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CHAPITRE III. PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSION

III.1. Description  des points de prélèvement d’eau

Chacune de ces huit(8) sources qui ont fait l’objet de nos investigations  a été défini dans son contexte géologique (lithologique et pédologique) dans ses parages  immédiats. 

Sur chaque site, les coordonnées géographiques ont été par un GPS. Il s’agit :

  1. SOURCE KABIBI

Elle est située non loin du point de ramification des rivières Mugenge et Wesha. Elle a été aménagée en 2010 par la BDD-Bukavu sur une pente orientée Est-Ouest. Son environnement est couvert d’agglomérations des ménages et de sol argileux de couleur noire à rougeâtre menacé par l’érosion. Sa partie aval est couverte des paléosols et des pyrroclastes altéré mais en général c’est une roche basaltique qui domine.

Figure 4: Environnement de la source Kabibi

  1. SOURCE KU BASSIN

Selon les témoignages de la population environnante, cette source alimentait la société BRALIMA en eau depuis l’époque coloniale. Son environnement est fait d’une végétation arbustive, des champs de cultures et peu de maisons d’habitations ; l‘horizon pédologique est du type B reposant sur une formation argileuse noirâtre. Sa pente est orientée vers le Nord.

Figure 5: Environnement de la source Kubassin

  1. SOURCE WESHA I

Elle  est aménagée depuis 2012 par MICHELA BRETTO. Dans son environnement  on observe de sol d’horizon B ; généralement argileux ; de couleur brune à jaunâtre et de granulométrie grossière.

Elle est caractérisée par une fuite importante d’eau que nous avons attribuée à l’érosion observée dans son environnement. Sa pente est d’orientée vers l’Ouest. 

Figure 6: Environnement de la source Wesha I

  1. SOURCE KAVUNA

Son environnement est couvert par une végétation herbeuse et arbustive. La pente est orientée vers l’Ouest. L’eau sort dans un sol d’horizon B, brun finement grenu. On y observe également des lits argileux rouges (paléosols) dans le lit de la rivière.

  1. SOURCE KASIMA I

Son environnement est couvert de champs de culture et des bananiers. L’eau sort dans un sol de couleur noire-grisâtre à granulométrie fine. Elle présente une fuite  en eau importante. La pente est orientée vers l’Est. 

Figure 7: Environnement de la source Kansima I

  1. SOURCE KASIMA II

L’eau de la source sort dans un paléosol de couleur rouge et fracturé. Son environnement est couvert des champs de cultures et un boisement d’eucalyptus. La pente est orientée vers l’Ouest.

  1. SOURCE DIKO

C’est une source aménagée et l’eau sort dans le sol argileux  caractérisé par des colorations variables de brune, noire à grise, de granulométrie fine. Cette coloration fait l’objet d’une certaine stratification de petites couches. La réactivation de cet ancien glissement de terrain à son pied déstabilise la source et est à la base des fuites importantes d’eau. Son espace environnant est couvert de champs de culture, un boisement d’eucalyptus et une végétation herbeuse importante.

Figure 9: Environnement de la source Diko

  1. SOURCE MAKOMBA

Elle est aménagée depuis 1997 par L’UNICEF Sud-Kivu. L’eau sort dans le sol d’horizon B  de couleur noire grisâtre. Son espace environnant est couvert des champs de culture et d’un boisement d’eucalyptus.

  1. AMONT DE LA RIVIERE WESHA

Dans la partie amont de la rivière Wesha situé non loin de la source Makomba, l’eau de surface coule librement sur un sol d’horizon B de couleur noire grisâtre. On trouve également les horizons

A  et B au niveau des berges mais aussi une végétation herbacée ainsi qu’un boisement d’eucalyptus.

  1. AVAL DE LA RIVIERE WESHA

La partie aval de la rivière Wesha est principalement  caractérisée par un horizon B au niveau des berges comme dans la partie amont de couleur rougeâtre. L’horizon A est peu représenté dans cette partie de la rivière. Il y a presque absence de la végétation et de boisement dans la partie avale de la rivière Wesha.

