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CHAPITRE PREMIER : CONSIDERATION GENERALE SUR LE TAUX DE CHANGE

Dans ce chapitre, il nous revient de présenter le soubassement théorique de notre thème de recherche. Ainsi, dans ce chapitre nous avons bien tenu à définir les concepts essentiels cadrant avec notre travail, ainsi qu’une brève aperçue sur la relation monétaire internationale.

I.1. APPROCHE CONCEPTUELLE

I.1.1 La fluctuation

La fluctuation est un ensemble des mouvements de baisse ou de hausse de l’activité économique.

En tenant compte de cette définition, nous comprenons que c’est une variation de tel ou telle activité.

I.1.2. Le taux de change

            Comme il n’existe pas de monnaie internationale, la participation aux échanges internationaux oblige les pays à convertir leur monnaie contre une autre. Cette conversion se réalise sur le marché des changes en fonction du taux de change.

Ainsi, le taux de change étant une notion large et très complexe et qui fait l’objet de plusieurs recherches des grands économistes. Comme il se fait voir, le taux de change est une combinaison de deux termes : le taux et le change.

Le taux par définition est un prix fixé et réglé par une convention, par la loi ou par l’usage. Mais aussi nous pouvons dire que c’est une grandeur exprimée en pourcentage.

Quant au change, c’est une opération de conversion d’une monnaie dans une autre nécessaire à un échange économique entre deux pays.[1] C’est donc la transformation d’une monnaie en une  autre.

Ainsi, le taux de change sera compris comme le prix d’une monnaie exprimée en unités de monnaie étrangère. Ceci résulte de la confrontation de l’offre et de la demande de cette monnaie contre les devises sur le marché de change.[2]

C’est donc une quantité de monnaie nécessaire pour obtenir une unité monétaire d’un pays étranger en relations économiques. Il existe plusieurs sortes de taux de changes tels que montrer par différents auteurs qui ont de même trait.

Alain BEITONE et ses compagnies parle de quatre formes :

I.1.2.1 Le taux de change d’équilibre fondamental d’une économie

C’est le taux de change qui a à la fois l’équilibre interne et externe de cette économie.

Ainsi, par équilibre interne on sous-entend la croissance économique la plus élevé  possible d’inflation étant maitrisée et par équilibre externe un solde de la balance de transaction courante égale au flux structurel de capitaux avec le reste du monde.

Ce concept était proposé pour la première fois par J. Williamson dans son ouvrage « the exchange rate system en 1985" dans le cadre de ses théories des zones cibles.

I.1.2.2 Le taux de change effectif de la monnaie d’un pays

C’est un indice synthétique qui permet de retracer l’évolution de la valeur internationale de cette monnaie par rapport à un ensemble de monnaie et non par rapport à une seule comme dans le taux de change bilatéral.

L’évolution du taux de change effectif est la moyenne pondérée des indices d’évolution des taux de change bilatéraux. Généralement les coefficients de pondération dépendent de la structure du commerce international de ce pays.

I.1.2.3. le taux de change nominal

C’est celui qui se détermine sur le marché des changes. C’est donc le prix relatif de deux monnaies que l’on constate à un moment donné sur le marché des changes.

Il ne prend pas nécessairement en compte les différences de pouvoir d’achat de ceux deux monnaies.

I.1.2.4.  le taux de change réel

Il se calcule en prenant en compte le rapport de pouvoir d’achat de 2 monnaies. Le taux de change réel est une mesure de la compétitivité prix d’un pays.

Il se calcul par la formule suivante

Taux de change réel =

Dans le même cadre d’idée le prof Christian Biales  parle de neuf catégories du taux de change qu’il compare deux à deux, entre autre[3] :

  • Le taux de change au certain et le taux de change à l’incertain

Le taux de change est dit au certain lorsqu’il s’agit du le nombre d’unités de monnaie étrangères que l’on peut obtenir avec une unité de monnaie nationale.

