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CHAPITRE II : METHODOLOGIE ET TECHNIQUE DU TRAVAIL

II.1 METHODES

M.GRAWITZ définit la méthode comme étant un ensemble des opérations mentales par lesquelles une discipline cherche à atteindre la vérité qu’elle  poursuit. Nous avons recouru à la méthode historico-comparative. Elle porte l’ensemble de la réalité du champ d’investigation.

II.1.2 Méthode historico-comparative

Elle porte sur l’ensemble de la réalité du champ d’investigation :

Primo, elle  nous a permis de connaitre l’histoire de la décentralisation en RD Congo en général et dans la chefferie de Ngweshe en particulier. Cette méthode nous a permis encore de connaitre la chefferie de Ngweshe.

Secundo, Grâce à cette méthode nous sommes parvenus non seulement à décrire les aspects de la décentralisation et d’élaborer la monographie de notre milieu d’étude analyser, mais aussi à critiquer et à expliquer voire commenter quelques documents, lois, et sites que nous avons consultés.

Tertio, L’utilisation de cette méthode nous a été utile dans le sens qu’elle nous a amené à faire les comparaisons dans la décentralisation en RD Congo par rapport à la décentralisation dans d’autres pays à travers le monde.

Quarto, Celle-ci nous servi à décrire les aspects de la  décentralisation et d’élaborer la monographie de notre milieu d’étude. Elle nous a permis non seulement de comparer ce qui se fait dans le domaine de la décentralisation et ce qui est prévu par les textes, mais aussi elle nous a mené à nous pencher vers tendance structuro-fonctionnaliste.

Cette méthode nous place dans le passé pour nous permettre de nous situer dans le temps et dans l’espace et de comprendre le présent et de se projeter dans le futur.

II.2 TECHNIQUE

Par définition elle est un procédé, un outil au service de la méthode.

Voici  les techniques utilisées :

  • Observation Directe

Elle nous permis d’observer au fil des années la réalité de la mise en œuvre de la décentralisation dans le territoire de Walungu.

  • Observation Documentaire

Elle nous a servi à collecter à partir des documents lus, les données de notre étude concernant la théorie sur la décentralisation et les autres aspects qui concernent la dite étude.

  • Questionnaire D’enquête

Pour faire cette étude, nous avons élaboré une série de questions en annexe pour trouver les explications de la situation vécue sur le territoire de Walungu en général et dans la chefferie de Ngweshe en particulier, sur la gestion et la mise en œuvre de la décentralisation.

  • L’entretien

Il nous a permis d’entrer en contact avec certaines personnes en fin de recueillir au près d’elle quelques formations utiles pour la réalisation de ce travail.

  • La technique d’échantillonnage

Qui est un sous-ensemble de la population étudiée, prélevée de façon à conserver les caractéristiques principales de la population : Sexe, âge, niveau d’étude, etc. Pour aboutir aux résultats de recherche.

Dans ce deuxième chapitre, nous avons abordé l’étude de la méthodologie et technique pour permettre à la fois de savoir la décentralisation comme une technique de démocratisation et comme un mécanisme de promotion du développement.

III. PRESENTATION DE LA CHEFFERIE DE NGWESHE

La collectivité chefferie de Ngweshe est l’une des 20 collectivités et secteurs qui Composent le Sud-Kivu située à 2°35’ de latitude Sud et à 28°40’ de longitude Est et dont l’altitude varie entre 1000 et 2500m.

La collectivité de Ngweshe est délimitée au Nord par le Territoire de Kabare avec le groupement Kamisimbi, au sud par les Territoires de Mwenga et de Shabunda, avec les groupements Rubimbi et Mulamba. 

  • A L’ouest par le territoire de Kabare avec les groupements de Kaniola, Izege et Ikoma,
  • A l’Est par la collectivité de Kaziba avec les groupements d’Irongo et Luciga,
  • Nord–est par la République du Rwanda et du Burundi, le Territoire d’Uvira avec les groupements Karhongo et Kamanyola.

La collectivité de Ngweshe est dominée par une topographie formée de collines, plateaux et un relief plus ou moins accentué constitué de hautes montagnes dont les sommets les plus élevés sont les monts Nidunga (2300m) et Mulume-Munene (2500m).

