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INTRODUCTION

Le sol  a toujours été au centre des préoccupations des intervenants œuvrant en agriculture. L’intensification agricole,  le recours fréquent  aux produits chimiques et la motorisation ont largement contribué à l’essor du secteur agricole, mais au prix d’une pression accrue sur les sols, ce qui a entrainé une accentuation de la dégradation de cette ressource naturelle marquée  particulièrement sous les tropiques par l’érosion hydrique (Mabit et al., 2002 cité par Mabit et al., 2007).

Au niveau mondial, Global Assessment of Human-induced Soil Degradation (GLASOD) a trouvé que 15% des terres étaient dégradées par l'action humaine. L’érosion hydrique contribue à elle seule à la dégradation de 83% des surfaces affectées (Oldeman et al., 1991).

En République Démocratique du Congo (RDC), l’érosion hydrique est la principale cause des dégradations des sols souvent provoquées par de mauvaises pratiques culturales et le déboisement. Selon une étude menée en RDC par Vancutsem et al., (2006), l’érosion hydrique entrainée par les déboisements et les pratiques culturales conduit chaque année à une perte des terres pouvant atteindre 160 à 220 tonnes/hectare décapées et transportées par les eaux de ruissellement vers les cours d’eau. La région d’altitude du Sud-Kivu à l’Est de la RDC n’est pas épargnée par cette dégradation.

En effet, le Sud-Kivu se caractérise par un relief accidenté, et de ce fait, l’érosion hydrique du sol s’y présente comme la principale cause de dégradation des sols et de l’environnement (Lunze, 1985). L’Île d’Idjwi, qui est l’un des Territoires de cette province et dont la grande partie de la population possède l’agriculture comme principale activité génératrice des revenues est actuellement le siège d'une importante dégradation des sols par l'érosion hydrique entrainant une baisse considérable de la production agricole, et par conséquent, la vulnérabilité de certains ménages qui n’ont que l’agriculture comme seule activité génératrice de revenus (Rapport de mission inter agence Sud Kivu,  2010).

Aussi, le Territoire d’Idjwi se caractérise par une très forte densité de la population, dépassant par endroits les 840 habitants au kilomètre carré (CAID, 2015), entrainant une surexploitation des sols et le défrichement des terres marginales sur forte pente sans techniques appropriées de conservation des sols.

Il en résulte un dysfonctionnement des écosystèmes sur le Territoire ainsi que des dégradations environnementales désastreuses en tant que conséquence d’une importante concentration de la population sur un Territoire assez restreint et dont la grande partie de la surface est occupée par les plantations et les concessions (Sahani, 2012).

Par ailleurs, l’homme, par ses pratiques inadaptées sur les versants, constitue un facteur conditionnant l’augmentation de l’intensité de l’érosion. Le Bissonnais (2003) démontre en effet, que l’érosion hydrique est aussi influencée par l’homme, à travers ses façons culturales  et les aménagements qu’il effectue sur le versant.

C’est ainsi que l’érosion hydrique reste un grand défis à relever pour la relance de  l’agriculture en Territoire d’Idjwi et l’amélioration des conditions socioéconomiques des ménages.

De ce fait, la diversité de modes de gestion et d’occupation des sols par les cultures conduirait à des degrés variables de dégradation des sols par l’érosion hydrique au sein des bassins versants selon les contextes écologiques et socio-économiques du milieu.

Cette étude se propose comme objectif de caractériser les modes de gestion et pratiques agricoles à petite échelle au niveau des parcelles de ménages pour en dégager leurs liens avec les dégradations par érosion hydrique

Hormis l’introduction, la conclusion et les recommandations, ce travail comportera trois chapitres : le premier chapitre traitera de la revue de la littérature, le deuxième chapitre traitera du milieu et méthode, et le troisième chapitre sera consacré à la présentation des résultats et leurs discussions.

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