Dans le monde, les observateurs avisés constatent que chaque homme cherche à organiser son travail d’en tirer profit. Tout au long de ses actions, ils s’affrontent à des difficultés qui cherchent à les bloquer.
Le petit commerce des produits manufacturés joue un rôle important dans la vie socio économique d’un paysan car il contribue à l’amélioration de sa vie.
L’homme étant un être vivant parmi tant d’autres doté de capacités pouvant lui permettre d’améliorer sa vie. Il cherche à surmonter les difficultés qui lui présentent l’environnement.
Selon DEFOUR.G[1], l’homme est en devenir, il se fait. « Il est ce qui repousse constamment obstinément, les bornes de son savoir et de son pouvoir. Et, ce faisant il espère surtout être plus »
Sur cette terre, une majorité d’individus vit dans des conditions déplorables alors qu’une poignée détient des richesses énormes. L’amélioration des conditions de vie de la population et la réduction de la pauvreté devraient être à la base des actions de développement. Les conditions de vie difficile dans les ménages peuvent être actuellement à la base de réflexions scientifiques. Ces réflexions auraient comme objectif de chercher les voies et moyens pour sortir les populations de la pauvreté.
En Afrique on relève que son importance dans le commerce mondial a diminué au cours de trente à quatre dernières années, ses exportations qui constituaient 3,1% du total mondial en 1995, n’en représentaient plus que 1,2% en 1990. Ce résultat vient en partie au fléchissement de la demande mondiale des principaux produits d’exportation, mais aussi à l’érosion très nette des parts de marché de l’Afrique subsaharienne. En fait, si cette dernière avait conservé les positions en 1962-1964 pour les principaux produits de base, ses exportations totaliseraient maintenant plus du double de leur valeur actuelle. Chose surprenante les obstacles commerciaux ne paraissent pas avoir joué un rôle majeur dans ce recul, il semble plutôt que les politiques menées par les pays d’Afrique subsahariennes eux-mêmes en matières de commerce pénalisent lourdement mes exportations et les rendent moins compétitives sur les marchés internationaux et bloquent leur développement socio-économique.[2]
En RD Congo en général et dans le territoire de Kalehe en particulier, le pouvoir public néglige son pouvoir de garantir la sécurité des personnes et leurs biens. Il a des difficultés à faciliter aux citoyens l’accession à un niveau de vie satisfaisante. Le pouvoir dictatorial depuis 1995, les conflits armés depuis 1993 et les guerres de 1996 au sud comme au Nord-Kivu ont eu comme effet le délabrement de la situation socio économique et de la sécurité. Le milieu rural est d’avantage concerné par cette situation. La population de KALEHE est obligée de quitter la campagne pour se rendre directement en ville, où il y a un peu du calme. Les conditions de vie deviennent de plus en plus très difficiles suite aux problèmes que cette dernière rencontre pendant l’exercice de leurs activités.
Ainsi les villages sont dépeuplés car les paysans veulent échapper aux nombreuses tracasseries et contraintes de l’armée des autorités locales, chef coutumiers à travers des taxes et spoliation, de l’insécurité et de la guerre. Ces gens sont en ville où la paix se manifeste un peu. Les villages deviennent presque vides seuls les vieillards y restent.
Pour le cas d’espèces, il a été constaté que les paysans de MBINGA SUD sont confrontés à beaucoup de problèmes pendant l’exécution de leurs activités de petit commerce des produits manufacturés susceptibles de les aider à survivre.
Ils se donnent à la débrouillardise dans le but de survivre. Cette situation n’évoque pas la façon dont les petits commerçants de MBINGA SUD parviennent à s’approvisionner en marchandises. Nombreux d’entre eux parcourent des distances énormes, voyagent à bord des camions, confondu dans la carrosserie avec leurs marchandises, ils supportent toutes les intempéries comme le vent, le soleil, la pluie, la poussière pendant la saison sèche…., d’autres s’approvisionnent par la voie maritime c’est-à-dire avec le boat ou pirogue motorisée qui du reste constitue un danger suite aux cas de noyade observé sur le lac pendant le voyage d’approvisionnement à Kadutu dans le grand marché central de Bukavu.
Il est à rappeler encore que les tracasseries policières et le vol systématique d’autres instruits comme les enfants de la rue, les escrots, etc.… sont aussi parmi les problèmes qui frappent de plus en plus des petits commerçants de Mbinga Sud dans l’exercice de leurs activités commerciales. Les taxes exorbitantes de la part des autorités politico-administratives face à ces petits commerçants est un catastrophe qui freine leur évolution pendant leurs activités car ils ne parviennent plus à trouver du lucre comme il le faudrait.
Nous pouvons aussi montrer que le capital qu’ils mettent en œuvre pour l’exercice de ces activités est minime, ce qui fait qu’il, ne permet un résultat consistant pouvant leur permettre de satisfaire leurs besoins primaires. Signalons alors que la moyenne du fonds de roulement de ces petits commerçants s’élève à 50$ ce qui apparait insignifiant pour avoir une rentabilité économique pouvant survivre aux besoins de leurs familles respectives.