Quand il s’agit du taux de change à l’incertain c’est le cas du nombre d’unités de monnaie nationale qu’il faut fournir pour avoir une unité de monnaie étrangère.

La cotation à l’incertain est cohérente avec le fait que la hausse de tout prix déprécie de valeur réelle de la monnaie. La hausse du taux de change coté à l’incertain correspond bien à une appréciation des devises.

La cotation au certain est cohérente avec le fait que lorsque le taux de change évolue dans le même sens. Au cas où le taux de change au certain augmente, la valeur externe de la monnaie augmente c.à.d. que la monnaie s’apprécie.

  • Le taux de change bilatéral et le taux de change effectif

Le taux de change bilatéral c’est le taux de change entre deux monnaies et le taux de change effectif d’une monnaie est une moyenne des taux bilatéraux de cette monnaie pondérée par le poids relatif de chaque pays étranger dans le commerce extérieur du pays considéré.

  • Le taux de change au comptant et le taux de change à terme

Le taux de change au comptant est égal au taux de change utilisé dans les opérations de change au comptant appelé taux nominal ou taux courant.

La cotation sur le marché au comptant se traduit concrètement par deux prix : un cours acheteur et un cours vendeur.

Dans le cadre d’affaire, le cours acheteur est toujours inférieur au cours vendeur car la différence de ces deux cours constitue la marge du vendeur.

A ce qui concerne le taux de change à terme, c’est un taux de change pour les opérations de change à terme entre deux decises.

Le taux change à terme (T) est défini à partir du taux de change au comptant (E) par la relation suivante : T= E*(1+r’ /1+r), avec r et r’ le taux d’intérêt pour le terme convenu dans chacun des deux pays.

Quand r =r, c.à.d. T=E donc il y a parité entre le deux taux.

Quand r >r’, T >E : le taux à terme cote un report,

Quand r < r’, T<E : le taux à terme cote dans ce cas un déport.

  • Taux de change de PPA et le taux de change nominal

Le taux de change PPA est celui qui ne donne aux différents pays aucun avantage d’origine monétaire en ce sens que chaque monnaie est censée fournir le même pouvoir d’achat dans tous les pays. Cette théorie repose sur  la loi du prix unique selon laquelle des biens identiques sont censés se vendre seul et même prix partout.

 Le taux de change PPA est diffèrent du taux de change nominal qui est le taux de change courant donc de court terme par définition. La différence s’explique par l’écart d’inflation entre les deux pays.

  • Le taux de change nominal et le taux de change réel

Pour tenir compte des écarts entre taux de change nominal et le taux de change PPA, on calcule le taux de change réel. Alors que  le taux de change nominal mesure le prix relatif de deux monnaies, le taux de change réel mesure le prix relatif  de deux paniers de biens, des produits nationaux par rapport aux produits étrangers en monnaie nationale. Il correspond au rapport de deux pouvoir d’achat, c’est donc un indicateur de la compétitivité-prix du pays.

Le taux de change réel mesure en définitive le pouvoir d’achat externe de la monnaie c.à.d. son pouvoir d’achat externe sur les biens étrangers.

Le taux de change réel (au certain) égal au taux de change nominal (au certain) divisé par le taux de change PPA au certain.

Ce calcul du taux de change réel au certain permet un parallélisme entre évolution du taux  réel et évolution de la monnaie.

Quand le taux  réel > 1, la monnaie nationale est surévaluée (son taux nominal est surévalué et la devise étrangère est sous-évaluée.

Le taux de change réel est stable si les variations de taux de change nominal compensent exactement l’écart d’inflation. En fonction de la théorie de la PPA dans sa version absolue, le taux de change réel est en principe égal à 1. Et selon la version relative de PPA, le taux de change réel doit être stable dans le temps.

I.1.4.  Le régime de change

En général, il existe deux système de change l’un portant sur l’ajustement par les prix appelé régime ou système de change flottant et en second lieu vient le système d’ajustement  par les quantités appelé  régime de change fixe.

