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INTRODUCTION

  1. PRESENTATION DU SUJET

Au cours de la dernière décennie, l’eau  est devenue un  sujet d’intérêt prioritaire et même au plan politique tant national qu’international.

Actuellement, le sujet basé sur l’eau demeure en matière de la gestion des ressources naturelles, une question pendante et l’on compte plus des conférences intergouvernementales, les manifestations internationales de la société civile, les déclarations, les conventions et autres traités sur l’eau.

Partout l’idée s’impose de la nécessité d’une « politique mondiale sur l’eau » face à l’augmentation des besoins par rapport à des ressources mobilisables relativement limitées, à la  pollution grandissante de ces ressources qu’elles soient superficielles ou souterraines, aux conflits d’usage à l’intérieur des pays et entre pays partageant un même bassin. Cette idée s’impose surtout face à la question pertinente de la démocratisation de l’accès à l’eau (OMS, 2011).

La géologie a pour objet l’étude du milieu naturel duquel nous soutirons les ressources en eau, énergie de divers types, des matériaux de construction et des minerais et même des roches.

Ce milieu naturel connait des fortes pressions anthropiques étant donné que nous y réalisons nos constructions tout en y rejetant des résidus de différentes natures.

C’est ainsi que le géologue est mieux placé pour jouer un rôle prépondérant dans la gestion des ressources naturelles et la protection de l’environnement pour un développement durable des espaces dans lesquels vivent les êtres vivants.

Pendant longtemps, les sources sont connues comme un point de sortie naturel de l’eau de la nappe vers la surface du sol et ne permettent que très difficilement la mobilisation d’une eau souterraine de qualité apte à satisfaire les besoins en eau des populations.

Généralement, la circulation des eaux souterraines dans les vides des formations aquifères augmente la concentration en éléments chimiques et dont la chimie dépend de plusieurs facteurs, tels que la géologie  générale ou locale, le degré de météorisation chimique de divers types de roche, la qualité de l’eau de recharge et des diverses sources d’alimentation des formations aquifères. 

De tels facteurs et leur interaction sont le résultat d’une qualité complexe d’eaux souterraines (Domenico and  Schwartz, 1990;  Kortatsi, 2007).

L’étude hydrochimique des eaux a pour but d’identifier leurs faciès hydro chimiques, leur degré de potabilité, ainsi que leur aptitude à l’irrigation. 

Elle étudie l’interaction eau-roche. Elle permet de suivre aussi l’évolution spatiale des paramètres physico-chimiques et d’estimer leur origine en les corrélant avec les faciès lithologiques et la piézométrie de la nappe (Sinan, 2000).

Par conséquent, les faciès hydro chimiques des eaux souterraines donnent des informations pertinentes sur la lithologie des formations aquifères et sur leur comportement  hydrogéologique, ainsi que les types d’usage auxquels les eaux souterraines peuvent servir.

La caractérisation hydro chimique de l’eau  est nécessaire pour la planification et la gestion des ressources en eau souterraine dans notre secteur d’étude.

En côte d’ivoire par exemple, certains travaux ont signalé une pollution des eaux causée par l’intensification des activités agricoles, industrielles, et domestiques. 

L’eau douce renouvelable constitue une ressource indispensable à la vie. Elle mérite une attention très particulière car souvent, elle est altérée et est sérieusement menacée par les activités humaines. (Ahoussi et al. (2012) ; Coulibaly et al. (2008)).

Cela étant, il est donc indispensable d’identifier les sources de pollution des sous-systèmes hydrologiques  de notre secteur d’étude pour mieux comprendre leurs impacts écologiques étant donné que le fait d’en avoir en quantité et en qualité, contribue  au maintien de la santé.

En revanche, elle peut être aussi source de maladies du fait de sa pollution (Scalon et al., 2005 ; El- Naqa et al., 2007 ; Eblin et al., 2014).

Pour être utilisée, l’eau doit répondre à certaines normes qui sont fonction du type d’utilisation (eau de consommation domestique, eau d’irrigation…).

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), environ 1,1 milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau potable et 2,4 milliards n’ont pas accès à un système d’assainissement adéquat.

L’eau est devenue aujourd’hui un enjeu stratégique mondial dont la gestion doit impérativement s’intégrer dans une perspective politique de développement durable (Servais et al., 2009).

Ainsi, l’approvisionnement en eau  potable des populations en quantité et en qualité décentes en toutes saisons demeure l’un des soucis majeurs des différents gouvernements (Hawa, 2002).

L’eau de boisson est un élément vital dont  les sources d’approvisionnement sont très diversifiées.

Au Benin par exemple, près d’un tiers des ménages utilise l’eau courante comme eau de boisson. 22,6% de ménages s’approvisionnent en eau de puits non protégé et en eau des rivières, 13.2% qui sont des sources d’eau non potables.

Les ménages qui s’approvisionnent en eau des fontaines et des pompes villageoises, 21,2% et eau des puits protégés dans 8,3% des cas (INSAE, 2003).

En effet, les études réalisées sur la qualité de l’eau des puits dans la région du Sud- Bénin ont montré qu’elle est impropre à la consommation humaine (Comlanvi, 1994 ; Degbey et al. 2008 ; Makoutodé et al. 1999).

