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Chapitre II : REVUE DE LA LITTERATURE

Pour bien enrichir ce chapitre, il est impérieux de pouvoir nous inspirer de l’expérience des études antérieures et des théories ayant presque la même circonscription que la notre. Il est question de présenter les résultats des études faites et les rapports sur les mesures de contrôle  de comportements des relations sexuelles en risque d’infection du VIH/sida chez les jeunes adultes de 18 à 24 ans

II .1. Mesures  économiques de contrôle de comportements des relations sexuelles en risque d’infection du VIH/sida chez les jeunes adultes de 18 à 24 ans.

II.1. les moyens financier des parents

Plusieurs auteurs ont mentionné que les échanges sexuels en Afrique ont une composante financière. Recevoir de l’argent ou des cadeaux d’un homme avec qui on a des rapports sexuels est normal et une fille se sentirait humiliée si elle ne recevait rien en retour [1], car seule une séropositive peut « donner gratuitement » (Nyanzi et al. 2001). Il faut alors faire la différence entre la jeune fille qui choisit de commencer une activité sexuelle et de recevoir par la suite des cadeaux et celle qui s’y engage pour des raisons économiques. Nyanzi et al.(2001) le mettent bien en évidence pour l’Ouganda. Ici, les adolescentes se sentent embarrassées à l’idée de demander vêtements, chaussures, dessous, accessoires, etc., à leurs parents. Désirer de telles choses suggère une volonté de séduction, et les parents sont incapables de satisfaire ces attentes en raison de leur pauvreté. Plusieurs filles entretiennent de ce fait des rapports sexuels avec des hommes plus âgés et d’un statut social respectable. On parle de « sugar-daddies » (Luke, 2005) ou « uncles » (Amuyunzu-Nyamongo et al, 2005) pour désigner les hommes qui s’investissent dans ce type de relations (« sugar-mummies » pour les femmes) ; on parle également de « sponsors », de « VVV » (voiture, villa, virement), de « cous pliés »[2]

 On évoque le « sugar-daddy syndrome », le « sugar-daddy trap ». Fragilisée par sa situation économique, une jeune fille ne résistera pas longtemps aux avances d’un « sugar-daddy » qui piège (trap) la jeune adolescente contrainte à la survie ou désireuse d’améliorer ses conditions de vie (ibid.).

On peut, à la lecture de ce qui précède, conclure que les filles ne sont pas seulement des « victimes ». Certaines prennent la décision de « sortir » avec un « sugar-daddy » car il apporte, en plus de la sécurité économique et d’un support matériel, une expérience et une plus grande satisfaction sexuelles, il peut se marier, prendre en charge une grossesse ou faciliter un avortement, il n’est ni possessif ni aussi jaloux qu’un partenaire plus jeune, il a un appétit sexuel moins important (Meekers et Calvès 1997 ; Nyanzi et al, 2001). Gorgen et al. (1993) ont montré que les filles recherchaient ce type de relation afin de se faire valoir auprès de leurs pairs. En effet, seul un adulte d’un statut économique respectable peut offrir des biens convoités et valorisés par les pairs. Nyanzi et al. (2001) relèvent d’ailleurs que, confrontées au choix entre un collégien et un « sugar-daddy », elles choisiraient ce dernier. Meekers et Calvès (1997) soulignent qu’au Cameroun, les garçons se plaignent du fait que les filles soient, de façon prédominante, intéressées par les aspects financiers d’une relation, ce qui, selon eux, rend les relations amoureuses coûteuses et instables.[3]

Contrairement à ce qu’on pourrait attendre, les parents ne s’opposent pas nécessairement à ce type de relations et les adolescentes y sont parfois « encouragées ». Des discussions de groupes au Malawi ont révélé que les parents poussaient leurs filles à avoir des rapports sexuels avec des hommes plus âgés et nantis, l’argent obtenu permettant de pourvoir aux besoins de la famille (Amuyunzu-Nyamongo et al. 2005). Les filles se « servent » même de ces « sugar-daddies » à travers la pratique dite « detoothing » (ibid.), qui consiste à obtenir le maximum d’argent et de cadeaux d’un homme, sans lui accorder de faveurs sexuelles en retour, le risque de cette pratique étant le viol, mentionné comme le principal moyen de vengeance des hommes « victimes » des « detoothers » (Nyanzi et al., 2001 ; Amuyunzu-Nyamongo et al., 2005).[4]

