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CHAP I : REVUE DE LA LITTERATURE

1.1. GENERALITES SUR LES ORDURES MENAGERES

1.1.1. Définitions des concepts clés

1.1.1.1. Ordure ménagère

Selon Sané (1999), cité par Diabagate(2OO7), on appelle ordure ménagère, les déchets produits quotidiennement par les ménages pour le besoin de la vie. Ce concept inclut : les ordures ménagères proprement dites, les débris de verre ou de vaisselle, les feuilles mortes, les balayures, les cendres, les ordures en provenance des écoles et bureau, etc.

1.1.1.2. Déchet

Généralement, un déchet désigne, tout produit que son propriétaire abandonne, tels que les vieux vêtements, les rebuts de construction, les autos usagées, les médicaments dont la date d’utilisation est échue, les débris alimentaires de la cuisine, etc. (Paradis et al, 1983).

La notion de déchet peut être abordée de plusieurs façons. Elle varie d’un auteur à un autre, d’un pays à un autre. C’est notamment le cas lors des évolutions qu’il pourra subir (opérations de collecte, tri, transformation primaire) et qui lui confère des caractéristiques physiques, chimiques et mécaniques différentes qui lui donne une valeur économique et écologique.

1.1.1.3. Compost urbain

Le compost urbain est un mélange fermenté de résidus organiques et minéraux issus généralement des ordures ménagères et utilisé pour l’amendement des terres agricoles (Paradis et al, 1983). Le compost est obtenu grâce un traitement biologique des matières organiques par fermentation aérobie.

1.1.1.4. Caractéristiques et composition des ordures ménagères

Les ordures ménagères sont caractérisées par leur densité de masse volumique, leur taux d’humidité, et leur rapport Carbone/Azote C/N. (AGHTM, 1985).

  1. a) Densité

Cette caractéristique est d’une grande influence sur les capacités des moyens de collecte et de stockage des ordures. Elle n’a de sens que si on définit les conditions dans les quelles on la détermine. En effet, les ordures ménagères sont compressibles

et leur densité varie au cours des diverses manipulations qu’elles subissent du lieu de production et au lieu d’élimination.

  1. b) Degré de l’humidité

Les ordures ménagères renferment une grande quantité d’eau qui peut varier d’un lieu géographique à l’autre, d’une saison à l’autre entre 25 et 65%. Cette eau a une influence notable sur le pouvoir calorifique utile des ordures ainsi que sur la rapidité de décomposition des matières fermentescibles qu’elles renferment. L’humidité dépend de la nature des ordures ménagères.

  1. c) Pouvoir calorifique

Le pouvoir calorifique des ordures ménagères, quantité de chaleur dégagée par la combustion de l’unité de poids d’ordres brutes, s’exprime en millithermies par Kilogramme d’ordures(ou en kJ/kg, 1Kj=0,239 millithermie).

  1. d) Rapport Carbone/Azote

Les ordures ménagères renferment plusieurs milliards de germes de micro-organismes thermophiles par gramme. Abandonnées à elle-même, elles entrent rapidement en fermentation. La température s’élève et se maintient entre 60 et 70%, ce qui a pour effet de détruire les germes pathogènes.

Si on analyse en détail l’évolution due à la fermentation, on s’aperçoit qu’il se produit deux phénomènes contraires d’une extrême complexité, il s’agit :

> De la minéralisation de la matière organique qui est décomposée en gaz Carbonique et en Ammoniaque avec la production d’acide nitrique et de Nitrate ;

> De la formation par les micro-organismes de complexes colloïdaux composés de micro-organismes organiques et qui constituent l’humus ;

Cette évolution des ordures en fermentation peut être suivie notamment par la détermination du rapport C/N, des teneurs en carbone et en Azote qui reflète le mieux la richesse et le stade d’évolution des ordures. Cette donnée est considérée comme un critère de la qualité du traitement des ordures par compostage.

1.1.1.5. Quantité des ordures ménagères

La quantité d’ordures ménagères produite par une

municipalité est variable et est fonction de plusieurs éléments (AGHTM, 1985). Elle dépend essentiellement :

> Du niveau de vie de la population ;

> Du mode de vie des habitants ;

> Du climat et de la saison ;

> Des nouvelles méthodes de conditionnement des marchandises avec la tendance à la pratique des emballages perdus.

1.1.1.6. Classification des ordures ménagères

Selon leur nature, les ordures ménagères peuvent être classées en deux catégories (Paradis et al., 1983): déchets dégradables (biodégradables) et les déchets non dégradables (non biodégradables).

  1. a)Déchets biodégradables

Ce sont les déchets pour lesquels les facteurs abiotiques assurent seuls leur décomposition ; dans le cas où la décomposition est assurée par les micro-organismes (bactéries ou champignons), on parle des déchets biodégradables. Exemple la matière organique.

  1. b)Déchets non biodégradable

Ce sont les déchets qui proviennent surtout des nouvelles techniques industrielles, résistent à la décomposition, et se décomposent difficilement. Exemple les sachets et autres plastiques.

