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CHAPITRE III : INEFFICACITE DU POUVOIR POLITIQUE DES ELUS RESSORTISSANTS DU TERRITOIRE DE SHABUNDA

                     Il va s’agir dans ce présent chapitre de démontrer le pourquoi de manque de maintien de pouvoir politique des natifs du territoire de Shabunda d’une part.  La non conservation du pouvoir de ces dirigeants  rend ce pouvoir inefficace, car gouverner sans un temps nécessaire influe toujours négativement sur le programme électoral et/ou sur le projet de société, sur la personne des dirigeants. D’autre part, déterminer ses conséquences sur le territoire de Shabunda.

 III.1choix et taille de l’échantillon

               Notre échantillon a été prélevé de manière aléatoire, parmi la population d’étude composée comme suit :

  • Les Députés nationaux honoraires et en fonction.
  • Les députés provinciaux honoraires et en fonction.
  • Les Ministres nationaux honoraires et en fonction.
  • Les Ministres provinciaux honoraires et en fonction.
  • Le gouverneur de province honoraire et en fonction.
  • Les notables du territoire de Shabunda vivant à Bukavu parmi les quelsles chefs de confessions religieuses, les commerçants, les intellectuels, les responsables des Associations sans but lucratifs œuvrant à Shabunda avec siège social à Bukavu.

Cet échantillon se repartit par catégorie par sexe dans le tableau suivant :

Tableau N°1 : Répartition des enquêtés par catégorie sociale

Catégorie sociale

Fréquence

%

Députés nationaux honoraire et en Fonction

2

3

Députés provinciaux honoraires et en Fonction

5

8

Ministres nationaux honoraires et en fonctions

1

2

Ministres provinciaux honoraires et en Fonction

5

8

Gouverneurs des provinces honoraires

1

2

Notables

46

77%

Total

60

100

Source : données personnelles

Commentaires : notre échantillon est constitué de 60 sujets répartis comme suit 77% de notables du territoire de Shabunda 8% composé successivement de députés provinciaux et Ministres provinciaux honoraires en Fonction et de 2% constitué de Ministres nationaux et de gouverneurs de province honoraire.

Tableau N°2 : Répartition des enquêtés  par sexe.

Catégorie sociale

Masculin

Féminin

total

%

Députés nationaux honoraires et en fonction

2

0

2

3

Députés provinciaux honoraires et en fonction

5

0

5

8

Ministres Nationaux honoraires et en fonction

1

0

1

2

Ministres provinciaux honoraires et en fonction

3

2

5

8

Gouverneurs de province honoraires et en fonction

1

0

1

2

Notables

36

10

46

77

Total

48

12

60

100

Source : données personnelles

Commentaires : Notre échantillon est constitué de 48 hommes  et 12 femmes, soit successivement 80% et 20% de l’ensemble.

III.2 PRESENTATION DES RESULTATS

                Comme dit ci-haut, la présente analyse est quantitative, les données sont ainsi présentées au sein des tableaux qui regroupent les différentes opinions des enquêtés sur les hypothèses initialement avancées

Tableau N°3 : opinions des enquêtés sur les replis identitaires comme cause de l’inefficacité du pouvoir politique des ressortissants de Shabunda à la gestion de la chose publique

Catégorie sociale/variables

NON

%

OUI

%

Total

%

Députés Nationaux   Honoraires et en fonction

1

50

1

50

2

3

Députés Provinciaux Honoraires et en fonction

1

20

4

80

5

8

Ministres Nationaux Honoraires et en fonction

0

0

1

100

1

2

Ministres Provinciaux Honoraires

2

30

3

60

5

8

Gouverneurs Honoraires et en fonction

0

0

1

100

1

8

Notables

6

13

40

87

46

77

Total

9

15

51

85

60

100

Source : données personnelles

Commentaires : il ressort de ce tableau que les replis identitaires constituent la cause de non conservation du pouvoir politique par les ressortissants du territoire de Shabunda, 85% de nos enquêtés l’ont confirmé.

