Arrow Table de matières
4640839

Chap. III : PRESENTATION, INTERPRETATION ET DISCUSSION DES RESULTATS

III.1. Quantités  mensuelles  de litière (en gramme) recueillies  dans les deux types des

forêts.

Tableau 2 : Quantité moyenne mensuelle de litière qui tombe  dans la forêt de bambous et la forêt mixte.

Parcelle

déc.

janv.

fév.

mars

avril

Mai

juin

Juill.

aout

sept

Oct.

nove

Moy.

Ecart

type

B1

240,1

247,8

346,4

376,5

384

425,7

352

467,4

288,2

261,2

329,1

330,1

324,2

81,4

B2

181,9

213

250,1

252,2

256,5

277,6

298,7

215,2

205,6

195

235,1

284,3

263

37,1

B3

202,3

221,4

264,5

269,9

281

331,3

381,7

232,4

277,1

206

262,2

263

266

51,7

M1

242,5

333,4

429

549,2

411

364,6

253,8

257,5

375

358,8

392,3

313,8

356,7

86,7

M2

310,4

313,4

310,4

334,2

334,2

279,6

241,4

252,8

347,9

293,4

327,5

300,9

311,1

46,8

M3

341,2

471,6

401,9

380,2

380,2

380,2

380,2

380,2

441,5

241,9

369,3

353,5

367,8

60,6

Avec B1 : Bambou 1 et M1 : mixte 1

Il ressort du tableau 3 que les quantités de litière récoltées sont plus élevées à la parcelle B1 (324,2 g), ensuite à la parcelle B3 (266 g) et enfin à la parcelle B2 (263 g). Ceci se justifie par le fait qu’au niveau de la parcelle B1  un degré de couverture végétale plus élevé est observé comparativement à ces deux autres parcelles

Ces quantités de litière tombées dans cette forêt sont inférieures à celles rapportées dans la littérature pour les ilots des forêts tropicales de bambous au Cameroun dans la forêt de Dja (Oyarzun et al., 2004). Elles sont, par contre, dans les mêmes intervalles que celles qui ont été enregistrées dans la forêt sempervirente au sud du Chili cas de la forêt de bambou et dans la forêt à E. obliqua en Tasmanie (Peh, 2014).

Tableau 3 : Quantité totale (en gramme) des différentes fractions de litière (après triage)

qui tombe dans un collecteur dans la forêt mixte.

Forêt mixte

M1

M2

M3

Moyenne

Feuilles

20,01

15,82

21,08

18,97±2,94

Branches

7,76

10,18

13,50

10,48±1,88

Fruits

2,01

1,46

2,10

1,85±0,64

Autres

7,24

5,77

6,83

6,61±2,72

Somme

37,01

33,23

43,53

37,92±4,34

Il ressort du tableau 3 que les quantités  moyennes de litière tombées dans un collecteur  sont réparties de telle sorte que de plus grandes quantités ont été enregistrées au niveau des feuilles en second lieu des branches pour certaines parcelles. Ceci se justifie par le fait que la forêt mixte du PNKB est constituée des espèces vieilles dont Neoboutonia macrocalyx, Macaranga neomildbreadiana et Tabernaemontana sp qui en constituent les espèces dominantes possédant des feuilles à limbes larges par rapport à celles de Sinarundinaria alpina trouvé dans la forêt de bambous (Bihini et al., 2008). Ce niveau de chute de litière est inférieur à celui enregistré dans la forêt sempervirente au sud du chili et dans la forêt primaire de Nyungwe (Cizungu, 2014).

Les résultats du tableau 3 se différencient encore une fois de ceux trouvés par Makelele, 2015 dans la réserve de Yoko  dans le sens où  dans cette dernière, les quantités totales de litière trouvées dans la forêt mixte du PNKB ont été supérieures à celles collectées dans la réserve de Yoko. Ce qui est normal étant donné que  les conditions climatiques ne sont pas les mêmes et ces deux types d’écosystèmes sont constituées des espèces différentes (Peh et al, 2014).

Tableau 4 : Quantités moyennes mensuelles de litière (en Kg/ha) qui tombe dans les deux types de forêts.

Types de

forêt

Plot A

Plot B

Plot C

Moyenne

Forêt mixte

1747,426

1525,347

1791,819

1688,197

Forêt de

bambou

1682,768

1170,165

1320,389

1391,105

De par le tableau 4, les quantités de litière ont été supérieures  dans la forêt mixte que dans la forêt de bambous et cela, dans toutes les parcelles qui ont été étudiées. Cette situation se justifie par la présence d’une diversité végétale élevée dans la forêt mixte que celle de bambous du

PNKB.