En général le climat de Ngweshe est humide caractérisé par l’alternance de deux saisons : une saison sèche et une saison des pluies. La saison sèche connaît une température élevée et une rareté de pluies durant toute cette période. C’est à ce moment qu’on cultive les endroits marécageux.  La température moyenne annuelle est comprise entre 19°C et 23°C.

En ce qui concerne les sols, on remarque que dans la collectivité de Ngweshe, il ya une grande complexité des variétés des sols,  mais de façon général on y rencontre des sols argilo-sablonneux du type latérite rouge, les sols noir meubles, les sols caillouteux et les sols alluvionnaires dans les marais et bas-fonds.

En général le sol de Ngweshe est argileux et de plus en plus pauvre à cause des érosions et de la surpopulation. C’est ainsi qu’il y a beaucoup de conflits de terre dans ce territoire et l’élevage diminue sensiblement par manque de pâturages.

Sur le plan hydrographique, la collectivité compte  un grand nombre de cours d’eau et leurs eaux sont drainées par deux grandes rivières à savoir Mubimbi et Nshesha qui se jettent dans la rivière Ulindi, un des grands affluents du fleuve Congo.

Sur le plan administratif, la collectivité chefferie de Ngweshe compte 16 groupements qui s’étalent sur 1.599 km² de superficie.

Il s’agit de BURHALE, IKOMA, IRONGO, IZEGE, KAMANYOLA, KAMISIMBI, KANIOLA, KARHONGO, LUBONA, LUCHIGA, LURHALA, MULAMBA, MUSHINGA, NDUBA, RUBIMBI, WALUNGU.

A côté de l’autorité administrative dont l’Administrateur de Territoire actuel Mr ELONGO NSANA, il y a les autorités coutumières. Ainsi à la tête de la collectivité chefferie de Ngweshe, il y a le Mwami (roi) en l’occurrence le Mwami MUHIGIRHWA NDATABAYE WEZA III. Celui-ci est le garant de la coutume et la succession et se trouve à la tête de la collectivité. Cette succession se fait de père en fils. A la tête de chaque groupement, il y  a un chef de groupement souvent issu de la famille royale directement ou indirectement. Chaque groupement est formé de plusieurs villages avec à sa tête un chef du village nommé et révoqué par le chef de groupement après avis du chef de collectivité.

Actuellement la collectivité de Ngweshe compte 456.660 habitants avec une densité supérieure 250 hab. au km². Il faux signaler que Ngweshe est l’une des collectivités qui a une des densités les plus élevées en RD Congo. Sa population croît de manière exponentielle et à une  vitesse vertigineuse (elle a doublée en 27 ans) par rapport aux terres disponibles et aux infrastructures sociales existantes.

III.1Tableau N°2  Statistiques démographiques

Hommes

Femmes

Garçons

Filles

Total

103.959 

120.998

107.074

124.629 

456.660

Source : Division Provinciale de l’intérieur 2014

Toutefois, il faut reconnaître que ces chiffres ont suffisamment évoluée du fait de l’explosion démographique dans la collectivité habitée en majorité par les Bashi. On y rencontre un petit nombre de la tribu Balega dans le groupement frontalier de Mulamba, les Bafuliro et Bavira dans  la partie sud-est de la collectivité vers Kamanyola.

De plus en plus d’autres tribus sont présentes dans la collectivité de Ngweshe particulièrement dans les sites miniers. A ces derniers, il faut ajouter les réfugiés Rwandais de FDLR depuis Avril 1994 après le génocide perpétré contre les Tutsi qui semant la terreur.

Il est important d’ajouter la présence des refugiés Burundais à Kamanyola après la contestation du président NKURUZIZA de briguer un troisième mandat depuis Avril 2014.  Ils sont très mobiles à l’Est du pays, ce qui ne permet pas de connaitre leur nombre exact.

Dans la collectivité de Ngweshe, l’agriculture constitue la principale activité de la population. Parmi les cultures de base on cite, le manioc, la banane, le haricot et la patate douce. Le bananier est cultivé sur toute l’étendue de la chefferie de Ngweshe mais il se trouve attaqué par  les cosmopolites sordides. Elle peut couvrir 70 % de la superficie cultivable. Les conditions écologiques de la collectivité sont en général très favorables aux cultures maraîchères dans les marais d’altitude et la plaine de la Ruzizi.