  1. 2. Activité génératrice des jeunes

Les jeunes garçons ont aussi des motivations économiques et matérielles dans le choix de leurs partenaires, ce qui peut expliquer que certains décident d’en avoir plusieurs (Meekers et Calvès, 1997). La littérature sur ces expériences et sur les « sugar-mummies » est rare. En Ouganda, ce sont souvent des veuves dont le mari est décédé des suites de l’infection au VIH, qui n’arrivent pas à trouver un nouveau partenaire. En général, les jeunes gardent le secret de ce type de relations, ont une « petite amie » de leur âge et maintiennent la relation avec la « sugar-mummy » pour ses avantages économiques. Dans une étude menée entre autres au Ghana, l’évocation de l’expression « sugar-mummies » a provoqué une grande hilarité parmi les jeunes filles qui prenaient part à une discussion de groupe. Il ne s’agissait pas, indiquent les auteurs, d’une expression de gêne ou de malaise, mais de ridiculiser un jeune homme « faisant des choses qu’il ne devrait pas » (Amuyunzu-Nyamongo et al, 2005).[5]

II .2. Mesures  socio-culturelles de contrôle de comportements des relations sexuelles en risque d’infection du VIH/sida chez les jeunes adultes de 18 à 24 ans.

II.2. 1. Instruction des jeunes en matière d’infection du VIH/sida

Pour le Gouvernement du Rwanda, la prévention de la transmission de l’épidémie est une priorité. Partant du fait que beaucoup de facteurs notamment le manque d’instruction  pousse les individus à adopter  des comportements à risque d’infection au VIH particulièrement à travers des relations sexuelles non protégées, les stratégies doivent être développées pour endiguer ce genre d’attitudes. Un accent particulier devra être mis sur l’éducation qui est un élément fondamental à travers laquelle les valeurs comportementales sont transmises dès le jeune âge. [6]

Pour la majorité des jeunes, l'activité sexuelle commence à l'adolescence. Dans de nombreux pays, les filles et garçons célibataires sont sexuellement actifs avant l'âge de 15 ans. Une enquête récente réalisée auprès des garçons de 15 à 19 ans au Brésil, en Hongrie et au Kenya par exemple, a révélé qu’un quart d’entre eux avaient eu des rapports sexuels avant 15 ans.[7]Selon une étude effectuée au Bangladesh, 88 pour cent des garçons célibataires et 35 pour cent des filles célibataires non instruites vivant en zone urbaine avaient eu des rapports sexuels avant l’âge de 18 ans. En zone rurale, ces chiffres étaient de 38 pour cent pour les garçons et de 6 pour cent pour les filles.

L’idée reste soutenue par une étude mène en Amérique latine en affirmant que Plus le niveau d’instruction des jeunes  est élevé, plus la sensibilisation est forte et la connaissance du problème précise. Dans la plupart des pays, presque tout les jeunes interrogés qui ont suivi des études au moins jusqu’au secondaire ont entendu parler du sida. Dans 31 des 34 pays pour lesquels on disposait de données, au moins 95 % des femmes les plus instruites connaissaient l’existence de la maladie; dans certains pays, l’écart entre les personnes les plus instruites et celles qui le sont peu est marqué. En Indonésie, par exemple, 88 % des personnes du groupe le plus instruit sont sensibilisées au problème du sida, contre seulement 14 % pour celles dépourvues de toute instruction