B1              B2              B3

500

450

400

350

300

250

200

150

100

50

0

D E C       J A N       FEV     M A R S     A V R       M A I      J U I N    J U I L L   A O U T    S E P T    O C T O    NOV

Figure 3 : Variation temporelle des quantités de litière collectées pendant  la période de

l’essai dans la forêt de bambous.

La figure 3 met en évidence un accroissement des quantités de litière depuis le mois de janvier jusqu’en juillet où de plus grandes quantités ont été observées. B2 et B3 ont presque la même

tendance d’évolution des litières juste au niveau du début de l’essai et au finish il s’observe une

différence de l’évolution  entre ces deux parcelles.

Cette variation observée au cours de la période de l’essai se justifie par la variation du degré de recouvrement des espèces retrouvées sur la parcelle de l’essai lors de la tombée de la litière qui varient d’une période à une autre selon évidemment les conditions météorologiques   de la

période de l’essai (Bihini et al., 1997).

M1              M2              M3

600

500

400

300

200

100

0

D E C      J A N      FEV    M A R S    A V R      M A I     J U I N   J U I L L  A O U T   S E P T   O C T O   NOV

Figure 4 : Variation temporelle des quantités de litière collectées pendant la période de

l’essai dans la forêt mixte.

Il ressort de la figure 4 que de plus fortes quantités de litière sont collectées au mois de mars au niveau de la parcelle M1 et ensuite on observe une diminution au début du mois d’avril jusque vers le mois de juillet. La même observation est valable pour la parcelle M3 où on observe une augmentation au début de l’essai  et qui diminue à la fin, par contre la parcelle M2 a connu une quantité de litière très faible juste au début de l’essai qui est restée presque statique pour les autres mois, sauf qu’il s’observe une légère augmentation vers la fin de l’expérimentation. Toutes ces variations sont dues aux répartitions inégales des précipitations dans le temps pendant la période d’essai (Wils et al., 2005; ICCN, 2010).

25

20

15

10

5

0

Dec               jan               fév             mars            avril             mai              juin

moyenne feuilles               moyenne branches

moyenne fruits                  moyenne autres

Figure 5 : Variation temporelle des quantités de litière obtenues après triage pendant la

période de l’essai dans la forêt mixte parcelle 1.

Il ressort de la figure 5 que de plus grandes quantités des feuilles tombées dans cette parcelle au cours de la période de l’essai sont collectées au mois de mai. Elles sont supérieures à toutes les autres fractions de la parcelle. Les courbes de variation temporelles des quantités des branches et des fruits collectées présentent des variations presque nulles.

25

20

15

10

5

0

Dec               jan               fév             mars            avril             mai              juin

moyenne feuilles               moyenne branches

moyenne fruits                  moyenne autres

Figure 6:Variation temporelle des quantités de litière collectées pendant la période de

l’essai dans la forêt mixte parcelle 2.

Il ressort de la figure ci-dessus que les quantités de litière (feuilles), sont supérieures à celles retrouvées dans les branches, et autres organes, atteignant le maximum au mois de Janvier. Dès lors, les quantités des feuilles ont commencé à baisser jusqu’au dernier mois de l’étude. Le même cas a été observé pour les branches et autres le minimum a été noté au début de l’essai pour les deux fractions (branches et autres) tandis que, le maximum a été noté vers février jusque le mois clôturant la fin de la période de l’essai.

En plus, cette figure montre une augmentation variée de la chute des branches et autres organes au fur et à mesure de la période de l’essai.

30

25

20

moyenne feuilles

15                  moyenne branches moyenne fruit

10                                                                                                                        moyenne autres

5

0

D E C     J A N V     FEV     M A R S  A V R I L    M A I      J U I N

Figure 7:Variation temporelle des quantités de litière collectées pendant la période de

l’essai dans la forêt mixte parcelle 3.

La figure 7 montre encore une fois de plus une diminution  légère de la quantité de feuille au

plot 3 tout au long de la  période de l’essai.

La figure 7 montre aussi que dans la parcelle 3, la quantité des feuilles enregistrées pendant le mois de janvier s’écarte légèrement des autres et reste toujours supérieur quant aux autres. Cette situation pourrait s’expliquer aussi par la situation météorologique observée dans la forêt mixte se trouvant au mont Bugulumiza (Veneklaas, 1991).

Par contre, pour les branches, le maximum a été atteint au mois de janvier et mars et le minimum au mois de juin. Les grandes quantités des autres organes ont été observées vers le mois d’avril et à la fin de l’essai. La quantité des fruits et fleurs enregistrées tout au long de l’expérimentation dans toutes les parcelles sont restées très inférieures.