Tableau N°4 : opinion des nos enquêtés sur le mauvais projet de société cause de non conservation du pouvoir par les ressortissants du territoire de Shabunda

Catégorie sociale/variables

non

%

oui

%

Total

%

Députés nationaux honoraire en fonction

0

0

2

100

2

3

Députés provinciaux honoraire en fonction

1

2

4

80

5

8

Ministres nationaux honoraire en fonction

0

0

1

100

1

2

Ministres provinciaux honoraire en fonction

2

3

3

60

5

8

Gouverneur  honoraire

0

0

1

100

1

2

Notables

6

13

40

87

46

77

Total

9

15

51

85

60

100

Source : Enquêtes personnelles

Commentaires : ce tableau renseigne que le mauvais projet de société est l’une des cause de l’inefficacité du pouvoir politique de ressortissants du territoire de Shabunda, 85% de nos enquêtés ont dit oui.

Tableau N°5 : Point de vues des enquêtés sur l’absence de la communication politique avec la base comme cause de non conservation du pouvoir politique des ressortissants de Shabunda.

Catégorie sociale/variable

OUI

%

NON

%

TOTAL

%

Députés nationaux honoraires en fonction

0

0

2

100

2

3

Députés provinciaux honoraires en fonction

0

0

5

100

5

8

Ministres nationaux honoraires  en fonction

0

0

1

100

1

2

Ministres provinciaux honoraires et en fonction

0

0

5

100

5

8

Gouverneurs provinciaux honoraires et en fonction

0

0

1

100

1

2

Notables

46

77

0

0

46

77

Total

46

77

14

23

60

100

Source : données personnelles

Commentaires : l’absence de communication avec la base constitue une des causes de la non conservation du pouvoir politique par les ressortissants de Shabunda, 77%de sujets l’ont soutenue.

Tableau N°6 : opinions des enquêtés sur le manque d’investissement dans la base  comme cause de la non conservation du pouvoir politique des ressortissants de Shabunda

Catégorie sociale/variables

OUI

%

NON

%

T0TAL

%

Députés nationaux honoraires et en fonction

0

0

2

100

2

3

Députés provinciaux honoraires et en fonction

0

0

5

100

5

8

Ministres nationaux honoraires en et fonction

0

0

1

100

1

2

Ministres provinciaux honoraires et en fonctions

0

0

5

100

5

8

Gouverneurs de province honoraire et en fonction

0

0

1

100

1

2

Notables

46

77

0

0

46

77

Total

46

77

14

23

60

100

Source : Enquêtes personnelles

Commentaires : comme pour le tableau précédant, 77% de sujets ont affirmé que le manque d’investissement à la base est une cause d’inefficacité de leur pouvoir politique.

Tableau N°7 : la perte d’estime politique comme conséquences de l’inefficacité du pouvoir politique des ressortissants du territoire de Shabunda

Catégorie sociale/variables

OUI

%

NON

%

TOTAL

%

Députés nationaux honoraires et en fonction

0

0

2

100

2

3

Députés provinciaux honoraires et en fonctions

2

40

3

60

5

8

Ministres nationaux honoraires et en fonctions

0

0

1

100

1

2

Ministres provinciaux honoraires et en fonction

3

60

2

40

5

8

Gouverneurs de provinces honoraires

1

100

0

0

1

2

Notable

31

78

10

22

46

77

Total

42

70

18

30

60

100

Source : Enquêtes sur terrain

Commentaires : Ce tableau renseigne que la perte d’estime politique est l’une des conséquences de l’inefficacité dupouvoir politique des ressortissants du territoire de Shabunda ,70% de sujets enquêtés  l’ont avoué.

Tableau N°8 le point de vues des enquêtés sur le chômage et le sous-développement du territoire de Shabunda comme conséquence de l’inefficacité du pouvoir politique de ressortissants de Shabunda

Catégorie sociale/variable

OUI

%

NON

%

TOTAL

%

Députés nationaux honoraires et en fonction

2

100

0

0

2

3

Députés provinciaux honoraires et en fonction

5

100

0

0

5

8

Ministres nationaux honoraires et en fonction

0

0

1

100

1

2

Ministres provinciaux honoraires et en fonction

5

100

0

0

5

8

Gouverneurs de provinces honoraires en fonction

1

100

0

0

1

2

Notables

46

100

0

0

46

77

Total

59

98

1

2

60

100

Source : enquêtes personnelles

Commentaires : de ce tableau il convient de retenir qu’à 98% de proportions, les sujets enquêtés ont affirmé que le chômage et le sous-développement du territoire de Shabunda sont consécutifs à l’inefficacité du pouvoir politique des ressortissants de cette entité.