Tableau 02 : Le récapitulatif des coordonnées géographiques des sites investigués

Sites

Longitudes (°)

Latitudes (°)

Altitudes (m)

MAKOMBA

28.83000

02.52190

1831

DIKO

28.83235

02.51771

1808

KAVUNA

28.83339

02.51275

1741

KANSIMA 1

28.83078

02.57443

1763

KANSIMA 2

28.83036

02.51720

1797

KABIBI

28.83588

02.49130

1571

KU-BASSIN

28.83012

02.50115

1681

WESHA 1

28.83924

02.50294

1682

AMONT 

28.829975

02.521845

1863

AVAL 

28.838188

02.490488

1557

III.2. PARAMETRES  PHYSICO-CHIMIQUES

III.2.1.PARAMETRES PHYSIQUES

  1. Le pH des eaux

Il exprime la concentration en ion H3O+ dans une solution aqueuse. Il permet ainsi de connaitre l’acidité de l’eau. Le pH mesure la concentration en ion H+ de l’eau. Il traduit ainsi la balance entre acide et base sur une échelle de 0 à 14.7 étant le pH de neutralité. Ce paramètre conditionne un grand nombre d’équilibres physicochimiques, dépend de facteurs multiples, les valeurs du potentiel Hydrogène se situent entre 6 et 8.5 dans les eaux naturelles (Chapman et al, 1996). 

Pour la désignation de l’eau selon SOLTNER in HAMMOUDA, 2013, il ressort que le pH des eaux compris entre 6.75 et 7.25 est neutre, entre 7.25 et 8.5 le Ph est alcalin, au-delà de 8.5 le ph est très alcalin

Pour ce qui est des eaux du bassin de la Wesha, elles ne montrent pas de variation notable. On constate que les eaux se rapprochent de la neutralité, avec  les valeurs de pH  variant  entre 7.2 et

8.16 avec une moyenne de 7.74 pendant la période sèche dans l’ensemble des dix  sites investigués (tableau 04). Cependant on remarque que les eaux de la rivière Wesha sont conformes à la gamme de variation de pH pour les eaux potables fixée par l’OMS (6.5 à 8.5). 

  1. La température

La température joue un rôle important dans la solubilité et la dissolution des sels dissous, dans la solubilité des gaz, sur la conductibilité électrique et dans la détermination du pH.

La température permet parfois d’obtenir des indications sur l’origine de l’écoulement de l’eau. En général, la température des eaux est influencée par l’origine dont elles proviennent (Rodier, 1984).

Elle est aussi un facteur important dans la production biologique, Ceci vient du fait qu’elle affecte les propriétés physiques et chimiques de celle-ci; en particulier sa densité, sa viscosité, la solubilité de ses gaz (notamment celle de l’oxygène) et la vitesse des réactions chimiques et biochimiques (HCEFLCD, 2006).

Les eaux du bassin de la WESHA présentent une température variant entre 18.4 et 25.5°C pendant la saison sèche (tableau 04). La moyenne de températures sur l’ensemble du secteur d’étude est de

20.94°C Pour la désignation des eaux pour la température (OMS, 2011) : 

  • Entre 20 et 22°C, l’eau est excellente ;
  • Entre 22 et 25°C, l’eau est passable ;
  • Entre 25 et 30°C, l’eau est médiocre ;
  • Au-delà de 30°C, il y a pollution excessive.

On constate que les eaux de la rivière WESHA sont excellentes pour ce paramètre selon cette classification de l’OMS car la température oscille entre 20 et 22°C.

  1. La Conductivité électrique et TDS

La conductivité représente l’un des moyens de valider les analyses physicochimiques de l’eau, en effet, Comme la température, des contrastes de conductivité mesurés sur un milieu permettent de mettre en évidence des pollutions, des zones de mélanges ou d’infiltration.

La conductivité est également fonction de la température de l’eau, elle est plus importante lorsque la température augmente. Elle sert aussi à apprécier la quantité de sels dissous dans l’eau (Pescod, 1985. Rodier, 1984). Et elle constitue une bonne appréciation de la minéralisation de l’eau. 

La conductivité mesure la capacité de l’eau à conduire le courant entre deux électrodes. La plupart des matières dissoutes dans l’eau se trouvent sous forme d’ions chargés électriquement. La mesure de la conductivité permet donc d’apprécier la quantité de sels dissous dans l’eau.