Tableau 5: Poids initial et poids final de différents thés avant et après enfouissement dans le sol

Parcelle

PI en g

PF en g

Perte de poids

en g

Perte de poids en %

B1

2,15

1,82

0,32

15,14

2,20

1,97

0,22

10,35

2,18

1,77

0,40

18,76

2,23

1,89

0,33

14,98

2,22

2,17

0,05

2,35

B2

2,21

1,69

0,51

23,35

2,22

1,65

0,57

25,79

2,19

1,75

0,44

20,10

2,21

1,58

0,63

28,59

2,27

1,98

0,28

12,69

B3

2,19

1,69

0,49

22,55

2,20

1,63

0,57

25,92

2,25

1,73

0,51

22,98

2,24

1,77

0,47

21,00

M1

2,15

1,69

0,45

21,23

2,23

1,68

0,55

24,73

2,19

1,86

0,33

15,24

2,18

1,85

0,32

15,04

2,24

1,56

0,67

30,24

M2

2,25

1,89

0,39

17,31

2,24

0,96

1,28

57,26

2,24

1,65

0,58

26,10

2,26

1,86

0,40

17,84

2,28

1,62

0,65

28,91

M3

2,34

1,84

0,50

21,53

2,23

1,57

0,65

29,51

2,29

1,65

0,63

27,88

2,27

1,78

0,48

21,42

2,31

1,77

0,54

23,64

B1

2,09

0,78

1,31

62,48

2,06

0,99

1,06

51,55

1,98

1,02

0,95

48,20

2,00

0,95

1,04

52,29

2,05

0,83

1,21

59,32

B2

2,09

1,04

1,04

50,05

1,98

0,95

1,02

51,81

1,95

0,04

1,91

97,87

1,93

0,85

1,08

55,92

1,98

0,99

0,99

49,99

B3

2,07

1,13

0,93

45,19

2,07

0,96

1,10

53,20

2,04

0,90

1,14

55,96

2,03

0,96

1,06

52,27

2,14

0,99

1,14

53,42

M1

2,07

1,04

1,02

49,55

2,05

0,91

1,13

55,48

2,04

0,92

1,11

54,61

2,02

1,10

0,92

45,57

2,00

0,89

1,10

55,15

M2

2,10

0,86

1,24

59,11

2,12

1,35

0,77

36,39

2,00

1,00

0,99

49,66

2,04

1,33

0,71

34,97

2,08

1,36

0,72

34,51

M3

2,04

0,85

1,18

58,21

2,11

1,00

1,109

52,47

2,17

1,01

1,15

53,21

2,09

1,01

1,08

51,56

2,00

1,05

0,94

47,27

Le tableau 5 présente les poids initial et final en gramme de différente sorte de thé utilisés dans

nos différentes parcelles au cours de la période de l’essai.

Tableau 6. Perte de poids de thés au cours de deux mois d’enfouissement de Tea bag.

Type de thé

Type de forêt

Moy de pertes de poids en %

TR

Bambous

19,18

Mixte

22,46

TV

Bambous

55,97

Mixte

51,33

Le tableau 6 montre que le taux   de décomposition du thé dépend plus de sa composition chimique. En effet, le thé vert contenant moins de lignine a perdu plus de poids que le thé rouge possédant une quantité plus élevée de lignine. Le facteur « type d’écosystème » a une plus faible influence par rapport au facteur « composition chimique ».

La décomposition de ce deux types de thé commercial a été prouvée dépendante de plusieurs facteurs : abiotiques (climatique et variables géographiques) et biotiques (qualité de la litière,

communautés des décomposeurs du sol) et aucun de ces facteurs pris individuellement ne peut influencer le taux de la décomposition de la litière (Zhang et al., 2008).

Peh(2009) a utilisé une méthode différente de celle de Tea bag et a trouvé  un taux de décomposition, après 9 mois d’incubation de 53.3 ± 4.6 % en forêt bambou et 59.0 ± 4.4 % en forêt mixte. Il a été montré que la litière en forêt de bambous est de mauvaise qualité (Peh,

2009) étant donné qu’elle possède une forte proportion (63,5%) de lignine et de cellulose (Gross, Torti, 2000) avec une faible quantité en azote (Benhard et al, 2015). En plus, la forêt de bambous étant composée d’une espèce monodominante, la proportion  d’arthropodes et de la faune du sol y est relativement faible tandis que dans la forêt mixte on observe une diversité de la formation végétale, ce qui fait qu’on y trouve une grande proportion d’arthropodes et de la faune du sol (Torti et al, 2001). En plus des facteurs climatiques et variables géographiques locales pourraient expliquer le relative faible taux de décomposition de la litière en forêt de bambous par rapport à la forêt mixte (Zhang et al., 2008).

Partager ce travail sur :