III.3ANALYSE, INTERPRETATION ET DISCUTION DE RESULTATS

               Nous avons à ce niveau soumettre nos hypothèses aux données statistiques issues des opinions des sujets que nous avons enquêtés sur terrain ; ceci dans le but de les confirmer, les  infirmer, ou les nuancer et les interpréter s’il échêt.

III.1.1les replis identitaires

               Ce phénomène est vivant et réel dans le territoire de Shabunda. Il se manifeste par des conflits entre entités (chefferie) qui conduisent  à la désagrégation et à la désintégration des efforts pour l’intérêt du territoire de Shabunda, il s’observe de ce fait une lutte acharnée des leaderships pour décider sur le territoire. Ceux qui l’importent imposent sur la volonté les autres qui se considèrent désormais comme perdant  et s’organisent pour contrecarrer les actions des gagnants. Des camps fondes souvent sur des bases de népotisme ; de copinage, se construisent et chacun jure désormais sur son identité. Cette hypothèse est confirmée à 85% par les sujets enquêtés avec une proportion de 87% récoltées auprès de la notabilité. Ainsi, le pouvoir politique des ressortissants de Shabunda laisse trop à désirer lors qu’un Ministre ou un Député soit de telle ou telle autre chefferie, ou Groupement, le repli identitaire obstrue toujours les actions de ce dernier.
           En conséquence,  le territoire baigne constamment dans un état de pourrissement et de décadence sociale entretenu par ce système depuis des décennies.

                Nous ne saurons pas énumérer les nombreuses preuves de la préférence ethnique, clanique ou autre préférence  quand il s’agit de nominations à des postes aux cabinets politiques des ressortissants de ce territoire, ce serait enfoncer des portes grandement ouvertes, et ce serait aussi une insulte à leurs intelligences ; néanmoins le phénomène de replis identitaire existe et persiste dans le territoire de Shabunda.

Ces replis identitaires ont réussi à affecter négativement le groupement. Voyons par Exemple dans le groupement de Bachunga, au Nord il y a les Basumbu et au Sud les Baseide. Les natifs  de ce même groupement se font marginaliser selon qu’on est Musumbu ou Museide. Dans les Basumbu, les replis identitaires font également rage : les Bampempe et Les Itakama.  Dans les Itakama nous avons les Bana kyezie et les Bana kaazi.

Tenant compte de ce qui vient d’être ci-haut évoqué, il ressort que ce n’est pas facile de soutenir politiquement un ressortissant de Shabunda à cause des ces replis identitaires qui battent record dans l’ensemble de ce territoire. Ceci est vrai dans les faits de nominations qui perdurent jusqu’aujourd’hui, et dans la philosophie de vie qui a vu certaines communautés développer à la longue des reflexes d’accusés tandis que d’autres développaient des reflexes d’assiégés.

III.1.2. le mauvais projet de société

                   Le projet social se crée par l’interaction entre les membres de la collectivité, et sa définition, par la résultante de cette interaction. Chose étrange en territoire de Shabunda. Les candidats lors des leurs campagnes électorales promettent tout sauf rien. Ils n’ont pas le moindre temps de faire une descente  sur terrain afin de vivre ce que leur base connait comme difficultés, obstacles pour son développant, ses attentes. Pour le candidat aux élections législatives,  les promesses fallacieuses produisent bien des fruits lors des campagnes, les électeurs restent toujours accrochés aux promesses qu’ils considèrent  réalisables.  De l’autre coté, l’Elu fier de sa victoire ne pense à tout ce qu’il avait promis en son propre nom comme candidat Député et à celui de son candidat président de la République  qu’il battait également pour lui la campagne.