Des contrastes de conductivité mesurés sur un milieu permettent de mettre en évidence des pollutions, des zones de mélange ou d’infiltration....

Tableau 03. Classification des eaux de boisson en fonction de la conductivité D’après Potelon                       et Zysman, (1993)

Conductivité électrique

(µS/cm)

Degré de Minéralisation

Qualité de l’eau 

CE<100 

100<CE<200 

200<CE<400 

400<CE<600 

600<CE<1000 

CE>1000 

Très faible 

Faible 

Peu accentue 

Moyenne 

Importante

Excessive 

Excellente 

Excellente 

Excellente 

Bonne 

Utilisable 

Utilisable 

Au regard du tableau 04, il ressort que dans l’ensemble des sites investigués, la conductivité électrique des eaux présente des variations différentes entre les sites. Les valeurs extrêmes  sont respectivement 78.5 et 216.8µS/cm avec une moyenne de 116.45µS/cm pendant la période sèche, 50% de sites présentent des CE inferieures à 100µS/cm, 40% de sites présentent des CE oscillant entre 100 et 200µS/cm et 10% de sites présentent des CE oscillant entre 200 et 400µS/cm. Ces valeurs de CE confèrent aux eaux du bassin de la Wesha un degré de minéralisation très faible à peu accentué dont la qualité est excellente dans l’ensemble des sites (tableau 03).

Les sources primaires pour les solides totaux dissouts sont le ruissellement agricole   et résidentiel, le lessivage  et la contamination des sols. 

Dans le bassin versant de la rivière Wesha, la gamme de variation des solides totaux dissouts est entre 38 et 106 mg/l et la moyenne sur tout le secteur d’étude est 66.7 mg/l (tableau 04). On constate que les eaux de la rivière Wesha sont faiblement chargées en minéraux et cela confère à ces eaux cette faible conductivité électrique. 

  1. L’oxygène dissous

L’oxygène dissous mesure la concentration du dioxygène dissous dans l’eau (Rodier, 1984).

Les quantités en oxygène dissous sont liées à la pression atmosphérique,  la température de l’eau qui influe sur la solubilité de l’oxygène, pression de vapeur saturante et la salinité.

Dans l’ensemble des sites investigués, il relève que pendant la période sèche, les quantités en oxygène dissous dans les eaux de la Wesha varient entre 0.74 et 2.43mg/l avec une moyenne de 1.25mg/l (tableau 04). Cette faible oxygénation enregistrée pendant la saison sèche serait liée à la forte élévation de la température et la salinité qui limitent la solubilité de l’oxygène mais aussi à la respiration des organismes aquatique vivant et au calme hydrodynamique. (Millet B, 1989).

Pour la désignation des eaux pour l’oxygène dissout (Rodier, 1976) 

  • Moins d’un mg/l : Eau très pure ;
  • Entre 1 et 2 mg/l : Eau potable ;
  • Entre 2 et 3 mg/l : Eau suspecte ;
  • Au-delà de 4mg/l : Eau mauvaise.

En nous référant à cette classification, nous constatons que les eaux du bassin versant de la Wesha présentent des valeurs qui sont conformes à celles des eaux pures à potables. 

  1. Les matières en suspension (MES)

Les matières en suspension désignent l’ensemble des matières solides insolubles visibles à l’œil nu dans un liquide à l’occurrence l’eau. Plus une eau en contient, plus elle est dite turbide. Elle peut constituer une matrice capable d’absorber divers polluants(les métaux lourds), qui peut s’y transformer et être transportés par le courant. Elles limitent la pénétration de la lumière dans l’eau, comme conséquence elle contraint la photosynthèse.  

Les valeurs de MES varient selon les cours d’eau. Pour les eaux des sources, elles varient entre 0 et 5.8mg/l et pour les eaux de rivière on enregistre respectivement en amont et en aval 225.1 mg/l 291.4mg/l (tableau 04). Cet écart notable entre les valeurs de MES dans les eaux des sources et celles de rivière  est fonction de la nature des terrains traversés, des travaux et des rejets, etc. En fait, tous les cours d’eau contiennent des matières en suspension et des teneurs de quelques milligrammes par litre ne posent pas de problèmes majeurs. Cependant, des teneurs élevées peuvent augmenter la turbidité de l’eau, empêcher la pénétration de la lumière, diminuer l’oxygène dissous et limiter alors le développement de la vie aquatique (Rodier. J, 1976).

