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CHAPITRE IV. PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSION

4.1. Age du chef de ménage

Figure 2.Tranche d’age des répondants

Il se dégage de cette figure que 54 % de chefs de ménages enquêtés ont l’âge variant entre 30 à 40 ans, 36 %dont l’âge varie de 20 à 30 ans, 9 % dont l’âge se situe au-delàs de 50 ans. Les chefs des ménages de moins de 20 ans ne représentent que 1%.

Il y a lieu de faire remarquer que les chefs des ménages étaient majoritairement adultes avec un âge moyen de 35 ans.

4.2. Niveau d’étude du chef de ménage

Figure 3. Niveau d’étude des répondants

A ce qui concerne le niveau d’étude, il s’avère que 74% des répondants ont un niveau d’étude secondaire, 15% primaires, 9% niveau supérieures ou universitaires, et 2% des enquêtés n’ont pas été au banc de l’école.

4.3. Occupation du chef de ménage

Figure 4. Occupation du chef de ménage

Il ressort de cette figure que 44% des chefs des ménages font des activités commerciales, 41% font que des travaux ménagers, 9% travaillent dans l’administration publique, et 5% évoluent dans d’autres domaines (coutures, maraichage etc.) et 1%, dans le libéral.

4.4. Utilisation de la poubelle dans le stockage des ordures

Figure 5. Utilisation de la poubelle stockage des ordures ménagères

Cette figure démontre que, 63% utilisent des petites poubelles de nature diverse pour stocker leurs ordures (sceau, sac, sachet), 37% des ménages n’utilisent pas des poubelles, ils exposent les ordures sur le sol, soit ils les jettent dans un trou préalablement creusé. Il convient de souligner que la plus part des ménages utilisent des poubelles qui ne remplissent pas des normes d’hygiène.

Les figures suivantes montrent la façon dont sont stockées les ordures ménagères dans la commune de Masina.

Figures 6. Images sur le stockage des ordures ménagères (photo prise lors de nos enquêtes).

4.5. Quantité des ordures ménagères produites

La quantité des ordures produites par ménage varie selon la taille du ménage, le niveau de vie du ménage et de l’alimentation.

Selon les chiffres obtenus pendant nos enquêtes sur terrain après pesage de trois jours dans six ménages de 8 personnes, nous avons trouvé une production moyenne de 4kg des ordures pour un ménage, soit 0,5kg par individu (voir annexe 3). Comparativement aux résultats antérieurs, un individu vivant dans les quartiers populaires de Kinshasa produits 0.5kg des ordures par jour (Lelo, 2008). Donc pour une population de 469 699 habitants que compte la commune de Masina, peuvent produire 234 850 kg soit 235 tonnes des ordures ménagères par jour.

4.6. Mode de stockage des ordures ménagères

Figure 7. Triage des ordures ménagères.

Partant de cette figure, il ressort que 21% des ménages font les triages des ordures selon la nature de celles-ci, 79% mélangent toute sorte d’ordures dans une même poubelle, ou sur un même endroit pour ceux qui les jettent ou qui gardent sur le sol.

4.7. Valorisation des ordures ménagères

Figure 8. Valorisation des ordures ménagères

Il se dégage de cette figure que 26% des ménages valorise leurs ordures ménagères, certains utilisent les matières organiques comme source d’amendement organique, d’autres utilisent les débris de la cuisine comme source d’aliments pour les volailles et pour les porcs et une petite minorité utilisent les ordures dans la lutte contre les érosions et inondations. Par contre 74% des ménages ne donnent pas une valeur à leurs ordures ménagères.

Comparativement aux résultats obtenus par Lelo et Tshimanga(2004), cité par Lelo(2008) dans la commune de Ngaliema qui montrent que 91% des ménages de cette commune possèdent des jardins parcellaires dans les quels sont valorisés les ordures ménagères. Ce qui revient à confirmé l’hypothèse selon la quelle la valorisation constitue la solution durable au problème de

l’assainissement de la ville de Kinshasa. Avec la valorisation, les ordures ménagères seront comme une matière première ou une ressource à valorisée ou réutilisées.

4.8. Mode d’élimination des ordures ménagères

Figure 9. Méthode d’élimination des ordures ménagères.

La figure ci-haut démontre que 3% des ménages éliminent leurs ordures par incinération, 23% par enfouissement et 74% par rejet dans la rue, dans les décharges sauvages, dans les cours d’eau, dans les ravins et dans les espaces verts (périphérique), le rejet est le mode d’élimination le plus par Les ménages de Masina. Les résultats antérieurs obtenus par Mosengo(1996), cité par Lelo(2008) montrent que 44% des ménages Kinois enfouissaient les ordures ménagères dans leurs parcelles au cours des années 90.

