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INTRODUCTION

Les systèmes de production agricole se trouvent confrontés à un double défi : Au plan mondial, la question de la capacité de la planète à nourrir ses habitants nait d’inquiétudes liées à l’évolution de l’offre et de la demande alimentaire (Le poivre, 2003). Les maladies des  plantes occupent une place centrale dans ce débat, ces maladies constituent toujours une cause importante de pertes. Dans  les pays industrialisés, celles-ci s’élèvent à 40 ; leur niveau est bien plus élevé encore dans le pays en développement (Lepoivre, 2003).  La réduction des pertes dues aux parasites et prédateurs des cultures devient un objectif prioritaire pour accroitre les disponibilités alimentaires (Appert, 1999).

Les maladies et les ravageurs ont menacé l’agriculture depuis que l’homme à commencer à cultiver la terre. Selon Zeggarra et al. (2001), les dommages qu’ils causent peuvent être économiques (perte de production, des revenus et d’investissement), aussi psychologiques (manifestation de choc et de panique) et donc constitue un risque agricole. En effet pour se nourrir, l’insecte prélève une part importante des plantes et des denrées alimentaires entreposées par l’homme.

Les parasites des animaux et des végétaux constituent la menace mondiale la plus grave lorsqu’ils deviennent un fléau ou lorsqu’ils sont introduits pour la première fois  dans un milieu écologiquement favorable ou qu’il n’y a guère d’élément pouvant le contenir et où  les gens ne savent pas comment s’y attaquer (Zeggarra et al., 2001).

Le café est un produit de consommation international, se rangeant parmi les cinq exportations les plus importantes dans les pays en voie de développement (Mahelaetita, 2007). la production et le traitement du café emploient plus de 25 millions de personnes dans le monde entier (O’Brien et Kinnaird, 2003) , Le café est cultivé et exporté par plus de 70 pays en développement dans les zones tropicales, subtropicales, mais les pays industrialisés en importent et consomment la majeure partie. Il joue un rôle dans les échanges monétaires mondiaux entre pays développés et pays en développement, permettant à ces dernières de se procurer les précieuses devises dont ils ont besoin pour importer  les biens d’équipements et de consommation. En plus dans de nombreux pays moins avancés, la production de café joue un rôle important dans le développement rural et le sort de l’industrie à une incidence directe sur l’existence de nombreux petits cultivateurs (CCI, 1992).

Au Sud Kivu, la culture du café constitue pour les producteurs une source de revenus monétaires très importante. Selon les variations des prix du café, elle représente entre 25% et 40% du revenu du ménage et sert pour l’essentiel à financer la scolarité des enfants, à payer les soins de santé, de la nourriture, des vêtements et à couvrir les frais liés à l’habitat (Anonyme, 2012).

Les caféiers font partis des principales cultures industrielles d’exportations en RDC en général et dans la province du sud Kivu en particulier  (Daviron et al., 2005), En province du Sud-Kivu, durant les treize dernières années, la caféiculture est en régression. Et   les pertes de rendement dues aux maladies, insectes, etc. sont énormes et  constituent un problème économique grave (IPAPEL, 2012). Au Sud-Kivu, depuis l’indépendance,  la production et les exportations du café  ont fortement diminué en raison notamment d’une part de la gestion inefficace de ce secteur par l’Etat, de la dégradation marquée du réseau routier et plus récemment des conflits armés (Segers, 2005) et d’autre part, la productivité à énormément chuté ces dernières  années à cause des plantations vieilles de 30 à 45 ans, des pratiques agricoles non durables et non respectueuses de l’environnement et enfin du mauvais entretien des plantations entrainant la présence des maladies et des ravageurs (Anonyme, 2012).

