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Chapitre II. PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE ET METHODE DE RECHERCHE

II.1. PRESENTATION DU CADRE D’ETUDE

  • Aspects géographiques de la chefferie NTAMBUKA
    • Situation géographique

Le territoire d’Ijwi, unique territoire insulaire de la RDC et dont la superficie totale est de 320km2 à une population estimée à 260.000 habitants dont 168.000 dans la collectivité –chefferie de Ntambuka et 92.000 dans la collectivité –chefferie Rubenga.

Effet, cette population est issue de 3 souches différentes à savoir :

  • Les pygmées d’origine pygmoïde étant les premiers occupants ;
  • Les bahavu qui est la tribu dominante et originaire de la chefferie de Buhavu de territoire de Kalehe. Elle occupe une plus grande partie du territoire ;
  • Les insulaires d’origine Rwandaises ayant fait les guerres du Rwanda avant les années 1960.

La chefferie NTAMBUKA est l’une de deux chefferies du territoire d’Ijwi, situé au Sud de l’Ile d’ Ijwi. Elle est limitée au :

  • Au Nord par la chefferie Rubenga
  • Au Sud par la République du Rwanda et le lac Kivu
  • A l’Est par les eaux du lac Kivu et la République du Rwanda
  • A l’Ouest par eaux du lac Kivu englobant les ilots Nyamizi, Irhe, Chegera, Ibuza et au –delà de celle –ci les territoires de Kabare et Kalehe.
    • Relief et climat.
  1. Relief

D’une manière générale, le relief dominant est celui des montagnes. On y observe des collines et des plateaux et même des plaines dans alentours de la chefferie. On y rencontre quelques vallées et des marrais. Les vallées et les marais sont riches en argiles, en humus et à certains endroits des terres compactées. La chefferie NTAMBUKA est caractérisée par une masse montagneuse dominée par les massifs de NYAMUSISI qui est la plus haute montagne de l’ile (plus au moins 2200m d’altitude). Cette partie restait l’une des rares réserves forestières, collines et plateaux s’agencent de part et d’autre de ce massif.

Dans les vallées et abords côtières. On y trouvait une sorte de forêt de galerie doublée des verdeurs luisantes, mais aujourd’hui elle est limitée pour les autres cultures.

La chefferie NTAMBUKA connait un climat tropical d’altitude, généralement doux et humide. Cette chefferie connait deux saisons alternatives.

La saison pluvieuse qui s’étend demi-septembre au mois de mai et la saison de juin au mi septembre. Le climat est fortement influencé par l’altitude. La température moyenne varie de 17°C pendant la saison la plus froide et de 30°c au moment le plus chaud.

Le vent souffle sur les quatre points cardinaux. Le plus violent surnommé en langue vernaculaire « SHABIRABALAMBA » qui souvent se dirige de l’Est à l’Ouest et l’inverse favorise les pluies. Suite à la déforestation de la réserve NYAMUSISI et du manque de surveillance continue pour sanctionner les destructeurs de cette forêt. Les précipitations des pluies ont diminué comparativement aux années antérieures. Cette réserve forestière a été décimée par les exploitants des bois de chauffe au vue et aux yeux des autorités habilités à protéger cette forêt si protectrice de la nature.

Toute fois, pendant l’année 2007, les précipitations ont atteint une moyenne de 68,74mm de pluies.

  • Sol, végétation et hydrographique

Les sols sont soit sablonneux ou argileux selon les endroits. C’est ce qui explique l’exploitation des carrières à sable qui approvisionnent la ville de Bukavu, construite entièrement  en sable d’Idjwi ainsi que celle de Goma qui consomme une quantité non négligeable du sable en provenance de cette Ile. 

  1. Végétation

La végétation naturelle est steppe herbeuse. Des forêts galerie logent des cours d’eaux. Dans les marais (bas fonds), on y trouve d’espèces herbacées et buissonnantes. Certains marais et rivières produisent du sable. En revanche, les vastes étendus sans arbres qui s’étirent le long de l’ensemble de la chefferie sur de terres à fortes pente sont dominées par les plantes et par l’érosion. Des efforts des associations et de la notabilité locale font que certaines essences sont plantées sous formes d’agroforesterie.

L’abatage d’arbres n’est pas contrôle par les autorités, mais la population utilise énormément des produits tirés du bois notamment pour la cuisson, la fabrication des planches , la cuisson des fours des briques, la fabrication des pirogues, la menuiserie et la construction des maisons…..La seule forêt qui constituait la végétation de l’Ile d’Idjwi et aujourd’hui décimée par la pratique d’exploitation des bois de chauffe qui est une source d’énergie pour la majorité de la population.