                  Signalons que, le territoire de Shabunda est vraiment enclavé, c’est ce qui fait que les gens de là soient vulnérables aux exploitations politiciennes et autres.  Ainsi dit, lors que les élus reviennent pour solliciter les voix des ces derniers, facilement ils sentent leurs futurs échecs selon la manière dont sont-ils accueillis, les langages négatifs  directs adressés, indifférences, etc. Le moyen qu’ils soient reconduits ou réélus devient difficile et impossible, faute des projets de société  mal positionné, rédigé  à base de facétie et mensonge net. D’où le manque de conservation de pouvoir politique de dirigeants ou les politiques natifs du territoire de ce territoire. Ceci est corroboré au tableau N°4 où 85% des enquêtés ont soutenu cette hypothèse qui  est confirmée.

III.1.3. Manque de communication entre Dirigeant et Dirigés

                    Pour être explicite et claire dans le cadre de cette troisième cause explicative de manque de conservation de pouvoir politique des ressortissants du territoire deShabunda, nous allons différencier la communication à la campagne électorale, car beaucoup des dirigeants congolais particulièrement ceux de Shabunda les confondent souvent.

Communication et campagne électorale 

                Les règles progressivement mises en place par les pouvoirs publics et le législateur définissent des obligations et des interdits pour l’utilisation des moyens de communication et de propagande électorale. Pour les élections présidentielles et législatives, des règles spécifiques sont également édictées pour la communication politique en période pré-électorale pour l’année qui précède l’élection. A Shabunda il est difficile de différencier la période de campagne électorale  d’autres périodes. La communication que prétendent les dirigeants natifs de ce territoire n’est pas celle qu’attendaient les dirigés et/ou les électeurs de là. A  Shabunda, les moyens classiques de communication entre dirigeants et dirigés ne sont pas utilisés.

Les moyens classiques de communication

  • les réunions : toutes les réunions publiques sont autorisées et peuvent se tenir tout en informant les autorités locales compétentes.
  • l’affichage ou le calicot : pour faire passer un message quelconque aux dirigés.
  • les tracts : leur distribution n’est plus interdite.
  • Les radios et télévisions

Les moyens audiovisuels, notamment la télévision, ont aujourd’hui acquis une place considérée comme prééminente dans la communication politique.

C’est le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) qui est chargé de veiller à la régulation de la communication et de la propagande à des fins électorales sur les chaînes de télévisions et les radios. L’accès à l’antenne des médias audiovisuels des dirigeants ou des leurs délégués pour faire passer un message relève des règles particulières fixées par le CSA.

              Dans le territoire de Shabunda, tout n’est pas régulé. C’est comme si on est toujours dans des élections. Les électeurs ou les dirigés à 80 pourcent n’ont jamais vu leurs élus ou dirigeants ni pendant les périodes électorales ni pendant les périodes postélectorales. Malgré que les natifs dirigeants de là savent l’état des routes et sécuritaire ils ne fournissent rien comme effort pour amener un changement. Ils préfèrent  les grandes agglomérations tout en oubliant les électeurs ou dirigés des petites agglomérations  qui regorgent  des milliers des élus.

Pendant les vacances  parlementaires, les élus préfèrent rester à Kinshasa, à Bukavu, ou partir à l’étranger. Alors les dirigés à  Shabunda ne savent rien de ce qui se passe pour leur profit.

Le manque de la communication dont nous parlons a comme conséquence l’invisibilité des dirigeants car, ils comptent investir à hier qu’à Shabunda. Le manque de bâtir à Shabundadé courage fort les dirigés de Shabunda.

                     Les dirigeants de ce monde moderne  ont la possibilité d’ouvrir des sites internet spécifiques pour la campagne électorale et également pour faire passer leurs messages et recevoir ceux de leurs bases, ils peuvent également utiliser leurs sites personnels dans un but d’autres orientations précises. Les sites interactifs (les blogs) sont assimilés, en l’état actuel de la jurisprudence, à des sites internet ordinaires. Tout ça amène le développement et épanouissement dans le secteur intellectuel du peuple. A Shabunda, les électeurs ou/et le dirigés ne sont pas dans l’actualité.

Faire prévaloir, élever ou s’élever  par la radio, la télévision ou aux meetings  ce n’est pas ça communiquer avec sa base, ses élus ou ses dirigés. Voilà certains principes que les élus et/ou les dirigeants congolais en général et du territoire des Shabunda en particulier doivent observer ensemble avec le juge congolais par rapport à la distinction entre communication institutionnelle et propagande électorale.