  1. Le régime de change flottant ou flexible

Dans celui-ci la banque centrale laisse fluctuer le cours de sa monnaie car elle n’a aucun objectif de taux de change à atteindre ou à défendre.

  1. Le régime de change fixe

Dans ce régime le cours d’une monnaie c.à.d. la parité officielle est défini par rapport à un étalon de référence (dollar dans le système de Bretton Woods) à la suite d’un accord international. Intervention des Banques centrales, ont un pouvoir absolu d’intervenir sur le marché et cette intervention permet aux banques centrales de maintenir la stabilité du taux de change.

Dans ce système ; les évaluations ne sont pas interdites mais elles sont réglementées et organisées.

Ainsi, nous pouvons dire que le régime de change fixe toute les banques centrales des pays signataire d’un accord ont alors l’objectif d’intervenir sur le marché de change tout ceci pour éviter les fluctuations désordonnées et massive de leurs monnaies en fin d’éviter la ruine de leurs relations commerciales mais aussi de maintenir la stabilité de taux de change fixe au pays.

Cette stabilité des cours de change peut être les fruits d’un mécanisme automatique (étalon d’or) ou d’intervention discrétionnaires des banques centrales sur ce marché en question.

Quant au change flottant dans lequel la banque centrale n’a aucune obligation sur la valeur de sa monnaie par rapport aux devises. Ici le taux de change d’une monnaie varie librement sur le marché de change au gré des offres et de demandes pour cette monnaie.

Cette théorie de flottement montrant que plus une devise est demandée, plus son taux de change par rapport aux autres augmente, ce qui conduit à une crise de change.

Certains auteurs montrent qu’il existe deux formes de système de change flottant : purs et impur.

  • Le système de change flottant : c’est dit pur lorsque les banques centrales s’abstiennent totalement d’intervenir sur le marché de change.
  • Il sera dit impur lorsque les banques centrales, bien que n’ayant pas l’obligation d’intervenir, vendent ou achètent des devises, tout ceci pour fluctuer le cours de change d’une manière positive.

Signalons également qu’il existe le régime de change semi fixe dans lequel la devise d’un pays est liée par une parité à celle d’un ou plusieurs autres pays forts économiquement et auxquels ce pays est très lié pour des raisons politique ou économique.

Le théorème de Mundell appelé triangle d’impossibilité montre qu’il n’est pas possible d’assurer la compatibilité entre la fixité des changes. L’autonomie des politiques monétaires et la libre circulation internationale des capitaux. Il approuve que jusqu’à l’impulsion du système de Bretton Woods au début des années 1970. Le régime de change et le triangle d’impossibilité se présentent de la manière suivante :

Schéma n° : 1

 
   

                                                                                                       

           
   
     
     
 
 

Cette présentation graphique de la situation des pays collait pratiquement au côté gauche du triangle puisque le système était essentiellement défini un régime de change fixes avec un point commun le manque d’autonomie de la politique monétaire. Actuellement le change étant devenus flottant et la libéralisation et la globalisation financière font qu’il y ait une très grande mobilité internationale de capitaux. Ainsi, le politique monétaires sont devenus indépendantes et peuvent servir des objectifs de régulation interne.

Ainsi J. Yves et O. Garnier montrent aussi qu’il n’existe pas un véritable flottement dans la mesure où les banques centrales interviennent toujours sur le marché de changes à fin d’éviter de trop fortes fluctuations de leur monnaie.

Ils continuent à montrer que la distinction entre le taux de change fixes et change flexible est de permettre la compréhension de différences existant entre la dévaluation ou la réévaluation et la dépréciation ou l’appréciation.

