Arrow Table de matières
9315362

Chapitre V : DISCUSSION DES RESULTATS

Ce chapitre présente les résultats de l’enquête réalisée auprès des jeunes du quartier Majengo. Ces résultats sont confrontés à ceux des travaux de recherche antérieurs qui se rapportent à nos objectifs. La discussion concerne principalement les résultats correspondant à l’identification des répondants, aux mesures liés à l’économie et mesures liés au socio culturel de comportements des relations sexuelles en risque d’infection du VIH/Sida chez les jeunes adultes de 18 a 24 ans dans le quartier majengo.  

V.1. Caractéristiques des répondants

L’étude était menée dans le quartier Majengo. Elle avait portée sur 189 Jeunes de sexe différent.  Nos enquêtés sont majoritairement des femmes soit  60,8%. Ils sont  à  54%  âgés de 22 à 24 ans et  46%  âgés de 18 à 22 ans. Ils font partis en grande partie soit 40,7% dans la cellule Don Boscon et 33,9% dans la cellule Kisigari.

IV.2. Les mesures  liés à l’économie

V.2.1. les moyens financiers de parents

En observant l’hypothèse selon laquelle les moyens financiers de parents serai parmi les mesures économiques  de contrôle comportement sexuel à risque chez les jeunes âgés de 18-24 ans, il ressort de cette étude que sur 189 jeunes enquêtés 52,9% des parents de jeunes enquêtés ont des activités génératrices de revenu contre 47,1% qui  n’ont pas d’activité. S’agissant de la couverture des besoins 56,1% des enquêtés ont des revenus au sein de leurs ménages qui couvre les besoins vitaux tandis que 43,9% attestent que le revenu n’arrive pas souvent à couvrir les besoins.

Si nous essayons de comparer les résultats de la présente étude avec ceux d’autres chercheur, il se trouve une ressemblance plus proche dans la mesure où, selon une étude menée en Ouganda. Les adolescentes se sentent embarrassées à l’idée de demander vêtements, chaussures, dessous, accessoires, etc., à leurs parents. Désirer de telles choses suggère une volonté de séduction, et les parents sont incapables de satisfaire ces attentes en raison de leur pauvreté. Plusieurs filles entretiennent de ce fait des rapports sexuels avec des hommes plus âgés et d’un statut social respectable. On parle de « sugar-daddies » (Luke, 2005) ou « uncles » (Amuyunzu-Nyamongo et al, 2005) pour désigner les hommes qui s’investissent dans ce type de relations (« sugar-mummies » pour les femmes) ; on parle également de « sponsors », de « VVV » (voiture, villa, virement), de « cous pliés »[1]

V.2.1. l’activité génératrice des jeunes

Par rapport aux activités génératrices de revenu des jeunes, les résultats prouvent que 56,6% ont des activités génératrices de revenu contre 43,4% qui n’ont pas d’activités génératrices de revenu. Pour ce qui est de la couverture des besoins vitaux que la majorité de nos enquêtés soit 72,9% affirment que   leurs revenus couvrent les besoins tandis que 27,1% nient que leurs revenus ne couvrent pas leurs besoins.  En considérant la proportion de ceux et celles qui n’ont pas d’activité il ya lieu de conclure que l’activité des jeunes peut être l’une des mesures de contrôle comportement sexuel à risque chez les jeunes âgés de 18-24 ans.