                    Les différents articles du Code électoral régissant la communication institutionnelle en période électorale n’ont pas tous le même champ d’application, ni les mêmes conséquences en cas de violation. Toutefois, ils obéissent tous à un même objectif : éviter que la communication institutionnelle n’influe sur le comportement des électeurs, et rétablir de ce fait l’égalité entre les dirigeants.

Dans chaque cas, le juge va donc s’interroger sur le caractère électoral ou non de l’action de communication. La jurisprudence a donc été amenée à dégager quatre principes qui constituent un faisceau d’indices de la régularité ou non des actions de communication : l’antériorité, la régularité, l’identité et la neutralité.

             L’action de communication (manifestation, commémoration, inauguration) ne doit pas avoir été spécifiquement créée en vue des élections ni pour soutenir tel ou tel candidat aux élections. Ce que le juge de l’élection apprécie dans un premier temps c’est le lien qui pourrait être établi entre l’élection et la création de cette nouvelle action de communication. Il sera amené à réintégrer dans le compte de campagne du candidat, tout ou partie de la dépense liée à cette création dans l’hypothèse où rien ne justifie la mise en place d’une action de communication.

                       Il n’est pas possible de modifier la périodicité des manifestations et publications notamment en imaginant d’en augmenter la fréquence dans la période préélectorale, sous peine d’être sanctionné.

La forme d’un journal, comme tout autre support de communication utilisé par la collectivité, ne peut être modifiée avant les élections et ce notamment en terme de pagination, rubrique, charte graphique, diffusion,… sous peine de sanctions.

Ainsi, le juge de l’élection pour ce qui relève des inaugurations sera –t-il amener à contrôler le déroulement de l’opération. Ce contrôle portera sur le nombre des invitations, les cartons, le discours prononcé lors de l’inauguration, les comptes rendu qui seront faits dans les publications institutionnelles.

Sur le fond, l’information institutionnelle ne doit comporter, en particulier en période électorale, que des messages politiquement neutres à caractère purement informatif faisant appel au civisme des administrés, à des valeurs républicaines.

                 La communication institutionnelle ne doit pas porter sur le nom et sur les réalisations des élus des collectivités qu’ils dirigent. Le message doit être ciblé sur des thèmes politiquement neutres tels que la culture, l’histoire, le tourisme, le civisme, le patrimoine naturel, la protection, l’environnement.

                    Eu égard aux causes susmentionnés, les dirigeants natifs de Shabunda font passer tout en communication électorale. Ils n’ont pas le temps de dialoguer ou d’écouter leurs dirigés. C’est qui ressort au tableau N°5 où 77% des personnes interviewées qui ont consentià cette thèse comme l’une des causes du non conservation du pouvoir politique des ressortissants du territoire de Shabunda. 

II.1. Le manque de l’estime politique

                    Le manque de l’estime politique que nous parlons est l’absence d’une opinion favorable exprimée sur les dirigeants natifs du territoire de Shabunda. Le fait que les ressortissants de  ce territoire  ne parviennent pas à conserver, à maintenir leurs pouvoirs car, ils n’ont pas été réélus ou reconduits aux différents postes politiques impacte négativement non seulement à leur personnalité politique en tant dirigeant, mais également à l’ensemble de tous les ressortissants de ce dit territoire.

Sur la scène politique congolaise, les natifs de Shabunda risquent d’être  qualifiés des inaptes et des incompétents en politique. D’où tant la génération présente que future en sont victimes. Comme l’histoire se souvient souvent des hommes forts, les ressortissants Shabunda risquent d’être oubliés et carrément effacés  dans l’histoire politique congolaise.

                     Le territoire de Shabunda avec  sa grande superficie et ses richesses, restent toujours mal réputés. Au tableau N°7 70% des sujets enquêtés ont souscrit favorablement à cette opinion, ce qui confirme cette hypothèse.

 

Les périodes d’inactivité professionnelle des ressortissants du territoire de Shabunda sont dichotomiques :

  • il y a ceux qui étaient Ministres, Gouverneurs, Députés à cause d’être révoqués, de n’avoir été réélus aujourd’hui sont en chômage,
  • les autres les sont devenus suite à la révocation de ceux qui leur avaient engagés dans leurs cabinets politiques sont partis d’une part, et de l’autre ceux qui étaient recommandés par ces dirigeants ont perdu leur poids ou cotasetils ont fini carrément de partir comme leurs recommandant.