Schématiquement ils présentent ces deux régimes comme suit :

Schéma n° 2

Source : J Yves et Olivier Garnier  « dictionnaire d’économie et des sciences sociales »

I.1.5. Une devise idéale

Telle que définie par le cours de gestion  financière internationale est une devise recherchée par tout pays du monde mais dont aucun ne peut être à mesure d’appréhender car ses caractéristique renvoi à ce qu’il est convenu d’appeler l’impossible trinité par ce qu’aucun pays ne peut remplir ces trois condition de base. Elle possède trois caractères fondamentaux entre autre :

  • une valeur fixe et une convertibilité à d’autres devises pour assurer des relations commerciales stable et garder la confiance de ses détenteurs ;
  • une politique monétaire indépendante de la part du gouvernement et de sa banque centrale ;
  • une politique macroéconomique prudente pour assurer une croissance dynamique et durable sans déficit extérieur ni budgétaire excessif.

Schématiquement, on a ce qui suit[4] :

Schéma n° :3

                                                      Contrôle des capitaux

                                                                                                                       

                         Indépendance                                         Stabilité du taux

                          Monétaire                                                    de change

          Flottement total                            intégration                    Union monétaire

                                                      Financière optimale

I.1.4. Marché de change

 Le marché étant un lieu très souvent abstrait où se confrontent une offre et une demande pour aboutissement des échanges à un certain prix. Ainsi, J. Pirou défini le marché de change comme un lieu où les offres et les demandes des devises se rencontrent.[5] Etant donné que sur ce genre de marché les devises étrangères interviennent, cela fait qu’il ait une relation très forte de Banque centrales qui ses communiquent les offres et les demandes de l’aide d’une manière ou d’une autre. Il repente les caractéristiques suivantes :

  • la pratique en vigueur dans la formulation du taux,
  • ses acteurs,
  • les types de transactions,
  • ses principales fonctions,
  • sa couverture géographique.

Ce marché ne pas à confondre avec le marché monétaire qui respecte le marché de capitaux à court et à moyen terme alors que le marché financier correspond aux capitaux à long terme.

Il  existe aussi un marché interbancaire réservé aux banques pour s’assurer de la rencontre des offres et des demandes de monnaie banque centrale.

Cependant, nous pouvons noter que le marché de change est la première manifestation concrète de la réalité internationale car tout pays qui effectue les opérations d’importations, ainsi que des exportations se heurte immédiatement au problème de change.

I.1.5.  La cotation

La cotation est l’opération consistant à déterminer le cours du change d’une devise.

Deux écritures de cotation sont possibles :

  • Dans la cotation à l’incertain (cotation indirecte); la cote indique le nombre d’unités de monnaie nationale correspondant à une unité de la monnaie. Par exemple à Bukavu 1000 Franc Rwandais cotent X Franc congolais.
  • Dans la cotation au certain appelé cotation directe, la cote indique le nombre d’unité de la monnaie étrangère correspondant à une unité de monnaie nationale. Exemple à Bukavu, Un franc congolais cote X Euro.

I.1.6.  Pouvoir d’achat

Le pouvoir d’achat peut être défini comme la quantité de biens et de services qu’une unité monétaire permet d’acquérir. Il est égal à l’inverse du niveau  général des prix.

Sur plan interne ; le pouvoir d’achat de la monnaie diminue lorsque le niveau général des prix augmente c.à.d. l’inflation. Et sur le plan externe, le pouvoir d’achat  de la monnaie diminue lorsque la monnaie est dévaluée  ou lorsqu’elle  se déprécie sur le marché des changes.

I.1.7. Le ménage

Il est défini comme un individu vivant seul ou un groupe d’individu vivant dans un même domicile. Sa peut être soit une famille, un groupe d’étudiants en campus, etc.

Le ménage a pour fonction principale la consommation des biens et de services. Il perçoit des salaires en contrepartie du travail fourni. [6]

  1. M. Glarean et ses compagnons montre que certains ménages bénéficient de revenus de transfert (prestations sociales, allocations chômage, etc.), et d’autres de revenus de la propriété (loyer, intérêt,…)[7]

Ainsi, il est compris comme un petit groupe de personnes qui partage le même logement, mettant en commun leurs revenus et leurs patrimoines et consomme collectivement certain type de biens et des services, essentiellement le logement et l’alimentation. Signalons que de manière générale, leur ressource principale provient de rémunération de salarié.