Pour la désignation des eaux pour  les MES (SEQ-EAU, 1990 in HAMMOUDA, 2013), l’eau est très bonne lorsque les MES sont inférieures à 25 mg/ L, bonne lorsque la quantité de MES est de 50 mg/l, passable lorsque la quantité de MES est de 100 mg/l, mauvaise lorsqu’elle est de 150 mg/l, très mauvaise lorsqu’elle est supérieure à 150 mg/l. 

Faisant référence à cette classification, les eaux des sources du bassin versant de la Wesha sont très bonnes et celles de la rivière sont mauvaises. 

Tableau 04. Le récapitulatif des paramètres physiques

Sites

T°C

MES mg/l

Oxygène dissout

CE

(µS/cm)

TDS

PH

DEBIT(l/s)

%

mg/l

MAK

19.8

0

11

0.74

86.1

91

7.2

0.17

DIK

20.2

1.1

11.6

0.79

82

43

7.6

0.18

KAV

20.8

3.2

14.1

0.94

102.9

53

8.16

0.51

KANS1

20.6

0.5

12.3

0.83

78.5

38

7.9

0.21

KANS 2

20.2

0.1

13.7

0.93

88.3

48

8

0.6

KAB

25.5

5.8

25.3

1.6

216.8

106

7.7

0.22

KUB

22

0.5

32.2

2.16

115.8

60

7.5

3.75

WESH 1

22

1.7

16.5

1.09

178

93

7.4

0.62

AMW

18.4

225.1

13.8

1.01

92.2

80

7.96

-

AVW

19.9

292.4

36.5

2.43

123.9

55

8.03

-

Para mètres Statisti que 

Moyenne

20.94

53.04

18.7

1.252

116.45

66.7

7.745

0.7825

Minimum

18.4

0

11

0.74

78.5

38

7.2

0.17

Maximum

25.5

292.4

36.5

2.43

216.8

106

8.16

3.75

             

                         

III.2.2. PARAMETRES CHIMIQUES ET QUALITE DES EAUX

  1. Le calcium et magnésium

Les teneurs en calcium oscillent entre 22.2 enregistrée à la source Kansima I et 174mg/l enregistrée à la source Kabibi. La teneur moyenne est de 98.46mg/l dans l’ensemble des sites investigués. Les sites amont et aval de la rivière Wesha présentent des contrastes notables en calcium soit 156mg/l pour le site aval et 81.2mg/l pour le site amont qui pourraient être liés aux activités anthropiques accrues qui s’observent dans les parages de la partie avale de la Wesha où s’effectue l’exploitation des matériaux de construction à usage courant à titre des moellons et granulats (tableau 05). En nous référant aux normes fixées par les directives du Conseil des Communautés Européennes, la règlementation française et les normes algériennes, on remarque que 6 sur 10 sites investigués dépassent le seuil (75 à 100mg/l). L’OMS n’a pas fixé de norme concernant le calcium.  Quant au magnésium, les teneurs oscillent entre 6.72 et 58.8mg/l avec une moyenne de 25 mg/l.  En nous référant aux normes fixées par les directives du conseil des communautés européennes, la règlementation française et les normes algériennes (tableau 08), on remarque que la totalité des sites investigués présente des teneurs en magnésium en dessous des seuils (30 à 50mg/l).

  1. Le sodium

Il est toujours présent dans les eaux naturelles en proportions variables. Il provient de la dissolution des minéraux des roches riches en sodium comme les minéraux argileux, les silicates primaires à titre plagioclases (albite) et des eaux usées d’origine domestique et/ou industrielle.

Les sites investigués présentent des concentrations en sodium variant entre 4.5mg/l enregistrée à la source Kabibi et 17.7mg/l enregistrée au site aval Wesha avec une moyenne de 10.18mg/l.  On constate les eaux de rivière présentent des fortes concentrations en sodium que les eaux de sources cette différence notables pourrait être liée aux activités anthropiques accrues au niveau de la rivière Wesha comme la lessive et rejet des déchets qui contamine les eaux de la rivière  Wesha en sodium (tableau 05).

