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CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS

Ce travail avait pour objectif principal de caractériser les modes de gestion des terres au sein de deux bassins versants d’Idjwi tout en identifiant les pratiques agricoles à petites échelle, au niveau des parcelles des ménages pouvant influencer ou non la dégradation des sols par érosion hydrique. L’intérêt étant d’évaluer les degrés et l’ampleur de l’érosion ainsi que d’en proposer des solutions pour introduire les techniques de lutte antiérosive adaptées aux  parcelles des ménages de cette contrée. Ce travail était basé sur la perception des ménages agricoles exploitant les parcelles dans les bassins versants de Musheke et Mwiri en Territoire d’Idjwi. 

Les résultats obtenus  peuvent permettre de tirer les conclusions suivantes :

  • les modes de gestion des terres au sein de ces deux bassins versants en étude sont presque similaires à l’exception des quelques pratiques culturales, comme le billonnage qui n’est pas appliqué dans le BV de Mwiri. Aussi, il s’observe des pratiques qui sont beaucoup plus adoptées dans l’un de BV que dans l’autre comme la succession des cultures qui est la plus remarqué
  • Les cultures les plus adoptées au sein des bassins en étude sont: les haricots, les maniocs, le maïs et la patate douce. La plupart de ces cultures, à l’exception de la patate douce, assurent une faible couverture du sol, ce qui pourrait favoriser l’érosion hydrique. Mais ces cultures sont le plus souvent associées et donc leurs couverts se complètent au fur et à mesure de la croissance des cultures, ce qui pourrait jouer en faveur de la diminution du taux d’é
  • Les amendements organiques, dont notamment l’application des déchets ménagers, des résidus des cultures, du compost et en faible proportion l’application du fumier sont les plus adoptés dans cette zone d’é
  • Le mode de préparation du sol est en majorité, le labour superficiel, le buttage et le billonnage étant réservés à certaines cultures seulement (le manioc, la patate douce notamment).
  • La rotation/succession des cultures est moins pratiquée dans l'ensemble de cette zone d’étude et le sarclage manuel est par ailleurs, le principal travail d’

Bien que certains ménages aient affirmé n’avoir aucune idée sur l’influence des pratiques culturales sur l’érosion, il n’en est pas le cas pour d’autres. En effet, l’opinion paysanne s’est penchée sur certaines cultures notamment le caféier, l’ananas et le bananier  d’une part et sur certaines pratiques comme le paillage, la rotation/succession des cultures, l’association des cultures ainsi que l’amendement organique comme des cultures et pratiques limitant l’érosion.

Cependant, malgré le rôle joué par ces cultures et les différentes pratiques culturales adoptées, les ménages perçoivent toujours que leurs sols sont dégradés (26,7%) et l’érosion hydrique en est la cause principale. Les différentes causes de l’érosion perçues sont les fortes précipitations (87%), le relief accidenté du milieu (41%) et le ruissellement (40%) ; le sol n’étant que très faiblement incriminé (14,5). Aussi, remarque-t-on un faible taux d’adoption de l’application des techniques de LAE (30%) et un écart entre le taux d’application et des connaissances de méthodes/techniques de lutte contre les dégradations, justifié par le manque des moyens et des connaissances techniques. Raison pour laquelle ces ménages se contentent des techniques à faible moyens financiers et à faible mains d’œuvre et qui sont parfois inefficaces.

En définitive, les résultats obtenus lors de l’évaluation de l’érosion en rigoles pour une seule mesure, montrent que les parcelles dans le bassin versant de Musheke perdent en moyenne 6,67 tonnes/ha. Il s’agit d’une quantité potentiellement perdue au moment de la période de l’essai, ce qui est énorme si ces mesures devraient être faites sur une grande période.

Etant une œuvre humaine, ce travail ne prétend pas avoir épuisé tous les questionnements par rapport à la problématique de dégradation des sols dans cette zone d’étude. Aussi, étant donné que les calculs du taux d’érosions se sont basés sur les données d’une seule visite des parcelles, il serait intéressant d’élargir l’étude sur une durée assez suffisante pour ressortir les variations sur la végétation (couvert végétal), avoir une courbe sur l’évolution des érosions en rigole et les différentes propriétés de la couche arable du sol.

C’est ainsi que les suggestions suivantes sont faites pour les études ultérieures :

  • Refaire la même étude dans ce Territoire au niveau des autres bassins surtout vers le nord pour pouvoir tirer des conclusions sur tout le Territoire;
  • Envisager une étude plus large dans d’autres Territoires du Sud Kivu pour avoir un outil capable de servir comme guide pour la conservation et la lutte contre les dégradations ainsi que servir de guide pour les chercheurs.

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