I.2.    RELATION MONETAIRE INTERNAIONALE

I.2.1.  Le marché des changes

Une monnaie, dès lors qu’elle est convertible, peut être offerte et demandée sur le marché des changes. C’est sur ce marché  que sont déterminés les cours du change ou taux de change (prix relatifs des devises). Lorsqu’une devise est très demandées elle s’apprécie par rapport aux autres et réciproquement.

Sur ce marché il existe plusieurs compartiments, parmi eux on cite:

  • Deux compartiments traditionnels : le marché des changes au comptant et le marché des changes à terme ;
  • Deux compartiments dont le développement est plus récent : le marché des contrats futurs sur devises et le marché des options sur devises.

               Quant à ce qui concerne les opérations, sur le marché des changes les cambistes interviennent pour le compte de leurs clients (Entreprises pour l’essentiel) ou pour compte de la banque dans laquelle ils travaillent. Ce sont eux qui confrontent les offres et les demandes de devises.

Divers stratégies se confrontent sur le marché des changes qui visent toutes à gérer la position de change des opérateurs. Parmi ces stratégies nous pouvons citer :

  • La stratégie de couverture qui vise à fermer la position de change afin de ne pas couvrir le risque de change,
  • La stratégie d’arbitrage cherche à tirer profit de différences de cours (par Ex différence de cours un moment donné sur différentes places financières) ;
  • La stratégie de spéculation consistant à rester en position de change ouverte en fonction des anticipations que l’on forme (ex vendre à terme de devises que l’on ne possède pas si on anticipe une baisse du cours).[8]

I.2.2.   Historique des systèmes monétaires internationaux

I.2.2.1.   L’étalon-or

En tant que système monétaire international, a fonctionné de 1870 à 1914. Il importe de distinguer le fonctionnement théorique de l’étalon-or et son fonctionnement réel :

  • En théorie, l’étalon-or est un système qui impose une discipline interne dans l’émission de monnaie et un mécanisme autorégulateur dans les relations économiques internationales.
  • En réalité, les règles du jeu de l’étalon-or ont été constamment violées, les autorités monétaires sont intervenues pour influencer ou neutraliser les mouvements d’or. La livre sterling était dotée de fait du statut de monnaie international : on a pu dire que l’étalon-or était un étalon sterling déguisé.

I.2.2.2.   L’étalon de change or : l’entre deux-guerres

La guerre de 1914, en conduisant les pays belligérants à suspendre la libre convertibilité en or de leur monnaie, marque la fin de l’étalon-or. La période de l’entre-deux-guerres se caractérise par l’échec des tentatives de mise en place d’un nouveau système monétaire international. La conférence de Genève (1922) pose certes le principe de l’étalon de change or, mais ne conduit pas au fonctionnement effectif d’un nouveau système international. Sous l’effet de la crise de 1929, l’économie mondiale se fragmente en zone monétaires distinctes strict contrôle des changes, montée du protectionnisme, voire de l’autarcie, développement des accords de compensation,…

Au cours de la même période, la Grande Bretagne et l’Allemagne échouent dans leur volonté de revenir à la valeur or de leur monnaie d’avant-guerre. Ces tentatives s’accompagnent de sévères politiques déflationnistes entraînant des faillites d’entreprises et la montée du chômage. En France, la stabilisation Poincaré (1926-1928), qui est en fait une dévaluation, contribue à retarder l’entrée en crise de l’économie française.

I.2.2.3.   L’étalon de change or : système de Bretton Woods et sa crise

Constatant les ravages de la désorganisation monétaire de l’entre-deux-guerres, les alliés mettent en place à la conférence de Bretton Woods (1944), une nouvelle organisation internationale des paiements. Le système de Bretton Woods est un système de changes fixes. C’est un étalon de change or puisque  le dollar est officiellement considéré comme monnaie de réserve sur la base de 35 dollars pour une once d’or. La convertibilité en or est donc à deux degrés : toutes les monnaies sont convertibles en dollars et les Etats-Unis s’engagent en 1947 à assurer la convertibilité des dollars pour les autres banques centrales.

