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CHAPITRE III: ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

Identification des paysans

Tableau 1 caractéristique des enquêtés; selon le critère âge:

Age

Fréquence

Pourcentage

18 à 30 ans

12

12

30 à 45 ans

29

29

45 ans et plus

59

59

Total

100

100

De ce tableau, il ressort que la tranche d’âge la plus représentative est de 45ans et plus, soit 59%. Elle est suivie de celle de 30 à 45 ans (29%) et enfin celle de 18 à 30 ans. En effet, les paysans ayant 45 ans et plus sont ceux-là qui se consacrent totalement à l’agriculture dans le milieu d’étude. Les plus jeunes, au-delà de l’agriculture s’impliquent dans d’autres activités comme le commerce, l’artisanat, l’enseignement  etc. (Bagendabanga, 2010).

Tableau 2 Représentation de l’échantillon : selon  les critères de sexe

Sexe

Fréquence

Pourcentage

Masculin

46

46

Féminin

54

54

Total

100

100

De ce tableau, il ressort que 54% des enquêtés sont des femmes  pendant que  46% sont des hommes.

            Différentes espèces cultivées par les enquêtés et type de fertilisation appliqués

Tableau 3 : espèces cultivées et fertilisation appliquée

Différentes espèces cultivées

types d’engrais appliqués

Espèces

Effectif

Pourcentage

Engrais organique

Engrais chimique

Effectif

Pourcentage

Effectif

Pourcentage

Haricot

100

100

79

79

21

21

Soja

22

22

8

8

14

14

Arachide

8

8

8

8

0

0

Maïs

81

81

65

65

16

16

Patate douce

92

92

92

92

0

0

Pomme de terre

10

10

8

8

2

2

Colocase

66

66

65

65

1

1

Manioc

100

100

77

77

23

23

Chou

28

28

27

27

1

1

Il ressort de ce tableau que les cultures les plus pratiquées sont par ordre décroissant : le manioc (100%), le haricot (100%), la patate douce (92%) et le soja (81%). Viennent ensuite la colocase (66%), le chou (28%), le soja (22%), la pomme de terre (10%) et l’arachide (8%). L’engrais organique est le plus utilisé comme fertilisant principalement pour la patate douce (92%), le haricot, le manioc (79%), la colocase (65%), le maïs (65%). Moins du tiers des paysans l’utilisent pour le chou (27%), la pomme de terre (8%), l’arachide (8%) et le soja (8%). Les engrais minéraux sont quant à eux principalement utilisés pour le manioc (23%), le haricot (21%), le maïs (16%) et le soja (14%).

En effet, le haricot, le manioc, le maïs et le font partie des cultures de base dans le bushi. Jadis la banane en faisait aussi partie mais elle a été décimée dans plusieurs villages du bushi par le wilt bactérien. La culture de soja, quant à elle, prend de plus en plus de l’ampleur à cause des interventions de structures de recherche qui la vulgarisent et de l’intérêt économique que les paysans y tirent depuis quelques années.

En ce qui concerne la fertilisation, les engrais organiques sont moins couteux et plus accessibles aux paysans. Cela est dû à leur constitution facile, car la plus grande quantité de ces engrais provient des ordures des végétaux, des déchets de cuisine, des déjections animales. Ces résultats vont dans le même sens que ceux de Lunze (2000),  sur les possibilités de gestion de la fertilité des sols dans le Kivu montagneux confirmant que la plupart des paysans dans cette région  ne s’approvisionnent pas en engrais chimiques du fait que ces derniers sont très chers et ne sont pas facile à manipuler par les paysans du point de vue dose optimale. Les engrais organiques par contre sont moins couteux et accessible aux paysans.

            Principales contraintes liées à l’agriculture dans les champs des enquêtés

Tableau 4 principales contraintes rencontrées par les agriculteurs

Contraintes culturales

Effectif

Pourcentage

Maladie

35

35

Pauvreté du sol

41

41

Manque de variétés améliorées

4

4

Manque d’engrais

19

19

Erosion

1

1

Total

100

100

Il ressort de ce tableau 4 que les plus grandes contraintes rencontrées par les paysans dans l’agriculture sont, selon les enquêtés, la pauvreté du sol (41%), les maladies des plantes (35%) et le manque d’engrais (19%).  Très peu évoquent le problème de variétés (4%) ou d’érosion (1%). Ces résultats ne sont pas très loin de ceux de Kulemba, (2010), qui ont aussi affirmés que les contraintes liées à la non production agricole dans le groupement de Burhale sont dans l’ordre décroissant: les dégradations avancées des sols, la surexploitation des sols, le problème des maladies et le manque des produits de lutte phytosanitaire, le non accès aux engrais et aux variétés améliorées.

