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CHAPITRE II. MILIEU, MATERIEL ET METHODE

II.1.  MILIEU

              L’étude  a été  réalisée  à  KILIBA, KAWIZI  et  KAVIMVIRA  situés  dans  la  plaine  de  la  Ruzizi  au  Sud-Kivu, à  l’Est  de  la  République  Démocratique  du Congo.

  1. SITUATION GEOGRAPHIQUE

                La  plaine  de  la  Ruzizi  fait  partie  du  vaste  complexe  formé  par  le  graben  d’effondrement  de  l’Est  Africain(TRACTBELL,1993). Elle  est  limitée  au  Nord-Est  par  la  plaine  d’Imbo (Burundi)  dont  elle  est  séparée  par  la  rivière  Ruzizi, au  Sud  par  le  lac  Tanganyika, à  l’Ouest  par  la  chaine  des  monts  Mitumba (MASHIKA,1994).

                  La  plaine  de  la  Ruzizi  est  comprise  entre  2°42’  latitude Sud  et  entre  29°22’  longitude  Est. Sa  superficie  est  de  l’ordre  de  175.000  hectares ;elle atteint  au  niveau  de  Gihungu  sa  plus  grande  largeur (une  trentaine  de  kilomètres).L’altitude  est  comprise  entre  773m  dans  le  delta  de  la  Ruzizi  et  l’isohypse  de  1.000m  qui  marque  un  début  de  relief  assez  rapide, située  dans  le  fossé  du  lac  Tanganyika ;la  plaine  de  la  Ruzizi est  une  région  naturelle.

                    Elle  s’étend  du  coté  congolais  sur  superficie  de  80.000hectares  dont  35.000 hectares  sont  destinés  à  l’agriculture, 30.000hectares  au  pâturage  et  15.000 hectares  occupés  par  les  marécages (ANONYME,2005).

  1. CONDITIONS CLIMATIQUES

                      D’après  la  classification  de  Koppen, le  climat  de  la  plaine  de  la  Ruzizi  appartient  au  type(AW4)s, c’est-à-dire  à  un climat  de  4 mois  (juin  à  septembre)  au  cours  desquels  les  précipitations  n’atteignent  pas  500mm, l’indice  S  rappelant  que  région  envisagée  se  situe  dans  l’hémisphère  Sud (GERMAIN,1952).La  température  varie  entre  18°C (minimum)  et  29°C (maximum).La  saison  des  pluies  s’étend  d’octobre  à  mai  et  la  saison  sèche  de  juin  à  septembre. La  répartition  annuelle  des  précipitations  est  irrégulière. En  effet,  il  n’est  pas  rare  que  la  saison  sèche  se  prolonge  jusqu’en  novembre  et  lorsqu’il  arrive  de  pleuvoir,  l’agressivité  des  premières  précipitations  ainsi  que  les  ruissellements  ne  permettent  pas  au   sol  de  profiter  des  apports  en  eau  (MANGO,1996).

                         L’humidité  relative  moyenne  annuelle  est  d’environ  70 %.On  rencontre  une  saison  à  faible  humidité  relative (55-60%)  de  juin  à  octobre  et  une  saison  à  forte  humidité  relative  ( supérieure  à  70%)  d’octobre  à  mai. L’insolation  moyenne  annuelle  dans  la  plaine  de  la  Ruzizi  est   de  l’ordre  de  50%  de  l’insolation  astronomique  possible. La  période  d’insolation  maximale  (supérieure  à  50%)  coïncide  avec  la  saison  sèche. Elle  est  suivie  par  une  insolation  minimale  (41%)  en  novembre  et  décembre (MASHIKA ,cité par  AMISI,2004).

  1. CONDITIONS EDAPHIQUES

                               Le  sol est de deux types : le  sol  argilo-sablonneux  couvre  toute  la  partie  de  Kiliba  à  Gatumba  jusqu’au  lac  Tanganyika ,le  sol  sablo-argileux   couvre  le  reste    de  la  plaine (MULUMUNA,2005). Ces  deux  types  de  sols  sont  d’origine  alluvionnaire. Les  alluvions  ont  été  apportées  dans  la  plaine  par  la Ruzizi  et  les  cours  d’eaux  en  provenance  des  hautes  montagnes  de  la  crête  Congo  Nil  et  de  monts  Mitumba (MBUMBURWANZE,2012).

 II.2. METHODES

                                Une  revue  bibliographique  permettait de  rassembler  des  informations  possibles   sur  la  situation   de   la  culture  du  manioc  dans   la  Province  du Sud-Kivu. La  méthode  utilisée  a  consisté  en  des  enquêtes  menées  dans   des   champs  paysans  de  l’axe KILIBA-KAWIZI-KAVIMVIRA.   Le  choix  de  ces  sites  a  été  dicté  non  seulement  par  le  fait  qu’ils  ont  une  importance  considérable  dans    la  production  du  manioc, mais  aussi  par  leur  accessibilité. L’enquête  a été menée  en  mars  2017  en raison de 18 champs par site.