Les accords de Bretton Woods créent le Fonds Monétaire international (FMI) chargé d’assurer la gestion du système. C’est auprès du FMI que chaque Etat membre doit déclarer le pair de sa monnaie. Les accords de Bretton Woods prévoient des marges de fluctuations de plus ou moins 1% autour des parités officielles bilatérales. La stabilité des changes résulte de l’intervention de banques centrales sur le marché. Pour défendre la parité, les pays membres peuvent avoir recours à des mécanismes de crédit dans le cadre du FMI.

Tout le système repose en fait sur la confiance de dollars. Dès le début des années 1960, cette confiance va s’éroder sous l’effet de la réduction de la couverture or de la monnaie américaine et  de la réduction progressive de la supériorité économique des Etats-Unis. Cette crise du dollar était prévisible à la lumière du dilemme de triffin. Malgré de nombreuses conférences internationales et des rapports d’experts, et en dépit de décision comme la création des droits de tirages spéciaux (1967), le système de Bretton Woods cesse, de fait, de fonctionner le 15 août 1971, lorsque le président des Etats-Unis (R. Nixon) annonce l’inconvertibilité du dollar en or l’élargissement des marges de fluctuations décidé lors de la conférence de Washington (accords du smithsonian Institute, décembre 1971) n’empêchera pas l’instauration du flottement général des monnaies (1973).

La fin du système de Bretton Woods n’a donc pas conduit à un non-système monétaire international. Il existe bien un système monétaire international, mais il n’est pas organisé de façon systématique dans le cadre d’un accord international. La régulation du système résulte de multiples ajustements entre marché et institutions (FMI, Banque Mondiale, Banque des Règlements internationaux,…).

On constate en particulier qu’il existe une grande diversité des régimes de change adoptés par les différents pays.

I.2.3.   Le devenir des relations monétaires internationales

L’avenir des relations monétaires internationales peut être analysé à la lumière du triangle de D. Rodrik (2002). Celui-ci considère trois pôles qui forment un triangle des incompatibilités comparable à celui de R. Mundel : intégration monétaire, souveraineté des nations, coopération politique et institutionnelle.

Schéma n° : 4

                                                              

 
   

                                                

                                                                                                                   

        On peut articuler les deux pôles du triangle mais pas les trois. Le compromis de Bretton Woods reposait sur l’articulation entre la souveraineté des nationaux et une coopération politique institutionnalisée dans le cadre du FMI. L’articulation de la souveraineté des nations et l’intégration monétaire que Rodrik désigne du terme camisole dorée.

                 Bien évidemment, le système monétaire international, tel qu’il fonctionne concrètement, se situe à l’intérieur du triangle et il évolue vers l’un ou l’autre des trois scénarii. Il faut aussi prendre en compte l’hétérogénéité de l’économie mondiale.

[1] J. Yves Capul & O. Garnier : dictionnaire d’économie et de sciences sociales, Paris 2013, p 37

[2]  Alain BEITONE : Dictionnaire de sciences économiques, Armand colin, Paris 2012-2013, p441

[3] Prof Christian BIALES : le déterminant du taux de change, Montpellier, France, 2013, p 2-6

[4] CT MMENGE Adolphe : Gestion financière internationale, L1 gestion, UOB, 2016-2017.

[5] J. P. Pirou : lexique de sciences économiques et sociale, 7e éd. la découverte, Paris, 2004 ; p71

[6] Prof Christian BALYAHAMWABO, cours d’économie politique 1, G1 économie, UOB, 2014-2015

[7]  Prof M. Madeleine Gléréan & al. : Économie – droit, Foucher, Paris 1996, p11

[8] A. Beitone. Op. Cit. , p 220

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