Actuellement, lorsque l’on parcourt la commune de Masina, les immondices gagnent de plus en plus les places des avenus. C’est parce que la majorité de la population utilisent le mode de rejet pour éliminer leurs ordures ménagères. Par ailleurs ces immondices constituent des milieux propices pour les agents pathogènes et sont les sources des maladies et des nuisances au sein de la population, ils polluent également les eaux et dégradent le sol.

La figure suivante fait une illustration d’un avenu devenu impraticable dans la commune de Masina à cause de la stagnation des eaux due décomposition des ordures et à la présence des sachets qui diminuent la perméabilité du sol.

Figure. 1O. Image d’une dégradation des ordures et stagnation des eaux sur l’avenu Wamba ; Masina Pascal (photo prise lors de nos enquêtes).

4.9. Lieu d’élimination des ordures ménagères

Figure 11. Lieu de l’élimination des ordures ménagères

Partant de la figure ci-haut, nous constatons que 7% des ménages jettent ou éliminent leurs ordures dans les rues, 16% dans les parcelles, 50% dans les décharges sauvages, 5% dans les cours d’eau, 16% dans les ravins et 6% dans les autres endroits, tels que les périphériques et espaces verts. Rappelons que les ordures ménagères sont plus jetées dans les décharges sauvages et dans ou le long des cours d’eau. Il faut signaler que les méthodes varient en fonction de l’emplacement de l’habitation.

4.10. Personnel utilisé dans l’évacuation des ordures ménagères

Figure 12. Personnel utilisé pour évacuer les ordures ménagères

Il se dégage de cette figure que 24% des ménages utilisent les éboueurs évoluant dans l’informel pour évacuer les ordures et 76% utilisent les enfants ou la maman elle même. Ce qui revient de dire que la gestion des ordures ménagères est l’affaire des femmes et des enfants.

Les figures suivantes en fait une illustration.

Figure 13. Images sur le rejet ordures ménagères par les femmes et les petits enfants (photos prises lors de nos enquêtes).

4.11. Fréquence d’élimination des ordures ménagères

Figure 14 : Rythme d’évacuation des ordures ménagères

Il ressort de cette figure que, 36% des ménages évacuent leurs ordures chaque jour, 27% le font une fois par semaine, 30 % évacuent deux fois par semaine, et 7% trois par semaine. Le rythme d’évacuation varie par rapport l’à proximité du lieu d’élimination, de l’alimentation, des moyens et de la disponibilité de l’éboueur. Il faut noter que les ménages qui évacuent chaque jour sont ceux qui sont plus proches des lieux d’élimination. Tandis que ceux qui sont éloigné le font une, deux ou trois fois à la semaine.

4.12. Connaissance des méfaits des ordures sur la santé humaine

Figure.15 : Niveau de connaissance des méfaits des ordures sur la santé humaine

Il se dégage de cette figure que 92 % des ménages sont conscients et connaissent bien les méfaits liés à la présence des ordures sur la santé humaine, par contre 8% des répondants sont ignorants et ne connaissent aucun méfait. Parmi les méfaits évoqués, il s’agit notamment des moustiques anophèles qui causent la malaria, la fièvre thyroïdes, la diarrhée, etc.

Donc nous confirmons l’hypothèse selon la quelle, la mauvaise gestion des ordures ménagères est aussi liée à la mentalité de la population.

4.13. Relation entre l’insalubrité et maladies

Figure 16. Courbe de l’évolution des trois principales maladies dues à l’insalubrité (fièvre typhoïde, paludisme et diarrhée) dans la commune de Masina

Source : BC/ZS MASINA 2010

Partant de la figure ci-haut, on observe par l’allure de la courbe, une augmentation au fil du temps du taux des maladies liées à l’insalubrité. La courbe de tendance montre que ces maladies ont une tendance linéaire. Selon les Médecins Chefs des Zones de Santés de Masina, cette évolution des maladies pourrait être influencée par le niveau de l’insalubrité croissant qui caractérise la commune de Masina.

Donc nous confirmons l’hypothèse selon la quelle sans un réel engagement de l’autorité compétente à sensibiliser et à inciter la population à la prise de conscience sur l’état de la dégradation et de la pollution, pourrait conduire à un état de perturbation de l’équilibre environnemental dans la commune de Masina.

Les figures ci-après fait un aperçu sur l’état d’insalubrité dans la commune de masina.

Figure.17. Image d’une décharge sauvage à coté des habitations sur l’avenue Kulumba, Masina III(photo prise lors de nos enquêtes).

La figure 17 montre que les immondices constituent une ménace réelle et croissante dans l’environnement de masina, les décharges sauvages ne font que naitre du jour au jour, celles-ci sont installées dans la plus part cas à côté des habitations, comme le montre l’image ci-dessous. Ces familles vivent avec les immondices, et à côté les gens vendent aussi les produits alimentaires,avec tout les risques de contamination. Cette situation mettent la vie de la population en danger.