Diverses études menées dans la branche orientale du rift Est-Africain  située au Sud-Kivu révèlent la présence des roches volcaniques basiques. Ce sont les cas type de Bukavu, Mwenga- Kamituga avec les tholéites, à olivine et à quartz normatif, les basaltes alcalins et les basanites, des trachytes et des phonolites (Kampunzu et al. 1986 ; Ebinger, 1989 ; Furman et Greham, 1999 cités par Murhula, 2016), à Tshibinda avec les basaltes alcalins (Furman et Greham, 1999 in Murhula, 2016).

C’est dans ce contexte que s’inscrit cette étude qui a pour but de caractériser les paramètres physico-chimiques des eaux des sources pour en déduire l’état de qualité et expliquer les phénomènes à l’origine de la minéralisation dans ces eaux en relation avec l’encaissant dans notre secteur d’étude.

Pour des raisons de commodité de recherche, notre étude se conforme à certaines limitations. Dans le temps, notre étude s’est faite au mois d’Août 2017 et couvre le bassin versant de la WESHA.

  1. PROBLEMATIQUE

L’eau est une denrée alimentaire importante pour la vie des êtres humains mais sa consommation peut être un véhicule des maladies dites maladies d’origine hydrique si elle ne répond pas le mieux possible aux qualités physico-chimiques tout comme aux qualités bactériologiques.

Nul n’ignore en effet que faute d’un approvisionnement en eau potable dans le milieu, la santé de la population qui est un facteur clé pour le développement économique est affecté.

Par le fait que la population de la rivière WESHA est totalement desservie en eau de la REGIDESO, elle fait toujours recours aux eaux des sources dont la qualité physico-chimique demeure redoutable car elle n’est pas du tout connue. C’est le véritable problème qui accable le bassin versant de la rivière Wesha.

Considérant sa croissance démographique rapide y observée ces dernières années, la population environnante  peut être soumise à des sérieux problèmes sanitaires pouvant être liés à la consommation ordinaire des eaux des sources.

La connaissance de la  qualité des eaux des sources du bassin versant de la WESHA qui doit subvenir à leurs besoins en eau  des populations demeure une préoccupation majeure pour la société Congolaise en général, et Bukavienne  en particulier.

Les eaux des sources proviennent des nappes aquifères étant contaminées en éléments minéraux et peuvent regorger en cas de nécessité des métaux toxiques car étant en contact direct avec les roches et les sols. D’où la pertinence des questions ci-après :

  1. La chimie des eaux des sources du bassin versant de la Wesha est-elle en accord avec celle de ses roches ?
  2. Quelle est la qualité physico-chimique des eaux des sources utilisées par les habitants vivant dans les parages du Bassin versant de la WESHA ?
  3. Les eaux du bassin versant de la Wesha sont- elles soumises aux pressions anthropiques ?
  4. Les eaux des sources de notre secteur d’étude répondent-elles aux normes internationales fixées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ?
  1. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Dans  le cadre de cette étude, nous avons jugé bon d’orienter nos investigations sur la caractérisation  physico-chimique des eaux du bassin versant de la Wesha car cette partie de la ville de Bukavu est desservie en eau potable de la REGIDESO. Néanmoins, ce bassin recèle d’importantes ressources en eaux souterraines qui constituent la principale source d’approvisionnement en eau pour répondre aux divers besoins (eau de boisson, eau de cuisson…) de la population locale.

Etant donné que ces eaux drainent des roches, elles vont  remobiliser les sels minéraux de ces dernières suite aux phénomènes d’ordre minéralogiques : dissolution des minéraux et libération d’éléments chimiques dans les eaux, précipitation des minéraux secondaires et remobilisation d’éléments à partir des solutions d’où  l’impression des signatures géochimiques desdites  roches et cela peut avoir d’impacts sur la qualité de ces eaux qui constitue un danger potentiel pour la santé humaine dans le bassin versant de la Wesha.

En pratique,  Grâce  aux études analytiques des eaux du bassin versant de la Wesha et l’ensemble des résultats obtenus, ce travail mettra en évidence leurs qualités physico-chimiques à partir desquelles il proposera des formes de prévention en vue de lutter contre le phénomène de la pollution en intervenant sur ses causes et ses origines mais aussi et surtout il mettra en évidence certaines pistes de solution à l’occurrence les procédés de traitement visant à corriger certains paramètres hors normes s’il le faut.

  1. OBJECTIFS DU TRAVAIL
    • Objectif principal

L’objectif global visé par cette étude est la caractérisation  des paramètres  physico-chimiques des eaux souterraines et de surface du bassin versant de WESHA pour en déduire leur variation spatiale et leur état de qualité. 

  • Objectifs spécifiques

Ce travail poursuit les objectifs spécifiques suivants :

  • Caractériser les faciès chimiques des eaux du bassin versant de la WESHA;
  • Expliquer les phénomènes à l’origine de la minéralisation de ces eaux ;
  • Mettre en exergue l’état de qualité des eaux du bassin versant de la WESHA en se référant aux normes de l’OMS.
  1. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Pour des raisons didactiques, ce travail sera subdivisé, en faisant abstraction de l’introduction et de la conclusion de la manière ci- après :

  • Le premier chapitre portera sur la revue de la littérature ;
  • Le deuxième chapitre abordera la méthodologie de travail et les matériels utilisés ;
  • Le troisième chapitre consistera à la présentation, discussion des données et l’interprétation des résultats ;
  • Enfin le quatrième chapitre sera consacré à l’étude hydrochimique.

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