Partageons un peu cette pensée sur du  manque structurel d’emploi et la responsabilité du chômeur.

Si les droits politiques sont nécessaires pour mettre en place des droits sociaux, les droits sociaux sont indispensables pour garder les droits politiques actifs. Ces deux types de droits ont besoin l’un de l’autre pour survivre ; cette survie ne peut être que leur résultat commun

               Deux professeurs à Université catholique de Louvain, Belgique, Centre interdisciplinaire pour la solidarité et l’innovation sociale (CERISIS) ; l’un, dans l’unité d’anthropologie et de sociologie (ANSO-ESPO), l’autre, dans l’Unité de psychologie sociale et des organisations (PSOR-PSP)[1].on soutenu ce qui suit

2 Jusque dans les années 1980, le chômage a été défini progressivement par les institutions politiques et sociales, comme un risque social collectif inhérent au fonctionnement du système socio-économique. En conséquence, les politiques sociales limitaient la responsabilité individuelle du chômeur au fait qu’il refusait un emploi convenable qui lui avait été proposé parles placeurs

                        Les transformations politiques et idéologiques en cours stigmatisent l’état social d’hier désigné comme « passif » et mettent sur le pavois l’état social « actif » réputé positif. Elles mettent entre parenthèses un contexte social marqué par un manque structurel d’emplois et soulignent avec insistance la responsabilité individuelle du chômeur dans le fait de ne pas trouver ou de ne pas créer son emploi (et quasi n’importe quel emploi vu la relative dégradation de la notion d’emploi convenable). Cela consolide la stigmatisation du chômeur comme individu passif, responsable de sa situation. Or, les recherches en sociologie et en psychologie sociale montrent que les attitudes et comportements individuels des chômeurs sont liés non seulement à leurs caractéristiques sociodémographiques mais surtout aux conditions sociales présentes dans les contextes situationnels provoqués par le chômage. De façon renforcée, en manque structurel d’emplois, les épreuves  sociales liées au chômage tels que des non réponses aux lettres envoyées, des entretiens d’embauches non conclusifs à répétition, des regards négatifs et des paroles stéréotypées négatives sur les chômeurs concrétisent souvent la discrimination, créent l’exclusion et renforcent une définition négative de soi. Bref, ce n’est pas le chômeur qui, à cause de caractéristiques intrinsèques possédées de façon soit volontaire, soit naturelle, induit les situations d’échec mais d’abord le manque d’emplois disponibles, la perception d’une fermeture du monde de l’emploi et les épreuves liées aux ratés ou aux échecs dans la recherche d’emplois.

                  Le manque structurel d’emplois, ses conséquences et la question de la responsabilité sociale.

Malgré la fragilisation voire la précarité et la rareté de l’emploi, les personnes cherchent de l’emploi pour les congolais  pris ensemble, le taux de sous-emploi en 2005 est plus élevé de la population active personne n’est sans-emploi par rapport à une population active de personnes.

                  L’horizon prévisible (c’est-à-dire si les politiques d’emploi et socio-économiques ne se modifient pas) à moyen terme demeure un chômage important, un chômage de longue durée concentré davantage sur les peu qualifiés, les jeunes, les plus de 50 ans, les femmes.

Actuellement, le constat du manque structurel d’emploi n’est pas partie prenante de l’idéologie qui définit le chômage et les chômeurs. Le manque structurel d’emploi est nié par l’affirmation idéologique suivante : « si n’importe qui cherche, n’importe qui trouve ». Or plusieurs indicateurs montrent que la grande majorité des personnes cherchent activement de l’emploi et acceptent d’ailleurs pour ce faire, une dégradation de fait par rapport à la norme Le terme « placeur » a été aujourd’hui remplacé par le terme « conseiller en accompagnement professionnel », c’est un changement significatif comme le montre.