En dehors de ces dernières, il y a la présence remarquée des cultures commerciales et industrielles telles que le thé, quinquina et café. Mais ces derniers temps, les cultures sont quasi abandonnées suite notamment au climat généralisé d’insécurité qui a poussé les exploitants à les abandonner.

Outre le climat d’insécurité généralisé, il y a aussi la crise financière internationale qui a conduit à l’arrêt de financement et la fermeture des usines. En dehors de l’agriculture, l’élevage du gros et petit bétail est très rependu car traditionnellement le peuple Mushi est un peuple pasteur.

 Les statistiques de 2000 du service vétérinaire du territoire de Walungu révèlent qu’en 1960, la collectivité de Ngweshe comptait 36.834 tête de vache contre 8.893  têtes en 2000 soit une diminution de 76% en 40 ans.

 Les minerais les plus connus sont l’or, les cassitérites, le coltan et les wolframites. Ces minerais sont exploités de manière artisanale. Aucune exploitation industrielle n’existe dans la collectivité. Malheureusement, cette activité ne contribue pas au développement socio-économique de la collectivité à cause surtout de manque d’organisation des creuseurs. Au contraire, les minerais d’or ont contribué à exacerber les conflits armés qui continuent à endeuiller la chefferie.

L’érosion est considérée ici comme le premier phénomène responsable de la baisse de la productivité des sols qui frappe plus de 70 % des  ménages dans la collectivité.

Il se pose un problème économique d’accessibilité aux soins de santé à cause du revenu trop bas de la majorité des ménages, ce qui fait que la malnutrition est très alarmante et devenue une maladie chronique dans le milieu.

 Sur le plan institutionnel, la chefferie de Ngweshe a à sa tête un Chef de Collectivité qui est en même temps le Mwami. Le Mwami exerce sur ses administrés un pouvoir absolu, sa personne est entourée de mythe et a un caractère sacré. Parmi les personnes les plus proches du Mwami, il ya les BAJINJI (ce sont les descendants des premiers Bami), la MWAMIKAZI (épouse du Mwami ou mère régente en cas d’empêchement du Mwami), les BAGULA (les vieux sages et conseillers), les BALUZI ou BARHWALI (membres proches de la famille du Mwami). Ce sont les BANYAMOCHA et constituent la noblesse du Mwami.

Dans la hiérarchie féodale du Bushi, on  trouve également les BARHAMBO (des chefs politico- fonciers, descendant  de la famille royale, les BASHAMUKA ou les personnes jouissant d’une noblesse, d’une grande considération sociale.

Et plus bas encore il ya les BAGANDA remplissant la fonction de messager du Mwami et les BALAGIZI qui  sont des vassaux ou le protocole à la cours du Mwami. Les habitants sont appelés BASHIZI ou sujet qui a payé le Kalinzi (droit de jouissance de terre qu’il occupe).

S’agissant du régime foncier au Bushi, la terre appartient en principe au Mwami et son clan, les habitants accèdent aux terres par héritage. Les autres personnes acquièrent le droit d’exploitation et de jouissance des terres grâce à 3 principaux types de contrats : le Bwasa, le Kalinzi et le Bugule.

Dans la hiérarchie sociale, celui qui donne la vache de Kalinzi devient sujet de la personne qui la reçoit. Il lui doit reconnaissance, soumission et contributions minimums en cas de mariage, deuil, construction et tout autre événement intervenant dans sa famille. Si le bénéficiaire d’un contrat de kalinzi se montre ingrat et insoumis envers son chef hiérarchique, ce dernier peut lui ravir son champ. Mais ce sont des cas qui arrivent rarement. D’ habitude, le kalinzi est héréditaire avec toutes ses implications.

III.3 Notion de cité rurale ou centre urbano-rural

Si Kamanyola et Nyangezi ont été choisi étant les communes rurales par le décret n°012/14 parceque ces deux centres urbano-ruraux sont les principaux centres ayant une importante agglomération semi-urbanisée à vocation administrative, industrielle et commerciale. Ces deux centres supposés  économiques jouissent d’un statut administratif particulier qui leur confère une relative autonomie administrative en fonction de la densité et du nombre d’habitants.

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