1.2. Gestion des ordures ménagères

1.2.1. Concept

La gestion des ordures ou des déchets désigne l’ensemble des opérations et moyens mis en oeuvre pour limiter, recycler, valoriser ou éliminer les déchets. (Navarro 1994). C’est-à-dire des opérations de prévention, de pré-collecte, collecte, transport et toute opération de tri et de traitement, afin de réduire leurs effets sur la santé humaine et sur l’environnement.

La gestion des déchets concerne tous les types de déchets, qu’ils soient solides, liquides ou gazeux, chacun possédant sa filière spécifique.

1.2.2. Collecte des déchets

La collecte est l’ensemble des opérations qui consistent en l’enlèvement des déchets de points de regroupement pour les acheminer vers un lieu de tri, de regroupement, de valorisation, de

traitement ou de stockage (Paradis et al. , 1983). On distingue plusieurs types des collectes dont:

  1. a) Collecte classique

Se rapporte à la collecte en mélange, c’est une collecte traditionnelle, sans triage.

  1. a)Collecte sélective

C’est une collecte de certains flux de déchets (recyclables, secs et fermentescibles), préalablement séparés par les producteurs, en vue d’une valorisation ou d’un traitement spécifique. La collecte sélective s’applique autant aux déchets ménagers qu’aux déchets industriels.

  1. b)Collecte en porte à porte

Mode d’organisation de la collecte dans lequel le contenant est affecté à un groupe d’usagers nommément identifiables, et le point d’enlèvement est situé à proximité immédiate du domicile de l’usager ou du lieu de production des déchets.

Ce mode de collecte s’applique plus aux déchets ménagers qu’aux déchets industriels.

1.2.3. Précollecte des déchets

La précollette des ordures désigne l’ensemble des opérations d’évacuation des déchets depuis leur lieu de production jusqu’au lieu de prise en charge par le service de collecte.

1.2.4. Traitement des déchets

Le dictionnaire encyclopédique environnement et développement durable explicite le traitement des déchets en terme d’un processus visant à :

- Valoriser au maximum les déchets ;

- Transformer les déchets en rejet éco compatible (retour acceptable des déchets dans le milieu naturel) ;

- Stocker les résidus ultimes.

1.2.5. Valorisation des déchets

La valorisation des déchets est un terme générique qui recouvre le recyclage de la matière et organique, la valorisation énergétique des déchets, ainsi que le réemploi, la réutilisation et la régénération (Paradis et al., 1983).

1.2.6. Recyclage des déchets

Le recyclage est un procédé par lequel les matériaux qui composent un produit en fin de vie (généralement des déchets industriels ou ménagers) sont réutilisés en tout ou en partie.

Autrement, il désigne l’ensemble des techniques de transformation des déchets après récupération, visant à les réintroduire dans un cycle de production. (Paradis et al., 1983).

1.2.7. Gestion durable

La gestion durable est une expression interdépendante du développement durable. Elle consiste à l’utilisation rationnelle des ressources naturelles dans le souci de satisfaire les besoins actuels sans compromettre ceux des générations futures.

En d’autre terme, c’est l’utilisation par l’homme de la biosphère de manière à ce que les générations actuelles tirent le maximum d’avantages des ressources vivants tout en assurant leur pérennité pour pouvoir satisfaire aux besoins et aux aspirations des générations futures (Bitijula, 2010).

1.2.8. Environnement

Le dictionnaire encyclopédique et développement durable définit l’environnement comme l’ensemble des éléments qui constituent le voisinage d’un être vivant ou d’un groupe d’origine humaine, animale ou végétale et qui sont susceptibles d’interagir avec lui directement ou indirectement. C’est ce qui entoure, ce qui est aux environs.

Selon le dictionnaire Larousse, le terme environnement signifie l’ensemble des éléments naturels (faune et flore, air, eau, sol etc.) ou artificiels (architecture, décoration, etc.) qui conditionnent la vie de l’homme et constituent son cadre de vie, son milieu.

Les composantes de l’environnement comprennent quatre groupes des variables en interrelation les unes avec les autres : le biotope, la biocénose, la population humaine et les composantes culturelles (Malele, 2010).

1.2.9. Pollution

Pour le dictionnaire encyclopédique environnement et développement durable, la pollution désigne l’introduction directe ou indirecte, par suite de l’activité humaine, de substances ou de chaleur dans l’air, l’eau ou le sol, susceptibles de porter atteinte à la santé humaine ou à la qualité des écosystèmes aquatiques ou des écosystèmes terrestres, qui entraînent des détériorations aux biens matériels, une détérioration ou une entrave à l’agrément de l’environnement ou à d’autres utilisations légitimes de ce dernier.

1.2.10. Nuisance

La nuisance désigne tout facteur de la vie urbaine ou industrielle qui constitue une gêne, un préjudice, un danger pour la santé, pour l’environnement.