                     Dans le territoire de Shabunda d’aucuns ne croient et n’on jamais cru au développement à cause d’accès trop difficiles sur toute son étendue, pas des routes, pas du travail, pas d’électricité, pas des radios télévisées, pas des infrastructures sanitaire appropriées, etc.  La  seule assurance qu’avaient les gens de ce territoire pour les faire sortir  de cet état de vie trop pénible  c’est le pouvoir politique issu des voix qui donnent à leurs enfants pour aller dire tout haut au parlement et aux gouvernement central et provinciaux ce que Shabunda est et vit. Malheureusement  leurs enfants une fois au pouvoir, les abandonnent tout en partant pour du bon.  Et au pouvoir ils y passent inaperçus, sans impact et sans chromo politique.

                   Nous ne devons pas terminer ce point sans le faire raffiner avec la théorie de sous-développement telle soutenue par  la modernisation.

Populaire durant les années 1950 et 1960, la théorie de la modernisation explique le sous-développement des pays du Sud par leur incapacité d’appliquer des politiques adéquates. Les infrastructures, l’administration, l’économie et la politique de ces pays souffrent d’un retard culturel. Si les pays du Nord vivent dans une société économiquement riche, politiquement stable et technologiquement avancée, c’est que ces pays ont pris collectivement et individuellement les décisions adéquates. Pour Walt Whitman Rostow, toutes les sociétés passent à travers certains stades de développement. Ainsi, les sociétés qui favorisent la tradition plutôt que l’innovation, les aspects communautaires ou régionalistes plutôt que les perspectives de conciliations nationales sont appelées sous-développées car elles ne sont pas encore au même stade de leur développement que les sociétés européennes et nord-américaines. Pour Talcott Parsons, sont considérées comme développées les sociétés qui ont établi des frontières distinctes entre les différentes sphères d’activités. Ainsi, les sociétés dans lesquelles il y aura collusion entre les médias et la politique entre la loi et l’économie, seront appelées sous-développées.

                  La plupart des théoriciens de la modernisation proposent des solutions au sous-développement. En général, ils soutiennent que les pays du Nord peuvent jouer un rôle dans le développement des pays du Sud. Le Nord peut ainsi soutenir le Sud lors d’une transition vers des attitudes et des institutions adéquates. Leur assistance technique peut aider les pays du Sud à réformer leurs institutions politiques et économiques. Ces réformes s’appellent communément « la modernisation » lorsqu’elles posent le problème du développement en termes de tradition et de modernité. Ainsi, la théorie de la modernisation est une des premières théories du développement qui explique celui-ci en termes culturel

La théorie de la dépendance est une des critiques les plus importantes adressées à la théorie de la modernisation. Pour celle-ci, le sous-développement des pays du Sud ne s’explique pas en termes de retard culturels mais d’organisation structurelle de l’économie mondiale. Si ces pays demeurent dans un état de sous-développement chronique, c’est parce que les pays du Nord les maintiennent dans un état de dépendance économique, politique et technologique, via des échanges inégaux, historiquement instauré par l’impérialisme et le colonialisme. Le schéma simplifié est le suivant : les pays pauvres fournissent la main d’œuvre et les ressources naturelles utilisées pour la production de la majorité des produits. Ces produits leur sont revendus à des prix supérieurs aux prix de la main d’œuvre et les ressources naturelles. Résultat : la balance commerciale des pays pauvres est négative (ou au mieux légèrement positive). Ce fonctionnement perdure tant qu’il n’y a pas transfert technologique des pays du Nord aux pays du Sud ou émergence d’un marché domestique suffisamment important pour permettre aux pays du Sud de s’auto-suffire.

              À la suite de nombreuses critiques adressées directement à la théorie de la modernisation ainsi qu’au structuro-fonctionnalisme auquel elle est apparentée, cette théorie a été abandonnée à la fin des années 1960. Cependant, certains auteurs plus récents comme Jeffrey Alexander. Pour ce qui est du territoire de Shabunda, le constat est encore beaucoup plus amer qu’ailleurs dans le monde. A ce sujet, notre hypothèse à été confirmé car, 98%de personnes enquêtés ont affirmé et soutenu le sous-développement et le chômage comme conséquence de l’inefficacité du pouvoir politique des ressortissants de Shabunda.

ORBEM, FOREM, 489.461 personnes sans emploi 2005, sur la communauté Wallonie-Bruxelles, (ONEM,

2005)

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