Figure.18. Image d’une décharge sauvage sur l’avenue Kulumba, Masina II(photo prise lors de nos enquêtes).

La figure ci-haut illustrent le cas d’un grand avenu reliant le quartier I et II dans la commune de Masina qui s’est transformé en décharge sauvage, celle-ci figure parmis les grandes décharges saufages qu’on trouve dans la dite commune.

Figure.19. Image sur le deverssement des ordures à coté des habitations sur l’avenue Kulumba, Masina III(photo prise lors de nos enquêtes)

L’insalubrité constitue non seulement une source des maladies à la population mais c’est aussi une source des nuisances, des odeurs nauséabondes, c’est le cas de la figure 19 qui illustre une décharge sauvage installée à quelques centimètres des habitations. Celle-ci constitue une source des nuisances et des odeurs nauséabondes.

4.14. Avis des ménagers sur la création d’une brigade de salubrité et du payement de la taxe de salubrité

Figure 20. Avis des ménagers sur la création d’une brigade de salubrité et sur le paiement d’une taxe d’évacuation des ordures ménagères

Il ressort de cette figure que, 91% des répondants ont été d’accord avec l’idée de la création d’un service de salubrité et s’est dit prêt de soutenir ce projet, et 9% des répondants avaient rejetés cette idée.

Comparativement aux résultats antérieurs, une étude à été réalisée par Muzumbi(2008), sur l’assainissement urbain par l’approche « pollueur payeur » à Matonge, dans la commune de Kalamu

ont montré que 97% des ménages ont été d’accord pour la création d’un service de salubrité et sur le principe pollueur payeur. Ce qui revient à affirmer que le problème majeur de la mauvaise gestion des ordures ménagères est lié à la mentalité et à l’absence des structures d’assainissement urbaine et municipales.

Au regard des problèmes posés par la gestion des ordures ménagères dans la ville de Kinshasa en général et plus particulièrement dans la commune Masina, nous proposons les stratégies palliatives suivantes pour une gestion durable celles-ci:

4.15. Stratégies de gestion des ordures ménagères

4.15.1. Stratégie préventive

C’est une stratégie radicale, elle consiste d’arrêter avec la production des produits qui posent des problèmes de valorisation ou d’élimination, ou des déchets difficilement éliminables.

En contrepartie, on recherchera des produits de substitution. Exemple : sachet plastique.

4.15.2. Stratégie curative

C’est la mise en oeuvre d’une politique de recyclage, de valorisation et de réutilisation des déchets de production et de la consommation. Exemple : le compostage pour les déchets organiques.

Les ordures produites par les ménages Kinois sont composées à 65% des matières organiques (Lelo, 2008) ; or l’agriculture urbaine constitue un marché de premier plan pour l’utilisation productive de ces matières organiques issues des ordures ménagères.

La ville de Kinshasa est composée des communes à vocation maraichère dont la commune de Masina, de ce fait la valorisation des ordures ménagères par le compostage pourrait constituer une alternative pour l’utilisation des fertilisant minérales, qui par leur prix exorbitant constituent une contrainte dans la production maraichère dans la ville de Kinshasa.

Le compostage pourrait contribuer également à l’assainissement et à diminuer le taux des nuisances dû à la présence des immondices et aussi à réduire les importations des engrais minérales.

Le recyclage et la valorisation sont deux procédés nouveaux qu’il faudrait inclure dans la gestion des ordures ménagères à Kinshasa. D’où l’autorité urbaine pourrait s’investir dans ce secteur qui offre des avantages environnementaux, et socio- économiques.

4.15.3. Approche participative

Dans tous les programmes de développement durable, il est recommandé d’associer la population cible dès la phase de conception jusqu’à la phase exécutoire du projet.

4.15.4. Approche méthodologique

Cependant, le choix du meilleur système d’assainissement passe par une étude de faisabilité (la connaissance des paramètres socioculturels, économiques techniques, urbanistiques et environnementaux. En ce sens, on peut penser à l’aménagement des réseaux routiers pour faciliter les opérations de collecte et précollette.

Au niveau local (ménage), il est important de posséder à la distribution des poubelles remplissant les normes d’hygiène et l’encadrement des éboueurs qui évoluent déjà sur terrain dans l’informel.

4.15.5. Approche juridique

Le domaine de l’environnement est l’un des domaines sensible qui conditionnent méme la vie humaine, d’où la gestion des déchets doit impérativement être accompagnée des mesures judicaires.

Dans cet approche, il est indispensable de mettre en place une nouvelle législation au niveau nationale régissant la gestion des déchets urbains et ménagers, celle-ci doit être adaptée aux réalités actuelles du pays et de veiller à l’application de ces dites lois.

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