  1. Hydrographie

La chefferie NTAMBUKA comme tout le territoire d’Idjwi, est entouré par les eaux du Lac Kivu, d’une superficie de 2,650km2, le lac –Kivu forme la forestière naturelle entre le Rwanda et la RD Congo. La chefferie Ntambuka possède plusieurs cours d’eau dont les principaux sont : Musheke, Mulinga, Mwiri, Kashalala, Kintama, Murheme, Nyamakinga, qui déversent leurs eaux de part et d’autres dans le lac –Kivu. On aperçoit une ferme au toit de toile sur la rive du lac –Kivu, un lac d’eau douce situé à la frontière de la RDC et le Rwanda. Sur cette rive au riche sol volcanique, ont cultive les cafés, thé et bananes. Les récoltes sont principalement destinées à l’exploitation dans le pays voisin du Rwanda.

La population de la chefferie Ntambuka est répartie par groupement et par sexe (hommes –femmes) dans le tableau ci –dessous.

Tableau N°2. Répartition de la population de la chefferie Ntambuka

Groupement

Hommes

Femmes

Garçons

Filles

Total

Nyakalengwa

7590

9130

15436

16515

48671

Mpene

8418

10019

13435

14823

46695

Mugote

8320

9432

14131

14421

46354

Total

24328

28581

45809

45809

141720

  Source : Rapport d’Etat civil d’Idjwi, exercice 2014.

  • Aspects économiques

L’agriculture est la première activité qui intéresse la population d’Idjwi et occupe plus de 90% de la population de la chefferie Ntambuka. (ADI –KIVU, 2008. L’agriculture toujours pratiqué d’une manière artisanale, rencontre plus d’obstacles freinant son développement et les sols s’appauvrissent et deviennent rares en armées. Principales cultures pratiquées dans la chefferie Ntambuka sont :

  • Les légumineuses : haricot, soja, arachide, petit pois ;
  • Les céréales : mais et sorgho ;
  • Les tubercules : manioc, patate douce, igname, colocases ;
  • Les cultures industrielles : le quinquina, le café.

Tableau N°3 : Répartition de groupement et villages d’Idwi

Groupement

Villages

Variétés vulgarisées

MPENE

Ntalangwa

Kasihe

Kashara

Buhumba

Kabuye

FIA 25, NSH 42

FIA 25, NSH 42

NSH42, BWAZIRUME

BWAZIRUME, FIA 25

FIA 23,25

NYAKALENGWA

Bunyama

Karama

Rambo

Lushindi

Mazina

Muhungwe

FIA 21, T6 NSH 42

FIA 25, 23, Gros Michel

BWAZIRUME , Ntundu

Kashikazi, NSH 42

Bwazirume NSH 20

Gros miche, NSH20

MUGOTE

Aucune variété vulgarisée dans ce groupement.

Source : Rapport annuel du cabinet agricole d’Idjwi en 2014.

  • Elevage

L’élevage en chefferie Ntambuka est constitué par les gros bétails, le petit bétail et la basse cour. Le petit bétail est constitué des chèvres, des moutons, des porcs, des lapins, des chiens, des chats et des cobayes.

La basse cour est constituée des pintades, des pigeons, des poules, des dindons ;….cet élevage se fat d’une façon traditionnelle. La production couvrait seulement les besoins de la famille et du voisinage.

C’est élevage de prestige. On y remarque aussi les bovins, leurs effectifs sensiblement diminué. Mais généralement 65% des ménages possèdent 1 à 2 têtes (ADI –Kivu 2008). Les porcs étaient présents dans la chefferie Ntambuka mais ont toujours été victimes de la peste porcine.

  • Pêche

Elle est parmi les activités génératrices de revenu du ménage dans la chefferie Ntambuka. Elle se pratique d’une manière traditionnelle et artisanale dans les villages qui sont proches des pistes de pêche. Les pêcheurs artisanaux travaillent surtout avec les filets maillants, la pêche au trimaran la pêche par capitulation à la main, la pêche à la nasse, la pêche à la ligne,…Ces pêcheurs artisanaux utilisent environ des pirogues construites localement, très rarement motorisées. Les méthodes sont inadéquates, la majorité travaille la nuit.

  • Commerce

Le commerce est exercé en spéculation dans la chefferie Ntambuka à travers les marchés, les centres de négoces et les boutiques, ainsi on parle de petit commerce.

Au niveau des groupements, les populations vendent les récoltes de leurs champs et en profitent pour acheter les produits manufacturés nécessités.

Les petits marchés au niveau des groupements sont généralement, organiser à des heures tardives et entrainent parfois de cas des violations des droits de l’homme ; notamment le viol des femmes et filles. Il ya aussi des centres de négoces. En général, il y a un minimum, un centre de négoce par groupement. Ce sont des centres au niveau desquels les populations locales peuvent tous les jours de la semaine s’approvisionner au niveau de boutique et petites pharmacies.

Tableau N°4 : Répartition des marchés dans la chefferie Ntambuka.

