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Chapitre IV : DISCUSSION DES RESULTATS

  • De l’échantillon d’étude

            Notre étude a porté sur 964 nouveau-nés hospitalisés en Néonatalogie pendant une période de 12 mois, allant du 1er janvier au 31 décembre 2016. La majorité de leurs mères étaient multipares et provenaient principalement de commune d’Ibanda. Elles avaient majoritairement un âge compris entre 18 à 35 ans. Dans plus de ¾ des cas, leurs grossesses étaient monofœtale et à terme, l’accouchement était par voie basse dans la maternité de l’HGRP. Les nouveau-nés étaient à terme dans ¾ des cas et eutrophiques. La morbidité était dominée par les infections néonatales, l’asphyxie périnatale, la détresse respiratoire et la prématurité. La durée moyenne d’hospitalisation était de 5 jours et le taux de mortalité 12,655%.

            Notre étude ayant été rétrospective, le recueil des données n’a pas été exhaustif du fait des informations manquantes pour certains dossiers cliniques et parfois l’absence de certains dossiers des malades. Cela pourrait constituer un biais dans l’analyse de nos résultats. Ce travail devrait néanmoins, nous permettre d’aborder de manière complète les objectifs fixés dans le cadre de notre recherche, et à la limite constituer une base pour l’élaboration d’une étude prospective.

  • Morbidité et mortalité néonatale

            Le taux de mortalité en Néonatologie était de 12,655%. Ce taux est proche de celui obtenu par Cheik au Sénégal (12,9%) [9] ; il est supérieur à celui de Harir en Algérie (5,3%) [10] et Takou au Cameroun (9,8%) [11]. Par contre, il reste de loin  inférieur à celui obtenu par Maseka entre 2009 et 2013 à l’HPGRB (26.6%) [12], celui d’Akaffou en Côte d’Ivoire en 2006 (28.2%) [13] et celui de Danielle au Cameroun en 2014(20.3%) [14]. Cette différence pourrait s’expliquer par la taille de l’échantillon utilisé et par les différences liées aux aspects méthodologiques de ces différents travaux.

            L’asphyxie périnatale a été associée au décès néonatal et cette association a persisté après ajustement. Ce résultat corrobore celui de Harir N et al, en Algérie en 2015 [10], ceux de David C et al, à Yaoundé en 2008 [15], à celui de Takou et al à Yaoundé en 2012 [11]. L’OMS en 2005 avait montré que l’asphyxie périnatale était responsable de plus de 280.000 décès par an en Afrique subsaharienne. Les nouveau-nés qui naissent en Afrique subsaharienne courent un risque très élevé de mourir d’asphyxie juste après l’accouchement ou risquent de naître mort-né [16].

La détresse respiratoire est associée au décès néonatal. Ce résultat corrobore celui d’Akaffou en Abidjan en 2006 [13] et celui de Fadima au Niamey en 2008 [17]. Indépendamment de toute cause, l’insuffisance respiratoire du nouveau-né est dangereuse par l’hypoxémie, l’acidose mixte qu’elle entraine et les troubles hémodynamiques qui lui sont souvent associés. Tout nouveau-né en insuffisance respiratoire court un risque de mourir [18].

            Apres ajustement, la prématurité a perdu l’association avec la mortalité. Ce résultat diverge avec ceux de Maseka en 2013 à l’HPGRB/Sud-Kivu [12], Mutombo [19], Akaffou [13] et Yenan [14] en Côte d’Ivoire, respectivement en 1991, 2006 et 2011, Harir et al en Algérie en 2015 [10], Blondel [21] et Champion [22] en France, respectivement en 1995  et 2011. La prématurité est responsable de plus de 290.000 décès par an en Afrique subsaharienne. Les nouveau-nés prématurés ont un risque de mourir 13 fois plus élevé que les nouveau-nés à terme [23].

            Le poids de naissance inférieur à 2500 grammes est associé à la mortalité néonatale et cette association persiste après ajustement. Ce résultat diverge avec celui de Maseka qui avait montré que le faible poids de naissance n’était pas associé à la mortalité néonatale [12]. Cette divergence pourrait  s’expliquer  par la différence dans la taille de l’échantillon utilisé.

            L’accouchement à la maternité de l’HGRP était lié à la mortalité néonatale. La différence de taille de l’échantillon (872 versus 92) pourrait constituer une limite dans l’interprétation de ce résultat.

            L’anémie décompensée était associée à la mortalité néonatale. Ceci pourrait être lié aux perturbations hémodynamiques induites par cette décompensation anémique qui conduisent inéluctablement à la mort, en absence d’une prise en charge précoce adéquate.

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