux dommages physiques, émotionnels et sociaux causés par leurs propres consommations de l’alcool ou par celle d’autres personnes. La fréquentation dans les débits de boissons par les adolescents était fortement interdite par l’autorité de la place mais elle est actuellement en souffrance d’exécution. Nous remarquons que la consommation de l’alcool excessive entraîne la violence, les comportements sexuels à risque, les accidents de circulation, les bagarres, les IST/SIDA, etc. Il est indéniable que l’alcool joue un rôle important dans leur comportement. Les parents et la société en générale ne voient pas le danger que court cette force future pour notre pays car l’alcoolisme n’est pas un sport de spectateur, un jour ou l’autre, c’est toute la famille qui va participer. 

Les adolescents pris au piège constituent la force future du pays mais s’embourbent dans la consommation de boissons alcoolisées à la recherche du plaisir, l’ivresse, pourtant elle se trouve dans une période de croissance et développement à tous les niveaux. Il s’observe dans la zone de santé de Kadutu une prolifération d’une gamme de boissons alcoolisées dans les boutiques et alimentations à moins chères, ce qui donne l’accès facile pour s’en approvisionner. Parce que les jeunes pensent qu’ils sont capables de toute chose suite à leur état « force et santé ». Ils cherchent à répondre à leurs désirs. Ils veulent résoudre le problème sous l’effet de l’alcool ou se divertir en prenant l’alcool. 

Les problèmes tel qu’il se présente dans la de Kadutu est très complexe : Nous trouvons en général dans la ville de Bukavu et en particulier dans la zone de santé de Kadutu des proliférations des boutiques où se vendent les boissons alcoolisées. Les jeunes viennent s’approvisionner auprès de ces boutiques. 

Les jeunes se font des groupes d’amis qui lors d’un événement ou circonstance se réunissent autour d’un verre alcoolique pour dissimuler ou manifester leur sentiment de joie ou problème.

I.3. HYPOTHESE

Au vu de tout ce qui précède, certaines questions ont attiré notre attention :

  1. Qu’est ce qui serait à la base de la consommation des boissons alcoolisées chez les jeunes ?
  2. Les conséquences des boissons alcoolisées sont-elles connues par les jeunes ?
  3. Quelles seraient les attitudes et pratiques des jeunes face aux boissons alcoolisées ?

De ces questions, découlent les hypothèses suivantes :

  • Les chômages ou manque d’occupation, le manque de règlementation de la fabrication et de la vente des boissons alcoolisées seraient à la base de la consommation de ces derniers chez les jeunes ;
  • Les conséquences des boissons alcoolisées seraient ignoré par les jeunes ;
  • Les jeunes auraient des attitudes et pratiques qui les exposeraient à la consommation des boissons alcoolisées.

De ces hypothèses, se dégagent les objectifs ci-après : 

I.4. OBJECTIFS

I.4.1. Objectif général :

L’objectif de ce travail est de déterminer le niveau de connaissances, les attitudes, les facteurs  et les pratiques des jeunes de la zone de santé de Kadutu sur la consommation de l’alcool.

1.4.2. Objectifs spécifiques :

En partant des problèmes auxquels nous voulons apporter une solution les objectifs spécifiques ses formulent comme suit : 

  • Évaluer la perception des jeunes des effets de l’alcool sur la santé ;
  • Évaluer les attitudes des jeunes face à l’alcool ;
  • Évaluer les pratiques et comportement à risque de ces jeunes face à l’alcool ; Ø Proposer les pistes des solutions pour lutter contre l’alcoolisme chez les jeunes ; Ø Chercher les causes de l’alcoolisme chez les jeunes.

I.5. INTERET DU TRAVAIL

Ce travail se veut un intérêt capital car vu la situation de jeunes à cause de la consommation des boissons alcoolisées et compte tenu de la problématique de l’alcoolisme dans la société avec ses conséquences sur la santé, le social,...nous nous proposons de mener une étude sur les Connaissances, Attitudes et Pratiques en vue de trouver les facteurs qui seraient à la base de l’alcoolisme dans cette catégorie de personnes 

L’étude que nous comptons réaliser est importante car elle permettra de dégager les causes de consommation des boissons alcoolisées dans la communauté et en particulier chez les jeunes qui constituent la force future du pays.

Dans le cadre de la promotion de la santé communautaire et pour le développement, les informations issues de la présente étude permettront aux intervenants ci-dessous d’instaurer un mécanisme de prévention pour limiter les conséquences néfastes de l’alcoolisme dans la communauté. 

  • La communauté de la zone de santé de Kadutu pourra s’inspirer de la présente étude pour avoir les informations sur les risques qu’elle court pour sa santé et son développement ;
  • Sur le plan santé et développement communautaires les résultats de cette étude pourront inspirer les acteurs dans la mise en œuvre des mécanismes pouvant prévenir l’alcoolisme dès les bas âges, dépister précocement l’usage nocif des boissons alcoolisées dans la communauté enfin d’accroître la productivité au travail tout en limitant les causes de morbidité et de mortalité dues à l’alcoolisme ;
  • Sur le plan social les résultats de cette étude permettront à ceux-là qui interviennent en faveur des enfants et des jeunes de mener des actions contre l’alcoolisme et d’autres drogues pouvant entraver la bonne formation des futurs cadres du pays
  • Sur le plan politique et économique, ce travail sera un outil pour la mise sur pied un mécanisme de réglementation de temps, l’accès, la vente et la consommation dans des débits de boissons ou sur de petites étalages
  • A l’Université Officiel de Bukavu d’initier et de constituer une banque des données de base afin de guider des interventions ultérieures en faveur de la jeunesse.

I.6. SUBDIVISION

Notre travail est subdivisé en cinq chapitres qui sont :

  • CHAP I : INTRODUCTION
  • CHAP II : REVUE DE LA LITTÉRATURE
  • CHAPITRE III : MATERIEL ET METHODOLOGIE
  • CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS
  • CHAPITRE V : DISCUSSION DES RESULTATS

Ces cinq chapitres seront sanctionnés par une conclusion et des recommandations.

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