Si nous essayons de comparer les résultats de la présente étude avec ceux d’autres chercheurs, il se fait voir que nos résultats se rapportent à ceux qui ont été trouvés, montrant que Les jeunes garçons ont aussi des motivations économiques et matérielles dans le choix de leurs partenaires, ce qui peut expliquer que certains décident d’en avoir plusieurs (Meekers et Calvès, 1997). La littérature sur ces expériences et sur les « sugar-mummies » est rare. En Ouganda, ce sont souvent des veuves dont le mari est décédé des suites de l’infection au VIH, qui n’arrivent pas à trouver un nouveau partenaire. En général, les jeunes gardent le secret de ce type de relations, ont une « petite amie » de leur âge et maintiennent la relation avec la « sugar-mummy » pour ses avantages économiques. Dans une étude menée entre autres au Ghana, l’évocation de l’expression « sugar-mummies » a provoqué une grande hilarité parmi les jeunes filles qui prenaient part à une discussion de groupe. Il ne s’agissait pas, indiquent les auteurs, d’une expression de gêne ou de malaise, mais de ridiculiser un jeune homme « faisant des choses qu’il ne devrait pas » (Amuyunzu-Nyamongo et al, 2005).[2]

IV.3. Les mesures  liés au socio culturel

V.3.1. L’instruction des jeunes en matière d’infection du VIH/Sida

Par rapport à l’instruction des jeunes en matière d’infection du VIH/Sida la totalité de nos enquêtés ont répondu à l’affirmatif en spécifiant qu’ils ont déjà entendu parler du mode de transmission du VIH. S’agissant de l’entendement du mode de transmission 55% ont entendu parler du mode de transmission à l’école, 23,8% ont entendu parler du mode de transmission à la radio et enfin 5,8% ont entendu parler du mode de transmission à l’église. Voulant savoir parmi nos enquêtés ce qui ont déjà connu la relation sexuelle les résultats prouvent que la majorité de nos enquêtés soit 72% d’enquêtés ont déjà eu de relation sexuelle contre 28% qui nient n’avoir pas encore eu de relation sexuelle et 80,1% d’enquêtés ont connu la relation sexuelle avant l’âge de 18 ans contre 19,0% qui affirment avoir connu la relation sexuelle dans la tranche d’âge de 19 à 20 ans avec comme raison ultime, 57,4%  ont fait la relation sexuelle juste pour les plaisirs sexuels et 21,3% ont répondu que c’était pour prouver l’amour envers l’autre. En considérant la proportion de ceux et celles qui disent avoir déjà connu la relation sexuelle et leur âge, il ya lieu de conclure que l’âge fait partie des facteurs influant les comportements sexuels des jeunes d’autant plus qu’ils sont démunis d’instruction.

Si nous essayons de comparer les résultats de la présente étude avec ceux d’autres chercheurs, il se fait voir que nos résultats se rapportent à ceux qui ont été trouvés, montrant que Pour la majorité des jeunes, l'activité sexuelle commence à l'adolescence. Dans de nombreux pays, les filles et garçons célibataires sont sexuellement actifs avant l'âge de 15 ans. Une enquête récente réalisée auprès des garçons de 15 à 19 ans au Brésil, en Hongrie et au Kenya par exemple, a révélé qu’un quart d’entre eux avaient eu des rapports sexuels avant 15 ans.[3]Selon une étude effectuée au Bangladesh, 88 pour cent des garçons célibataires et 35 pour cent des filles célibataires non instruites vivant en zone urbaine avaient eu des rapports sexuels avant l’âge de 18 ans. En zone rurale, ces chiffres étaient de 38 pour cent pour les garçons et de 6 pour cent pour les filles.

L’idée reste soutenue par une étude mène en Amérique latine en affirmant que Plus le niveau d’instruction des jeunes  est élevé, plus la sensibilisation est forte et la connaissance du problème précise. Dans la plupart des pays, presque tout les jeunes interrogés qui ont suivi des études au moins jusqu’au secondaire ont entendu parler du sida. Dans 31 des 34 pays pour lesquels on disposait de données, au moins 95 % des femmes les plus instruites connaissaient l’existence de la maladie; dans certains pays, l’écart entre les personnes les plus instruites et celles qui le sont peu est marqué. En Indonésie, par exemple, 88 % des personnes du groupe le plus instruit sont sensibilisées au problème du sida, contre seulement 14 % pour celles dépourvues de toute instruction

