INTRODUCTION

PROBLEMATIQUE

Dans le temps, l’homme avait suffisamment des terres à sa disposition ; celui-ci ne se souciait pas du lendemain car sa production agricole lui était suffisante. Actuellement, les choses ont changé, les terres productrices deviennent de plus en plus  rares mais aussi la population augmente d’une façon non proportionnelle à la production agricole. Sur 100% des terres arables et fertiles que regorgent plusieurs pays en Afrique sub-saharienne, seuls 10% sont exploitées en milieu rural alors que ce dernier approvisionne le marché urbain pour près de 90% en produit agricole (GTZ, 2010).

Dans la province du sud Kivu en général et en territoire de Walungu en particulier, la décroissance de la productivité agricole s’est fait remarquer ces dernières années à la suite de l’insécurité permanente dans les zones de production ainsi que la dégradation des sols. Le Sud-Kivu est pourtant  une province à vocation agricole et son développement ne peut pas se concevoir en dehors des efforts soutenus de différents acteurs pour la relance de l’agriculture. Cette exigence est d’ailleurs d’une extension universelle, comme l’ont montré au fil de temps, des éminents économistes qui ont insisté sur l’importance de l’agriculture dans le développement d’un pays ou d’une entité territoriale. Certains sont allés même plus loin pour dire que de toutes les activités économiques, il n’y a que l’agriculture qui dégage la vraie valeur ajoutée.

Malheureusement, l’agriculture demeure à un stade rudimentaire dans la province, en particulier dans les milieux ruraux comme c’est le cas pour le territoire de Walungu. On observe par conséquent dans ces contrées, des cas criant de malnutrition, de sous-alimentation ainsi que de faim (MUJAWIMANA,  1999).

Cette situation ne peut être remédiée qu’en recourant aux techniques d’accroissement de la production agricole. A cet effet, le recours aux intrants agricoles (engrais organiques et minéraux, produits phytosanitaires, semences améliorées) couplé de  l’utilisation des pratiques culturales efficientes et adaptées aux conditions paysannes, sont des pistes à exploiter dans le souci de l’accroissement de la production agricole (MUJAWIMANA,  1999).

La grande partie de la production agricole provenant des cultures paysannes faites dans les milieux ruraux, plusieurs Organismes Non Gouvernementaux (ONGs) se sont orientés vers ces milieux pour qu’en les appuyant, matériellement ou par des techniques nouvelles, les productions agricoles puissent s’améliorer et par conséquent, le niveau de vie des paysans producteurs (KULEMBA, 2010).

Pour le cas de la province du Sud-Kivu, beaucoup des programmes d’animation et de vulgarisation des ONGs tant internationales que locales sont en cours depuis plusieurs années déjà. Certains ont arrêté leurs programmes, chemin faisant, d’autres continuent jusqu’à présent leurs actions (MUJAWIMANA, 1999).  Etant donné que l’intensification agricole en Afrique en générale et, dans notre région en particulier, est beaucoup plus handicapée par une sous-utilisation des engrais, la majorité des organismes non gouvernementaux se sont orientés vers le milieu rural enfin d’animer les agriculteurs principalement dans des pratiques de fertilisation et de lutte antiérosive, pour la restauration de la fertilité des sols (IFDC, 2010).  

Nonobstant, la présence de ces ONGs dans les milieux ruraux du Sud-Kivu en général et dans le groupement Burhale en particulier, la production paysanne ne s’est pas améliorée, au contraire elle  semble chuter de plus en plus.

Etant donné ce qui précède, ce travail s’est fixé comme objectif de faire un état de lieu de la pratique de la fertilisation dans le groupement de Burhale en territoire de Walungu.

Mis à part l’introduction, la conclusion et les recommandations ; ce travail est subdivisé en trois chapitres : le premier traite des généralités sur les engrais, le deuxième porte sur le milieu et la méthodologie utilisée et enfin le troisième présente les résultats de l’enquête et leur interprétation.