  1. Enquête épidémiologique du manioc

                                Il était question de faire un inventaire rapide sur la situation phytosanitaire du manioc dans différents sites producteurs du manioc. Pour cela il y avait eu une évaluation de la sévérité et de l’incidence de différents pestes du manioc sur base des symptômes et de la présence des ravageurs en fonction de :

  • Du système de culture en présence
  • Des variétés en présence dans le champ
  • Du milieu observé
  • De l’âge du manioc

                                L’étude a été menée dans chaque site, dans 3 champs selon l’âge, 2 par système de cultures en place et 3 répétitions pour chaque champ choisi. Autrement dit, une fois qu’on arrivait dans un site, on devrait commencer par identifier  un champ de manioc jeune de moins de 6 mois d’âge en association des cultures,  un en monoculture  et 3 répétitions  pour chaque cas ; ce qui fera  6 champs, puis de même pour un champ dont l’âge varie entre 6 et 12 mois et enfin un qui est déjà en récolte (plus de 12 mois). Ainsi il y avait une observation dans chaque site 1 site*3 niveau d’âge*2 systèmes de culture *3 répétitions =18 champs de manioc. On faisait des observations sur 36 plantes de manioc par champ au minimum, soit 648 plantes par site. Ce qui revient à dire qu’on devrait se rendre dans 3 sites de l’axe, soit dans 18 champs * 3 sites = 54 champs pour une observation de 1944  plantes de manioc.

                                Le choix des plantes de manioc à observer se faisait sur une des diagonales d’un champ supposé régulier en choisissant chaque fois le 5e plant sur la diagonale de manière à passer des bord à bord  via le centre du champ. Une fiche de prise de niveau de sévérité par plant était remplie au fur et à mesure.

                                 Pour le nombre de mouches blanches et les pupes à observer se faisait sur  les cinq premières feuilles ;  la partie dorsale de feuille a été observé.    

  1. Incidence et sévérité des maladies

Pour ce qui est de la sévérité de la maladie, il était question de suivre l’échelle suivante :

  • 1→Absence des symptômes ;
  • 2→ Symptômes légers ;
  • 3→ Symptômes moyens ;
  • 4→ Symptômes sévères ;
  • 5→ Symptômes très sévères  conduisant  à  la  mort  de  la 

Pour la détermination des symptômes au champ, nous nous sommes servis d’une échelle de Silla Sembella et al., 2007.

  1. a) Pour le cas  de  la  striure  brune
  2. Pas de  symptômes  observables
  3. Taches jaunes  et   verts  sur  les  feuilles  et   absence  de  taches  aux  niveaux  des             racines
  4. Présence de  strie  ou  taches  allongées  brunâtres  sur  les  feuilles  et  présence  de  quelques  stries  dans  le  cortex  des  racines
  5. Présence des  stries  brunes  foncées  avec  des  taches  dans  le  cortex  du  manioc
  6. Quasi-totalité de  limbe  couvert  de  stries  fonces  et  tout   le  cortex  remplie  des  stries
  1. b) Pour le cas  de  la  mosaïque
  2. Pas de  symptômes  observables
  3. Chlorose légère  sur l’ensemble des  jeunes  feuilles  ou  déformation  limitée  à  la  base  des   jeunes 
  4. Forte mosaïque sur  l’ensemble  de  la feuille  plus rétrécissement  et  déformation  du  tiers  inférieur  des 
  5. Mosaïque grave caractérisée  par  la déformation  de  deux  tiers  inférieurs  défoliées  et  réduction  générale  de  la  surface 
  6. Mosaïque grave  avec  déformation  des  folioles  sur  au  moins  quatre cinquième de  leur  surface  avec  des  feuilles  déformées  et 
  7. c) Pour le cas  de  la  bactériose(CBB)
  8. Pas de  symptômes 
  9. Présence de taches  foliaires 
  10. Brulure foliaire limitée, flétrissement, défoliation  et  présence  d’un  exsudat                                                                                              gommeux  sur  les  tiges  et 
  11. Brulure foliaire  plus  étendue, flétrissement, défoliation  et  nécrose  de la  tige
  12. Défoliation complète  et  nécrose  de  la  tige  ou  rabougrissement  et  nécrose  des  rameaux  latéraux.
  13. d) Pour le cas  de  l’anthracnose(CAD)
  14. Pas de  symptômes 
  15. Chancres superficiels  en  petit  nombre  sur  les  tiges 
  16. Nombreux chancres  profonds  sur  les  tiges  ligneuses  avec  déformation.
  17. Nombreuses lésions  ovales  sur  les  tiges  et  graves  nécrose  à  l’aisselle  des  feuilles  avec  flétrissement  et  forte  défoliation.
  18. Nombreuses lésions  sur  les  jeunes  tiges  et  grave  nécrose  à  l’aisselle  des  feuilles  avec  flétrissement  et  forte  défoliation.
  19. e) Pour le cas  de  l’acarien  vert  de  manioc                  
  20. Pas de  symptômes 
  21. Quelques taches  chlorotiques  jaunâtres  sous  formes  de  piqures  d’épingles   sur  la  face  supérieure  des  jeunes 
  22. Chlorose totale  de l’ensemble  des  feuilles  supérieures.
  23. Chlorose totale  avec  rabougrissement  des  feuilles  supérieures.
  24. Les feuilles  terminales  meurent  et  tombent, donnant  au  plant  du  manioc  l’aspect  de 
  25. f) Pour le cas  de  la  cochenille  farineuse  du  manioc
  26. Pas de dégâts 
  27. Enroulement des  bordures  des 
  28. Sommet légèrement 
  29. Sommet fortement 
  30. Défoliation de  la 

La  sévérité  moyenne  des  pestes  pour  chaque  site  a été appréciée  par  la  somme  des  produits  entre  les  fréquences  observées  et  chaque  niveau  de  cotation  de  l’échelle(à partir  de  cote  2),divisée  par  la somme  des  nombres  des  unités  de l’échantillon  portant  les  symptômes  de  la  maladie. A titre d’exemple, si on considère  le cas de la mosaïque africaine dans le site de KILIBA :

(14*2)+ (34*3) + (10*4) + (2*5)/14+34+10+2= 3,0=Sévérité moyenne

L’incidence  des maladies était exprimée en pourcentage du nombre de plants malades sur le nombre total des plants observés. Le logiciel  Excel nous a permis de faire l’analyse des données.

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