V.3.1. Le manque d’information des jeunes sur le VIH/Sida

Si nous considérons l’hypothèse selon laquelle, le manque d’information des jeunes sur le VIH/Sida serai les mesures socio culturelles  de contrôle comportement sexuel à risque chez les jeunes âgés de 18-24 ans, il est évident que 66,7% ont répondu à l’affirmatif avoir déjà ressu des enseignements en matière d’infection du VIH/Sida tandis que  33,3%  ont dit qu’ils n’ont pas encore ressu des enseignements en matière d’infection du VIH/Sida. En ce qui concerne la prise à part à des sessions  les résultats prouvent que la majorité de nos enquêtés soit 64% nient n’avoir pas encore pris part à une session d’information sur les modes d’infection du VIH/Sida tandis que 36% affirment avoir déjà pris part à une session d’information sur les modes d’infection du VIH/Sida des raisons avancées à 74,4% des enquêtés disent que, ce qui fait à ce qu’ils ne prennent  pas part à des sessions d’informations sur les modes d’infection du VIH/Sida, c’est suite au manque d’information, 13,2% disent que c’est suite au manque d’intérêt enfin 12,4 affirment que c’est suite au manque du temps. En tenant compte de la proportion de ceux et celles qui disent avoir déjà pris part à des enseignements en matière d’infection du VIH/Sida, il ya lieu d’affirmer notre deuxième hypothèse soutenant l’information comme mesures  socio culturels de contrôle du  comportement sexuel à risque chez les jeunes âgés de 18-24 ans.

 Des nouvelles études provenant du monde entier ont montré qu’un nombre considérable de jeunes ne savent pas comment le VIH se transmet ou comment se protéger de la maladie.  Cependant, lorsque le niveau de sensibilisation national est très élevé, même les jeunes sans instruction ont entendu parler de la maladie. Dans 14 pays où la sensibilisation est très forte, 90 % ou plus des jeunes sans instruction connaissent l’existence du sida. Au Brésil, au Malawi, en Ouganda et en Zambie, ce taux atteint 98 %;  La radio vient en tête des sources d’information sur le sida. Environ 50 % des femmes et plus de 7 hommes sur 10 ont dit avoir entendu parler du sida à la radio. En outre, il est frappant de constater que dans bien des pays, les hommes sont beaucoup plus susceptibles que les femmes d’avoir eu connaissance du sida par la radio; Dans de nombreux pays, les amis et la famille sont après la radio l’une des principales sources d’informations sur le sida. Dans 10 pays africains, au moins 50 % des femmes ont déclaré avoir appris l’existence de la maladie par des amis ou des parents;  Les écoles et les enseignants ne semblent jouer qu’un rôle très restreint en matière de sensibilisation. Dans de nombreux pays – notamment ceux où le niveau de sensibilisation au sida est faible –, les écoles et les enseignants sont cités par moins de 10 % des personnes interrogées;  Parmi les femmes qui ont entendu parler de la maladie, une vaste majorité sait que les personnes qui développent la maladie en meurent presque toujours. Dans certains pays, toutefois, une forte minorité est persuadée du contraire. En Colombie, en Jordanie et au Mozambique, environ 25 % des jeunes interrogées pensent que l’issue n’est presque jamais fatale ou alors seulement en de rares occasions;  Dans de nombreux pays, la majorité des femmes qui ont entendu parler du sida savent qu’une personne apparemment en bonne santé peut en fait être séropositive et que plusieurs années peuvent s’écouler avant qu’elle ne tombe malade.[4]

[1] Santé reproductive des adolescents en Afrique : pour une approche globale

 

[2] Idem p27

[3]Enquêtes sur la population et la santé (EPS), 1998-2001, Enquêtes sur le comportement en matière de santé des enfants d’âge primaire, 1998

[4] Rapport du département des affaires économiques et sociales Division de la population ”VIH/Sida : sensibilisation et évolution des comportements, New York, 2002

Partager ce travail sur :