Le manque d'information des jeunes sur le VIH /Sida

De nouvelles études provenant du monde entier ont montré qu’un nombre considérable de jeunes ne savent pas comment le VIH se transmet ou comment se protéger de la maladie.  Cependant, lorsque le niveau de sensibilisation national est très élevé, même les jeunes sans instruction ont entendu parler de la maladie. Dans 14 pays où la sensibilisation est très forte, 90 % ou plus des jeunes sans instruction connaissent l’existence du sida. Au Brésil, au Malawi, en Ouganda et en Zambie, ce taux atteint 98 %;  La radio vient en tête des sources d’information sur le sida. Environ 50 % des femmes et plus de 7 hommes sur 10 ont dit avoir entendu parler du sida à la radio. En outre, il est frappant de constater que dans bien des pays, les hommes sont beaucoup plus susceptibles que les femmes d’avoir eu connaissance du sida par la radio; Dans de nombreux pays, les amis et la famille sont après la radio l’une des principales sources d’informations sur le sida. Dans 10 pays africains, au moins 50 % des femmes ont déclaré avoir appris l’existence de la maladie par des amis ou des parents;  Les écoles et les enseignants ne semblent jouer qu’un rôle très restreint en matière de sensibilisation. Dans de nombreux pays – notamment ceux où le niveau de sensibilisation au sida est faible –, les écoles et les enseignants sont cités par moins de 10 % des personnes interrogées;  Parmi les femmes qui ont entendu parler de la maladie, une vaste majorité sait que les personnes qui développent la maladie en meurent presque toujours. Dans certains pays, toutefois, une forte minorité est persuadée du contraire. En Colombie, en Jordanie et au Mozambique, environ 25 % des jeunes interrogées pensent que l’issue n’est presque jamais fatale ou alors seulement en de rares occasions;  Dans de nombreux pays, la majorité des femmes qui ont entendu parler du sida savent qu’une personne apparemment en bonne santé peut en fait être séropositive et que plusieurs années peuvent s’écouler avant qu’elle ne tombe malade.[8]

Dans les pays où sévissent des épidémies généralisées, tels que le Cameroun, la République centrafricaine, la Guinée équatoriale, le Lesotho et la Sierra Leone, plus de 80 pour cent des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans ont des connaissances insuffisantes sur le VIH.

En Somalie, 26 pour cent seulement des filles ont entendu parler du SIDA ; elles ne sont qu' 1 pour cent à savoir comment éviter l'infection. En Ukraine, si 99 pour cent des filles avaient entendu parler du SIDA, 9 pour cent seulement pouvaient indiquer les trois moyens principaux qui permettent d'éviter l'infection (voir encadré ci-dessus).

Deux tiers des jeunes en fin de scolarité primaire au Botswana pensaient qu'ils pouvaient savoir si une personne était infectée par le VIH rien qu’en la regardant. Dans le secondaire, un cinquième des élèves pensaient encore être capables d'identifier des partenaires à risque rien qu'en les regardant. Cette idée fausse est particulièrement dangereuse dans un pays où un de leurs partenaires sexuels potentiels sur trois est infecté par le VIH.

Les idées fausses sur le VIH/SIDA sont très répandues parmi les jeunes. Elles varient d'une culture à l'autre et des rumeurs particulières sont accréditées dans certaines populations, tant sur la manière dont le VIH se transmet (piqûres de moustique ou sorcellerie) que sur la manière de l'éviter (en mangeant certaines espèces de poisson ou en ayant des rapports sexuels avec une personne vierge). Des enquêtes réalisées dans 40 pays indiquent que plus de 50 pour cent des jeunes entre 15 et 24 ans ont des idées gravement erronées sur la façon dont se transmet le VIH/SIDA[9]

