INTRODUCTION

Les forêts tropicales représentent 45% de la couverture végétale terrestre (GIEC, 2000) et ainsi contribuent jusqu’à 1/3 de la productivité primaire. Dans ces forêts, une quantité importante de la litiere constituée principalement des feuilles tombe à la surface du sol,   (Weerakkody et Parkinson, 2006) et entame le processus de décomposition (McNaughton et al., 1989 ; Carrera et Bertiller, 2013) qui libère certains éléments nutritifs pour la croissance et le développement du peuplement végétal.

Ce processus de décomposition couplé à celui de minéralisation joue un rôle crucial dans le fonctionnement des écosystèmes comme connecteur entre différents niveaux trophiques (Bakker et al., 2011) et en régulant l’accès des arbres aux nutriments (parsons et al., 2000) tout en participant au recyclage  de ceux- ci  (Swift et al., 1979 ;Cardelus, 2010) lequel recyclage depend en grande partie des facteurs de l’environnement, de la qualité de la litière et donc sa composition et aussi de toute la communauté d’agents de décomposition (Anaya et al., 2012).

Sous les tropiques particulièrement, les précipitations et la température jouent un rôle très important dans la décomposition des litières des forêts.

En effet, les agents de décomposition ont une activité plus intense dans les conditions humides pendant que dans celles sèches, ces mêmes agents, à la recherche des conditions plus favorables, ont tendance à aller en profondeur. Dans une telle situation la décomposition de la litiere devient ralentie en surface.

Le type de litière et aussi sa composition chimique sont également des facteurs très importants contrôlant le processus de décomposition de la litière. En effet des études ont montré qu’une litière riche en azote   et en   phosphore se décompose plus rapidement (Kurokawa , 2008 ; Alvarez-Sánchez et Becerra, 1996) pendant qu’il existe une corrélation négative entre de grosses molécules à base de carbone telles que la lignine et la cellulose et le taux de décomposition (Vaieretti et al., 2005). Lorsque ces molécules sont abondantes, elles occasionnent le ralentissement de la décomposition.

Des travaux sur la décomposition de la litière ont été réalisés dans les forêts d’ailleurs, cependant, pour les forêts tropicales d’Afrique centrale, trop peu d’information sont disponibles concernant cette thématique (Bernhard-Reversat,1972). En haute altitude, trés peu d’études ont jusque là été conduites (Edwards,1977).

Dans la partie haute altitude du Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB) où ce travail a été effectué, peu de recherches portant sur le monitoring du cycle biogéochimique de cette forêt ont déjà été menées.

D’où l’intérêt de cette recherche qui est de fournir des informations sur la décomposition de la litière dans le PNKB. Pour répondre à cette préoccupation, des essais ont été installés dans la forêt mixte et dans la forêt de bambous. Ils avaient pour objectifs d’évaluer la quantité de litière qui tombe dans les deux types de forêts, et de prédire le taux de décomposition par la technique de tea bag.

Il existe plusieurs méthodes pour prédire la décomposition de la litière. Parmi ces méthodes, le test  de tea bag, qui utilise  les sachets de thé  comme kits de test normalisé. Cette technique a été testée pour sa sensibilité  dans les écosystèmes et les biomes, confirmant que le TBI est accessible à la distinction entre ces systèmes (Keuskamp et al., 2013). De plus, les influences environnementales, tels que la température et la teneur en humidité, sont plus stables dans le sol que sous la couche de litière.

Ce travail part de l’hypothèse que le type de peuplement végétal a une grande influence sur  la production de la litière et par là, sa vitesse de décomposition et donc les cycles des nutriments dans la forêt de Kahuzi-Biega.

A part l’introduction ce travail comporte trois chapitres : le premier concerne les généralités sur la décomposition ; le deuxième porte sur le milieu d’étude et la méthodologie utilisée ; pendant que le troisième présente les résultats, leurs interprétations et leurs discussions.

Une conclusion et des recommandations mettent fin à ce travail.