Dans le même angle d’idées, on constate que suite à l’insuffisance de ce petit capital, ils parviennent à consommer même une partie du capital investi pendant que ce dernier ne peut même pas leur permettre d’auto promouvoir leur vie.
Lorsqu’ils s’approvisionnent, il y a difficulté d’écouler facilement leurs produits, car d’abord la population vit dans une misère excessive, et ceci joue beaucoup et est causé surtout par l’inflation de la monnaie.
La conséquence de cette situation est la baisse de la production agricole qui entraine la hausse de prix des denrées alimentaires en ville, la pauvreté des ménages, le faible revenu ménager, le noyade lors de l’approvisionnement pour ceux qui passent par la voie lacustre, les accidents pour ceux que empruntent la voie routière.
De ce fait nous allons analyser ce problème que connaissent les petits commerçants de MBINGA SUD en mettant en place les questions de recherche ci-après :
Pour Pierre, l’hypothèse est une proposition des réponses aux questions que l’on se pose à propos d’un objet de la recherche formulée en ces termes tels que l’observation, l’analyse puisse fournir une réponse (…)[3]
Départ notre problématique nous émettons les hypothèses ci-après :
D’une manière globale ce travail vise à améliorer les conditions socio-économiques des ménages du groupement Mbinga Sud voire du territoire de Kalehe.
Notre travail poursuit les objectifs spécifiques ci-après :
Le choix de ce sujet se situe dans un double intérêt :l’intérêt pratique et l’intérêt théorique en vue d’éclaircir notre étude que nous sommes entrain de mener à Mbinga Sud
Notre champ d’investigation est le groupement de Mbinga Sud, territoire de Kalehe, Province du Sud Kivu en République Démocratique du Congo.
Notre étude va couvrir une période allant de 2007 jusqu’en 2011. Pendant cette période il est question de mener une étude au sujet de la vie que parcourent les paysans de MBINGA SUD qui exercent leurs activités commerciales en d’améliorer leurs conditions de vie.
Madeleine GRAWITZ, définit les méthodes comme étant toute tentative d’explication attachée à une théorie appliquée à la réalité[4]
Selon le Dictionnaire de Français Larousse, la méthodologie est une démarche organisée et rationnelle de l’esprit pour arriver à certain résultat.[5]
Elle permet de comparer, d’analyser les données concrètes, d’en dégager les éléments constants particulier et généraux[6]
Cette méthode nous a permis de comparer le revenu des petits commerçants des produits manufacturés du groupement Mbinga Sud, dans les années 2007 jusqu’à 2011 afin de conclure si leurs activités commerciales sont rentables ou répondent favorablement à leurs besoins primaires au sein de leurs ménages
Elle consiste à combler les lacunes et événements, en s’appuyant sur un temps peut être artificiellement reconstruit, mais assurant une continuité, un trame au phénomène[7]
Cette méthode nous a permit de connaître l’histoire du commerce dans le monde, mais aussi celle du petit commerce des produits manufacturés à Mbinga-Sud.
Cette méthode nous a permis d’analyser les données récoltées sur le terrain, les interpréter, et les marier à la réalité prouvée par les petits commerçants de Mbinga Sud par rapport à l’exercice de leurs activités commerciales
Par technique nous entendons parler d’un moyen ou outils situé au niveau des étapes pratiques pour atteindre une visée déterminée mais aussi les étapes intellectuelles pour arriver à un but déterminé[8]
Cette technique nous a permis de consulter les ouvrages, les rapports, les revues, les mémoires, les TFC similaire à notre sujet de recherche, en vue de trouver les données fiables et objectives pour la réalisation de ce présent travail
La notion d’interview désigne une tête à tête au cours du quel l’enquêté donne oralement les informations à l’enquêteur[9]
Elle nous a permis d’interviewer les petits commerçants des produits manufacturés du groupement Mbinga Sud, en vue de nous enquérir de la situation relative à leurs activités commerciales mais aussi nous fournir des données fiables et objectives.
Cette technique nous a permis de prélever un échantillon représentatif lors de nos investigations sur le terrain.
L’Etat de la question est une synthèse critique des écrits existants qui permet au chercheur de tracer une ligne de démarcation entre ceux-ci et la littérature qu’il se propose de produire.[10]
Partant de notre sujet qui porte sur l’analyse de la contribution du petit commerce des produits manufacturés à l’amélioration des conditions socio-économique de la population de Mbinga Sud en territoire de Kalehe ; il est vrai que d’autres chercheurs peuvent déjà mener une étude dans le même angle. C’est dans le cas de :
L’originalité de notre travail par rapport à cet auteur réside au niveau de l’étude des conditions socio-économiques des ménages des petits commerçants de produits manufacturés à Mbinga Sud, ce qui relève que leur capital investi est insuffisant pour répondre aux désidératas de leurs ménages.