En nous référant aux normes de l’OMS (tableau 10), il est remarqué que les teneurs en sodium est de loin en dessous du seuil fixé par ce dernier (200mg/l).

  1. Le chlore

La teneur en ion chlore des eaux naturelles est essentiellement associé à celle du sodium. Dans la nature, ils sont souvent indicateurs d’arrivé d’effluents urbain. 

La teneur en chlorure des eaux du bassin versant de la Wesha est faible (28.4 à 85.2mg/l) avec une moyenne de 50.41mg/l (tableau 05).On enregistre un écart notable en ion chlorure entre le site amont (42.6mg/l) et site aval (71mg/l), écart pouvant être lié aux activités anthropiques (effluents urbains déversés dans continuellement dans la rivière Wesha).

En nous référant aux normes de l’OMS, les directives du conseil des communautés européennes, la réglementation française et les normes algériennes (tableau 08), il est remarqué que les concentrations chlore sont de loin en dessous des seuils (200 à 250mg/l).

  1. Les sulfates

Les origines potentielles des sulfates sont l’eau de pluie et la mise en solution de roches sédimentaires évaporitiques, notamment le gypse (CaSO4 2H2O), mais également de la Pyrite et plus rarement des roches magmatiques (galène, blende…).

Les origines anthropiques sont la combustion du charbon et de pétrole qui entraine une production importante de sulfures,  et l’utilisation d’engrais chimiques et de lessive (Barry, 1989 in Ghazali D., Zaid A. (2013).

Les teneurs en ion sulfate dans les eaux du bassin versant de la Wesha sont élevées (72 à 198.2mg/l avec une moyenne de 111.35mg/l (tableau 05). On constate que la source Ku Bassin, Diko, Kansima I, Wesha I, les sites amont et aval sur la rivière Wesha présentent des  fortes concentrations en sulfates par rapport à d’autres sites.  Ces fortes concentrations pourraient être liées soit à la lithologie particulière du substratum riche en minéraux sulfureux ou soit à une pollution par les eaux superficielles chargées en sulfures. 

En nous référant aux normes de l’OMS, les directives du conseil des communautés européennes, la réglementation française et les normes algériennes (tableau 10), il est remarqué que les concentrations en sulfates sont de loin en dessous des seuils (200 à 250mg/l).

  1. Les nitrites

Les nitrites sont considérés comme étant des ions intermédiaires entre les nitrates et l’azote ammoniacal, ce qui explique les faibles concentrations rencontrées en milieu aquatique. 

Une concentration supérieure à 0.10mg/l ne devrait pas être dépassée dans une eau d’origine profonde (Rodier, 1984). 

 Dans le cas des eaux du bassin versant de la Wesha la concentration des nitrites est nul (tableau 05) pour plupart des sites à l’exception de la source Kavuna (0.43mg/l) et Wesha I (0.5mg/l). 

En nous référant aux normes de l’OMS, les directives du conseil des communautés européennes et la réglementation française (tableau 08), il est remarqué que les concentrations en nitrite sont de loin en dessous des seuils (0.1 à 3). Cela montre que les eaux du bassin versant de la Wesha sont bien protégées des apports en nitrites.

  1. Les nitrates

Présents à l’état naturel et soluble dans le sol, les nitrates pénètrent dans le sol et les eaux souterraines et se déversent dans les cours d’eau. Mais ils sont aussi apportés de manière synthétique par les engrais (Chapman et al, 1996). Ils sont l’une des causes de la dégradation de l’eau. Ils se trouvent naturellement en faible concentration dans les eaux souterraines et les eaux de surface. 

Les teneurs en nitrate dans les eaux de note secteur d’étude sont faibles et leur gamme de variation est de 0.37 à 1.12mg/l (tableau 05).

En nous référant aux normes de l’OMS, elles sont de loin inférieures au seuil fixé à 50mg.L (tableau 08).

