De toutes les plantes cultivées en R D Congo, le manioc est la culture la plus importante est constitué l’aliment de base pour 70% de la population du pays (FAO,2004).C’est une culture de rente permettant aux ménages agricole de se procurer plus de 85% de revenus totaux dans certaines zones rurales du pays, cas de la province de Bandundu(FAO,2000).
En général le manioc est affecté par plusieurs maladies microbiennes souvent d’origine bactérienne, virale et cryptogamique. En RDC plus particulièrement, la culture de manioc est confrontée à des multiples contraintes qui entrainent des pertes considérables de rendement. Parmi celles-ci, les plus importantes sont la mosaïque Africaine (ACMV), la mosaïque de l’Est d’Afrique (EACMV), la mosaïque hybride ou souche ougandaise (UgV), la brulure bactérienne aussi connue comme la bactériose du manioc (CBB), l’anthracnose (CAD), d’autres encore comme les pourridiés et la cercosporiose sont considérées comme moins importantes (MAHUNGU et al., 2014) ; ces jours, il s’ajoute à la liste la striure brune du manioc (CBSV), une maladie très dangereuse car elle annule toute la production.
La production de manioc qui connait déjà une diminution très sensible en République démocratique du Congo, observée depuis les années 90, ne semble pas s’améliorer avec de nouvelles maladies qui ont vu le jour et affectent cette culture (ANOMYNE, 2013).
Les données sur la production du manioc en RDC pour la période de 1985 à 2010 illustrent deux tendances dans les valeurs observées. De 1985 à 1995 les valeurs ont accusé une hausse avec une moyenne annuelle de 19.169.835,9 tonnes de manioc frais. Pour la période de 1995 à 2010, la production du manioc a connu une chute régulière avec des valeurs moyennes de 15.598.943,7 tonnes. Cette baisse de production peut se justifier par plusieurs facteurs notamment les maladies et les ravageurs, les superficies restreintes, le matériel végétatif à faible rendement, la dégradation du sol par des cultures continues, le relief accidenté sur lequel se trouve une grande partie des terrains agricoles exploités. Toutefois les maladies et ravageurs demeurent la principale cause de chute de rendement (ANONYME, 2014).
Dans un contexte agricole, la conséquence la plus préoccupante d’une maladie est certainement la diminution quantitative et qualitative de la récolte ;les travaux d’AUTRIQUE et PERREAUX en 1989 ont montré que les dégâts causés par les maladies et ravageurs sont perceptibles au niveau des racines tubéreuses, du matériel de plantation au des feuilles de manioc qui sont consommé dans le milieu.
Avec les chutes brusques de rendement au Sud Kivu, il se remarque aujourd’hui que la farine de manioc se fait rare à Bukavu. En effet, 1Kg de farine de manioc dont le prix variait entre 0.3 à 0.5 dollars le kilo se négocie aujourd’hui entre 0.8 et 1.2 dollar le kilo, d’après le constat fait sur les différents marchés de la ville de Bukavu. Ce qui pousse à poser la question quel serait l’ampleur des dégâts liés aux pestes pour expliquer la chute d’offre de manioc à l’échelle provinciale sachant que le Sud-Kivu était le deuxième producteur du manioc au pays, d’après la FAO en 2000,mais aussi compte tenu du fait qu’il y a un peu plus du paix qu’avant.
Cependant, des zones jadis grandes productrices du manioc comme TUBIMBI ou WALUNGU sont devenues importatrices du manioc en provenance de Bukavu, qui importe à son tours du Rwanda et d’Ouganda. D’aucun accuse la striure brune et la fertilité du sol sans ignorer l’épidémie de la mosaïque africaine qui n’est pas encore maitrisée à ce jour.
Sachant que c’est depuis la fin des années 1990 que notre région est secouée par l’épidémie de la mosaïque africaine du manioc. Tout à coup, on parle de la striure brune, en tenant aussi compte du réchauffement climatique qui exerce une nouvelle pression tant sur les cultures que sur les pestes des cultures.
Ainsi, ce travail s’est fixé comme objectif de faire une évaluation rapide de la situation du manioc par rapport aux pestes étant donné que ce que représenterait la principale contrainte à la production du manioc dans la région mais aussi compte tenu de l’évolution rapide de la striure brune dans la plaine de la Ruzizi. Il s’inscrit dans la nécessite d’établir un système d’alerte précoce compte tenu de la situation phytosanitaire encore fragile et l’importance de cette culture dans la sécurité alimentaire de la province.
Le but de ce travail est de faire une évaluation rapide de pestes présentes sur le manioc suivant l’axe KILIBA, KAWIZI et KAVIMVIRA .Il sera question d’établir l’incidence et la sévérité dans les différentes milieux traversés en relation avec l’environnement traduit par les vecteurs, l’âge et la diversités génétique du manioc.
L’intérêt de ce travail réside dans le fait qu’il faut avoir une surveillance de la situation au sortie récente d’une épidémie grave de mosaïque mais aussi du fait que nous sommes dans une zone de frontière avec un service de quarantaine qui est à améliorer.
A part l’introduction, ce travail comporte trois parties principales, à savoir les généralités sur le manioc ,la méthodologie, les résultats ; enfin une conclusion et quelques recommandations clôturent le travail.