Il envisage qu’un meilleur renforcement et une meilleur réorganisation des ces marchés nocturnes pourraient être l’une des voies pouvant permettre aux gagne petits (vendeurs de ces marchés nocturnes de rehausser leur revenus et de combattre plus ou moins efficacement la pauvreté, d’améliorer ainsi leur niveau de vie notamment par : le choix judicieux des sites et la distribution des stands, l’électrification des sites choisis, le renforcement de la sécurité des personnes et de leurs biens.
L’originalité de notre travail par rapport à cet hauteur, relève que , il nécessite un renforcement de capacité des activités des petits commerçants de Mbinga Sud afin d’accroitre leur pouvoir d’achat et d’améliorer les conditions socio-économiques de leurs ménages
L’original notre travail par rapport à cet auteur, est qu’il permettra de prendre de stratégies de soutenir les petits commerçants dans leurs actions, en créant un système de coopérative des petits commerçants à leur octroyant des micro crédit pour renforcer leurs activités génératrices de revenues afin de pouvoir améliorer leur revenu financier.
Il a proposé comme piste de solution, la construction des dépôts propre à conservation des bananes, l’octroi des lieux fixes pour la vente à ces femmes, l’implication de l’Etat dans la régulation de prix au marché en vu de leur permettre l’exercice facile de leurs activités.
L’originalité de notre travail par rapport cet auteur, se situe au niveau de l’amélioration des conditions socio-économiques des ménages de Mbinga Sud, en créant une structure d’accompagnement des petits commerçants dans leurs initiatives, la mise sur pied des mécanismes de renforcement de capacité dans le petit commerce de produits manufacturés afin d’augmenter leur rentabilité économique.
L’auteur a aussi évoqué la fragilisation de l’Etat par des troubles politiques qui conduit à l’émergence des initiatives privées dont la femme vendeuse des produits vivriers fait partie en vue d’une auto prise en charge et sans complexe de subvenir aux besoins ménagers.
Il montre ensuite cette dernière est confrontée à plusieurs difficultés qui freinent son épanouissement socio-économique et par conséquent pour les ménages qu’elle doit prendre en charge. Ces difficultés sont d’ordre financier ou organisation. Mais le plus épineux est celui de la détérioration de certains produits par manque de conservation et la femme vendeuse est obligée de les écouler à un prix inférieur à celui d’achat et dans le cas du contraire ils sont à jeter.
Il a proposé comme mécanisme de contourner tous ces problèmes, la construction d’une chambre froide pour conserver convenablement ces produits vivriers et surtout ceux détériorés. L’originalité de notre travail départ cet auteur qui nous a précédé réside au niveau où ils n’a pas analysé et proposé des stratégies à mettre en place pour améliorer les conditions socio-économiques des ménages appartenant à leur population cible.
Pourtant notre travail vise les stratégies d’amélioration des conditions socio-économiques des ménages de Mbinga-Sud et surtout celles des petits commerçants des produits manufacturés en vue de relever leur économie de subsistance.
[1] DEFOUR G. Pour une pédagogie du milieu intégral à la recherche d’un anthropo-mesocentreisme pédagogique, thèse de doctorat, UNIKIS 1986, P165
[3] Roger Pierre, Méthodes des sciences sociales, Dalloz, Paris 1971
[4] M. GWAWITZ, Méthode des sciences sociales, Dalloz, Paris 1971, p2
[5] Petit Larousse, Dictionnaire de Français, Paris 2008
[6] ZIHALIRWA MAROYI Dieudonné, Cours de méthode de recherche et élaboration du rapport scientifique, G2 IG/ISTEGI Bukavu, 2008-2009
[7] ZIHALIRWA MAROYI Dieudonné, Op.Cit, p23
[8] KUYUNSA BIDUM Gilbert et NSHOMBO KINYAMBA Sylvain, Initiation aux méthodes de recherche en sciences sociales, Ed. PUZ, 1995
[9] Assistant, LUNDJWIRE, Cours d’initiation à la recherche scientifique, ISDR/Bukavu, 2006-2007
[10] KUYUNSA BIDUM Gilbert et NSHOMBA LINYAMBA Sylvain, Op.Cit, p40
[11] O. HOWALD et E. LAURE, Economie rural, Payot, Lausanne, 1962
[12] Donatien WILONDJA ASSUMANI, Les marchés nocturnes et les ménages à Bukavu/RDC, Mémoire ISDR/Bukavu 2001
[13] TUBALOLE MUCHUNGA Michael, Les marchés locaux dans la commercialisation des produits agricoles en milieu rural, cas du groupement de Lemera, TFC, ISDR/ Bukavu, 2010- 2011
[14] POLEPOLE Biralo, Contribution des femmes sur le revenu familial. Cas spécifique des femmes vendeuses des bananes au marché Beach Muhanzi, TFC ISDR/ BUKAVU, 2008- 2009
[15] Aimérciane KILUNGU WALUBILA, Les femmes vendeuses des produits vivriers et l’amélioration des conditions socio-économiques des ménages. Cas du marché « Panzi »