  1. Ammonium et phosphate

Les concentrations en ammonium et phosphate sont faibles. Pour l’ammonium, les teneurs oscillent entre 0 et 1.4mg/l avec une moyenne de 0.24 dans l’ensemble des sites (tableau 05).

Quant au phosphate, les teneurs oscillent entre 0.06 et 0.64mg/l avec une moyenne de 0.29mg/l. 

En nous référant aux normes de l’OMS (tableau 10), on remarque que seule la source Kansima 1 présente une concentration en phosphate dépassant légèrement le seuil fixé par l’OMS (0.4mg/l). 

37

Tableau 05 : Récapitulatif des concentrations des ions

Sites

Ca2+

Mg2+

HCO3-

Cl-

Na+

K+

OH-

SO42-

CO32-

NH4+

NO2-

PO43-

NO3-

MAK

74.4

23.04

719.8

42.6

12.2

6.2

12.4

77.8

120

0.001

0

0.31

0.37

DIK

88

21.6

46.6

49.7

7.5

2.5

18.36

103.2

72

0

0

0.14

0.39

KAV

68

14.4

61

49.7

9.3

4.6

18.36

99.4

120

0.25

0.43

0.22

0.9

KANS1

22.2

6.72

414.8

35.5

8.3

3.6

13.6

124.8

120

0.01

0

0.64

0.41

KANS 2

74

13.2

97.6

42.6

8.4

3.1

14.28

84.4

168

0.01

0

0.47

0.46

KAB

174

58.8

46.6

85.2

4.5

2.7

29.2

72

84

0.01

0

0.27

0.8

KUB

104

14.4

427

56.8

5.1

5.3

17

198.2

132

0.01

0.04

0.19

1.12

WESH 1

142.8

42.5

219.6

28.4

11.7

3.1

27.88

129.6

120

0.77

0.5

0.47

1.0

AMW

81.1

19.92

536.8

42.6

15.1

10.5

23.8

113.76

132

1.41

0.01

0.13

0.51

AVW

156

36

305

71

19.7

11.1

18.36

110.4

240

0.02

0

0.06

1.21

Statis tiques 

Moyenne

98.45

25.058

287.48

50.41

10.18

5.27

19.324

111.356

130.8

0.2491

0.098

0.29

0.72

Minimum

22.2

6.72

46.6

28.4

4.5

2.5

12.4

72

72

0

0

0.06

0.37

Maximum

174

58.8

719.8

85.2

19.7

11.1

29.2

198.2

240

1.41

0.5

0.64

1.21

III.2.3. Matrices de corrélation de Pearson entres les variables physicochimiques

La matrice des corrélations a été obtenue grâce à l’analyse en composantes principales. Cette dernière met en évidence les liens qui semblent exister entre les éléments physicochimiques.  L’étude statistique a englobé dix échantillons prélevés dans une seule campagne.

A la lumière du tableau 06 illustrant le lien entre les paramètres physiques et chimiques, ce tableau montre une existence d’une forte corrélation entre la conductivité électrique et les ions calcium (0.82), magnésium (0.90), les hydroxydes (0.85), la température (0.85) et les TDS. Ces corrélations montrent que les variations des charges ioniques dissoutes sont entièrement ou en partie liées à des variations des teneurs de ces différents ions. Ceci indique également que les différents paramètres ont tendance à évoluer concomitamment par

concentration sous l’effet  de la lithologie. D’où la conductivité électrique est contrôlée par la minéralisation en ions calcium et magnésium. Le magnésium et le calcium sont fortement corrélés entre eux (0.91), avec le TDS (0.73) mais aussi avec les ions hydroxydes (0.77). Le  potassium et le sodium sont aussi fortement corrélés entre eux (0.83). Les MES sont aussi fortement corrélés avec les ions sodium (0.84) et les ions potassium (0.92). Ceci s’explique par le fait que les fines particules à l’occurrence les argiles adsorbent les ions potassium et sodium en son sein grâce à leurs charges ioniques respectives. D’après cette figure, on remarque que tous les autres éléments sont faiblement corrélés.

Ces ions proviendraient de l’altération des roches basaltiques couvrant l’ensemble du bassin versant de la Wesha, de l’hydrolyse acide de leurs minéraux silicatés. Ces couples traduisent une minéralisation des eaux liée au contact eau-roche (minéralisation, temps de séjour).