Autrement, une nuisance c’est tout élément préjudiciable à la santé de l’homme et à l’environnement (Malele, 2010)

1.2.11. Principe pollueur

Le principe pollueur-payeur est un principe d’inspiration économique. Il a été adopté par l’OCDE en 1972, en tant que principe économique visant l’imputation des coUts associés à la lutte contre la pollution (ADEME, 2005).

Selon la même source, ce principe est surtout appliqué dans les pays développés, en France par exemple avec les taxes sur l’assainissement de l’eau ou la taxe des ordures ménagères.

Le principe pollueur-payeur a pour objectif de faire prendre en compte par les agents économiques, dans leurs coûts de production, les coûts externes pour la société que constituent les atteintes à l’environnement.

1.2.12. Notion d’externalité

On entend par externalités, les effets d’une action sur d’autres parties lorsqu’ils n’ont pas été pris en compte par l’auteur de l’action (BILOSO, 2009). On distingue deux types d’externalité :



  • ·Externalité négative: c’est l’inconvénient que subit un agent des conditions environnementales pour les quelles il ne reçoit aucune contrepartie ;


  • ·Externalité positive: c’est l’avantage dont bénéficie un agent de conditions environnementales pour lesquelles il ne supporte aucun coût. La même source souligne que les externalités se trouvent partout, elles se manifestent à chaque fois qu’un individu ou une entreprise peut adopter un comportement antisocial sans subir de sanctions.

1.2.13. Principes de gestion des déchets

Selon l’encyclopédie libre Wikipédia, il y a plusieurs principes de gestion des déchets dont l’usage varie selon les pays ou les régions.

La hiérarchie des stratégies s’articule au tour de la règle des trois R: Réduire ;

Réutiliser ;

Recycler.

Certains experts en gestion des déchets ont récemment ajouté un
« quatrième R » : « Repenser », qui implique que le système actuel a des

faiblesses et qu’un système parfaitement efficace exigerait qu’un regard totalement différent, soit porté sur les déchets.

1.3. Techniques de gestion des déchets

Généralement, il y a deux techniques de gestion des déchets et des ordures ménagères: procédés modernes et procédés classiques (Paradis et al., 1983).

1.3.1. Procédés classiques

Ce sont des techniques de gestion traditionnelle des ordures ménagères dans lesquelles on utilise des méthodes non appropriées et non contrôlées pour éliminer les ordures ménagères. Ces méthodes sont les décharges sauvages, l’incinération, l’enfouissement non contrôlée et le déversement des ordures dans les endroits non appariés.

1.3.2. Procédés modernes

A coté des procédés classiques de gestion des ordures ménagères, il existe des procédés modernes visant à récupérer des matières premières ou à permettre une valorisation de déchets. Ici les déchets ne sont pas considérés comme des débris dont il faut se débarrasser mais plutôt comme une matière première ou comme une ressource à valoriser.

Parmi ces procédés, on note (AGHTM, 1985) :

> La décharge contrôlée, c’est un procédé le plus simple et souvent le plus économique dans la mesure où les coUts d’approche sont limités. C’est un procédé le plus utilisé dans les nombreux pays pour les ordures ménagères et pour certains déchets industriels ;

> La production de combustible solides stockables, se présentant sous forme des granulés ou de flacons et pouvant être utilisés moyennement quelques adaptations ;

> La récupération du méthane produit par la fermentation anaérobie des déchets, soit dans les décharges contrôlées, soit dans des enceintes spéciales.

Hormis les procédés modernes précités, il y a aussi d’autres procédés modernes de traitement des ordures, il s’agit de (Paradis et al., 1983) :

L’incinération : technique qui consiste à brûlé les déchets pour les transformer. Par ce procédé, la matière organique est complètement détruite, ce qui permet une réduction considérable du volume des rebuts. La chaleur produite peut servir de sources de chauffage à édifices, à des serres ou pour d’autres fins ;

L’enfouissement sécuritaire : les déchets sont disposés en couches successives d’environs 2m d’épaisseur à l’aide de niveleuses spéciales. Entre deux couches des déchets, on étend une couche de terre de 15 cm à 30 cm d’épaisseur. Les bactéries se trouvant dans la terre vont dégrader les détritus organiques qui lui avaient été empruntés. En plus d’être un processus de recyclage écologique, sa réglementation stricte en fait une solution très acceptable du point de vue économique. Ce procédé ne doit pas être utilisé pour les déchets toxiques ou non biodégradables ;

Compostage : technique qui consiste à faire fermenter rapidement les produits fermentescibles contenus dans les déchets urbains. Il en résulte un compost utilisé principalement pour enrichir les terres agricoles comme engrais organique, il a aussi un avantage écologique. Mais ce procédé nécessite une séparation des déchets ;

Traitement mixte : ici il y a combinaison de ces trois procédés précédents. Cette combinaison peut être de diverses façons : incinération et enfouissement sécuritaire, compostage et incinération.

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