Tableau 5 Fréquence d’application des engrais organiques et minéraux

Fréquences d’application

Effectif

Pourcentage

-          Une fois avant la plantation

-          N’importe quand selon la disponibilité

-          Le jour de semis

69

29

2

69

29

2

Total

100

100

Il ressort de ce tableau que,  69% des enquêtés  appliquent les engrais une fois avant la plantation, 29% l’appliquent n’importe quand selon la disponibilité, 2% le font le jour du semis. L’application de l’engrais avant la plantation est une pratique à encourager dans la mesure que la plupart de paysans utilisent l’engrais organique qui demande une période de décomposition avant la plantation pour être profitable à la plante. De l’autre côté, l’élevage dans les milieux ruraux au Bushi ayant sensiblement régressé depuis plusieurs décennies à cause de l’insécurité et des guerres, réunir des grandes quantités de matières organiques pour l’amendement et/ou la fertilisation des champs devient difficile. Du coup, l’épandage de la matière organique, pour un bon nombre de paysans, n’est pas lié à une période bien précise mais plutôt à la disponibilité de la matière organique.

Tableau 6 Provenance des engrais utilisés par les agriculteurs

Provenance

Effectif

Pourcentage

Achat au marché (Pharmacie vétérinaire)

5

5

Don des ONGD

9

9

Compostière

54

54

Déchet des cuisines et des résidus de récolte

32

32

Total

100

100

Il ressort de ce tableau que, 54% des enquêtés affirment que les engrais utilisés dans ce milieu proviennent des compostières faites par les paysans eux-mêmes,  pour 32% les engrais proviennent de déchets ménagers et  de résidus des cultures ,9% les obtiennent par don (souvent des ONGD), très rare (5%) sont ceux-là qui achètent les engrais dans des pharmacies vétérinaires. Ces résultats cadrent avec ceux de Mujawimana, (1998) affirmant que la majorité de paysans de Walungu utilisent aussi  le compost comme principale source de matières fertilisantes  au sein  de leurs exploitations agricoles.

Tableau 7 Appréciation (Estimation) du coût des engrais

Engrais organiques

Engrais minéraux

Coût

Effectif

Pourcentage

Effectif

Pourcentage

Très chers

20

20

37

37

Cher

36

36

46

46

Moyen (abordable)

41

41

17

17

Faible

3

3

-

-

Total

100

100

100

100

Il ressort de ce tableau qu’en ce qui concerne les engrais organiques, 41% des enquêtés  estiment que leur coût est abordable, 36% et 20% les estiment respectivement chers et très chers à cause des grandes quantités qu’il faut réunir  couplées au coût lié à leur transport, rares (3%) sont ceux-là qui estiment le coût faible. Quant aux engrais minéraux, presque la moitié des enquêtés les trouve chers, 37% les trouvent très chers. Seuls 17% les trouvent abordables. Kulemba (2010), comparant le coût des engrais au niveau de Burhale a trouvé que 1kg de NPK revenait à environ 1,5$ pendant que 1,5 m3 (plus ou moins 1,5tonnes) de compost à maturité ne coûtait que 15$. Cette différence de prix fait que plusieurs paysans préfèrent soit acheter le compost soit le fabriquer eux-mêmes tout prêt de leurs champs.

Tableau 8 Performance agronomique des engrais utilisés.

Engrais

Effectif

Pourcentage

Engrais organique

83

83

Engraischimique (minéraux)

17

17

Total

100

100

Il ressort de ce tableau que 83% des enquêtés  estiment que les engrais organiques sont plus performants que les minéraux  et  seulement 17% optent pour la performance des engrais minéraux. En effet, la plupart des paysans utilisant rarement les engrais chimiques ou ne maitrisant pas les quantités exactes d’engrais chimiques à appliquer, trouvent que les engrais organiques sont plus performants. Ces résultats s’éloignent de ceux de Murhabazi, (2008) affirmant que c’est plutôt  les engrais organiques mélangés aux engrais minéraux qui offrent une performance agronomique satisfaisante. Les engrais organiques appliqués seuls ne donnent pas souvent des rendements optimaux, étant donnés qu’ils nécessitent d’être appliqués en grande quantités.

Tableau 9 Niveau de satisfaction des agriculteurs par rapport à la production après fertilisation

Degré de satisfaction

Effectif

Pourcentage

Excellent

2

2

Très bon

18

18

Bon

80

80

Total

100

100

Il ressort de ce tableau que, la majorité des enquêtés (80%) estiment bon (moyen)  les  rendements qu’ils obtiennent après fertilisation, 18% les trouvent très bon et très rare (2%) les trouvent excellents. En effet, la plupart des paysans ne maitrisant pas les besoins réels des plantes et par conséquent les doses optimales d’engrais à utiliser (Lunze, 2000), se contentent d’épandre les quantités disponibles souvent en dessous des exigences de la plante. C’est cela qui expliquerait pourquoi leurs rendements sont moyens.

Tableau 13 Contraintes liées à l’utilisation des engrais à Burhale

Contrainte

Effectif

Pourcentage

Le coût et la disponibilité des engrais

85

85

Transport d’engrais

8

8

Dosage d’engrais

7

7

Total

100

100

Il ressort de ce tableau que la majorité des enquêtés (85%) sont buttés au problème de coût et de disponibilité des engrais, 8% se plaignent du coût lié à leur transport, 7% avouent ne pas maitriser les doses optimales à utiliser. Ces résultats ne s’écartent pas de ceux de Lunze (2000) affirmant que la plupart des paysans dans la région du Kivu montagneux ne s’approvisionnent pas en engrais du fait de leur coût et des difficultés qu’ils éprouvent dans leur manipulation du point de vue de la dose optimale à appliquer.

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