L’altération chimique par hydrolyse acide des silicates primaires des roches basiques conduit à la mobilisation des sels minéraux par les équations chimiques suivantes :

  • Pour l’albite, l’équation chimique est la suivante :

2NaAlSi3O8 (albite) + 2CO2 + 11H2O → Al2Si2O5(OH) 4 (Kaolinite)+ 2HCO3- + 4H4SiO4 (acide silicique) + 2Na+

  • Pour l’orthose, l’équation chimique donne : 

2KAlSi3O8 (Feldespath-K) + 2CO2+ 11H2O + → Al2Si2O5 (OH) 4 (Kaolinite) + 2HCO3- + 4H4SiO4 (acide silicique) + 2K+

  • Pour l’anorthite, l’équation chimique donne: 

CaAl2Si2O8 (anorthite) + CO2 + 2H2O → CaCO3 (calcite) + Al2Si2O5(OH) 4 (Kaolinite) 

  • Pour l’hyperstène, la réaction chimique donne; (Mg, Fe)Si2O6 + 2CO2 + 4H2O → Ca (Mg, Fe) (CO3)2 + 2H4SiO4
  • Pour le diopside, l’équation donne :

Ca (Mg, Fe) Si2O6 + 2CO2 + 4H2O → Ca (Mg, Fe) (CO3)2 + 2H4Si

39

Tableau 06 : Matrice de corrélation Pearson, pour les paramètres physicochimiques des eaux dans le bassin versant

Ca

Mg

CO3

HCO3

K

Na

Cl

SO4

OH

NH4

NO2

NO3

PO4

O2

CE

PH

DEBIT

TDS

MES

Ca

1.00

Mg

0.91

1.00

CO3

0.17

-0.07

1.00

HCO3

-0.30

-0.28

0.18

1.00

K

0.12

-0.04

0.67

0.54

1.00

Na

0.14

0.06

0.72

0.39

0.83

1.00

Cl

0.65

0.57

0.12

-0.31

0.16

-0.11

1.00

SO4

-0.06

-0.32

0.10

0.24

0.10

-0.13

-0.18

1.00

OH

0.66

0.77

-0.29

-0.36

-0.10

-0.08

0.28

-0.05

1.00

NH4

0.01

0.05

-0.04

0.25

0.42

0.40

-0.38

0.09

0.48

1.00

NO2

0.11

0.13

-0.12

-0.30

-0.24

0.03

-0.38

0.12

0.35

0.32

1.00

NO3

0.66

0.40

0.45

-0.19

0.26

0.20

0.38

0.48

0.36

0.00

0.43

1.00

PO4

-0.42

-0.21

-0.18

0.01

-0.58

-0.33

-0.55

-0.06

-0.08

-0.13

0.17

-0.34

1.00

0.61

0.68

-0.36

-0.49

-0.56

-0.63

0.56

-0.05

0.58

-0.34

0.14

0.36

0.13

1.00

O2

0.46

0.45

0.02

-0.10

-0.16

0.15

-0.33

0.27

0.54

0.35

0.69

0.50

0.25

0.25

1.00

CE

0.82

0.90

-0.17

-0.34

-0.21

-0.19

0.50

-0.06

0.85

0.05

0.30

0.54

0.00

0.85

0.54

1.00

pH

-0.22

-0.27

0.38

-0.35

0.28

0.22

0.16

-0.12

0.00

0.11

0.00

0.09

-0.07

-0.23

-0.37

-0.20

1.00

Débit

0.05

-0.28

0.30

0.24

0.41

-0.42

0.09

0.91

-0.12

-0.06

-0.01

0.64

-0.25

0.11

0.06

-0.02

-0.13

1.00

TDS

0.54

0.73

-0.30

0.27

0.05

0.02

0.20

-0.20

0.64

0.35

0.17

0.14

-0.04

0.47

0.40

0.71

-0.51

-0.15

1.00

MES

0.29

0.14

0.69

0.26

0.92

0.84

0.27

0.00

0.11

0.41

-0.25

0.30

-0.57

-0.45

-0.07

-0.06

0.43

-0.23

-0.01

1.00

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