Groupement

Marchés

Jours d’activités

MPENE

KASHARA

Mardi et Dimanche

KARHULO

Mercredi et Samedi

MUSHEKE

Jeudi et Dimanche

NYAKALENGWA

BIHEMBE

Dimanche

MUGOTE

LWAMARHULO

Dimanche

SHWISHWI

Lundi

Source : Nos enquêtes sur terrain du mois de décembre 2015.

  • Industries et Artisanat
  1. Industrie

A part les moulins à Mazout (plus de 24 moulins dans le groupement il n’ y a aucune industrie (ADI –Kivu 2008)

  1. Artisanat

Dans ce domaine, ils de développent du tissage, de la vannerie et de la poterie. La menuiserie et la maçonnerie y sont développées et ont permis d’améliorer sensiblement l’habitat.

  • Transport et communication
  1. Transport lacustre.

Ce moyen de transport reste le poumon de l’île d’Idjwi incontournable de cette entité qui malheureusement rencontre plusieurs obstacles.

Tous les ports et quais d’accostage ne sont pas éclairés alors que le chargement/déchargement se font la nuit car les marchandises à charger ne sont pas stockées en un seulement mais plutôt proviennent de plusieurs escales. Pour le transport lacustre il est assuré par les bateaux, les barges, les pirogues motorisées, les pirogues à rame…

  1. Transport terrestres.

Cette chefferie étant très enclavée, reliée à son entièreté par une route en très mauvais état. Quelques véhicules existent dans la chefferie Ntambuka. Suite à cet enclavement, seules les motos constituent la voie de sortie et de circulation sur toute l’étendue de la chefferie.

  1. Communication

Les communications se faisaient jadis en grande partie de bouche à l’oreille ainsi que par correspondance transmise par porteur se font aujourd’hui par moyen téléphonique grâce aux réseaux : Tigo, Airtel, Vodacom, Orange ou CCT et MTN Rwanda, Super celle couvrent les services des communication sur l’île d’Idjwi longtemps qui a été enclavée par manque non seulement des réseaux de connexion mais aussi des moyens de transport (autos ou véhicules, motos ;…..La radio de communautaire existe à Idjwi comme « Idjwi LINO » et une autre installé pendant l’année 2012 qui sont écoutées dans Ntambuka et desservent la population en dépit des insuffisances des émissions suite au manque suite des professionnels de l’information qualifiés et carence d’électricité et l’usage d’un générateur.

II.2. APPROCHE METHODOLOGIQUE

II.2.1. METHODES ET TECHNIQUES UTILISEES

  1. Méthodes

Selon Pinter et GRAWITZ, la méthode de recherche est l’ensemble d’élément et d’opérations intellectuelles utilisées par des individus pour atteindre, vérifier, démontrer les vérités qu’ils poursuivent ([1]). L’utilisation d’une quelconque méthode est fonction d’une réalité à analyser. Tout au long de ce travail, les méthodes suivantes ont été utilisées :

  • Méthode statistique : Elle nous a permis d’analyser les données récoltées au revenu familial des jeunes domestiques des ménages de Bukavu.
  • Méthode historique : Elle nous a permis d’étudier les paiements dont l’objet de jeunes domestiques dans le passé afin de comprendre si ce qu’ils gagnaient était convenable ou rentable par rapport au besoin du ménage en remontant dans le temps jusqu’actuellement.
  1. Techniques

Les techniques sont des outils des moyens permettant aux chercheurs d’accéder  à la réalité dont il a besoin.

Pour Pintor et GRAWITZ, méthode de recherche en science sociale, 4ème édition. Paris 1972. P.289 comprendre et expliquer un phénomène ou un sujet d’étude.

  • Technique documentaire : Nous avons fait recours écrite. Nous nous sommes référé à la documentation sous forme électronique et photographique et elle nous a fournir quelques informations utile à notre étude.
  • Technique de questionnaire d’enquête : recourant à cette technique ou matériel, nous avons interrogé notre cible de façon directrice afin de faire un prélèvement quantitatif et l’établissement de comparaison chiffrées tenant compte du nombre des domestiques des ménages consultés.
  1. Matériel

Le questionnaire (Annexe I) est organisé de sorte à permettre d’obtenir :

  • Des renseignements généraux sur les participants et donc de cibles et de caractériser la population ;
  • Le désir réel de jeunes travailleurs domestiques pour les jours à venir ;
  • Les renseignements sur les sentiments de domestiques par rapport à ce qu’ils gagnent et l’impact de ce qu’ils gagnent sur le revenu de leurs ménages.
  • Une évaluation concrète de ce que gagnent les jeunes domestiques par rapport aux attentes des ménages ;
  • Un commentaire comme ajout ou questionnaire.

Les commentaires pouvons être utilisés enrichir et critiquer les résultats obtenus. Le choix des questions et la trame du questionnaire ont été établis grâce aux données de la littérature et à l’observation soutenue de la de jeunes travailleurs domestiques.

 

[1] Pinter et GRAWITZ 4ème édition. Paris 1972. pages

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