La plupart des cultures ont des rendements qui sont loin inférieurs à leurs potentialités maximales notamment à cause des effets des maladies (Laporte, 2002) ; les graines du café comme bon nombre des drupes des plantes tropicales, ont une valeur nutritive  particulièrement appréciable en   potassium, phosphore, chlore, silice, calcium, sodium, fer, azote, acide choréique, glucides, lipide  ,etc. à l’organisme humain explique l’intérêt  du  café (FAO, 2004) ; mais depuis quelques temps, cette production connait des problèmes en raison de la présence des ravageurs qui affectent le rendement et la qualité du café (Juan, 1994). Départ sa superficie, sa diversité végétale et climatique, la RDC est un pays à grande potentialité agricole et plus de 70% de sa population est rurale (Tollens, 2004).   Elle peut donc fonder son développement sur l’agriculture. Celle-ci étant considérée comme la principale source de croissance et de sécurité alimentaire (Tollens, 2004). En République Démocratique du Congo, comme dans la quasi-totalité des pays de l’Afrique de l’ouest,  de l’Est et de  central, l’expansion de la culture de caféier émane des colonisateurs dans l’optique de fournir les matières premières agricoles aux pays métropoles (Raemaekers, 2001).

Dans la plaine de la Ruzizi, la caféiculture est pratiquée par les paysans n’ayant pas une connaissance suffisante sur les maladies et ravageurs de la dite culture. Cette situation peut être l’une des causes de la réduction de production du caféier robusta dans ce milieu et pourtant il est propice à la culture du caféier grâce aux conditions écologiques qu’on y rencontre (IPAPEL, 2012).

Selon les rapports de l’Office National congolais du Café (2013) et de l’Inspection Provinciale d’Agriculture, Pêche et Elevage Sud-Kivu(2005), Peu de recherches ont été menées à l’Est de la République Démocratique du Congo, spécialement au Sud-Kivu en vue de déterminer les maladies et insectes ravageurs de caféier, pourtant le caféier est la principale culture industrielle d’exportation exploitée par les paysans du Sud-Kivu en général et ceux de la région de la plaine de la Ruzizi en particulier. Il serait ainsi intéressant d’identifier les maladies et ravageurs majeurs des caféiers afin d’entreprendre les moyens de lutte   susceptible d’accroitre la production du café au Sud-Kivu. Cela étant, l’objet de la présente étude est de chercher à s’enquérir de l’état phytosanitaire de caféier spécialement le Robusta dans la plaine de la Ruzizi

Questions de recherche

A l’issu de cette recherche, nous voulons répondre aux questions suivantes :

  • Quelle est la situation phytosanitaire actuelle de la culture du caféier robusta dans la plaine de Ruzizi plus précisément dans le groupement d’Itara ?
  • Quelles sont l’incidence et la sévérité de ces maladies et ravageurs ? Quelles seraient les stratégies paysannes pour combattre les maladies et ravageurs du caféier dans la plaine de la Ruzizi plus précisément dans le groupement d’Itara ?

Hypothèses

  • Etant donné que la plaine de Ruzizi se trouve dans la basse altitude où la plupart des ravageurs se développent mieux, il serait probable que les plantations de caféier Robusta dans le groupement d’Itara subissent aussi les attaques des ravageurs insectes et ces derniers infectent aussi des maladies qu’il sera possible d’identifier.
  • La sévérité et l’incidence des maladies seraient très élevées  comme facteurs  explicatifs   de la baisse de rendement de caféier dans le groupement d’Itara
  • Les moyens de contrôle utilisés par les paysans seraient rudimentaires par ce qu’en dépit de leur utilisation on enregistre toujours des pertes de rendement dues aux facteurs biotiques.

Objectifs

Cette étude vise généralement à contribuer à l’amélioration de la production du café à travers l’identification des maladies et ravageurs qui agressent cette culture afin de proposer des moyens de contrôle appropriés pour chaque peste.

Ainsi donc, plus spécifiquement il sera question de (d’) :

  • Inventorier les principaux ravageurs et maladies présents sur le caféier robusta dans la plaine de la Ruzizi
  • Déterminer l’incidence ainsi que la sévérité des maladies et ravageurs retrouvés sur ladite culture dans la plaine de la Ruzizi
  • Déterminer les moyens de lutte utilisés par les paysans pour le contrôle de chaque peste et en proposer d’autres.

Subdivision du travail

Hormis l’introduction et la conclusion suivie des recommandations, le présent travail comprend trois chapitres. Dans le premier nous présentons une revue de littérature; dans le deuxième nous présentons brièvement le milieu d’étude, les matériels et méthodes ; alors que les résultats et la discussion sont présentés dans le troisième chapitre.

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