Les adolescents qui ne sont pas encore sexuellement actifs doivent être encouragés à retarder leur activité sexuelle. Lorsque les jeunes ont des rapports sexuels, ils doivent être en mesure de se protéger. Des préservatifs de bonne qualité doivent être facilement disponibles, gratuitement ou à bon marché. Pourtant, dans certains cas, les jeunes savent moins bien qu’avant où ils peuvent se procurer des préservatifs. Au Zimbabwe en 1999, par exemple, à peine 68 pour cent des garçons entre 15 et 19 ans pouvaient citer précisément une source d'approvisionnement en préservatifs, par rapport à 77 pour cent en 1994. Cela montre à quel point il est important de continuer à fournir les informations de base à chaque nouvelle génération d'adolescents.[10]

  1. Résume de la revue de la littérature

La revue de la littérature nous a permis de contextualiser notre sujet aux recherches antérieurement menées et qui se rapportent à nos objectifs. D’autres parts, son importance est due suite à la mise en évidence des différentes mesures de contrôle des comportements sexuel à risque, d’où nous avons pu constater que les comportements sexuel à risque peuvent être équilibrés par certaines mesures notamment : l’économie, la vie sociale et culturelle.

La littérature révèle par ailleurs que les conditions économique dans les quels vivent les jeunes les motivent à s’engager dans les activités sexuelles pour subvenir aux besoins vitaux. Cet indicateur se mesure à travers la situation socio-économique.

D’autres parts,  le sujet reste soutenu par la littérature en spécifiant que les comportements sexuels des jeunes dépendent de leur niveau d’instruction dans la mesure où plus le niveau d’instruction des jeunes  est élevé, plus la sensibilisation est forte.

CADRES DE RECHERCHE

 CADRE CONCEPTUEL

Variable Indépendant                                                    Variable dépendant

Figure No1 : cadre conceptuel de  recherche

 

 CADRE OPERATIONNEL

Variables Indépendants                                                 Variable dépendante

Figure No2 : cadre opérationnel de  recherche


II.6. Definitions opérationnelles des variables

  1. Les variables indépendantes
  1. Mesures liées à l’économie :
  • Les moyens financiers de parents : Par rapport à la présente étude, les moyens financiers de parents se rapportent à la possibilité qu’ont les parents pour pouvoir couvrir les besoins au sein du ménage notamment ceux de leurs enfants.
  • L’activité génératrice des jeunes : Elle renvoie à l’activité économique principale qu’exerce les jeunes pour pouvoir répondre aux divers besoins de la vie.
  1. Mesures liées au socio culturel
  • L’instruction des jeunes en matière d’infection du VIH /Sida : Conforment à la présente étude elle se rapporte au niveau de connaissance  qu’ont les jeunes en matière d’infection sexuelle. Ce niveau peut influencer ses comportements effectivement sur le pan sexuel.
  • Le manque d’information des jeunes sur le VIH/Sida :

[1]Dowsett, G., Aggleton, P., 1999. Sex and Youth: Contextual Factors Affecting Risk for HIV/AIDS. A Comparative Analysis of Multi-Site Studies in Developing Countries, Geneva, UNAIDS. Document téléchargeable sur : http://data.unaids.org/ Publications/IRC-pub01/jc096-sex\%26youth-2_en.pdf

[2]

[3]Santé reproductive des adolescents en Afrique : pour une approche globale

parJosiane Carine Tantchou Yakam [*]Anthropologue, INSERM-IRD-U2, Observatoire régional de la santé (PACA), UMR 912, Sciences économiques et sociales, systèmes de santé, sociétés, 13006 Marseille, France p 25

[4] idem p26

[5] Idem p27

[6] Ideme p 12

[7]Enquêtes sur la population et la santé (EPS), 1998-2001, Enquêtes sur le comportement en matière de santé des enfants d’âge primaire, 1998

[8] Rapport du département des affaires économiques et sociales Division de la population ”VIH/Sida : sensibilisation et évolution des comportements, New York, 2002

[9] ‘Sexual initiation and childbearing among adolescent girls in KwaZulu Natal, South Africa’. Manzini, Ntsiki. Reproductive Health Matters, 9 (17): 44+, Mai 2001.

[10] UNICEF/Enquêtes en grappe à indicateur multiple (EGIM), Mesure EPS, 1999-2001.

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